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25 avril 2024 4 25 /04 /avril /2024 14:30

 

 

https://www.humanite.fr/societe/bande-de-gaza/sciences-po-paris-une-centaine-detudiants-bloquent-lentree-du-campus-en-soutien-a-gaza-apres-leur-evacuation-dans-la-nuit-par-des-crs

 

Une centaine d’étudiants de l’Institut d’Etudes Politiques (IEP) de Paris se sont rassemblés Jeudi 25 Avril 2024 devant l’entrée principale du campus. Ils attendent de l’administration de cesser la répression contre les manifestations de soutien à Gaza. Des policiers des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) sont intervenus dans la nuit du Mercredi 24 Avril au Jeudi 25 Avril 2024 pour les expulser du campus où ils avaient installé des tentes, à l’image des étudiants des universités d’Harvard et de Columbia aux Etats Unis. L’Union Etudiante de l’IEP de Paris dénonce le tournant autoritaire sans précédent au sein de l’école, après cette intervention policière.

« Nous sommes tous assis, nous attendons et nous ne bougerons pas tant que l’administration ne répondra pas à nos demandes », malgré une nuit agitée, rien ne semble entamer la détermination de Lara, une étudiante en affaires internationales âgée de vingt-trois ans, qui compte parmi la centaine d’étudiants engagés dans le comité Palestine de l’IEP de Paris et qui occupent Jeudi 25 Avril 2024 la péniche, le hall situé à l’entrée principale de l’école, rue Saint-Guillaume, à Paris, quelques heures seulement après avoir été délogés du campus où ils avaient planté, sans heurts, ni désordres, leurs tentes durant la nuit du Mercredi 24 Avril au Jeudi 25 Avril 2024.

Les policiers d’une CRS ont fait irruption Mercredi 24 Avril 2024 dans la soirée pour les expulser de la cour du campus Saint-Thomas, où ils s’étaient installés Mercredi 24 Avril 2024 en fin d’après-midi, un mouvement d’occupation en signe de révolte contre le massacre en cours à Gaza, à l’image de celui qui embrase actuellement les campus d’Harvard et de Columbia, aux États-Unis, vent debout contre la politique menée par l’administration de Joseph Biden dans ce conflit. Cette occupation avait été décidée après une après-midi de débats, de prises de parole et de conférences, Mercredi 24 Avril 2024, à l’issue de laquelle cent cinquante étudiants réunis en assemblée générale ont voté pour occuper le campus de la Place Saint Thomas d’Aquin, dans le septième arrondissement de Paris.

« Honte », avaient crié les étudiants, face aux forces de police, arrivées Boulevard Saint Germain, Mercredi 24 Avril 2024 à 21 heures, au sein d’une vingtaine de camions.

« Les policiers nous ont littéralement arrachés du sol », témoigne Rima, une étudiante âgée de dix-huit ans en année de Bachelor, qui n’imaginait pas l’ampleur des forces de police mobilisées pour les déloger, considérant que de telles images nuisent à l’image de l’école.

Les étudiants de l’IEP de Paris ne désarment pas et ils attendent de l’administration qu’elle organise une réunion rassemblant l’ensemble des membres de l’école. « Nous voulons que tout soit mis à plat et que tout le monde puisse enfin s’exprimer sur ce qui est en train de se passer », affirme Lara, qui rejette la proposition de la direction de réunir un petit comité de quinze étudiants. Les étudiants réclament par ailleurs à la direction de l’IEP de Paris de mettre fin aux mesures disciplinaires contre les étudiants qui expriment leur engagement pour Gaza.

« L’IEP de Paris a toujours été le théâtre de rassemblements et de manifestations, jamais aucun courrier disciplinaire n’a été envoyé, ni de sanctions n’ont été prises contre leurs organisateurs », dit encore Lara, qui dénonce des procédures inédites, témoignant d’une attitude clairement discriminatoire.

Dans un communiqué publié dans la matinée du Jeudi 25 Avril 2024, l’Union Etudiante de l’IEP de Paris s’est émue de cette intervention policière, qui aurait été décidée par l’administrateur provisoire, Jean Bassères, pour expulser de force des étudiants qui manifestaient pacifiquement pour la paix à Gaza, une décision jugée choquante et profondément préoccupante. « En faisant le choix de la répression plutôt que du dialogue face à des étudiants mobilisés contre un massacre en cours, la direction de l’IEP de Paris prend un tournant autoritaire sans précédent », écrit l’Union Etudiante de l’IEP de Paris.

Elle ne fait qu’amplifier la révolte des étudiants confrontés à la répression croissante du mouvement pour la Palestine à l’IEP de Paris et dans les autres universités. L’Union Etudiante de l’IEP de Paris s’insurge plus généralement contre la répression et contre la criminalisation en France des voix appelant à arrêter la folie meurtrière du gouvernement israélien.

En témoigne l’annulation d’une nouvelle conférence de Rima Hassan, candidate du Mouvement de la France Insoumise (MFI) aux élections européennes, qui devait intervenir à l’université de Paris Dauphine, le 6 mai 2024, une nouvelle défection qui intervient quelques jours après celle de l’université de Lille, interdite par le préfet du Nord, Jeudi 18 Avril 2024, et qui s’inscrit dans une campagne d’intimidation, faite de convocations policières et de procès pour apologie du terrorisme. Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de l’union départementale du Nord de la Confédération Générale du Travail (CGT), vient ainsi d’être condamné à un an de prison avec sursis en raison d’un communiqué, publié au mois d’octobre 2023, de soutien à Gaza, après la réplique israélienne à l’attaque du Hamas.

Mathilde Panot, députée du MFI et présidente de son groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale, vient pour sa part d’être l’objet d’une convocation policière également pour apologie du terrorisme, comme Rima Hassan l’a été avant elle. Cette dernière a apporté, sur son compte X, son soutien à l’initiative des étudiants de l’IEP de Paris, « vous êtes du bon côté de l’histoire. Sans le savoir, vous êtes en train de guider nos sociétés ».

Cet événement intervient un mois et quinze jours après l’occupation d’un amphithéâtre de l’IEP de Paris par une centaine d’étudiants manifestant leur soutien à Gaza, qui s’inscrivait dans le cadre de la journée européenne des universités contre le génocide à Gaza, à l’appel de la Coordination Universitaire Européenne contre la Colonisation en Palestine (CUECP).

Elle avait donné lieu à des accusations, qui se sont avérées non fondées, mettant en cause l’exclusion d’une étudiante juive, une énième polémique, largement attisée par les médias de Vincent Bolloré, qui avait pris le pas sur l’objet même de la mobilisation, contribuant encore une fois à faire taire toute critique d’Israël, avec le concours actif du gouvernement. Mercredi 13 Mars 2024, le premier ministre Gabriel Attal était intervenu dans l’affaire en se rendant rue Saint-Guillaume pour rencontrer le conseil d’administration et il avait annoncé saisir la justice, après que le président de la république soit intervenu lui-même pour dénoncer des propos inqualifiables et parfaitement intolérables.

Pour l’Union Etudiante de l’IEP de Paris, « par cette intervention policière, la volonté de reprise en main de l’établissement, annoncée par Gabriel Attal devant le conseil d’administration après la mobilisation du 12 mars 2024, semble malheureusement déjà à l’œuvre ».

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