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2 août 2009 7 02 /08 /août /2009 20:36

http://www.avignews.com/interpellation-place-de-l-horloge-le-pere-temoigne-@/article.jspz?article=15781


Interpellation place de l'Horloge: le père témoigne

Le 18 juillet à 18 h 30, mouvement de foule place de l'Horloge: un père et son fils de 15 ans sont interpellés pour "outrage, rebellion et incitation à l'émeute". Récit et témoignage.

48 heures après les faits, Patrick Leblanc n'en revient toujours pas. Le 10 novembre prochain, il devra comparaître devant le tribunal correctionnel d'Avignon pour "rebellion et incitation à l'émeute". A 62 ans, ce fonctionnaire retraité de la PJJ a passé une nuit en garde-à-vue... Tout a commencé le 18 juillet donc, vers 18 h 30.

"Vous le faites drôlement bien"...

Comme des centaines de badauds, Patrick et ses deux fils de 15 et 12 ans regardent un mime faire "la statue". Tout à côté, un CRS, immobile lui aussi est adossé à son fourgon et profite du spectacle. "J'ai même cru un instant qu'il s'agissait aussi d'un comédien" avoue franchement Patrick Leblanc. Mais le fonctionnaire est bel et bien en service... C'est alors que le fils de Patrick Leblanc va déposer 30 cts d'euros aux pieds du CRS, lui glissant "vous le faîtes drôlement bien". Plaisanterie de gamin, farce de "festivalier" que le fonctionnaire de police ne goûtera pas dans cette ville où, le temps d'un Festival, on brocarde les nonnes, on singe les uniformes et on imite outrancièrement les grands de ce monde... "Il avait l'air sympa, tout le monde a ri, c'était pas méchant" avance le jeune garçon.

Mouvement de foule ou incitation à l'émeute?

Mais alors qu'il retourne dans les rangs des spectateurs, le CRS le rattrape et lui dit: "tu sais que c'est un outrage ce que tu viens de faire. Présentes moi tes papiers". C'est alors que Patrick Leblanc se rapproche de son fils pour tenter d'expliquer au policier "que c'était de l'humour, qu'il fallait pas mal le prendre". Rien n'y fait. "Il m'a demandé mes papiers en me tutoyant, j'ai refusé. Je m'adresse correctement à la police, j'attends le même respect en retour" indique Patrick Leblanc. Alors, le ton monte entre le policier et le festivalier. "Il veut m'embarquer dans le fourgon, mais mes fils sont éparpillés dans la foule, je refuse de monter dans le fourgon sans mes enfants".

Et c'est à partir de là que les versions divergent avec la police. Selon Patrick Leblanc, un "mouvement de foule spontané a formé un chaîne humaine pour empêcher mon interpellation". Mais de source policière, ce serait Patrick Leblanc qui aurait harangué la foule avec des termes comme "voyez la police de Sarko!". "Jamais je n'ai employé ce genre de phrases" s'insurge M.Leblanc, "et je n'ai même jamais entendu d'insultes proférées par la foule" affirme t-il. Menotté d'une main, il échappe à la surveillance des CRS "pour retrouver mes fils".

Craignant d'être dépassés par la foule et la "mini émeute" qui commençait à se préparer, des renforts de CRS sont appelés. Entre temps, Patrick Leblanc et son fils sont repris, menottés tous les deux et placés dans le fourgon. Des spectateurs s'opposent à leur arrestation et, toujours de source policière, une tierce personne tente alors de s'emparer de l'arme de service d'un CRS puis de sa matraque. Deux autres personnes sont interpellées tandis qu'une quinquagénaire recueille le deuxième fils, laissé dans la foule, pour l'accompagner au commissariat où M. Leblanc passera la nuit. "Dans le fourgon, ils me disaient "tu vas voir, on va t'arranger". Ce n'est qu'au commissariat où je me suis enfin senti en sécurité. J'ai eu là, à faire à des policiers dignes de leur fonction républicaine."

Côté CRS, deux d'entre eux ont eu une ITT de deux jours pour des "blessures aux poignées, au dos et des contusions" indique t-on au commissariat.. Visiblement, l'affaire ne s'arrêtera pas là puisque déjà, la Ligue des Droits de l'homme entend s'en emparer aux côtés de M. Leblanc. Affaire à suivre donc début novembre devant les tribunaux. 


     
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