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1 juillet 2017 6 01 /07 /juillet /2017 17:18

 

https://www.essonneinfo.fr/91-essonne-info/113265/deviennent-refugies-syriens-de-cite-de-lair

 

Que deviennent les réfugiés syriens de la Cité de l'Air à Athis Mons ?

 

Par Mylène Hassany

 

Mercredi 28 Juin 2017

 

Que deviennent les familles syriennes de la Cité de l'Air, à Athis-Mons, que nous avions rencontrées au début du mois de février 2017 ? Si un semblant de quotidien s’est installé depuis, malgré les déboires sanitaires et administratifs, elles sont désormais en voie d’être expulsées par les autorités. Nous sommes retournés à leur rencontre.

Souvenez-vous, à la fin du mois de décembre 2016, onze familles syriennes s’installaient à Athis-Mons, dans la Cité de l'Air, dans des maisonnettes de fortune près des pistes de l’aéroport d’Orly. Parmi d’autres réfugiés de plusieurs nationalités, ces femmes, ces hommes et ces enfants, avaient entrepris de longues et difficiles démarches administratives avec, au bout, l'objectif de retrouver une stabilité et une vie normale et que les enfants soient scolarisés.

La plupart des membres de ces familles syriennes ont au moins un récépissé légalisant leur présence sur le territoire, à défaut d’un titre de séjour, mais la route est semée d’obstacles.

Jeudi 22 Juin 2017, une décision d’expulsion demandée par l'état a conduit les concernés, de même que les associations dont  le Droit Au Logement (DAL), à manifester devant la sous-préfecture de Palaiseau.

Au milieu des manifestants, il y avait Yasmine, Amal et les autres, que nous avions rencontrées au mois de février 2017. Elles et d’autres familles sont concernées par l’expulsion des habitants de la Cité de l'Air.

Le frère de Yasmine, parent d’un enfant handicapé, est dans le même cas. Une autre des familles syriennes a eu plus de chance, un logement lui a été attribué « pas loin d’ici » par l’Office Français de l'Immigration et de l'Intégration (OFII).

En attendant le départ, prévu Vendredi 30 Juin 2017, les maisons de fortune sont toujours occupées et elles sont restées les mêmes. Dans la maison qu’habite Yasmine, des matelas tapissent toujours le sol, au milieu des jouets et des peluches. Ce jour-là, des membres de la famille de Yasmine, venus de Strasbourg, participent à la conversation.

« Nous avons manifesté parce que nous n'avons pas d’autre alternative », raconte Yasmine, qui dit aussi « ne pas savoir où aller » une fois que l’expulsion aura eu lieu. Pourtant, sur le plan des démarches, Yasmine et sa famille sont à jour. « Nous n’avons pas encore de titre de séjour, mais un récépissé », poursuit la jeune femme.

C’est pour la plus petite, née au mois de janvier 2017 à Longjumeau, que c’est plus compliqué. Née en France, elle n’est pas encore prise en compte dans les effectifs familiaux.

A sa naissance, Najoua, le bébé, a souffert d’une bronchiolite et d’infections urinaires. Quant au mari de Yasmine, il doit se faire opérer dans les prochains jours. Le plus grand, Younès, doit rentrer au collège l’année prochaine. Sa scolarité devrait être assurée.

« Je voudrais juste une solution de relogement », poursuit Yasmine, « je voudrais qu’on se stabilise.  De tous les pays où je suis passée, c’est en France que j’ai eu le plus de problèmes », reprend celle qui, passée par l’Algérie, a été surprise par « la solidarité des gens là-bas ».

En attendant, l’association juvisienne Ajar continue de fournir couches, nourriture et produits d’hygiène aux familles. La conversation dévie sur la Syrie. Un retour là-bas sera-t-il un jour possible ?

« Quand la Syrie sera calme et quand ce ne sera plus la guerre », répond Yasmine, « quel que soit le pays, rien ne vaut celui dans lequel on grandit ».

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