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18 janvier 2019 5 18 /01 /janvier /2019 19:34

 

 

http://www.revolutionpermanente.fr/Tour-de-France-des-Assemblees-Generales-de-Gilets-Jaunes-un-debut-de-structuration-par-en-bas

 

Tour de France des assemblées générales des Gilets Jaunes, un début de structuration par en bas

Si la spontanéité du mouvement est un marqueur important du soulèvement, de plus en plus les Gilets Jaunes se structurent par en bas. Des assemblées générales se multiplient partout en France. De ce fait, les Gilets Jaunes développent leur propre expérience d’organisation, pour le moment à une échelle locale, voire régionale.

Samedi 17 Novembre 2018, spontanément, des milliers de Gilets Jaunes se sont mis en mouvement et ils ont bouleversé la situation politique hexagonale. Deux mois plus tard, le mouvement s’est aujourd’hui enraciné, après les fêtes de fin d’année, avec un neuvième acte, le plus massif depuis le début de la mobilisation.

Malgré la tentative d’enfumage du grand débat national du gouvernement, il y a fort à parier que le dixième acte, Samedi 19 Janvier 2019, sera lui aussi important dans la rue. Forts de deux mois d’expérience de mobilisation, les Gilets Jaunes, qui pour la plupart manifestent pour la première fois, font leur propre expérience pour organiser le mouvement à la base. C’est ainsi qu’une vingtaine d'assemblées générales ont fleuri depuis le début du mouvement.

Si, bien sûr, l’état de structuration du mouvement est encore embryonnaire, quelques villes se détachent du lot, sorte de pointe avancée de ce phénomène. Ainsi, à Lyon, trois assemblées générales se sont déjà tenues, cherchant à coordonner et à organiser les différentes actions, réunissant à chaque fois un minimum de cinq cent Gilets Jaunes. Toulouse n’est pas en reste, avec trois assemblées générales, réunissant de trois cent à six cent personnes.

A Caen, après une assemblée générale organisée dans un squat de migrants, merveilleuse démonstration contre les accusations d'extrême droitisme du mouvement, trois cent personnes se sont à nouveau réunies, Vendredi 11 Janvier 2019. Enfin, à Commercy, bourgade de six mille habitants dans la Meuse, une assemblée générale a lancé un appel pour une assemblée générale des assemblées générales, pointant la nécessité de coordonner le mouvement à l’échelle nationale.

Dans ce mouvement qui a mis les marges au centre, si Paris est, du point de vue politique, l’un des points névralgiques de la mobilisation, il n’est pas encore à l’avant-garde en matière de structuration du mouvement. Pourtant, là aussi, des embryons d’organes d’auto-organisation émergent.

Au total, ce sont sept différents points qui se structurent, mêlant assemblée de ville et regroupement plus large, Paris Nord, Rungis, Belleville, Pantin, Ivry, à la Plaine Saint Denis et dans l’Essonne.

Pour l’heure, il n’existe pas de structure à échelle de l’ensemble de la région parisienne, même si l'assemblée générale de Rungis est à la pointe à l’heure actuelle, cherchant à structurer l’ensemble du mouvement sur la capitale. L’émergence de ces structures d’auto-organisation, avec toutes les limites qu’elles comportent, vont dans le bon sens en ouvrant la possibilité de pouvoir contrôler les porte-paroles, ou encore de se donner les moyens de massifier le mouvement en l’élargissant à d’autres secteurs du monde du travail, de la jeunesse et des quartiers populaires.

Ailleurs en France aussi, le mouvement cherche à se structurer. A Montpellier, Dimanche 13 Janvier 2019, deux cent Gilets Jaunes se sont retrouvé à Odyséum pour penser la suite de la mobilisation. A Nîmes, une assemblée générale rassemblant l’ensemble des Gilets Jaunes du Gard se tient également.

A la dernière assemblée générale tenue à Strasbourg, deux cent cinquante personnes se sont rassemblées, venues de Colmar, Horbourg-Wihr, Sélestat, Châtenois, Gambsheim mais aussi de Lorraine, avec la présence de Gilets Jaunes de Sarreguemines. Autre rassemblement plus large, coordonnant plusieurs villes, l'assemblée générale de Touraine, rassemblant à chacune de quatre assemblées générales plus de soixante dix Gilets Jaunes. Dans le Nord, l'assemblée générale de Lille rassemble les Gilets Jaunes locaux et ceux de Douai, Arras et Sin le Noble. Même méthode de regroupement dans le Puy de Dôme, ou une trentaine de personnes ont répondu à l’appel.

Enfin, des Gilets Jaunes organisent également de premières assemblées générales à Nantes, Dijon, Clermont et Alençon.

Contre toute récupération du mouvement et pour son amplification, ces différents embryons d’auto-organisation devraient se donner comme tâche de se développer, en s’élargissant sur l’ensemble du territoire, tout en commençant à mettre en place des représentants mandatés et révocables, pour ensuite se poser la possibilité de se coordonner à l'échelle nationale. Les assemblées générales listées ci-dessus doivent donc servir d’exemple à suivre, jusqu’à devenir un phénomène majoritaire, pour un contrôle démocratique par la base des Gilets Jaunes. C’est sur cette voie que le mouvement pourra résoudre l’une de ses contradictions. A savoir, réussir à se structurer sans pour autant être récupéré par de prétendus leaders autoproclamés.

Il est aussi notable que, par endroit, des convergences entre Gilets Jaunes et syndicalistes se font jour, dans les assemblées générales comme dans l’action. Il s’agit là aussi d’un élément essentiel pour instaurer un rapport de force conséquent contre Emmanuel Macron. En ce sens, l’aspiration à faire de la construction de la grève générale un axe central de la mobilisation, qui fleurit dans une fraction pour l’instant minoritaire des Gilets Jaunes, doit devenir une aspiration collective. Par sa ténacité et son enracinement, le mouvement des Gilets Jaunes a déjà fait la démonstration de sa détermination et de sa capacité à arracher des concessions au gouvernement. Il s’agit aujourd’hui d’œuvrer pour passer à l’étape supérieure. Pour ce faire, la mise en mouvement du géant endormi qu’est le mouvement ouvrier organisé, notamment dans les grands centres industriels, avec ses méthodes de luttes, c’est à dire la grève et l’auto-organisation, est indispensable.

Il est possible que certaines assemblées générales ne figurent pas dans ce listing. N’hésitez pas à nous le faire savoir dans les commentaires. Nous compléterons alors ce tour de France des assemblées générales.

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