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10 décembre 2011 6 10 /12 /décembre /2011 20:09

 

http://www.liberation.fr/economie/01012376608-le-rapport-sur-les-syndicats-mis-au-pilon

 

Vendredi 9 Décembre 2011

 

Le rapport sur les syndicats mis au pilon

 

Majorité et opposition sont d’accord pour ne pas divulguer le texte pour des raisons inverses

 

Par Renaud Lecadre

 

Motus et bouche cousue sur le financement des organisations syndicales. Le rapport parlementaire de Nicolas Perruchot, député Nouveau Centre, est non seulement enterré mais sera détruit - avec interdiction d’en faire état. Le PS et l’UMP se renvoient la balle sur le refus de sa validation, le 30 novembre, au risque d’entretenir le soupçon d’omerta.

 

La commission d’enquête sur «les mécanismes de financement des organisations syndicales d’employeurs et de salariés» avait pourtant débuté ses travaux dans la bonne humeur, en septembre, en faisant défiler comme témoins la plupart des leaders syndicaux (salariaux et patronaux). Seul Jean-Claude Mailly, président de Force Ouvrière, semble avoir rechigné avant d’être finalement auditionné dans la dernière ligne droite. Et puis patatras.

 

Nicolas Perruchot, s’exprimant lundi soir sur La Chaîne parlementaire, dit avoir «appris la veille de l’ultime réunion en commission que l’UMP allait [le] lâcher, ce qui n’est pas très courageux». Et pour cause : son rapport contiendrait quelques allusions peu flatteuses sur le financement de la CGPME (organisation patronale représentant les PME) et sa gestion des fonds de la formation professionnelle. Autre son de cloche au PS, tout aussi peu soucieux de valider ce foutu rapport. A entendre Jean-Patrick Gille, conseiller de François Hollande pour les affaires sociales, les socialistes se seraient opposés à sa publication pour une raison strictement inverse : «Sur les vingt neuf propositions finales, une seule concernait les organisations patronales. Nous n’avons pas rejeté le rapport mais proposé de le compléter.» Il faudrait savoir : qui, des employeurs ou des employés, est censé bénéficier du black-out parlementaire ?

 

Nicolas Perruchot, un libéral, proclame que son rapport évoquait certes des «dérives» mais se «concentrait sur le système» de financement des syndicats. Ils disposent de quatre milliards d’euros annuels, dont seulement trois pour cent proviendraient des cotisations des adhérents. Sous-entendu : ils font leur beurre ailleurs. Cette statistique inclut le Medef et la CGPME, guère plus vaillants, question militantisme, que la CGT, CFDT, FO ou CFTC.

 

Le Parlement ayant renoncé à mettre son grain de sel, il faudra s’en remettre à la justice pénale. Côté patronal, les procédures judiciaires visant la CGPME et l’UIMM (branche métallo du Medef) sont au point mort. Côté salarial, les dérives des comités d’entreprise du secteur public (SNCF, EDF, RATP), font aujourd’hui le miel des enquêteurs de la Cour des comptes et parfois de juges d’instruction. Avec l’Etat pour arbitre des inélégances : selon un chiffre extrait du rapport mentionné par le Figaro Magazine (bénéficiant de fuites quelques jours avant enterrement du rapport), il rémunérerait dix sept mille fonctionnaires détachés à temps plein dans les organisations syndicales.

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