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4 juin 2016 6 04 /06 /juin /2016 14:36

Percée du Mouvement Cinq Etoiles (MCE) à Rome, un coup de semonce pour Matteo Renzi (Reuters)

Le Mouvement Cinq Etoiles (MCE) est largement en tête à Rome à l'issue du premier tour des élections municipales qui avaient lieu Dimanche 5 Juin 2016 en Italie, devant le Parti Démocrate du chef du gouvernement Matteo Renzi, de moins en moins populaire, et la formation de Beppe Grillo progresse fortement dans d'autres villes.

Quelque treize millions d'électeurs, soit un quart de la population adulte, étaient appelés à élire les maires d'environ mille trois cent communes, parmi lesquelles ceux de grandes villes comme Rome, Milan, Naples et Turin.

Virginia Raggi, candidate du MCE à la mairie de Rome, obtient trente six pour cent des suffrages après dépouillement de plus de quatre vingt pour cent des bureaux de vote. Elle devance le candidat du Parti Démocrate, Roberto Giachetti, qui frise les vingt cinq pour cent.

Virginia Raggi et Roberto Giachetti s'affronteront lors du second tour le Dimanche 19 Juin 2016.

Matteo Renzi s'est déclaré Lundi 6 Juin 2016 déçu par les résultats et par le recul du Parti Démocrate, mais il a assuré que ce scrutin n'avait rien à voir avec le référendum prévu au mois d'octobre 2016 sur la réforme constitutionnelle.

« Je ne crois pas qu'il y ait de corrélation entre ces élections locales et le référendum », a dit à la presse Matteo Renzi, qui a fait part il y a quelque temps déjà de son intention de démissionner en cas de défaite au référendum.

Une victoire du MCE à Rome représenterait une percée majeure pour le mouvement fondé en 2009 par Beppe Grillo, qui entend rassembler sur la base de la dénonciation des scandales de corruption qui touchent aussi bien la gauche que la droite dans la capitale. Si Virginia Raggi l'emportait, elle serait en outre la première femme à siéger à la mairie de Rome.

« Le vent tourne, voici le moment venu », a dit la candidate à Rome, avocate âgée de trente sept ans, aux premières heures du Lundi 6 Juin 2016.

Virginia Raggi promet de s'attaquer à la corruption, au clientélisme et jusqu'aux petites incivilités quotidiennes des conducteurs et usagers romains, qui sont devenues la norme dans la capitale.

La gauche en tête à Turin, Bologne et Naples

« Nous vivons un moment historique », a-t-elle dit. « Les romains sont prêts à tourner la page et je suis prête à gouverner cette ville et à rendre à Rome la splendeur et la beauté qu'elle mérite », a-t-elle poursuivi.

Un échec du Parti Démocrate à Rome serait un coup dur pour Matteo Renzi, après le départ du précédent élu du Parti Démocrate, mis en cause dans un scandale concernant ses frais de bouche.

En choisissant comme candidat du Parti Démocrate à Milan l'homme qui avait organisé avec succès l'exposition universelle de l'an dernier, Matteo Renzi pensait avoir davantage de chances de victoire dans la capitale financière de la péninsule. L'écart s'avère cependant minime entre les deux candidats arrivés en tête. Moins d'un point d'avance sépare l'homme du Parti Démocrate, Giuseppe Sala, avec quarante deux pour cent des voix, de Stefano Parisi, de centre-droit, alors que le dépouillement des bulletins est pratiquement terminé.

Dans d'autres grandes villes, la gauche arrive plus nettement en tête. A Turin, le maire actuel issu du Parti Démocrate, Piero Fassino, se classe premier avec quarante deux pour cent des voix, mais il devra livrer une bataille difficile au second tour face à la candidate du MCE, Chiara Appendino, qui a obtenu trente et un pour cent des voix.

A Naples, le maire sortant de gauche, Luigi de Magistris, qui a déclaré que sa ville était une zone « sans Matteo Renzi », obtient lui aussi quarante deux pour cent des voix et affrontera au second tour le candidat de centre droit.

A Bologne, ville bastion du Parti Démocrate, le candidat soutenu par le Parti Démocrate obtient autour de quarante pour cent des voix, soit moins qu'il espérait, ce qui le contraint à un second tour contre un candidat de droite le Dimanche 19 Juin 2016.

Matteo Renzi, dont la popularité a faibli au cours de l'année dernière, a pris soin de se distancer des élections municipales, expliquant qu'elles reflétaient des problèmes locaux et n'auraient pas de répercussions sur le gouvernement de coalition.

Le président du conseil cherche au contraire à attirer l'attention sur un référendum au mois d’octobre 2016, portant sur un projet de réforme de la constitution. Il a dit qu'il démissionnerait si les italiens devaient rejeter son plan, visant à réduire les pouvoirs du sénat, et fluidifier les procédures législatives au parlement.

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