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7 décembre 2014 7 07 /12 /décembre /2014 16:08

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/en-grece-des-refugies-syriens-revent-d-ailleurs_1629757.html#xtor=AL-447

En Grèce, des réfugiés syriens rêvent d’ailleurs

Par Marina Rafenberg, correspondante de l’Express à Athènes

Dimanche 7 Décembre 2014

Près de deux cent réfugiés syriens campent dans le centre d’Athènes depuis plus de deux semaines. Ils réclament au gouvernement le droit de rejoindre d’autres pays européens.

A la tombée de la nuit, face au parlement grec, place Syntagma, des femmes se couchent à même le sol, des enfants écrivent des messages qu'ils accrochent à un sapin de Noël et des hommes ont déployé une banderole, « nous avons échappé à la guerre pour devenir des réfugiés clochards en Grèce ». Ces quelques deux cent réfugiés syriens, dont une vingtaine d'enfants, campent dans le centre d'Athènes depuis plus de deux semaines.

« Cette place est le symbole de l'injustice », dénonce Grorde, trente et un ans. La jeune femme n'a plus d'argent, le passeur et la location d'un appartement ont eu raison de ses économies. A la rue depuis près d'un mois, elle envisage de partir en Macédoine, dans le territoire de l’ancienne Yougoslavie, « que pouvons-nous faire », s'écrie-t-elle en pleurs. A ses côtés, Jamal Ouma est exaspéré, lui aussi, « ce n'est pas l'Europe telle que nous l'imaginions. Le gouvernement grec ne peut rien pour son peuple, pourquoi nous aiderait-il ».

Avocat au sein du conseil grec pour les réfugiés, Spiros Kouloheris semble désemparé, « dans l'attente de l'étude de leur demande d'asile, les familles sont sans logement, elles n'ont pas accès aux soins gratuits, les enfants ne peuvent pas aller à l'école. Même quand ils obtiennent le statut de réfugié, ces droits ne leur sont pas garantis. Seuls mille cent logements sont prévus dans tout le pays pour les réfugiés. C’est trop peu, bien sûr ».

Conscients des difficultés que traverse la Grèce, nombre de réfugiés demandent seulement le droit de partir afin de rejoindre un autre pays européen. Une dizaine d'entre eux ont entamé il y a une semaine une grève de la faim. Emmitouflé dans sa doudoune, Alameddin, tient une pancarte qui indique depuis combien de jours il a cessé de s'alimenter. « Ce pays ne respecte pas nos droits », soupire-t-il.

« Les réfugiés nous demandent de leur fournir un laissez-passer vers d'autres pays membres de l'Union européenne, mais Bruxelles nous l'interdit », affirme Vassilis Chronopoulos, conseiller au ministère des affaires étrangères. La seule solution, pour eux, est de demander l'asile en Grèce. Nous tentons d'établir un plan d'accueil d'urgence, mais nous sommes débordés par l'augmentation du nombre d'arrivées, ces derniers mois. Nous avons appelé nos partenaires européens à plusieurs reprises à nous aider à gérer ce flux migratoire ».

Selon le Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR) de l’ONU, vingt-huit mille cinq cent syriens ont été enregistrés en Grèce de janvier à octobre 2014, soit vingt mille de plus que pour toute l'année 2013. L'Union Européenne a mis à la disposition de la Grèce près de trois cent millions d'euros en 2013 et en 2014 pour gérer les questions liées à l'immigration. Seuls deux pour cent de ces fonds sont consacrés au droit d'asile.

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