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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 21:38

 

http://www.fr.news.yahoo.com/4/20110117/tts-tunisie-gouvernement-ca02f96.html

Trois opposants dans le gouvernement d'union tunisien (Reuters)

Trois jours après la chute du président Zine el Abidine Ben Ali, le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, a dévoilé lundi la composition d'un gouvernement d'union nationale dans lequel siègent trois figures de l'opposition.

Mohamed Ghannouchi a annoncé d'autre part que son gouvernement, qualifié de "mascarade" par un opposant en exil, était résolu à libérer tous les prisonniers politiques et dit que quiconque avait une importante fortune ou était soupçonné de corruption serait l'objet d'une enquête.

Un millier de personnes étaient descendues dans la rue dans la matinée dans le centre de Tunis pour demander au RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique) de quitter le pouvoir. Certains, dans la foule, disaient ne pas accepter que des membres du gouvernement en place sous Ben Ali figurent dans la nouvelle coalition d'union nationale.

"A bas le parti de la dictature!" et "Dehors le RCD!", scandaient les manifestants. Les forces de sécurité ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes et tiré des coups de feu en l'air pour disperser la manifestation.

Les ministres de la Défense, de l'Intérieur, des Finances et des Affaires étrangères conservent leurs attributions dans le nouveau gouvernement, où trois figures de l'opposition font leur entrée. Ahmed Friaa a été nommé à l'Intérieur seulement la semaine dernière, à la suite du limogeage de son prédécesseur sur ordre de Ben Ali.

Najib Chebbi, fondateur du Parti démocratique progressiste (PDP, opposition), devient ministre du Développement régional. Moustafa Ben Jaafar, président du Forum démocratique pour le travail et la liberté (FDTL), obtient le portefeuille de la Santé; et Ahmed Ibrahim, du parti Ettajdid, récupère celui de l'Enseignement supérieur.

MARZOUKI DÉNONCE UNE "MASCARADE"

"Nous sommes résolus à accroître nos efforts pour rétablir le calme et la paix dans le coeur de tous les Tunisiens. Notre priorité, c'est la sécurité, ainsi que les réformes politiques et économiques", a expliqué le Premier ministre au cours d'une conférence de presse.

Les nouveaux dirigeants s'efforcent de stabiliser rapidement la situation politique pour écarter le risque de nouvelles émeutes, trois jours seulement après la fuite précipitée sous la pression de la rue de Ben Ali, qui a trouvé refuge en Arabie saoudite.

Un économiste tunisien en vue, Moncef Chekhrouhou, a dit à Reuters avoir appris par la Banque centrale que la famille de Ben Ali avait emporté dans sa fuite une tonne et demie d'or, l'équivalent d'une cinquantaine de millions d'euros.

Dans les rues de Tunis, on réagissait avec scepticisme aux derniers événements.

"Nous ne faisons pas confiance à ce gouvernement parce que ce sont les mêmes figures, comme Ghannouchi (...) et notamment Friaa. Il n'a rien changé", dénonce ainsi Mohamed Mishrgi. "C'est comme si le système Ben Ali était toujours en place. C'est pour ça que les manifestations se poursuivent dans Tunis. Nous voulons un nouvel Etat avec de nouvelles têtes".

A Paris, l'opposant Moncef Marzouki a dénoncé, lui, une "fausse ouverture".

"Je suis indigné, parce qu'on se moque de l'intelligence des Tunisiens et inquiet sur l'avenir de la Tunisie", a dit sur i>Télé le dirigeant du Congrès pour la république (CPR), qui vit en exil en France.

Moncef Marzouki, qui avait laissé entendre qu'il serait candidat à la future élection présidentielle, a estimé que sa candidature était "momentanément" remise en cause.

"Je pense que le peuple tunisien ne va pas se laisser faire par cette espèce de mascarade et que très vraisemblablement ce gouvernement devra accepter le verdict du peuple, pour que ce soit un vrai gouvernement d'union nationale, ce qui n'est pas le cas actuellement", a-t-il dit.


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