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1 octobre 2017 7 01 /10 /octobre /2017 15:41

 

 

Bagdad impose un blocus aérien au Kurdistan après le référendum (Reuters)

 

Les autorités de Bagdad ont imposé Vendredi 29 Septembre 2017 un blocus aérien au Kurdistan autonome irakien pour l'obliger à renoncer au contrôle de ses aéroports et à annuler le résultat de son référendum sur l'indépendance, ce qu'il refuse.

Le dernier vol international en partance de l'aéroport d'Erbil a décollé Vendredi 29 Septembre 2017 vers 17 heures locales à destination d'Istanbul, une heure avant que l'interdiction de tout vol international à destination ou en provenance des aéroports d'Erbil et de Souleimanieh entre en vigueur, Vendredi 29 Septembre 2017 à 18 heures locales.

Les vols intérieurs sont en revanche maintenus, ce qui signifie que les voyageurs se rendant au Kurdistan devront transiter par Bagdad.

Selon la chaîne kurde Rudaw, quelque quatre cent entreprises de voyage et tourisme seront directement affectées par cet embargo, qui menace environ sept mille emplois.

Le premier ministre irakien, Haïdar al Abadi, a assuré dans un communiqué diffusé Vendredi 29 Septembre 2017 que la suspension des vols internationaux n'était pas « une punition pour les habitants de la région, mais une mesure constitutionnelle décidée par le gouvernement dans leur intérêt ».

L'Irak, la Turquie et l'Iran, ont également exigé du Gouvernement Régional Kurde (GRK) qu'il restitue les postes-frontières aux forces irakiennes après la large victoire du oui, près de quatre vingt treize pour cent, au référendum d'autodétermination du Lundi 25 Septembre 2017 dans les territoires kurdes du nord de l'Irak.

Les trois pays demandent l'annulation du résultat du vote et menacent les kurdes de sanctions, voire d'une intervention militaire, s'ils n'obtempèrent pas.

Le principal dignitaire chiite irakien, l'ayatollah Ali al Sistani, est à son tour intervenu dans le débat Vendredi 29 Septembre 2017 en appelant le GRK à « revenir dans la légalité constitutionnelle » en préférant l'autonomie à l'indépendance.

La Turquie a annoncé Jeudi 28 Septembre 2017 qu'elle ne traiterait qu'avec le gouvernement de Bagdad des dossiers liés aux exportations de pétrole brut, tandis que, selon l'agence de presse iranienne Tasnim, Téhéran a interdit Vendredi 29 Septembre 2017 aux sociétés iraniennes de transporter du pétrole de ou vers le Kurdistan irakien.

Le pétrole est la principale source de revenus du Kurdistan irakien et est en grande partie exporté grâce à un oléoduc qui passe par la Turquie.

Malgré ses menaces, Ankara s'est jusqu'à présent gardée de prendre des mesures contre le GRK. Le premier ministre turc, Binali Yildirim, a assuré que d'éventuelles sanctions ne viseraient que les organisateurs du référendum et qu’elles ne viseraient pas les civils du nord de l'Irak dans leur ensemble.

Les autorités kurdes se disent prêtes à soutenir un blocus grâce à leur autosuffisance en pétrole, en électricité et sur le plan agricole. Elles rappellent aussi que les trois-quarts des camions qui entrent au Kurdistan depuis la Turquie se rendent ensuite dans des territoires contrôlés par Bagdad, si bien que l'économie de ces deux pays serait tout autant affectée par une fermeture de la frontière.

L’Organisation des Nations Unies (ONU) a proposé sa médiation pour sortir de l'impasse, a déclaré Jeudi 28 Septembre 2017 le ministre irakien des affaires étrangères, Ibrahim al Djafari, après avoir rencontré l'émissaire de l’ONU en Irak, Jan Kubis.

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