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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 19:17

 

Grève générale en Grèce malgré la pluie et la résignation

 

ATHENES (Reuters) - Des milliers de travailleurs en grève ont défilé mercredi à Athènes sous une pluie battante en direction du parlement pour protester contre les mesures d'austérité imposées à la Grèce par ses créanciers internationaux.

 

La manifestation a coïncidé avec le début des entretiens d'une délégation de la « troïka » (commission européenne, Banque Centrale Européenne et Fonds Monétaire International) des créanciers internationaux venue évaluer la mise en oeuvre du plan de sauvetage.

 

Le mouvement social de vingt quatre heures décrété par les principaux syndicats des secteurs public et privé a entraîné la fermeture des écoles et des perturbations dans les transports aériens.

 

Enseignants, médecins, employés municipaux, conducteurs de bus et de train ont participé au mouvement. Les contrôleurs aériens ont cessé le travail entre 10 heures et 13 heures GMT. Les journalistes ont, quant à eux, fait grève pendant cinq heures.

 

Mais la participation était en baisse par rapport aux défilés précédents, peut-être en raison de la météo capricieuse. Deux organisations ont saisi ce prétexte pour annuler leur participation à la marche sur la place Syntagma.

 

Quelque quinze mille personnes ont atteint la place, théâtre par le passé de violents heurts avec les forces de l'ordre. Elles appartenaient pour l'essentiel au groupe communiste PAME et à des formations de gauche. « Plus de sacrifices » et « Ne vous aplatissez-pas », pouvait-on lire sur des banderoles.

 

Le découragement a aussi joué chez des grecs lassés de protester depuis 2009 contre la perte de leurs emplois et de leurs avantages sociaux, et l'érosion de leur niveau de vie.

 

DIGNITE PERDUE

 

« Les travailleurs, les retraités et les chômeurs vivent un cauchemar sans fin », dénoncent les employés du Pirée, le port d'Athènes, dans un communiqué. « Le gouvernement et la troïka détruisent ce pays », ajoutent-ils en dénonçant l'intransigeance des créanciers d'Athènes.

 

« Cela suffit, on a perdu notre dignité », se lamente Fotini Halikiopoulou, un agent du secteur public âgé de cinquante cinq ans. « Nous avons tout sacrifié et la troïka ne bouge pas d'un iota ».

 

Les syndicats redoutent que la « troïka » n'impose à la Grèce une nouvelle baisse des salaires et pensions de retraite pour remplir les conditions du plan de sauvetage, alors que l'incertitude sur les besoins de financement supplémentaires dont Athènes pourrait avoir besoin dès l'an prochain alimente les spéculations sur de nouvelles mesures d'austérité.

 

Ils dénoncent en outre les suppressions de postes prévues dans le secteur public et les projets de privatisation. « En s'unissant, on peut les arrêter, on peut les renverser », a promis le syndicat du secteur public ADEDY.

 

La Grèce, qui connaît une sixième année consécutive de récession, a un taux de chômage record de plus de vingt sept pour cent.

 

Le gouvernement de coalition a pour sa part rejeté de nouvelles réductions générales des salaires et des retraites ainsi que de nouvelles hausses d'impôt.

 

« La société ne le supporterait pas, l'économie non plus », a déclaré mardi à la télévision le premier ministre, le conservateur Antonis Samaras.

 

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