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26 juillet 2020 7 26 /07 /juillet /2020 15:39

 

 

https://www.equinoxmagazine.fr/2020/07/24/prisonniers-independentistes-catalans/

 

Que deviennent les prisonniers indépendantistes catalans ?

Par Nico Salvado

Vendredi 24 Juillet 2020

Condamnés à un total d'une centaine d'années de prison, les indépendantistes catalans incarcérés commencent à sortir de leurs cellules grâce au système d’aménagement des peines. Cependant, le Tribunal Suprême espagnol estime que les condamnés ne sont pas réinsérés correctement et qu'ils pourraient retourner derrière les barreaux. 

Le système espagnol d’aménagement des peines permet aux condamnés de pouvoir vivre en semi-liberté. Les nuits du lundi au jeudi sont passées en prison. Mais il est possible pour un détenu de travailler la semaine et de jouir de ses week-ends à l'extérieur de la prison. C’est dans ce régime que se trouvent actuellement les indépendantistes catalans condamnés pour rébellion et sédition en 2019 par le Tribunal Suprême espagnol.

Oriol Junqueras, condamné à treize ans de prison, exerce un travail de professeur à l’université de Vic. L’ancien vice-président catalan a profité de son premier week-end de semi-liberté, Vendredi 17 Juillet 2020,  pour s’octroyer un bain de foule dans la ville de Sant Vicenç dels Horts, dans la province de Barcelone, dont il fut maire de 2011 à 2015.

Condamné à neuf ans de prison pour sédition, Jordi Cuixart, ancien président de l’association indépendantiste Omnium Cultural, bénéficie aussi d’un aménagement de peine pour gérer son entreprise dans le domaine industriel. Dans le cadre de la semi-liberté, Jordi Cuixart peut se déplacer librement. Il a rendu une visite à son association Omnium Cultural à l’Eixample de Barcelone pour lancer un message d’encouragement visant à continuer la lutte pour la libération de la Catalogne.

Condamné également à neuf ans de prison pour sédition, Jordi Sanchez, ancien président de l’association indépendantiste Assemblea Nacional Catalana (ANC) bénéficie d’un aménagement de peine pour réaliser du bénévolat. Jordi Sanchez en profite pour donner de nombreuses interviews dans les médias catalans et pour défendre le parti de Carles Puigdemont dont il est l’inspirateur idéologique.

Condamnée à onze ans et six mois de prison, Carme Forcadell, ancienne présidente du parlement catalan, s’est éloignée de la vie politique. Elle a le droit de sortir de prison pour s’occuper de sa mère malade et elle a profité d’une journée libre pour photographier la plage de Barcelone et la diffuser sur son compte Instagram.

Ce régime va prendre fin. Le Tribunal Suprême, la plus haute instance juridique d’Espagne, vient de se déclarer compétent pour juger l’application des peines. Jusqu’ici ce sont les audiences provinciales qui donnaient leur feu vert pour la sortie des prisonniers.

Le Tribunal Suprême établit une nouvelle doctrine. Il rappelle que le régime de semi-liberté s’inscrit dans le cadre d’activités de réinsertion. Pour le Tribunal Suprême, s’occuper d’un parent malade ne permet pas de se réinsérer dans la société pour corriger le délit de sédition commis par Carme Forcadell. Le Tribunal Suprême a donc révoqué le permis de sortie de l’ancienne présidente du parlement catalan.

Cette décision pourrait faire jurisprudence pour le reste des condamnés dans l’affaire de la déclaration d’indépendance de la Catalogne et les renvoyer en prison.

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