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3 juin 2016 5 03 /06 /juin /2016 17:21

http://www.lecourrierdelatlas.com/1145931052016Proces-LDJ-des-peines-allant-de-6-mois-avec-sursis-a-12-mois-ferme.html

http://www.europalestine.com/spip.php?article11924

http://www.france-irak-actualite.com/2016/06/justice-proces-de-4-membres-de-la-ligue-de-defense-juive-ldj.html

Procès contre la Ligue de Défense Juive (LDJ), des peines allant de six mois de prison avec sursis à douze mois de prison ferme

Par Nadir Dendoune

Le procès de quatre membres de la LDJ poursuivis pour violences en réunion avec circonstances aggravantes et arme par destination s’est tenu Mardi 31 Mai 2016 devant la quatorzième chambre correctionnelle de Paris. Les juges ont condamné les prévenus à des peines allant de six mois de prison avec sursis à douze mois de prison ferme assorties de condamnations pécuniaires solidaires.

En 2012, la LDJ, cette milice interdite aux Etats-Unis mais tolérée en France, s’était fait une spécialité d’asperger de peinture rouge ceux qu’elle considérait alors comme ses ennemis. Du mois de juin 2012 au mois d'octobre 2012, trois agressions vont être commises à l’encontre d’Olivia Zémor, présidente d’Europalestine, d’Houria Bouteldja, la porte-parole du Parti des Indigènes de la République (PIR), et de Jacob Cohen, « un juif antisioniste », comme il aime se définir.

Trois des inculpés, Steve Bismuth, Daniel Benassaya et Laurent Cashauda, étaient présents Mardi 31 Mai 2016 devant la quatorzième chambre du tribunal correctionnel de Paris. Joseph Ayache, le cerveau de la bande, a pris la fuite en Israël au lendemain des faits, « parce qu’il craignait pour sa vie », il n’a donc pas répondu présent à la convocation. Il était tout de même représenté par un avocat.

Olivia Zémor est la première à s’avancer à la barre. Le 28 juin 2012, elle prend un verre du côté de la place de la Bastille avec un individu qui se présente sous le nom d’Amine Saraoui. « Il m’avait appelé en me disant qu’il était intéressé par nos actions et qu’il avait pour projet de se rendre en Palestine », déclare à la barre la militante.

A peine installée, Olivia Zémor reçoit sur la tête une énorme quantité de peinture rouge. « C’était de la peinture à l’huile, celle qu’on utilise pour peindre les murs, une substance très toxique. Je ne voyais plus rien, heureusement que des touristes américains sont venus à mon secours ». Elle file alors au commissariat du quatrième arrondissement qui l’emmène très vite à l'Hôtel Dieu. Pendant une heure, elle essaie avec les infirmières d’enlever la peinture, en vain, résultat, cinq jours d'Interruption Temporaire de Travail (ITT).

Le cas de Jacob Cohen est très vite évacué, compte tenu de son absence au tribunal et du fait qu’il n’ait pas pris la peine d’aller chez le médecin après l’agression. Le 5 juillet 2012, une semaine après celle commise contre Olivia Zémor, Jacob Cohen était lui aussi aspergé de peinture rouge et de farine dans le quartier du Marais à Paris.

Houria Bouteldja est la dernière des victimes à être interrogée. « J’ai été contactée via facebook par quelqu’un qui se présentait sous un patronyme maghrébin. Il disait qu’il était journaliste pour Saphir News. Je ne me suis donc pas méfiée. C’est un site internet que je connais très bien », détaille à la barre la figure du PIR.

Rendez-vous est donné ce 24 octobre 2012 dans le cinquième arrondissement de Paris. « J’entends quelqu’un crier mon nom et j’ai à peine le temps de me retourner qu’on m’asperge de peinture ». Elle file à l'Hôtel-Dieu pour des soins, six jours d’ITT.

C’est au tour des prévenus de répondre. Les trois s’avancent ensemble. Le juge demande à Daniel Benassaya d’enlever la kippa qu’il porte sur sa tête, « pas de signe religieux ici », précise le juge. Le tribunal veut d’abord savoir quel rôle jouait Joseph Ayache au sein de la LDJ. Tous le décrivent comme le chef de la LDJ.

Les trois affirment avoir rejoint la LDJ « à cause de la montée de l’antisémitisme et parce que certains discours peuvent alimenter la haine ». Laurent Cashauda, toujours, « j’en avais marre de synagogues qui brûlent ».

Les trois prévenus fuient tour à tour leurs responsabilités. « Je pensais plutôt à une interview d’Olivia Zémor », explique Laurent Cashauda, bien qu’il reconnaîtra lors de ses gardes à vue « recevoir des instructions de Joseph Ayache en vue des agressions ». Une vidéo de l’agression d’Houria Bouteldja est mise en ligne chez Steve Bismuth où Joseph Ayache est venu dîner. « J’ai su ce qu’il y avait dans la vidéo qu’une fois que celle-ci fut mise en ligne », jure Steve Bismuth. « Il a juste profité de mon réseau wifi pour la mettre en ligne », plaide-t-il.

Daniel Benassaya, le web master de la LDJ, reconnaît avoir posté sur you tube les vidéos des agressions d’Olivia Zemor et de Jacob Cohen, mais jure qu’il n’était pas présent sur les lieux.

« Laurent Cashauda prétend le contraire. Il dit que c’est vous qui avez filmé l’attaque contre Olivia Zemor », lui rappelle le juge, qui précise également que les policiers ont constaté qu’il s’était entretenu plusieurs fois avant l’agression de la militante avec Joseph Ayache. Des appels qui ont été repérés à proximité de l’endroit où la militante a été aspergée de peinture rouge et peu de temps avant. « C’est normal, j’habite dans le secteur », se défend Daniel Benassaya.

Les trois prévénus jurent désormais s’être rangés et affirment avoir quitté la LDJ. Steve Bismuth va se marier dans un mois, Daniel Benayassa enseigne dans une école religieuse juive.

Après quatre heures de procès, le jugement est rendu. Les juges ont suivi les réquisitions du procureur général.

Joseph Ayache est reconnu coupable des infractions comme co-auteur et écope, sans surprise, de la plus lourde peine, un an de prison ferme. S’il reste en Israël, il ne devrait pas être inquiété par la justice française.

Steve Bismuth obtient la relaxe pour les faits reprochés à l’encontre de Jacob Cohen, où sa culpabilité n’a pu être établie. Il est néanmoins reconnu coupable de diffusion d’image violente et écope d’une amende de mille euros.

Daniel Benassaya est reconnu coupable de violence à l’encontre d’Houria Bouteldja. « Il y a trop d’éléments qui vous mettent en cause », ont justifié les juges. En ce qui concerne les faits de violences à l’encontre de Jacob Cohen, il est seulement condamné pour diffusion d’images violentes.

Pour ces deux faits, il est condamné à une peine de six mois de prison avec sursis.

Laurent Cashauda est déclaré également coupable pour complicité de violence et il est condamné à une peine de six mois de prison avec sursis.

Ces peines de prison sont assorties de condamnations pécuniaires solidaires, onze mille huit cent euros pour Olivia Zemor et huit mille cinq cent euros pour Houria Bouteldja.

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