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1 août 2012 3 01 /08 /août /2012 11:59

 

http://www.france-irak-actualite.com/article-arabistan-4-jeunes-pendus-pour-inimitie-a-l-egard-de-dieu-et-corruption-sur-la-terre-108552632.html

 

Vendredi 27 juillet 2012

 

Arabistan : quatre jeunes, pendus pour « inimitié à l’égard de Dieu et corruption sur la terre »…

 

Par Gilles Munier

 

Iran - Quatre jeunes opposants arabes ont été pendus le 18 juin 2012 dans la prison de Karoun, à Ahwaz, capitale de l’Arabistan, région à majorité arabe située au sud-ouest du pays (appelée Khouzistan en persan). Les suppliciés étaient trois frères : Taha Heidarian (28 ans), Abbas Heidarian (25 ans), Abdul-Rahman Heidarian (23 ans), et un de leurs amis Ali Naami Sharifi. Leur procès s’est tenu à une date et en un lieu inconnus, devant un « tribunal révolutionnaire » qui les a condamnés à mort pour « inimitié à l’égard de Dieu et corruption sur la terre »… Ils n’ont apparemment pas bénéficié d’assistance juridique. Leurs dépouilles n’ont pas été rendues à leurs parents qui pensent qu’elles ont été jetées dans une des fosses communes du « cimetière des maudits » d’Ahwaz,  réservées aux dissidents arabes.

 

Leur crime : avoir participé, le 13 avril 2011, à Ahwaz, à une manifestation commémorant le sixième anniversaire du soulèvement de 2005 contre un projet de nettoyage ethnique de la région.

 

Journée de la colère arabe

 

L’appel à manifester le 13 avril, lancé par le mouvement Jeunesse du 15 avril, relayé sur Facebook, a provoqué des heurts violents avec les Gardiens de la Révolution (Pasdarans) et les miliciens Bassidj’is à Ahwaz, Abadan, Mouhammara (Khorramshahr en persan). Plus de 27 protestataires ont été tués, dont plusieurs à Malashiya, petite ville située à une vingtaine de kilomètres d’Ahwaz dont sont originaires les frère Heidarian et leur ami Sharifi.

 

Depuis l’époque des chahs Pahlavis, les Arabes d’Iran sont persécutés. Ils vivent dans la pauvreté, alors que leur région recèle 80% des réserves pétrolières et gazières du pays. Majoritairement chiites, ils demandent, en vain, au régime de Téhéran de leur octroyer les mêmes droits que les Perses. Des mouvements de libération, actifs déjà du temps où les Britanniques occupaient la province, réclament l’autonomie ou l’indépendance.

 

Quelques heures avant son exécution, Taha Heidarian a pu faire sortir clandestinement de la prison de Karoun une déclaration vidéo. Elle a été diffusée par le Réseau de solidarité des arabes ahwazis. Extraits :

 

« Je suis un résident de Malashiya, à Ahwaz. J’ai été arrêté le 20 avril 2011. J’ai passé trois mois dans un centre de détention des services de renseignement, où j’ai subi toutes sortes de tortures psychologiques et physiques. Moi et mes frères étions détenus dans des cellules obscures. Nous avions les yeux bandés.

 

On nous a menacés de mort si nous refusions de coopérer et d’avouer ce qu’ils étaient en train de nous dicter […] On nous a torturés en présence de Ahmadi, le procureur de la section 18 du Tribunal révolutionnaire d’Ahwaz. Le président de la section 4 du Tribunal révolutionnaire, Mortaza Kiasati, nous a condamnés – moi, mes frères Abbas et Abderrahmane ainsi que mon ami Ali Sharifi – à mort par pendaison. Nous ne savons toujours pas quand la sentence sera appliquée.

 

Nous vivons dans un quartier très pauvre, où résident des dizaines de milliers de familles. Il est situé près du plus grand complexe sidérurgique d’Iran, mais la majorité des employés ne vient pas d’Ahwaz. Notre quartier connaît le taux de pauvreté, de chômage et de trafic de drogue le plus élevé ; et le taux le plus bas en matière d’accessibilité aux services publics et à la santé. Nous ne récoltons des champs de gaz et de pétrole que de la fumée. »

 

 

 

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