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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 17:05

 

 

http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/03/25/l-ex-president-catalan-carles-puigdemont-arrete-en-allemagne_5276114_3214.html

 

Carles Puigdemont arrêté par la police allemande, des milliers de personnes manifestent

 

Visé par un Mandat d'Arrêt Européen (MAE), le leader indépendantiste s’était réfugié en Belgique à la fin du mois d'octobre 2017 pour échapper aux poursuites de la justice espagnole.

 

C’est la fin d’une longue poursuite. Cinq mois après avoir fui son pays, l'ancien président indépendantiste catalan Carles Puigdemont, sous le coup d’un MAE lancé par l’Espagne, a été arrêté Dimanche 25 Mars 2018 par la police allemande près de la frontière avec le Danemark. Il sera présenté Lundi 26 Mars 2018 à un juge en Allemagne, a annoncé le parquet.

« Cette comparution n’aura pour but que de vérifier l’identité de la personne arrêtée. Le tribunal régional du Schleswig-Holstein à Schleswig aura ensuite à décider si Carles Puigdemont doit être placé en détention en vue d’une remise » à l’Espagne, a fait savoir le parquet dans un communiqué.

En réaction à cette arrestation, des milliers de manifestants se sont rassemblés Dimanche 25 Mars 2018 à Barcelone à l’appel des séparatistes catalans. Brandissant des drapeaux indépendantistes, ils se sont retrouvés sur les Ramblas et ils se sont dirigés vers la délégation de la commission européenne en criant « liberté pour les prisonniers politiques » ou « Carles Puigdemont, notre président ».

Le dirigeant indépendantiste « a été arrêté Dimanche 25 Mars 2018 à 11 heures 19 par la police autoroutière du Schleswig-Holstein », a déclaré un porte-parole de la police allemande. « Il est maintenant sous la garde de la police », a-t-il ajouté, précisant avoir agi dans le cadre d’un MAE.

Cette arrestation a été confirmée par la porte-parole du parti de Carles Puigdemont, Anna Grabalosa, « cela s’est passé au moment où il franchissait la frontière entre l'Allemagne et le Danemark. Il a été bien traité et ses avocats sont là-bas. C’est tout ce que je peux dire ». Carles Puigdemont s’était réfugié à Bruxelles à la fin du mois d'octobre 2017, anticipant des poursuites pour rébellion et sédition déclenchées par la justice espagnole à la suite de la tentative ratée de sécession de la Catalogne au mois d'octobre 2017.

Carles Puigdemont a été arrêté deux jours après que le juge du Tribunal Suprême espagnol, Pablo Llarena, eut confirmé des poursuites pour rébellion contre treize indépendantistes catalans, dont Carles Puigdemont, et émis ou réactivé des mandats d’arrêt européens et internationaux contre six dirigeants indépendantistes catalans partis à l’étranger.

Cette infraction est passible de trente ans de prison. Le juge a notamment accusé Carles Puigdemont d’avoir organisé le référendum d’auto détermination du premier octobre 2017 malgré son interdiction et le grave risque d’incidents violents.

L’avocat de Carles Puigdemont, Jaume Alonso Cuevillas, a précisé sur Twitter que son client avait été interpellé alors qu’il rentrait en Belgique après un séjour en Finlande. Il s’y était rendu Jeudi 22 Mars et Vendredi 23 Mars 2018 pour y rencontrer des parlementaires et pour participer à un séminaire à l’université d’Helsinki.

La police finlandaise avait fait savoir Samedi 24 Mars 2018 qu’elle était prête à l’arrêter. Mais, dans la soirée, un député finlandais qui avait organisé sa visite dans le pays, Mikko Karna, a affirmé que le leadeur indépendantiste avait quitté le territoire finlandais Vendredi 23 Mars 2018 pour la Belgique.

D’après plusieurs médias espagnols dont le Pais, les services secrets espagnols ont suivi Carles Puigdemont depuis sa sortie, en ferry, puis en voiture, de Finlande, du Vendredi 23 Mars au Dimanche 25 Mars 2018, en collaborant avec les autorités allemandes.

Auparavant, Carles Puigdemont s’était déjà rendu au Danemark au mois de janvier 2018 sans être inquiété, ainsi qu’en Suisse au mois de mars 2018.

Le juge Pablo Llarena reproche à l’ancien exécutif catalan d’avoir ignoré les déclarations répétées d’inconstitutionnalité et de nullité et il a évoqué particulièrement une manifestation tendue, dix jours avant le référendum interdit, où des milliers de militants séparatistes ont assiégé pendant plusieurs heures un bâtiment public où la garde civile menait une perquisition.

Le magistrat estime alors que les dirigeants catalans « savaient que ce type d’agissement était indispensable pour mener à bien un référendum interdit par les tribunaux, dont dépendait la déclaration d’indépendance ».

Pour autant, le chef d’accusation de rébellion est très controversé, car il suppose un soulèvement violent qui, selon de nombreux juristes, ne s’est jamais produit.

Vendredi 23 Mars 2018, le magistrat a également envoyé en détention préventive cinq indépendantistes dont Jordi Turull, candidat à la présidence du gouvernement catalan, plongeant encore un peu plus la Catalogne dans l’impasse politique. Vendredi 23 Mars 2018, trente sept personnes ont été légèrement blessées dans les rues de Barcelone lors de manifestations contre la décision du magistrat.

Après l’incarcération de Jordi Turull, le parlement catalan a ajourné la séance de désignation du nouveau chef de l’exécutif. C’est la troisième fois que les indépendantistes, qui disposent de la majorité absolue au parlement, échouent à faire investir un nouveau président pour la Catalogne en raison de décisions de justice, après Carles Puigdemont et l’activiste Jordi Sanchez, incarcéré.

S’ils n’y arrivent pas avant le 22 mai 2018, de nouvelles élections seront automatiquement convoquées. Et tant qu’un président régional ne sera pas désigné, la Catalogne restera sous la tutelle de Madrid, qui a pris cette mesure après la déclaration d’indépendance morte née du 27 octobre 2017.

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