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5 juin 2016 7 05 /06 /juin /2016 15:50

http://www.blogyy.net/2016/06/03/que-font-vraiment-manuel-valls-et-michel-sapin-actuellement-a-athenes

http://www.revolutionpermanente.fr/Valls-felicite-par-Tsipras-pendant-que-Sapin-coordonne-le-pillage

Que font vraiment Manuel Valls et Michel Sapin actuellement à Athènes ?

Par Yannis Youlountas

Vendredi 3 Juin 2016

Manuel Valls félicité par Alexis Tsipras pendant que Michel Sapin coordonne le pillage

Depuis hier soir, Jeudi 2 Juin 2016, Athènes est sous très haute surveillance. Une tentative d’enyaourtage du premier ministre français a malheureusement échoué près du parlement, suite à la fermeture du centre-ville, notamment de la station de métro de la place Syntagma, Jeudi 2 Juin 2016 à partir de 18 heures. Les déploiements policiers sont immenses et les gardes du corps sont sur les dents.

C’est avec un statut similaire à un chef d'état que Manuel Valls, visage fier et allure de colon, a passé en revue la garde nationale grecque devant le monument du soldat inconnu, avant de finir la soirée dans l’opulence, sur la terrasse du musée de l’Acropole, à quelques centaines de mètres seulement d’un campement de sans-abris, dont plusieurs enfants, expulsés de leur domicile suite à la réforme du code civil. Le repas gastronomique a été servi en compagnie du ministre de l’économie français Michel Sapin, coordinateur du pillage du bien commun en Grèce au bénéfice de grandes firmes françaises, Electricité De France (EDF), Vinci, Thalès, Veolia, Suez ou encore la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF) qui s’apprête à racheter pour une bouchée de pain la société grecque de chemin de fer, TRAINOSE, ce qui aura pour effet de doubler des prix qui étaient jusqu’ici parmi les plus bas en Europe, et qui convoite également des infrastructures ferroviaires. Harlem Désir, secrétaire d'état aux affaires européennes figurait également parmi les convives, ainsi que Giorgos Stathakis, le très controversé ministre grec de l’économie, héritier d’une grande famille d’armateurs, connu pour avoir oublié de déclarer au fisc trente huit biens immobiliers, oui, vous avez bien lu, trente huit, et plus d'un million huit cent mille euros égarés sur un compte discret. Ce scandale dure depuis le mois de décembre 2015 en Grèce et les manifestants y font souvent allusion, parmi d’autres cas de corruption et de népotisme qui s’ajoutent au bilan désastreux de la capitulation du 13 juillet 2015.

Hier soir également, sous les applaudissements nourris d’une assistance triée sur le volet, Alexis Tsipras n’a pas manqué de féliciter Manuel Valls et de témoigner son « estime » à l’un des hommes politiques pourtant les plus détestés de l’hexagone français, qu’il a même qualifié « d'ami ».

Vendredi 3 Juin 2016, il a été également impossible de gêner la visite de Manuel Valls à l’Institut français d’Athènes, complètement encerclé de barrages filtrants. Vendredi 3 Juin 2016, depuis 10 heures 30 du matin, Michel Sapin est en rendez-vous avec son homologue grec et quelques amis costumés pour la séquence « bonnes affaires », alors que, depuis 11 heures du matin, Manuel Valls est reçu au Palais Maximou, résidence du premier ministre, pour finaliser une feuille de route basée sur un « partenariat stratégique ».

Quel sera le contenu réel de cet accord ?

Manuel Valls et Alexis Tsipras vont évoquer un partenariat économique pour « sortir le pays de la crise et rappeler le soutien indéfectible de la France depuis l’entrée de la Grèce dans l’union européenne », en 1981.

Mais en réalité, cet accord concerne les conséquences de la « seconde capitulation » du Mardi 24 Mai 2016, c’est-à-dire l’extension de la grande braderie qui prévoit désormais jusqu’à cinq cent quatre vingt dix sept îles mises en vente et cinq cent trente huit sites archéologiques. Le gouvernement français veut faire profiter ses amis grands patrons de cette juteuse affaire. C’est l’heure des soldes et tout le monde accourt en Grèce, à commencer par les responsables politiques russes et chinois, en début de semaine, accompagnés par des dizaines d’hommes d’affaires. Les domaines clés de la coopération gréco-française seront « le développement rural, la réforme de l’administration publique, l’innovation, le tourisme et, bien sûr, l’investissement », motif principal du séjour.

L’autre annonce qui va tenter de masquer la réalité mortifère, c’est la promesse du gouvernement français d’accueillir quatre cent ou cinq cent réfugiés par mois, en provenance de Grèce. Mais la face sombre de ce sujet, c’est que plus de deux cent policiers et gendarmes français participent actuellement à la gestion calamiteuse de la question des réfugiés et migrants dans les îles grecques. Ces jours-ci, les mutineries se multiplient dans les camps inhumains de Lesbos et de Samos. Mercredi Premier Juin 2016, le camp de réfugiés de Moria à Lesbos s’est encore rebellé, puis, Jeudi 2 Juin 2016, celui de Samos, entre 20 heures et minuit, suivi d’une répression terrible des gardiens et de la quasi-totalité des forces de police de l’île qui ont aussitôt convergé sur les lieux. Il y a au moins trente blessés donc plusieurs adolescents.

Certains sont dans un état grave et ont du être transportés vers un hôpital mieux équipé, celui de Samos étant complètement dégradé par les politiques d’austérité depuis quelques années.

Les mass-médias grecs, relayés par les agences de presse internationales, osent noyer le poisson en évoquant une obscure rixe entre des migrants, ce qui est totalement faux selon les témoignages directs recueillis depuis. C’est encore une mutinerie pure et simple contre des conditions de détentions violentes, arbitraires et inhumaines et rien d’autre. D’ailleurs, au moins deux bungalows ont été incendiés et plusieurs prisonniers ont réussi à s’échapper.

Pour seule réponse, Alexis Tsipras et Manuel Valls annoncent la prochaine conversion de l’agence de surveillance FRONTEX en « armada de gardes côtes européens », directement coordonnée depuis Bruxelles. Manuel Valls a également évoqué le renforcement imminent de la présence policière française dans les îles grecques, avec trois cent Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) et gendarmes supplémentaires d’ici peu.

« Tout va bien, Madame la marquise », semblent-ils entonner en trinquant, le championnat d'Europe de football va commencer, ainsi que la saison touristique estivale. Mais ils oublient d’évoquer les millions d’insoumis qui bloquent de plus en plus la Grèce, la France, l’Espagne, le Portugal et la Belgique, en attendant plus. Jusqu’à quand feindront-ils d’être sourds ? Et jusqu’où faudra-t-il aller dans nos luttes ?

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