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29 novembre 2021 1 29 /11 /novembre /2021 17:52

 

 

https://www.france-palestine.org/Lettre-a-Josep-Borrell-haut-representant-de-l-Union-europeenne-pour-les

 

Cent dix organisations européennes dont l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) envoient une lettre ouverte à Josep Borrell, haut représentant de l’Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité

Jeudi 25 Novembre 2021

En tant qu’organisations basées en Europe, nous souhaitons vous alerter sur la situation extrêmement grave créée par les calomnies de l'état d’Israël contre six des organisations palestiniennes de défense des droits de l’homme les plus importantes et de renommée internationale, Addameer, al Haq, Bisan, Defense for Children International Palestine (DCIP), l’Union des Comités de Travail Agricole et l’Union des Comités des Femmes Palestiniennes.

Après leur classification comme organisations terroristes, le 22 octobre 2021, et avec l’ordre d’interdiction militaire qui a suivi, le 7 novembre 2021, elles sont en grand danger. Leurs locaux peuvent être envahis ou fermés, leur matériel peut être confisqué, leurs leaders et leur personnel peuvent être arrêtés et leur financement est mis en péril. Les services de protection qu’elles fournissent à la population palestinienne, ainsi que leur capacité à informer les instances internationales des violations des droits humains en Palestine, sont eux-mêmes mis en danger par cette décision. L’Union Européenne doit rester fidèle à ses propres valeurs. Elle doit les protéger.

La déclaration du porte-parole du Service Européen pour l'Action Extérieure (SEAE) du 28 octobre 2021 n’était pas à la hauteur de la gravité de cette menace. En affirmant que l’Union Européenne prend ces allégations extrêmement au sérieux et en engageant les autorités israéliennes à fournir davantage d’informations, elle donne du poids à des allégations contre des partenaires que l’Union Européenne connaît parfaitement depuis des années et elle légitime l’idée que l’état d’Israël aurait une raison légitime de se saisir de la question. Ceci est doublement faux, d’une part parce que ces organisations sont soumises au droit palestinien et que l’état d’Israël n’est en rien qualifié pour les déclarer illégales, d’autre part parce que les dirigeants israéliens qui les accusent sont les mêmes qui pourraient être mis en cause par les procédures de la Cour Pénale Internationale (CPI), qui elles-mêmes pourraient se fonder sur les informations et les dossiers d’enquête fournis par ces ONG.

Nous vous demandons donc tout d’abord une déclaration publique beaucoup plus claire sur cette question. En particulier, nous vous demandons de rejeter clairement les allégations israéliennes qui remettent en cause leur légitimité.

Nous vous demandons de renouveler publiquement votre confiance dans ces organisations de défense des droits humains, qui font un travail remarquable et indispensable sur le terrain.

Nous vous demandons de demander formellement au gouvernement israélien de revenir sur ses décisions de les désigner puis de les interdire.

Nous vous demandons d’informer tous les donateurs et intermédiaires financiers de votre rejet des décisions prises par l’état d’Israël et de votre confiance dans les ONG en question.

Nous vous demandons de recevoir officiellement, à votre niveau, les leaders de ces ONG et de les assurer de votre soutien total.

Nous vous demandons de soutenir publiquement et financièrement l’action de la CPI y compris pour le cas de la Palestine.

Au-delà de ces déclarations indispensables, il est nécessaire de passer à l’action.

Le premier acte que vous pouvez poser, avec la commission européenne dont vous êtes le vice-président, concerne l’accord associant Israël au programme de recherche et développement Horizon Europe. Si nous pouvons imaginer que même le simple respect des lignes directrices du mois de juillet 2013 n’était pas franchement approuvé par Israël, la commission européenne a probablement voulu faire un geste positif envers Israël en déclarant le 18 octobre 2021 que les négociations étaient terminées. Nous connaissons le résultat, quatre jours plus tard, l’état d’Israël lançait la plus grave offensive de son histoire contre les organisations palestiniennes de défense des droits humains. Et quelques jours plus tard, le 30 octobre 2021, l’ambassadeur israélien déchirait à la tribune de l’Organisation des Nations Unies (ONU) le rapport du Comité des Droits de l’Homme (CDH) de l’ONU.

Dans un tel contexte, la signature de cet accord, prévue le 9 décembre 2021, serait une honte pour l’Europe. Nous vous demandons de prendre les mesures nécessaires pour suspendre la signature de cet accord. Il s’agit d’une simple mesure de décence. Au-delà, des mesures plus contraignantes devront être prises si l’état d’Israël persiste dans sa position.

Premières organisations signataires

European Coordination of Committees for Palestine (ECCP), Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH), Sinn Féin, Europe Ecologie Les Verts (EELV), Confédération Générale du Travail (CGT), Irish Congress of Trade Unions (ICTU), Parti Communiste Français (PCF), Parti de Gauche, Ensemble, Mouvement des Jeunes Communistes de France (MJCF), Confédération Paysanne, Union Syndicale Solidaire (USS), Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP), Association France Palestine Solidarité (AFPS), Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP), Plateforme des Organisations Non Gouvernementales Françaises pour la Palestine (PONGFP), Union Juive Française pour la Paix (UJFP), Association pour le Jumelage entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF), Mouvement de la Paix, Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPRPO), Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT)

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