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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 19:19

La grève des travailleurs sans-papiers continue, Cambadélis

 

mobilise les élus

 

PARIS (AFP)

 

  Le député PS de Paris Jean-Christophe Cambadélis a annoncé dimanche avoir écrit à ses collègues parlementaires "pour proposer une action de solidarité" avec les plus de 300 travailleurs sans-papiers qui se sont mis en grève depuis mardi en Ile-de-France.

"Travailleurs salariés, ils manifestent pour obtenir des papiers", écrit dans un communiqué le député strauss-kahnien. "Si ce n'est pas l'immigration choisie", poursuit-il en allusion au thème défendu par Nicolas Sarkozy, "ils ont été choisis par des employeurs, ils doivent donc être régularisés".

"C'est à nous, parlementaires, d'agir", poursuit l'élu parisien.

Plus de 300 salariés sans papiers se sont joints à un mouvement de grève coordonnée, avec occupation de sites, lancé depuis mardi par Droits Devant! et la CGT dans une vingtaine d'entreprises d'Ile-de-France, pour réclamer leur régularisation.

La FSU qui soutient le mouvement, a demandé samedi à Xavier Bertrand et Brice Hortefeux, respectivement ministre du Travail et ministre de l'Immigration, de régulariser tous les travailleurs sans-papiers, alors que neuf salariés supplémentaires se mettaient en grève.

Une lettre-ouverte signée par 71 contrôleurs et inspecteurs du travail, "transformée en pétition de l'intersyndicale du ministère du Travail signée par des centaines d'agents", a été adressée à M. Bertrand lui "demandant d'ouvrir des négociations avec les partenaires sociaux pour la régularisation de tous les travailleurs sans papiers", a affirmé la FSU dans un communiqué.

Le syndicat a déploré "la totale hypocrisie d'une réglementation de l'immigration qui a pour conséquence de maintenir encore plus sous la dépendance de leur patron les travailleurs sans-papiers, sans régler aucun problème de recrutement dans les secteurs en tension où ces salariés travaillent".

Dénonçant une "politique démagogique ouvertement discriminatoire, injuste socialement, arbitraire juridiquement, et irréaliste économiquement", la FSU a regretté que les 150 métier touchés par une pénurie de main d'oeuvres, reconnus dans la circulaire du 20 décembre 2007, ne soient "ouverts qu'aux ressortissants des dix nouveaux Etats membres de l'Union Européenne".

Pour "faire cesser ce déni de droits envers des travailleurs", "Xavier Bertrand et Brice Hortefeux doivent régulariser les travailleurs sans papiers" a estimé la FSU.

Neuf salariés sans papier, employés depuis 3 à 10 ans par le "Café de la Jatte ", un restaurant à la mode des Hauts-de-Seine, ont rejoint samedi le mouvement de grève.

Soutenus par un groupe d'une vingtaine de militants de Droits Devant!, dont le porte-parole de l'association, Jean-Claude Amara, venus sur place, ils ont déployé une banderole sur laquelle était écrit "Régularisation de tous les travailleurs sans papier".

Ils ont brandi, qui des drapeaux de la CGT , qui des drapeaux de Droits Devant!.

Devant la presse, Jean-Claude Amara, a déclaré "ouverte la grève" de ces salariés.

Il a rappelé qu'une telle grève était observée dans "14 lieux" en Ile-de-France, par "537 travailleurs sans papiers", depuis le "15 avril".

Un échange vif mais courtois a eu lieu entre M. Amara et le patron de l'établissement, au terme duquel, face à une caméra, ce dernier a lancé: "M. le président vous connaissez l'endroit, intervenez, réglez ce problème!".

Cette grève de salariés sans-papiers, déclenchée de façon coordonnée pour la première fois en France dans une vingtaine d'entreprises de la restauration, du bâtiment ou du nettoyage près de Paris, oblige une partie du patronat à s'engager pour obtenir leur régularisation.

"On veut faire ouvrir les yeux sur une réalité", explique à l'AFP Francine Blanche, une responsable du syndicat CGT, à l'initiative du mouvement débuté mardi 15 avril.

Il y aurait en France entre 200.000 et 400.000 étrangers en situation irrégulière, dont l'immense majorité travaille, notamment dans les petites entreprises de secteurs en pénurie de main d'oeuvre, comme la restauration, le bâtiment ou le nettoyage.

Devant cette mobilisation inédite, certaines organisations patronales ont révélé au grand jour leur dilemme, entre nécessité de trouver de la main-d'oeuvre et risque de sanctions judiciaires pour emploi de clandestins.

Un décret de juillet 2007 fait obligation aux employeurs de s'assurer auprès des préfectures de l'authenticité des papiers des travailleurs étrangers.

S'il existe des employeurs qui embauchent en connaissance de cause des sans-papiers et "doivent être sanctionnés", "certains" ne le savent pas et "d'autres sont obligés d'en faire travailler sinon ils fermeraient leur entreprise faute de main-d'oeuvre", a déclaré à l'AFP Jean-François Veysset, vice-président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME).

 



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