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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 15:42

 

http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/02/23/melenchon-veut-tordre-le-bras-de-hollande-sur-la-loi-d-amnistie-syndicale_1837717_823448.html

 

Mélenchon veut « tordre le bras de François Hollande » sur la loi d’amnistie syndicale

 

Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu Jean Luc Mélenchon tracter. Certes, le co président du Parti de Gauche n’est pas resté longtemps, Vendredi 22 Février 2013, dans le froid glaçant du parvis de la Gare du Nord à Paris. Mais la défense des syndicalistes condamnés pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy lui tient suffisamment à cœur pour organiser le même jour une conférence de presse et distribuer des affichettes avec le slogan « exigeons une loi d’amnistie ».

 

Depuis des mois, Jean Luc Mélenchon, aux côtés du Front De Gauche, porte cette revendication qu'il espère bien voir adopter le 27 février par le Sénat. Mais il sait la partie difficile. « L'amnistie sociale, nous devons l'arracher, elle ne sera pas concédée », a déploré le député européen, en critiquant vertement le gouvernement et les socialistes qui considèrent que « les syndicalistes, ce n'est pas leur affaire ». A cette fin, les sénateurs communistes ont déposé une proposition de loi visant à amnistier « des faits commis à l'occasion de mouvements sociaux et d'activités syndicales et revendicatives ».

 

Une centaine de personnes serait concernée. Le texte prend pour exemple Xavier Mathieu, ancien délégué syndical CGT de Continental, « condamné à mille deux cent euros d'amende par la cour d'appel d'Amiens pour avoir refusé un prélèvement ADN ».

 

« On aura tout essayé »

 

Mais la proposition de loi a été rejetée en commission des lois le 13 février, ce qui n’augure rien de bon pour le débat en séance. Ce qu’a déploré Eliane Assassi, présidente du groupe Communiste, Républicain et Citoyen au Sénat. « J’ai fait un effort pour rassembler le plus largement possible mais le gouvernement ne serait pas favorable à cette proposition de loi », croit elle savoir.

 

Jean Luc Mélenchon a affirmé avoir abordé le sujet à plusieurs reprises avec François Hollande. « On aura tout essayé », a-t-il souligné. « Ce sont des petites choses, ça ne coûte rien, c'est seulement le symbole ». Après le dialogue, Jean Luc Mélenchon a donc choisi la fermeté. « On a compris qu’il avait compris et qu'il n’avait pas envie de comprendre », a-t-il jugé. « Donc, on va lui tordre le bras. Nous ne sommes pas les Verts, on ne nous traite pas comme ça ». Pour le député européen, l'absence de réaction du président de la république s'explique comme « un signal politique que François Hollande et Jean Marc Ayrault envoient au patronat ».

 

Le Front De Gauche entend de son côté multiplier les signaux au monde syndical et au-delà. A la revendication de la loi d'amnistie des syndicalistes, s'ajoute celle d'une loi sur les licenciements dits boursiers. Et surtout une opposition ferme à l'accord sur l’emploi signé par la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC et les organisations patronales. Pour Jean Luc Mélenchon, le vote sur l'amnistie des syndicalistes sera donc « un test sur le degré d'indépendance des parlementaires PS et EELV » avant celui sur « l'accord MEDEF ».

 

« Répression » du mouvement social

 

Un discours qui, espère-t-on au Parti de gauche comme au PCF, peut porter dans un contexte social qui se tend. Jean Luc Mélenchon n'a d'ailleurs pas hésité à dénoncer « la répression » du mouvement social « qui laisse très majoritairement indifférent ». Il en veut pour preuve cet intérimaire belge d'Arcelor Mittal qui a perdu un oeil suite à un tir de flash ball lors d'une manifestation le 7 février à Strasbourg. Le tract distribué à gare du Nord montre ainsi les yeux de François Hollande surmontant ceux d'un homme portant un bandage à l'oeil droit et présenté comme ce manifestant.

 

« Il ne lui en reste plus qu'un (œil) à cause du premier (François Hollande) », a accusé Jean Luc Mélenchon avant de s'en prendre au ministre de l'intérieur, Manuel Valls, comparé à Jules Moch, du nom d'un de ses prédécesseurs SFIO qui avait très sévèrement réprimé des grèves de mineurs en 1948. « Il se fait arracher un oeil et que trouve à dire le ministre de l'intérieur ? Rien », a lancé Jean-Luc Mélenchon.

 

Lundi, ce sera Pierre Laurent, secrétaire national du parti communiste, qui martèlera le message sur la scène du théâtre Dejazet à Paris. Deux jours plus tard, les deux hommes se retrouveront devant le Palais du Luxembourg pour une manifestation organisée par le Front De Gauche, au moment où la proposition de loi sera débattue en séance. Jean Luc Mélenchon en fait un sujet « d’appartenance à un camp ». « Il y a un minimum de solidarité », a-t-il prévenu. «  Ceux qui ne votent pas la loi ne sont pas de gauche mais des suppôts du comité des forges, du MEDEF et du CAC 40 ». Et le député européen de conclure : « On les pourchassera jusque dans le dernier village de France ».

 

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