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30 septembre 2017 6 30 /09 /septembre /2017 15:14

 

 

http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/09/30/les-ecoles-catalanes-occupees-en-vue-du-referendum_5193997_3214.html

 

Les écoles catalanes occupées en vue du référendum

 

Des parents d’élèves se sont installés dans différents bureaux de vote de Catalogne pour garantir la tenue de la consultation sur l’indépendance prévue Dimanche Premier Octobre 2017.

 

Par Sandrine Morel, envoyée spéciale du Monde à Barcelone

 

Cela fait plusieurs heures que les cours sont finis, Vendredi 29 Septembre 2017, mais à l’intérieur de l’école maternelle et primaire Fort Pienc, à Barcelone, une soixantaine de parents sont réunis dans le réfectoire pour coordonner les activités du week-end. Leurs enfants jouent dans la cour de récréation ou dans un coin de la salle. « Nous allons rester pour organiser une sorte de fête, avec des activités pour les enfants, et, Dimanche Premier Octobre 2017, nous serons là pour garantir que le centre reste ouvert afin que les gens du quartier puissent venir voter », explique Alba Gatell, éditrice de quarante et un ans. Mère d’un petit garçon de cinq ans, elle a même décidé de rester dormir sur place, avec son fils Arnau, dans le gymnase, et une quinzaine d’autres personnes, au cas où la police voudrait poser des scellés sur les portes durant la nuit.

Sur les quelque quatre cent familles dont les enfants fréquentent l’école Fort Pienc, située non loin du parc de la Ciutadella, près de quatre vingt familles se sont réunies dans un groupe Whats App pour organiser l’occupation et éventuellement offrir une résistance pacifique aux forces de l’ordre, afin de garantir la tenue du référendum illégal pour l’indépendance, convoqué Dimanche Premier Octobre 2017 par le gouvernement catalan.

Dans les couloirs, la directrice de l’établissement s’apprête à quitter les lieux. Elle emporte les clés avec elle. « Mardi 26 Septembre 2017, un policier est venu me remettre en main propre un ordre judiciaire, m’expliquant que, si je donne les clés et collabore à l’organisation du référendum, je commets un délit et j’encours des poursuites pénales », explique-t-elle, tout en refusant de donner son nom, « je vais donc rester à l’écart de ce qui se passe ici. Je m’en vais et je ne reviendrai pas avant Lundi 2 Octobre 2017 ».

Pour décharger les chefs d’établissement de toute responsabilité, la ministre catalane de l’éducation, Clara Ponsati, et celle du travail, Dolors Bassa, ont de toute façon signé une résolution Vendredi 29 Septembre 2017 dans la matinée, leur permettant d’assumer, directement et durant tout le week-end, les fonctions de directeur d’établissement scolaire et de responsable de centre civique de la Catalogne.

L’initiative des parents d’élèves s’inscrit dans une mobilisation plus large de la plate-forme Som Escola, qui rassemble une quarantaine d’associations d’enseignants, de parents et de promotion de la langue catalane, dont la puissante association indépendantiste Omnium Cultural. Le mouvement a ouvert une page internet, Escoles Obertes, pour que les volontaires, prêts à occuper les lieux de vote, puissent s’inscrire.

Albert Saez, un ingénieur en informatique de trente deux ans, regarde ses enfants d’un et de quatre ans jouer dans le réfectoire tout en écoutant les consignes données par une coordinatrice du Comité de Défense du Référendum (CDR), une plate-forme rassemblant des volontaires et des militants, souvent proches de la Candidature d’Unité Populaire (CUP).

« Nous allons essayer de garantir que tous les catalans puissent voter à ce référendum, mais puisque je suis là avec mes enfants, si la police vient, je lui expliquerai mon point de vue et je partirai », dit-il. Pour lui, il n’est pas question de faire un sit-in et d’offrir le moindre signe de résistance, même pacifique.

« Je veux apprendre à mon fils à respecter les lois et l’autorité de la police », dit-il, tout en reconnaissant que ce n’était pas son cas, puisque le Tribunal Constitutionnel espagnol a jugé que le référendum était illégal. Il se justifie en disant « qu’une constitution qui n’écoute pas deux millions de personnes qui demandent de voter, c’est un problème qui nécessite une solution ».

Le face-à-face avec la police n’était pas attendu avant Dimanche Premier Octobre 2017, le Tribunal Supérieur de Justice de Catalogne (TSJC) a ordonné l’évacuation des lieux de vote, mais Josep Lluis Trapero, le chef des Mossos d’Esquadra, la police catalane, a repoussé l’intervention de ses forces au Dimanche Premier Octobre 2017 à 6 heures du matin. Tout en précisant que celle-ci devra se faire sans violence, afin de maintenir la paix sociale. La possible présence de mineurs inquiète les forces de sécurité.

Le porte-parole du gouvernement espagnol, Iñigo Mendez de Vigo, a encore déclaré, Vendredi 29 Septembre 2017, qu’il n’y aura pas de référendum. Au même moment, le gouvernement catalan présentait les urnes qui serviront au vote, des boîtes en plastique opaque.

Vendredi 29 Septembre 2017 dans la soirée, devant des milliers de personnes venues au meeting de fin de campagne à Barcelone, Oriol Junqueras, le numéro deux du gouvernement catalan, a félicité les volontaires, « avec votre mobilisation, nous montrons que nous sommes capables de dépasser les peurs que l’on veut nous imposer ».

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