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29 novembre 2021 1 29 /11 /novembre /2021 18:19

 

 

https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/independance-en-partenariat-corps-electoral-non-participation-et-espoir-de-report-du-referendum-ce-que-l-on-peut-retenir-de-l-interview-de-jean-creugnet-membre-de-l-uni-1167097.html

 

Indépendance en partenariat, corps électoral, non-participation et espoir de report du référendum, ce que nous pouvons retenir de l'interview de Jean Creugnet, militant de l’Union Nationale pour l’Indépendance (UNI)

Le troisième vice-président du Congrès était l’invité, Dimanche 28 Novembre 2021, du journal télévisé de Nadine Goapana. Il a évoqué la stratégie de non-participation au référendum des partis indépendantistes, l'espoir d'un report de sa date et les consignes passées pour le bon déroulement du scrutin.

Le membre du groupe de l’UNI est revenu avec Nadine Goapana sur les sujets qui font l'actualité politique, à deux semaines de la troisième consultation référendaire sur la pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie.

Interrogé sur la relation à redéfinir avec le gouvernement central, après la consultation du 12 décembre 2021, Jean Creugnet estime que « le document du oui et du non traite d'une indépendance en rupture avec la France, alors que le groupe de l’UNI, depuis 2018, a déjà déposé un document auprès de l’état, qui précise ses propositions pour élaborer une indépendance en partenariat avec la France. Ce document, et nous l'avons déjà dit, est à charge contre le oui et il ne développe pas la possibilité qui a été exprimée par les experts français Ferdinand Mélin-Soucramanien et Jean Courtial d'établir, en cas de oui, une indépendance en partenariat ».

Revenant sur l'ouverture du corps électoral provincial, mentionné dans le document de l’état sur les conséquences du oui et du non, le troisième vice-président du Congrès rappelle l'opposition de son groupe à cette mesure, « pour l’UNI, le socle minimum est de rester sur le corps électoral tel qu'il est défini dans l'Accord de Nouméa ».

Jean Creugnet confirme que l'appel des partis indépendantistes à la non-participation ne fera pas l'objet de clips ou de tracts, dans le cadre de la campagne officielle du référendum qui a débuté Lundi 29 Novembre 2021, « les trois groupes habilités à faire campagne ont indiqué au haut-commissaire qu'ils ne déposeraient pas les documents de propagande que sont les circulaires et les professions de foi. Nous avons clairement indiqué que nous ne participerions pas à cette campagne. Nous avons également décidé de ne pas répondre à la proposition du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) de faire des clips pour expliquer notre non-participation. Nous avons donc décidé de ne pas participer à la campagne officielle audiovisuelle et nous ne participerons pas non plus aux débats qui pourraient être organisés sur votre antenne. La non-participation, cela veut dire que nous demandons aux électeurs, tout simplement, de ne pas aller voter. Nous recherchons un taux d'abstention maximum. Nous avons pour cela organisé des réunions de travail avec nos différents responsables des différentes structures des partis politiques. Ce sera à eux que nous confierons la responsabilité de s'organiser pour pouvoir expliquer sur le terrain et pour pouvoir donner les consignes pour le jour du vote, mais également les consignes pour que la consultation se passe dans les meilleures conditions ».

L'élu de l'UNI se montre rassurant quant à la bonne tenue du vote du 12 décembre 2021, « nous n'avons pas l'intention de mettre en œuvre des actions qui viendraient bloquer ceux qui veulent aller voter. Nous sommes pour la démocratie et il faut qu'elle s'exprime. Nous voulons néanmoins que les électeurs ne votent pas le 12 décembre 2021 si la date de la consultation est maintenue. Nous avons demandé aux maires indépendantistes de continuer à assurer leur responsabilité et à faire en sorte que les bureaux de vote soient bien ouverts le jour du scrutin, s'il est maintenu ».

Alors qu'une soixantaine de scientifiques ont demandé le report du référendum, dans une tribune parue dans le Monde, Jeudi 25 Novembre 2021, dix députés européens ont fait de même en envoyant une lettre au président de la république. Jean Creugnet développe la position indépendantiste, « le gouvernement d’Emmanuel Macron a toujours la possibilité de reporter cette consultation. Nous pensons que l'ensemble des différents soutiens qui, depuis quelques semaines, vont dans notre sens consistent à dire que, si la date est maintenue, le contrat moral va être rompu et que cela n'est pas de nature à assurer une bonne discussion sereine et un avenir économique et politique stable pour la Nouvelle-Calédonie ».

Cette analyse a notamment été livrée à Sébastien Lerconu, ministre de l’Outre-Mer, lors de sa récente visite. « La situation ainsi créée ne permettra pas à la Nouvelle-Calédonie d'avoir un développement économique stable et elle n'amènera pas non plus les conditions nécessaires à ce que les politiques puissent discuter, en sérénité, pour aborder l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie », dit Jean Creugnet, « nous allons devoir faire l'analyse des différents jugements qui seront rendus sur les différents recours que nous allons mettre en place si la consultation est maintenue. Dès la fin du mois de septembre 2021, il nous est rapidement apparu que cela n'allait pas être possible de faire campagne dans de telles conditions et c'est pourquoi nous avons demandé le report de la consultation. Nous avons expliqué nos arguments au ministre, lorsqu'il est venu. Nous lui avons proposé, dans ce laps de temps, de réfléchir à une nouvelle organisation du jour du vote, des élargissements d'horaires et de nouvelles modalités sur les procurations. Pourquoi par exemple ne pas voter sur deux jours, pour prendre en compte l’existence du coronavirus ? Nous faisons bien la différence entre le travail institutionnel qui doit être réalisé dans les provinces, les communes, au gouvernement et au Congrès, si la date n'est pas reportée, et ce qu'il pourrait advenir ensuite, en terme de calendrier. Je crois qu'il est important que les citoyens fassent attention à ce qui est en train de se passer. La question porte sur l'accession du pays à sa pleine souveraineté. Nous entendons que la population est divisée. Il y en a qui en profitent et qui disent que c'est le moment d'aller voter pour dire que vous n'êtes pas d'accord avec les décisions qui sont prises par les responsables indépendantistes. A ceux-là nous voulons dire non, que ce n'est pas le moment et que ce n'est pas la question qui est posée. Remettre en cause les responsables politiques en place, cela se fera au moment des élections provinciales de 2024. Il ne faut pas se tromper de question. Nous sommes engagés dans le calendrier qui a été fixé par le président Louis Mapou et qui va nous conduire jusqu’au mois de juin 2024, pour pouvoir mettre en place les différentes réformes et pour donner le temps à la discussion de se faire au niveau des groupes politiques ».

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