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4 juin 2016 6 04 /06 /juin /2016 19:46

Mohamed Ali, boxeur magnifique et icône américaine, est mort (Reuters)

L'ancien boxeur Mohamed Ali, véritable icône aux Etats-Unis, est décédé Vendredi 3 Juin 2016 à l'âge de soixante quatorze ans dans un hôpital de Scottsdale, près de Phoenix en Arizona, où il était admis depuis deux jours pour de graves problèmes respiratoires.

L’ancien champion du monde des poids lourds souffrait depuis une trentaine d'années de la maladie de Parkinson et s'était montré très affaibli lors de ses dernières apparitions publiques.

« Une partie de moi-même s'en est allée, la plus grande, the greatest », a commenté l'ancien champion du monde George Foreman, auquel Mohamed Ali avait ravi la couronne mondiale à Kinshasa en 1974, par allusion au surnom donné à Mohamed Ali.

« Nul doute qu'il était une des meilleures personnes de son époque. Le réduire au statut de boxeur est une injustice », a ajouté l’ancien boxeur.

Barack Obama, premier président afro-américain de l’histoire des Etats-Unis, a salué « un homme qui s'est battu pour nous », le plaçant au même rang des grandes figures du combat pour les droits civiques que Martin Luther King ou Nelson Mandela.

« Son combat en dehors du ring lui a coûté son titre et son statut public. Il lui a valu beaucoup d'ennemis, il lui a valu d'être honni et l'a pratiquement envoyé en prison. Mais Mohamed Ali a tenu bon. Et sa victoire nous a aidé à nous habituer à l'Amérique que nous connaissons aujourd'hui », a dit le président américain.

Le combat du siècle

Né le 17 janvier 1942 à Louisville, dans le Kentucky, sous le nom de Cassius Clay, le boxeur a pris le nom de Mohamed Ali à l'âge de vingt deux ans après s'être converti à l'islam.

Son jeu de jambes et la rapidité de ses poings, ses combats légendaires contre Joe Frazier et George Foreman et ses engagements politiques, comme son refus d'être enrôlé dans l'armée pour la guerre du Vietnam, ont fait de lui une icône.

Ayant commencé la boxe à l'âge de douze ans, il décroche le titre mondial des poids lourds à vingt deux ans en obtenant à la surprise générale la victoire face à Sonny Liston, l'un des boxeurs les plus puissants de l'histoire, en février 1964 à Miami.

Peu de temps après, il rejoint le groupe militant Nation of Islam, se convertit et décide de changer de patronyme. C'est au nom de ses convictions religieuses et de son opposition au conflit vietnamien qu'il refuse en 1967 de rejoindre la conscription.

Son statut d'objecteur de conscience le transforme immédiatement en icône de la contre-culture américaine parmi la génération qui conteste la guerre du Vietnam.

Cette opposition lui vaut d'être arrêté, d'être reconnu coupable d'évasion et d'être déchu de son titre mondial. Cet épisode l'éloigne de la boxe pendant près de quatre années, du mois de mars 1967 au mois d’octobre 1970, Mohamed Ali se consacrant à une bataille juridique qui le conduit jusque devant la cour suprême des Etats-Unis qui, en 1971, annule sa condamnation.

Cette année marque le retour de Mohamed Ali pour « le combat du siècle » face à Joe Frazier au Madison Square Garden de New York au mois de mars 1971. La tension avant la rencontre est à son comble lorsque Mohamed Ali, jamais avare d'une provocation et se présentant comme « le plus grand, le plus courageux, le plus beau, le plus fort et le plus doué », affirme que son adversaire est « trop bête » pour être champion du monde.

« Je me bats pour le petit homme du ghetto », lance-t-il avant le match qui est retransmis dans trente cinq pays. Malgré toute sa résistance, Mohamed Ali envoyé au tapis à la dernière reprise est déclaré vaincu à l'unanimité des juges et concède sa première défaite professionnelle.

Une revanche est organisée en 1974 entre les deux adversaires, Joe Frazier ayant alors perdu son titre face à George Foreman. Mohamed Ali tient cette fois sa victoire et se voit offrir la possibilité de défier le tenant du titre, George Foreman, dans un match légendaire, « The Rumble in the Jungle », à Kinshasa au mois d’octobre 1974.

Plus malin et plus fort

Bien qu'âgé de trente deux ans et n'ayant plus les réflexes et la rapidité de ses premiers combats, Mohamed Ali réussit à triompher face à un George Foreman qui admet que son rival a été « plus malin et plus fort » que lui.

Ce succès ouvre la voie au troisième match contre Joe Frazier à Manille au mois d’octobre 1975. Le combat baptisé « Thrilla in Manila » se déroule par une chaleur accablante de trente huit degrés. Le manager de Joe Frazier refuse à l'appel de la quinzième reprise que son boxeur reprenne le combat, offrant une victoire technique à Mohamed Ali.

Ce dernier se retire des rings en 1981 avec un palmarès de cinquante six victoires, dont trente sept par Knock Out, et seulement cinq défaites.

Trois ans après sa retraite sportive, les médecins lui diagnostiquent la maladie de Parkinson, cause pour laquelle il a créé une fondation, le Muhammad Ali Parkinson Center.

En 1996, l'ancien champion avait fait une apparition surprise aux Jeux Olympiques d'Atlanta, où il était parvenu à surmonter les tremblements liés à sa maladie pour porter la flamme olympique.

En 2012, il était présent aux Jeux Olympiques de Londres, où il était apparu amaigri et se déplaçant en fauteuil roulant.

Marié quatre fois, Mohamed Ali est père de neuf enfants. L'une d'entre eux, Laila, elle aussi ancienne boxeuse, a publié sur twitter une photo de son père et de sa petite-fille, remerciant les fans du boxeur pour leurs prières.

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