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22 janvier 2016 5 22 /01 /janvier /2016 16:51

L’opposition syrienne refuse des négociations indirectes (Reuters)

Un représentant de l'opposition syrienne a déclaré Vendredi 22 Janvier 2016 que des négociations de paix, même indirectes, ne pourront s'ouvrir avec le président syrien Bachar al Assad et le gouvernement de Damas sans l'arrêt des bombardements russes et le départ des forces gouvernementales qui assiègent des zones civiles.

John Kerry, le chef de la diplomatie américaine, a plaidé Jeudi 21 Janvier 2016 pour le maintien de la conférence de Genève, prévue Lundi 25 Janvier 2016, quitte à ce que les discussions n'aient pas lieu face à face.

Le gouvernement syrien, soutenu par la Russie, s'est dit prêt à y participer.

Mais pour George Sabra, numéro deux de la délégation de l'opposition mise sur pied pour la conférence de Genève, il reste des « obstacles » à surmonter pour que la conférence du Lundi 25 Janvier 2016 puisse avoir lieu. « Les bombardements russes de zones civiles doivent cesser et les sièges ou blocus doivent être levés », a-t-il déclaré, lors d'un entretien téléphonique accordé à Reuters.

« Les modalités des discussions ne nous concernent pas mais les conditions doivent être réunies pour qu'elles aient lieu », a déclaré George Sabra. Prié de dire si cela signifiait que l'opposition refusait des négociations indirectes, il a répondu « oui ».

Lors de la rencontre, prévue Samedi 23 Janvier 2016, entre John Kerry et Riad Hidjab, qui préside le conseil de l'opposition, « toutes les questions seront clairement exposées », a précisé George Sabra.

Le Haut Comité des Négociations (HCN) a été créé en Arabie Saoudite au mois de décembre 2015 avec des groupes politiques et des opposants armés du président Bachar al Assad.

La tenue des discussions de Genève était déjà rendue aléatoire par des différends entre les parties au conflit sur les personnalités qui doivent représenter l'opposition. La Russie veut que la délégation de l'opposition soit élargie à divers groupes et notamment aux kurdes du parti de l’union démocratique (PYD) qui contrôlent de grandes parties du nord est syrien.

Le HCN a rejeté la participation d'autres parties aux négociations et estime que les kurdes, qu'il accuse de coopérer avec Damas, doivent faire partie de la délégation du gouvernement syrien s'ils veulent participer.

Même mentalité

Un des principaux groupes rebelles au sein du HCN, Djaïch al Islam, a déclaré que l'opposition faisait l'objet de « beaucoup de pressions » pour faire des concessions.

« Nous n'oublions pas qu'il y a des états frères qui nous soutiennent et nous aident à surmonter ces pressions, notamment l'Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie », déclare le groupe dans un communiqué publié par son porte-parole, Islam Allouch.

Djaïch al Islam est considéré comme un groupe terroriste par la Russie.

De nombreux opposants au président Bachar al Assad le considèrent comme une composante légitime de l'opposition.

De leur côté, les kurdes du PYD affirment qu'ils doivent être représentés à Genève sous peine d'échec des discussions et accusent Djaïch al Islam de faire montre de la « même mentalité » qu’al Qaïda et l'Etat Islamique.

« Si certaines parties qui sont efficaces dans le dossier syrien ne sont pas autour de la table, il va se passer la même chose que ce qu'il s'est passé à la deuxième conférence de Genève », a dit Saleh Muslim, qui codirige le PYD, en référence aux négociations de 2014 qui s'étaient terminées sans résultats concrets.

« Leur mentalité est la même que celle du Front al Nosra et de l’Etat Islamique. Ils veulent clairement établir un état islamique », a dit Saleh Muslim, qui a posé le PYD comme le garant de la laïcité lors des négociations.

L'Allemagne est allée dans le sens du PYD, Vendredi 22 Janvier 2016.

« Oui, il y a une grosse minorité kurde en Syrie », a déclaré le porte-parole du ministère allemand des affaires étrangères. « Que cette minorité kurde ait le droit de prendre part à la formation de la Syrie pacifique à venir est tout à fait juste ».

La France semble être sur une ligne moins tranchée.

« Il est évident qu'au bout du compte, le PYD devra être associé à un accord définitif », dit-on de source diplomatique française.

L'opposition estime toutefois que le PYD ne fait pas partie des opposants au régime de Damas et elle refuse d'être associée à la formation kurde dans les négociations, précise-t-on de même source diplomatique.

« Ils ont défini un cadre de négociations qui prévoit des dispositions et en premier lieu que Bachar al Assad doit partir et, à ma connaissance, ce n'est pas la position du PYD », a-t-on déclaré.

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