Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 septembre 2018 6 22 /09 /septembre /2018 14:53

 

 

https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/parcoursup-un-bilan-juge-desastreux-par-les-syndicats-09212221

 

Parcoursup, un bilan jugé désastreux par les syndicats

Par Stéphane Ortega

Vendredi 21 Septembre 2018

Huit syndicats et associations d’enseignants, de parents d’élèves, d’étudiants et de lycéens, dressent un bilan alternatif et bien plus sombre que celui présenté à la rentrée par Frédérique Vidal, la ministre de l'enseignement supérieur. L’année universitaire démarre dans une grande confusion.

Un peu moins de deux mille cinq cent, c'est le nombre de candidats toujours sans aucune affectation à l’issue de la procédure normale de Parcoursup, selon les chiffres donnés par la ministre de l'enseignement supérieur Vendredi 14 Septembre 2018 sur l’antenne de France Info. Le dernier tableau de bord publié par le ministère en date du Mercredi 5 Septembre 2018 indique pour sa part qu'il y a sept mille sept cent quarante cinq postulants, dont trois mille six cent soixante quatorze nouveaux bacheliers, à qui aucune proposition dans l’enseignement supérieur n’a été faite, sur un total de huit cent douze mille inscrits. Un décompte définitif sera fourni Mardi 25 Septembre 2018, après la clôture Vendredi 21 Septembre 2018 de la période complémentaire devant proposer aux étudiants non admis des places dans les formations non saturées.

En ne retenant que les nouveaux bacheliers dans son chiffre de deux mille cinq cent jeunes sans aucune admission, la ministre triche, au moins un peu. « C’est clairement un mensonge. Ils veulent présenter comme un progrès social quelque chose qui relève de la sélection et qui défavorise les classes populaires », tranche Brendan Chabannes, de la fédération de l'éducation du Syndicat Unitaire et Démocratique (SUD). Ainsi, deux mille cinq cent étudiants sans formation dans l'enseignement supérieur peut paraître dérisoire comparé à la totalité des inscrits. Mais un chiffre peut en cacher un autre et même plusieurs autres.

Au cours d’une conférence de presse commune, SUD, la Fédération Syndicale Unitaire (FSU), la Confédération Générale du Travail (CGT), la CGT Force Ouvrière, la Fédération des Conseils des Parents d'Elèves (FCPE), l'Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) et l'Union Nationale Lycéenne (UNL), ont présenté un bilan très éloigné du satisfecit de la ministre de l'enseignement supérieur. Ils soulignent que, parmi les cinq cent quatre vingt trois mille candidats ayant accepté une proposition dans Parcoursup, soixante et onze mille huit cent conservent d’autres vœux en attente. Une situation tendant à confirmer les critiques formulées par les syndicats opposés à la loi relative à l'Orientation et à la Réussite des Etudiants (ORE) et à Parcoursup. À savoir, un dispositif ne permettant pas aux étudiants de sélectionner la formation de leur choix.

Galèresup pour des dizaines de milliers d’étudiants

En plus d’une insatisfaction sur les études proposées pour au moins soixante et onze mille étudiants, trente neuf mille cinq cent autres candidats sont devenus inactifs au mois de juillet 2018 par un simple changement de dénomination des catégories répertoriées par le ministère. Initialement considérés pour la plupart comme étant sur liste d’attente, ils sont maintenant contactés par les équipes de Parcoursup pour identifier leurs souhaits. Mais une autre catégorie se détache, celle de ceux ayant quitté la procédure. Ils sont cent quatre vingt un mille sept cent cinquante sept, un chiffre considérable. Même en soustrayant les lycéens qui ont raté leur baccalauréat, cela représente encore près de cent mille jeunes qui sont sortis du système en cours de route.

Ce n'est pas vraiment une réussite pour la plateforme d’admission dans l’enseignement supérieur. Depuis la fin des épreuves du baccalauréat, le système est grippé. Les vœux conservés correspondant aux souhaits réels des étudiants bloquent les admissions dans de nombreuses filières. « Ils n’ont pas fait leur rentrée et ils sont dans la nature en attendant une place », constate Brendan Chabannes, de SUD Education, qui observe des universités vides et des filières peinant à faire le plein. Avec pour corollaire le flou le plus total sur l’organisation des enseignements comme sur les dispositifs de mise à niveau prévus dans la réforme. « Au lieu d’une prétendue sélection au mérite, nous assistons à une sélection par le fric », ironise le syndicaliste en annonçant une forte augmentation des inscriptions dans les établissements privés.

« Pour les étudiants, c’est beaucoup d’angoisse et d’incompréhensions depuis le début d’été », souligne Marie Buisson, responsable de la fédération de l’éducation de la CGT. Avec en prime pour elle une aberration, « ce sont les jeunes les moins bien classés et ceux ayant le plus de difficultés à accéder aux études après le baccalauréat qui ont eu les réponses les plus tardives. Et plus de rater la rentrée, ils ont du retard sur les bourses et sur le logement par les Centres Régionaux des Oeuvres Universitaires et Scolaires (CROUS) ».

Une situation censée rentrer dans l’ordre pour tous les étudiants, Vendredi 21 Septembre 2018, date de la fin de la période complémentaire de Parcoursup. Mais rien n’est moins sûr. Des contractuels auraient été recrutés par l’académie de Créteil jusqu'au mois d'octobre 2018 pour aider les étudiants en attente d’affectation, selon Brendan Chabannes.

Partager cet article
Repost0

commentaires