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12 septembre 2018 3 12 /09 /septembre /2018 17:41

 

 

https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN1LS0SZ-OFRTP

 

Passe d'armes entre le gouvernement et le sénat sur le cas d’Alexandre Benalla (Reuters)

Le gouvernement et des élus de la majorité ont dénoncé Mercredi 12 Septembre 2018 une instrumentalisation politique des embarras judiciaires d’Alexandre Benalla, l’ancien chargé de mission de l’Elysée qui s’est plié à une convocation de la commission d’enquête sénatoriale.

Accusé d’avoir molesté le premier mai 2018 des manifestants à Paris en se mêlant à des policiers des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS), celui qui était devenu un homme de confiance du chef de l’état a été licencié par la présidence de la république et il a été mis en examen au mois de juillet 2018.

La commission des lois du sénat, constituée en commission d’enquête, veut l’entendre comme d’autres protagonistes de cette affaire qui a plongé l’exécutif dans une tourmente politique sans précédent depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron.

Après avoir fait savoir par l’intermédiaire de l’un de ses avocats, Laurent Franck Liénard, qu’il entendait réserver ses premières déclarations à la justice, il est convoqué devant les juges le 28 septembre 2018, Alexandre Benalla, vingt six ans, a fait volte-face, Mardi 11 Septembre 2018 dans la soirée, déclarant être contraint à une audition au sénat.

Le président de la commission, Philippe Bas, sénateur des Républicains, et ses deux rapporteurs, Muriel Jourda, sénatrice des Républicains, et Jean-Pierre Sueur, sénateur du Parti Socialiste, lui avaient signifié Mardi 11 Septembre 2018 dans la journée qu’il était tenu de déférer à sa convocation sous peine d’une sanction de deux ans de prison et de sept mille cinq cent euros d’amende.

« Personne n’est dupe de ce qu’il se passe, de ce qu’il s’est passé cet été et de l’instrumentalisation de ce qui est, tout de même, une dérive au départ personnelle », a commenté la ministre la justice, Nicole Belloubet, sur France Inter, Mercredi 12 Septembre 2018.

« Il ne doit pas y avoir d’interférence entre une commission d’enquête parlementaire et une information judiciaire, au nom de la séparation des pouvoirs », a-t-elle poursuivi, « il y a une deuxième règle selon laquelle le pouvoir de contrôle du parlement s’exerce à l’égard de l’action du gouvernement. Ce n’est pas l’exécutif, c’est l’action du gouvernement », faisant une allusion au rôle que remplissait Alexandre Benalla auprès d’Emmanuel Macron et aux attaques contre le chef de l’état auxquelles son comportement a donné lieu.

La présidente du Rassemblement National, Marine Le Pen, a accusé la ministre sur Radio Télévision Luxembourg (RTL) de « se positionner comme l’avocat d’Alexandre Benalla. Cela en dit long sur ce gouvernement qui manifestement développe un irrespect total pour nos institutions », a-t-elle dit.

La commission d’enquête du Sénat, qui a repris ses auditions, Mercredi 12 Septembre 2018, avait initialement fixé au Mercredi 19 Septembre 2018 la convocation d’Alexandre Benalla. Philippe Bas a indiqué sur Radio Monte Carlo (RMC) qu’une date serait fixée en fin de semaine.

En réplique à Nicole Belloubet, le sénateur, qui fut notamment secrétaire général de l’Elysée sous Jacques Chirac, s’est défendu de toute interférence.

« Les faits judiciaires, c’est la justice qui s’y intéresse, moi je m’intéresse au fonctionnement de l’état », a-t-il justifié sur BFM Télévision, « nous voulons savoir clairement les choses et s’il y avait des interférences avec les services officiels chargés de la sécurité du président de la république. Ce n’est pas un problème secondaire, c’est la continuité de l’état dans un monde où le terrorisme rôde ».

Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, avait accusé sur RTL, Mardi 11 Septembre 2018, l’ancien ministre de mener une campagne politique personnelle. Il a mesuré ses critiques Mercredi 12 Septembre 2018 sur France Info, mais a dit regretter que la commission d’enquête du sénat, où la droite est majoritaire, « ne soit pas présidée par un sénateur qui puisse venir de la République En Marche (REM) ».

François Patriat, président du groupe de la REM au sénat et proche du chef de l’état, a estimé sur La Chaîne Info (LCI) que la commission d’enquête se muait « en juge et en procureur. On est dans un procès médiatique où l’on cherche à atteindre Emmanuel Macron ».

Florian Bachelier, député de la REM et premier questeur de l’assemblée nationale, a ironisé sur « le fonds de commerce de Philippe Bas. Philippe Bas a pris goût aux plateaux de télévision et cela commence à se voir », a-t-il déclaré sur Sud Radio. Le président de la commission des lois a balayé des déclarations déplacées.

La charge la plus virulente à son égard est venue d’Alexandre Benalla lui-même, qui l’a comparé à un petit marquis dans un entretien à France Inter, Mardi 11 Septembre 2018 dont l’ancien collaborateur a refusé la diffusion mais qui a été retranscrit.

« Ce sont des petites personnes, qui n’ont jamais existé dans le paysage politique français et qui aujourd’hui, à travers Alexandre Benalla, veulent essayer d’avoir le président Emmanuel Macron. Mais ils n’y arriveront pas », dit-il notamment à propos des sénateurs.

« Je ne laisserai pas insulter l’institution qu’est le sénat », a réagi Mercredi 12 Septembre 2018 sur LCI le président de la haute assemblée, dénonçant des « propos déplacés et offensants. Ce n’est pas une cour de justice. Ils sont extrêmement attentifs à la séparation des pouvoirs », a-t-il souligné.

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