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20 janvier 2019 7 20 /01 /janvier /2019 15:41

 

 

Un samedi de mobilisation test pour l'exécutif (Reuters)

 

Des milliers de Gilets Jaunes ont défilé Samedi 19 Janvier 2019 à Paris et en province lors d'une nouvelle journée de manifestation marquée par une mobilisation stable sur l'ensemble du pays, selon les autorités, mais également par des heurts.

Le ministère de l'intérieur fait état de quatre vingt quatre mille manifestants dans toute la France, comme le Samedi 12 Janvier 2019, dont sept mille à Paris, un millier de moins que la semaine dernière.

Selon les préfectures ou services de police concernés, ils étaient près de dix mille à Toulouse, dont Maxime Nicolle, alias Fly Rider, une figure du mouvement, deux mille cinq cent à Marseille, quatre mille à Bordeaux, mille à Lyon et huit cent à Nantes.

Ce dixième samedi de mobilisation depuis le Samedi 17 Novembre 2018 faisait figure de test pour l'exécutif, qui mise sur le grand débat national lancé cette semaine par Emmanuel Macron pour apaiser cette fronde inédite dans l'histoire récente du pays.

A Paris, où trois manifestations avaient été déclarées, le cortège principal, parti de l'Esplanade des Invalides, dans le septième arrondissement, a défilé d'abord dans le calme, derrière une banderole proclamant « élus, vous rendrez des comptes » et encadré par un service d'ordre de Gilets Jaunes arborant un brassard blanc, parfois d'allure militaire.

Mais le retour aux Invalides, après une boucle d'une quinzaine de kilomètres, a donné lieu à un face-à-face tendu, Samedi 19 Janvier 2019 à partir de 16 heures, entre les manifestants les plus déterminés et les forces de l'ordre, avec des jets de projectiles des manifestants et usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau des forces de l’ordre.

Des manifestants ont notamment arraché un feu de circulation et endommagé des voitures. Le parquet de Paris a annoncé un bilan provisoire de dix sept gardes à vue Samedi 19 Janvier 2019 à 16 heures 30. La préfecture de police de Paris faisait pour sa part état Samedi 19 Janvier 2019 à 19 heures de quarante deux interpellations, en majorité pour port d'armes prohibées.

A Lyon, la situation a commencé à se tendre quand les forces de l’ordre ont bloqué à coups de gaz lacrymogènes et de Lanceurs de Balles de Défense (LBD) des manifestants qui tentaient de pénétrer dans le quartier commerçant de la presqu’île, très fréquenté en ce week-end de soldes. Les commerces ont baissé leur rideau et les transports en commun desservant ce quartier ont été interrompus.

A Toulouse, où des manifestants ont saccagé une banque, la préfecture a fait état de huit blessés et de vingt trois interpellations.

A Marseille, un policier a été blessé et au moins deux personnes ont été interpellées pour jets de projectiles, a dit la préfecture. A Rouen, au moins un policier et un gendarme ont été blessés. Des voitures et des poubelles incendiées et quarante neuf interpellations ont également été signalées à Bordeaux.

Le ministère de l’intérieur avait mis en place sur tout le territoire un dispositif de maintien de l'ordre comparable à celui du Samedi 12 Janvier 2019, quatre vingt mille policiers et gendarmes mobilisés au total, dont cinq mille à Paris.

Le neuvième samedi de manifestations, le Samedi 12 Janvier 2019, avait connu un regain de mobilisation par rapport à la semaine précédente, mais un recul des violences.

Le grand débat national auquel le chef de l’état a apporté deux fois sa contribution cette semaine en échangeant avec des centaines de maires pendant six heures et demie chaque fois, est censé notamment répondre aux revendications des Gilets Jaunes.

Le gouvernement faisait état Vendredi 18 Janvier 2019 de sept cent quatre vingt huit demandes de référencement de débats locaux sur la plate-forme internet ad hoc. Celle-ci publie une liste de quatre cent soixante dix débats déjà programmés jusqu'au 31 mars 2019, dont trente et un pour le week-end du Samedi 19 Janvier et du Dimanche 20 Janvier 2019.

Les revendications des Gilets Jaunes restent hétéroclites, de la démission d'Emmanuel Macron au Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC) en passant par le rétablissement de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) dans sa version non allégée.

Des dissensions sont par ailleurs apparues au grand jour entre deux de leurs figures médiatiques, Priscillia Ludosky et Eric Drouet. La première, à l'origine de la pétition contre la hausse des taxes sur le carburant à l'origine du mouvement, a notamment accusé en début de semaine le second, un routier déjà arrêté deux fois à Paris en marge de manifestations, d'user d’intimidations, de menaces, de mensonges et de harcèlement.

Ce nouveau samedi de mobilisation s'est aussi déroulé sur fond de polémique sur le recours des policiers aux LBD, cause de multiples blessures, et sur l'agression de journalistes par des Gilets Jaunes.

Selon le ministère de l’intérieur, la barre des mille huit cent manifestants blessés depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes a été dépassée cette semaine. Un millier de policiers et de gendarmes ont aussi été blessés, ajoute-t-on de même source.

Sur l'esplanade des Invalides, des Gilets Jaunes avaient écrit sur un drapeau tricolore « forces de l'ordre, ne tirez pas, nous sommes ici pour l'avenir de vos et de nos enfants ».

Mais, dans le cortège, d'autres slogans étaient beaucoup moins pacifiques. « Lorsque la justice n'est que violence, la violence du peuple n'est que justice », proclamait ainsi une banderole, près de manifestants brandissant de petits cercueils noirs symbolisant la dizaine de personnes tuées en marge du mouvement, essentiellement lors d'accidents de la route.

Plusieurs dizaines de journalistes s'étaient pour leur part rassemblés Samedi 19 Janvier 2019 en début de matinée place de la République à Paris avec des pancartes proclamant « libres d'informer ».

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