Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 20:58

http://www.democratie-socialisme.org/spip.php?article2021


Retrait immédiat de toutes les troupes étrangères d’Afghanistan !

Ainsi Barack Obama a été amené à concéder à ses états-majors et à ses secrétaires d’état partisans à l’envoi de 30 000 hommes de plus à Kaboul. Il a présenté l’affaire comme s’il s’agissait de « finir le job ». Mais quel « job » ? La situation est telle là-bas que nul ne pense possible une « victoire ».

D’ailleurs, qu’est ce que voudrait dire « victoire » ? Occupation ? Impossible d’occuper cette terre accidentée, difficile, dure où les habitants résistent depuis 150 ans.

Conquête ? Les guerriers zombies habillés de pied en cap comme des cosmonautes, ayant peur de tout, n’ont aucune chance de gagner le coeur des Afghans. Défaite des Talibans ? Tous les avis convergent : les insurgés talibans sont chez eux, imbattables et gagnent chaque jour en audience et en prestige en résistant à l’invasion étrangère. Recherche et élimination des terroristes d’Al Qaïda ? Mais cela fait bientôt 10 ans que cela sert de prétexte, en vain car les terroristes étaient saoudiens, et Ben Laden n’est pas en Afghanistan. Défense de la civilisation et des « petites filles qui vont à l’école » ? Ce slogan de propagande pour « gogos », ils n’y croient pas une seconde, ils paient même les talibans (leurs ex-alliés des années 80) et les laissent imposer la charia… pourvu qu’ils acceptent de ne pas combattre.

Imposer la démocratie  ? Par définition, la démocratie ne s’impose pas par les armes, elle se construit par le peuple. Mettre en place un régime alternatif ? Celui d’Hamid Karzaï est corrompu jusqu’à la moelle, il a manipulé les élections du 20 août 2009 à un point inimaginable obligeant les 27 pays occupants à se rallier en novembre au résultat truqué. Alors pourquoi dépenser des centaines de milliards là-bas, davantage pour faire la guerre, que ce que produit le pays tout entier ? Pourquoi ne pas négocier tout de suite pour, ensuite faire jouer les puissances économiques, l’argent, les investissements comme partout ailleurs ? Pour l’exemple ? Il ne faut pas que les « insurgés  » paraissent triompher, il faut qu’ils soient battus, écrasés le plus possible. D’où les 30000 hommes envoyés là-bas, sans conviction, sans but de guerre, sans perspective de victoire, mais pour améliorer le rapport de force avant de partir. Pour le futur pipe-line stratégique voulu depuis si longtemps, pour peser dans la région, sur le Pakistan, encercler l’Iran, la Russie. On n’est plus du tout ni dans « la lutte contre le terrorisme », ni dans la prétendue « défense de la civilisation » : on en reste aux enjeux stratégiques lourds, le pétrole, le gaz, le contrôle du centre de l’Asie.

Il n’y a encore que les « gogos » qui croient « à l’après-pétrole » : tant qu’il faut du pétrole pour faire marcher les chars, les bateaux et les avions, il n’est pas envisagé de taxe carbone contre les guerres. Les lobbies militaro-industriels des grandes puissances font dépenser 1641 milliards de dollars aux états du monde (même les plus pauvres !) chaque année : le capitalisme a besoin de guerres ! Il nourrit la guerre, il prépare la guerre, et, en attendant, il entretient les foyers, les conflits « régionaux ». Il cultive l’idéologie nationaliste qui va avec, en promouvant la solidarité avec les « boys » morts au combat. À eux seuls, les US produisent, vendent, usent de la majorité de ces 1641 milliards : ce lobby militaire est plus puissant que celui des assurances et des groupes pharmaceutiques opposés à la réforme de sécurité maladie voulue courageusement par Obama. Mais 56 % des Etats-uniens sont déjà pour le retrait des troupes, 54 % des Britanniques, et 70 % des Français ! C’est possible de mobiliser l’opinion. Il faut, à notre niveau, initier, construire, lancer un mouvement national unitaire pour exiger le retrait immédiat des troupes françaises d’Afghanistan. L’important est le mot « immédiat » car chaque jour, des civils et des jeunes soldats vont mourir là-bas.

Gérard Filoche

Partager cet article
Repost0

commentaires