LETTRE A MOHAMMED BOUKLIT
Je lisais bien ton interview par le site www.mediaterranee.com à l’adresse ci-dessous.
Si je comprends bien, il y avait donc des négociations relatives aux candidatures du Front de Gauche pour les élections législatives de cette année.
Ton interview présente les résultats de ces négociations par rapport à des circonscriptions du département de l’Hérault, la « deuxième circonscription » dans laquelle le candidat serait un candidat du Parti de Gauche (René Revol) et la « huitième circonscription » dans laquelle le candidat serait un candidat du PCF (Michel Passet).
Je me demande tout simplement si ce message est un vrai message de toi ou bien si ce message est le résultat d’une manipulation du site www.mediaterranee.com pour les raisons suivantes.
D’abord, c’est quoi ce site ? En effet, je ne connais pas du tout ce site et quand je consulte en deux ou trois minutes les messages de ce site, je trouve un succulent message du mois de février 2012 dont la source est apparemment un message de www.marianne2.fr . Les responsables des deux sites présentent ce message comme un message relatif au meeting de Mélenchon à Montpellier et, sous ce prétexte, ils dressent un tableau apocalyptique des relations entre le Parti de Gauche et le PCF à Montpellier.
Ces journalistes dont je ne sous estime pas du tout le professionnalisme ne comprenaient pas du tout apparemment deux petits détails de la campagne électorale.
Premièrement, ils ne comprenaient manifestement pas les raisons pour lesquelles les trois grands meetings de la campagne de Mélenchon sont les meetings de Paris, Toulouse et Marseille, les raisons pour lesquelles il n’y a pas de grand meeting dans des villes comme par exemple et justement Montpellier, Lyon, Tours, Brest ou Strasbourg.
Deuxièmement, ils partent apparemment du principe selon lequel la désignation de la totalité des candidats du Front de Gauche dans la totalité des cinq cent circonscriptions législatives françaises est exclusivement une affaire de négociations et de répartition des circonscriptions entre le seul Parti de Gauche et le seul PCF.
De ce point de vue, la publication de ton interview par le site www.mediaterranee.com est absolument caricaturale.
Tu connais l’identité et l’appartenance des candidats officiels du Front de Gauche dans les neuf circonscriptions législatives du département de l’Hérault. Ces candidats officiels sont Frédérique Thonnat (sans appartenance partidaire) dans la première circonscription, René Revol (Parti de Gauche) dans la deuxième circonscription, Robert Trinquier (PCF) dans la troisième circonscription, Yvan Garcia (PCF) dans la quatrième circonscription, Myriam Hubert (Parti de Gauche) dans la cinquième circonscription, Paul Barbazange (PCF) dans la sixième circonscription, Sébastien Andral (PCF) dans la septième circonscription, Michel Passet (PCF) dans la huitième circonscription et Annie Claude Ottan (sans appartenance partidaire) dans la neuvième circonscription.
Ces candidatures sont elles des propositions ou bien sont elles des décisions définitives ? Sont-elles le résultat de négociations nationales, régionales ou bien départementales ? Y avait-il pluralité de candidats à la candidature ? Y avait-il des primaires ? Ces candidatures sont elles le résultat d’un vote des militants ou des électeurs ? Quelles sont les raisons pour lesquelles par exemple René Revol est-il candidat du Front de Gauche dans la deuxième circonscription et pas dans une autre circonscription ? Quelles sont les raisons pour lesquelles Mohamed Bouklit ne serait-il pas candidat dans une autre circonscription ? Quelles sont les raisons pour lesquelles le candidat de la deuxième circonscription est-il un candidat du Parti de Gauche et n’est-il pas par exemple un candidat du PCF ? Quelles sont les raisons pour lesquelles par exemple dans la deuxième circonscription René Revol ne serait-il pas candidat titulaire et Mohamed Bouklit candidat suppléant ou bien l’inverse ?
Je répondrais à ces questions à la lumière de trois principes techniques et politiques.
Premièrement, la date limite de dépôt des candidatures pour les élections législatives est le 10 mai et aucune candidature n’est totalement définitive avant le 10 mai.
Deuxièmement, j’affirme le principe selon lequel la désignation des candidats du Front de Gauche aux élections législatives n’est pas l’affaire des appareils et des directions des organisations, c’est l’affaire des militants et des électeurs, c’est la cause du peuple.
Ces principes sont vrais dans le département de l’Hérault, ils sont vrais dans toutes les régions, dans tous les départements et dans toutes les circonscriptions.
J’écrirais après le 6 mai un message dont le titre sera « tactique et stratégie pour les législatives » comme j’écrivais un message dont le titre était « tactique et stratégie pour les présidentielles ».
Ces tactiques et ces stratégies sont bien évidemment nationales, ce ne sont pas ni des tactiques ni des stratégies ni régionales ni départementales ni dans une seule circonscription et certainement pas dans le premier territoire libre de la deuxième circonscription de l’Hérault comme si cette circonscription était le centre du monde.
Tu me permettras une présentation de ces tactiques et de ces stratégies en deux ou trois phrases. Elles ne sont malheureusement pas enthousiasmantes.
Les législatives comme les présidentielles françaises, c’est bien le sens de la divine surprise de la candidature Mélenchon, tournent toujours aujourd’hui en 2012 autour de deux très vieux partis, le parti socialiste et le PCF.
La question centrale est la suivante. Dans combien de circonscriptions législatives le candidat du Front de Gauche arrivera devant le candidat du parti socialiste au premier tour des législatives et dans combien de circonscriptions le candidat du parti socialiste appellera au désistement en faveur du candidat du Front de Gauche au deuxième tour des législatives ? Toutes les autres questions sont secondaires par rapport à cette question centrale.
Bernard Fischer
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