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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 19:53

 

http://www.humanite.fr/monde/une-marche-geante-va-prendre-madrid-le-22-mars-561101

 

Une marche géante va « prendre Madrid » Samedi 22 Mars 2014

 

Par Jean Ortiz

 

Samedi 15 Mars 2014

 

Depuis des mois  se prépare dans toute l'Espagne les « Marches de la Dignité ». En colonnes venues de toutes les latitudes de la Péninsule, Samedi 22 mars 2014, elles vont « envahir » Madrid. Sur toutes les routes, des marcheurs sont déjà à l'effort depuis des jours, vers la capitale.

 

En ruisseaux humains qui vont devenir des flots, des vagues, à l'approche du Samedi 22 mars 2014. Et c'est dur. Cela nécessite du courage, de bons souliers et une logistique solidaire lourde. Des milliers d'autres « marcheurs » arriveront à Madrid en bus. Les drapeaux républicains flottent.

 

Une multitude de chômeurs (six millions en Espagne),  de « sans terre » (alors que de grands « cortijos » de trente mille  hectares ou plus monopolisent la terre en Andalousie), de précaires, de victimes des expulsions  locatives, comptent camper à Madrid et y rester. Sur leur parcours, ils ont été  reçus dans villes et villages, déclinant les revendications dans les rencontres, les assemblées, avec leurs hôtes travailleurs, étudiants, paysans et fonctionnaires.

 

Il peut y avoir un avant et un après Samedi 22 mars 2014. Plus d'un million de « marcheurs » sont attendus. Au départ, l'idée a été lancée par le Syndicat Andalou des Travailleurs, de Diego Cañamero, le « Front civique-nous Sommes la Majorité » de l'ancien secrétaire général du PCE Julio Anguita et les « Campements de la dignité d'Extrémadure ».

 

Le manifeste et les revendications « aglutinantes » ont permis que nationalement les marches soient soutenues par Izquierda Unida, la CGT, la CNT-AIT, de nombreux collectifs de lutte, et localement par une constellation « d'assemblées populaires », une multitude de mouvements sociaux, les « marées » vertes des enseignants, blanches des personnels de la santé, contre les privatisations, rouges des travailleurs licenciés de la multinationale Coca Cola, des comités larges regroupant les différentes colères, le PCE, les « plate formes » contre les dizaines de milliers d'expulsions consécutives à l'explosion de la « bulle spéculative immobilière » (quatre vingt six mille familles andalouses ont ainsi été expulsées de leurs maisons et appartements par les banques), ATTAC, les collectifs du mouvement du 15 mai ou issus du mouvement du 15 mai, la Gauche Anticapitaliste, les associations de quartier et de voisins et les organisations  citoyennes.

 

Les deux grands syndicats UGT et CCOO se sont jusqu'à présent tenus à l'écart du mouvement, nationalement, mais l'unité syndicale s'est matérialisée au pays basque, en Galice, à Valence, à Murcie et en Andalousie et l'ensemble des syndicats de salariés de ces régions convergent déjà ensemble vers Madrid.

 

Entraîner « la gauche qui traîne les pieds »

 

Pour les colonnes de « marcheurs », il s'agit d'engager un bras de fer frontal, dans la durée, avec le gouvernement et les différents pouvoirs qui se sont succédé, « au service du capitalisme et de la troïka ». Cette journée de rébellion démocratique, de « désobéissance », pacifiques,  devrait constituer la plus grande levée populaire de l'après franquisme, et pourrait marquer la naissance, selon ses organisateurs, « d'un mouvement nouveau », d'une « unité sociale de toutes les victimes du système », d'un « mouvement du 15 mai ouvrier ». « Nous ne voulons que, comme d'habitude, nos actions restent sans lendemain », a déclaré Julio Anguita.

 

Joint par www.humanite.fr , Diego Canamero Valle se félicite de ce qui « enfin bouge », des efforts unitaires pour entraîner « la gauche qui traîne les pieds ». Diego Canamero, sous la menace d'une peine de prison pour « occupation illégale de terres », nous répond avec passion, comme il galvanise les siens,  et tous les autres « qu'il faut gagner ».

 

« Qu'ils s'en aillent ces gouvernements-parasites, ces dirigeants corrompus, qu'ils soient jugés et emprisonnés, tout comme les banquiers sangsues et pourris » ajoute Diego Canamero. « Ils ne nous représentent pas, cette caste d'intouchables. Ils considèrent normal de voler. Les espagnols n'ont pas voté pour cela. L'économie n'appartient pas à ces prédateurs. La démocratie, lorsque les gens ont faim, n'est qu'un simulacre. Le silence du peuple me fait peur. Il est temps de se réveiller, de se mettre à marcher, de prendre les rues et les places. La dignité avant tout; elle est inaliénable. Répandons la dignité. Ils peuvent tout nous prendre, mais pas la dignité ».

 

Le manifeste des Marches de la dignité appelle à construire « le pouvoir du peuple ».

 

Les revendications se veulent fédératrices, non au paiement de la dette (l’Espagne rembourse quotidiennement cent cinq millions d’euros au titre du paiement des intérêts de la dette), non aux coupes budgétaires sociales et publiques, un emploi digne et un toit pour tous, un revenu « de base », qui permette de vivre.

 

Depuis des mois, l'Espagne populaire résiste, manifeste, crie et souffre. Si les milliers de petits ruisseaux commencent enfin à converger et à s'unir, un avenir nouveau peut poindre Samedi 22 mars 2014.

 

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