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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 19:35

 

http://www.lefigaro.fr/medias/2013/06/18/20004-20130618ARTFIG00610-l-etat-grec-maintient-les-ecrans-noirs.php

 

L’Etat grec maintient les écrans noirs

 

Malgré la décision du conseil d'État, le gouvernent refuse de rouvrir les antennes de l'ERT.

 

La contestation continue au siège de la radio télévision publique grecque, ERT. Certes, le conseil d'État a annulé le décret prévoyant la fermeture abrupte de l'ERT, impose la reprise des antennes mais maintient la disparition de l'entité ERT dans son état actuel. Les deux mille sept cent employés sont donc bien licenciés et certains seront, a priori, appelés à assurer un service minimum avant de laisser place au nouvel audio visuel public grec. « Le gouvernement ne respecte pas l'avis du conseil d'État, de la plus haute autorité juridique. Et ce, malgré les recommandations de la Commission Européenne. C'est une première et ce qui est certain, c'est que la diffusion reste interdite », affirme Vassilis Koufopoulos, analyste médias, avant d'ajouter « même si la radio télévision devait émettre à nouveau, quel employé ira travailler dans cette période transitoire ? Le gouvernement pourra-t-il embaucher deux cent personnes pour faire le travail de trois mille ? C'est n'importe quoi ».

 

Les critiques contre le premier ministre fusent dans la majorité de la classe politique. Il n'empêche, Antonis Samaras est bien décidé à tenir tête et ne craint aucune sanction. Il veut avancer sur la création du nouvel audiovisuel public grec, pour pouvoir remplacer l'organisme existant au plus vite. Ainsi, il propose la nomination d'un vice-ministre de la communication qui aura l'unique tâche de reformer la structure et d'en contrôler son contenu.

 

Pour leur part, les députés vont devoir se prononcer sur les dix sept articles de la loi érigeant la radio télévision publique. Rédigé par Nikos Alivizatos, professeur de droit constitutionnel, il comprend la création d'une société anonyme de droit privé, du nom de NERIT (radio, télévision, internet de Grèce).

 

Un nouveau groupe audio visuel

 

Cette structure sera, selon la loi, indépendante de l'État ou d'autres organismes et englobera plusieurs chaînes dont la chaîne parlementaire grecque « Vouli », jusqu'alors épargnée par la restructuration de l'ERT.

 

Les recettes de NERIT proviendront de la redevance, des publicités ou d'autres sources. Son conseil d'administration, élu pour cinq ans non renouvelables, comprendra le ministre des finances et du tourisme, le ministre en charge des médias. « Ce n'est pas une chaîne publique mais gouvernementale qu'ils vont créer. La société grecque ne l'adoptera pas et la liberté de l'information sera sérieusement amputée », renchérit Vassilis Koufopoulos.

 

Ce mercredi après-midi, les trois dirigeants des partis composant la coalition gouvernementale, au pouvoir depuis un an, doivent se réunir pour trouver un compromis. Or, le parti socialiste PASOK et celui de la gauche démocratique DIMAR exigent la réouverture de l'ERT avant de commencer les négociations.

 

Au-delà de l'ERT, ces partis contestent les agissements du premier ministre sur tous les sujets de fond ainsi que sa soumission aux créanciers publics du pays (FMI, US, BCE). Au même moment, Antonis Samaras fait la sourde oreille, au risque de faire exploser sa coalition. Dans ce contexte, des élections législatives anticipées pour cause d'écran noir seraient inévitables. 

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