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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 14:45

 

Deux roquettes frappent un quartier du Hezbollah à Beyrouth

 

BEYROUTH (Reuters) - Deux roquettes se sont abattues dimanche sur un quartier du sud de Beyrouth contrôlé par le Hezbollah, faisant au moins cinq blessés, quelques heures après l'annonce par le mouvement chiite libanais qu'il se battra « jusqu'au bout » aux côtés des forces de Bachar al Assad en Syrie.

 

Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, qui s'exprimait samedi soir, a ajouté qu'il était prêt à accepter « tous les sacrifices et toutes les conséquences » de l'implication de son mouvement dans la guerre civile syrienne.

 

L'une des roquettes s'est abattue dans la cour d'un vendeur de voitures installé à un carrefour très fréquenté du quartier de Chiah. L'autre a frappé un appartement situé à trois cent mètres de là blessant cinq personnes.

 

L'attaque n'a pas été revendiquée.

 

Selon une source de la sécurité libanaise, trois lance-roquettes ont été découverts dans les collines dominant le sud-est de la capitale libanaise, à huit kilomètres environ des deux impacts. Un des engins n'a pas fonctionné.

 

Ces tirs, première attaque visant selon toute vraisemblance le Hezbollah à Beyrouth depuis le début de la crise en Syrie, en mars 2011, sont un signe supplémentaire du risque d'exportation au Liban de la guerre civile syrienne.

 

A Tripoli, dans le nord du pays, une vague de violences entre factions rivales soutenant le régime syrien ou les insurgés a fait au moins vingt cinq morts la semaine écoulée.

 

Dans la vallée de la Bekaa, dans l'est du Liban, trois roquettes sont tombées sans faire de victimes, dimanche, à proximité de la ville frontière d'Hermel, peuplée essentiellement de chiites. Les insurgés ont déjà visé cette localité à plusieurs reprises ces dernières semaines, à partir du territoire syrien.

 

L'extension des violences au Liban a conduit le Koweït à recommander à ses ressortissants de quitter ce pays et à réitérer son conseil d'éviter de s'y rendre.

 

« QUE LA GUERRE EN SYRIE NE DEVIENNE PAS LA GUERRE DU LIBAN »

 

« Il faut éviter à tout prix une contagion au Liban de la tragédie syrienne », a dit le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, qui a « fermement » condamné ces violences.

 

« Il faut faire en sorte que la guerre en Syrie ne devienne pas la guerre du Liban », a souligné le ministre français, en déplacement à Abou Dhabi.

 

« La situation dans la région est suffisamment tendue et il serait vraiment inacceptable que ce qui se passe en Syrie vienne au Liban », a poursuivi Laurent Fabius, qui rencontrera lundi soir à Paris ses homologues américain John Kerry et russe Sergueï Lavrov dans le cadre des préparations de la conférence internationale sur la Syrie.

 

Le Hezbollah participe activement aux côtés des forces gouvernementales syriennes à la bataille pour le contrôle de la ville stratégique de Koussaïr, près de la frontière libanaise.

 

Dans son discours prononcé samedi à l'occasion du treizième anniversaire du retrait israélien du Sud Liban, Hassan Nasrallah a justifié l'engagement du « parti de dieu » aux côtés des forces de Bachar al Assad par la menace que font peser selon lui sur la Syrie et le Liban les extrémistes sunnites qui font partie de la rébellion.

 

Expliquant que son mouvement n'avait pas d'autre choix que de « défendre » le Liban dans son ensemble, il a ajouté que la Syrie « n'était plus un pays où il y a une révolution populaire contre un régime politique, mais plutôt un pays où l'on cherche à imposer un plan conçu par l'Amérique et l'occident, avec ses instruments dans la région ».

 

Son discours a été dénoncé par l'ancien premier ministre sunnite Saad Hariri, qui a estimé que le Hezbollah, créé dans les années 1980 et armé par l'Iran pour combattre la présence militaire israélienne dans le sud du pays, avait renoncé à sa mission de « résistance » en s'engageant dans un conflit confessionnel en Syrie.

 

« La résistance a annoncé son suicide politique et militaire à Koussaïr », a-t-il dit dans un communiqué.

 

Depuis le début de la crise syrienne, le Liban, hanté par la guerre civile entre 1975 et 1990 et déchiré par les tensions confessionnelles, s'est efforcé de mener une politique de « dissociation » vis-à-vis des événements en cours chez son voisin.

 

Mais les lignes confessionnelles du conflit syrien, Assad appartient à la communauté alaouite, une branche de l'islam chiite, quand les insurgés sont largement sunnites, trouvent un fort écho au Liban.

 

Rami Khouri, de l'université américaine de Beyrouth, notait cette semaine que l'implication du Hezbollah en Syrie risque « d'augmenter les probabilités d'une vaste lutte au Liban entre pro et anti Hezbollah, sunnites contre chiites, et pourrait favoriser une confrontation avec Israël ou une guerre entre américains et israéliens d'un côté, iraniens et syriens de l'autre ».

 

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