CINQUANTE QUESTIONS DE MUELLER A TRUMP

Robert Mueller veut poser des questions à Donald Trump, qui se dit scandalisé (Reuters)

Donald Trump a tempêté Mardi Premier Mai 2018 contre la publication par plusieurs journaux américains d'articles relatant le fait que le procureur spécial Robert Mueller veut l'interroger dans le cadre de son enquête sur le rôle de la Russie dans la campagne présidentielle américaine de 2016.

Le New York Times et le Wall Street Journal ont rapporté que Robert Mueller avait plus d'une quarantaine de questions à poser au président américain, dont certaines ont trait à ses relations avec la Russie.

Nommé procureur spécial au mois de mai 2017 quelques jours après le limogeage de James Comey, le directeur du Federal Bureau of Investigation (FBI), Robert Mueller enquête sur l'ingérence présumée de la Russie dans l'élection présidentielle de 2016 et sur une possible collusion entre Moscou et l'équipe de campagne du candidat Donald Trump.

Il tente aussi de vérifier si le président a illégalement tenté de faire obstruction à l'enquête. Donald Trump, qui dément toute collusion, a qualifié l'enquête de Robert Mueller de chasse aux sorcières à de multiples reprises et il a demandé qu'il y soit mis fin.

« C’est tellement scandaleux que les questions portant sur la chasse aux sorcières russes aient fuité dans les médias », a-t-il réagi Mardi Premier Mai 2018 sur Twitter.

« Aucune question sur la collusion. Il paraîtrait très difficile de faire obstruction à la justice pour un crime qui n'a pas été commis », a-t-il ajouté dans un autre tweet.

Selon les lois fédérales américaines, l'entrave à la justice s'applique à tout acte visant à entraver délibérément une procédure judiciaire. La preuve qu'un crime a été commis ne doit pas nécessairement apportée.

La liste des questions révélées Lundi 30 Avril 2018 par le New York Times comprend des questions sur le limogeage de James Comey et de l'ancien conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn au mois de février 2017 pour ses contacts avec la Russie à la fin de l’année 2016.

Si aucune question ne comprend le mot collusion, plusieurs d'entre elles portent aussi sur les relations de Donald Trump avec le ministre de la justice Jeff Sessions et sur une réunion à la Trump Tower à New York au mois de juin 2016 entre des responsables de l'équipe de campagne du candidat Donald Trump, dont son fils Donald Trump Junior, et une avocate russe qui offrait des informations permettant de salir politiquement la candidate démocrate Hillary Clinton.

Robert Mueller a mis en accusation vingt deux personnes et entités à ce jour, y compris l'ancien président de l'équipe de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, et son associé, Rick Gates.

Michael Flynn a plaidé coupable au mois de décembre 2017 de mensonge au FBI au sujet de ses contacts avec la Russie. Il a accepté de coopérer avec les procureurs qui se penchent sur les actions des proches de Donald Trump avant son entrée en fonction.

Paul Manafort nie les accusations portées contre lui, complicité de blanchiment d'argent, non enregistrement en tant qu'agent étranger, fraude bancaire et production de fausses déclarations de revenus.

Aucune des accusations ne porte directement sur le travail qu'il a effectué pour la campagne présidentielle de Donald Trump.

Les questions du procureur Robert Mueller portent également sur les affaires de Donald Trump et sur les discussions qu'il a pu avoir avec son avocat personnel Michael Cohen au sujet d'une affaire immobilière à Moscou, indique le New York Times.

L'équipe d'enquêteurs de Robert Mueller a lu les questions aux avocats de Donald Trump, ajoute le quotidien qui précise avoir obtenu la liste d'une personne extérieure à l'équipe de conseillers juridiques et d'avocats de Donald Trump.

Les questions semblent également suggérer que Robert Mueller est intéressé par les mesures que Donald Trump a prises pour le congédier l'année dernière avant de renoncer à ce projet, ajoute le New York Times.