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16 mars 2022 3 16 /03 /mars /2022 18:13

 

 

https://korii.slate.fr/biz/economie-russie-spectre-defaut-paiement-interets-dette-contagion-sanctions-notation-fitch-fmi#xtor=RSS-2

 

En Russie, le spectre imminent du défaut de paiement et de la contagion

Moscou ne peut plus payer ses dettes, ou alors en roubles.

Mercredi 16 Mars 2022, la Russie fait face à sa plus grande échéance économique depuis son invasion de l'Ukraine, Jeudi 24 Février 2022. L'état russe, dont la solidité de la dette souveraine ne cesse d'être dégradée par les grandes agences de notation, doit payer aux propriétaires d'obligations sur sa dette des intérêts de cent dix-sept millions de dollars, soit cent six millions d'euros.

Si une telle somme ne semble pas énorme pour Moscou, le pays ne peut plus payer en dollars en raison des sanctions internationales imposées à la suite de l'invasion de l'Ukraine. L'état russe a donc promis que les paiements seraient effectués en temps et en heure, mais en roubles.

La Russie n'a normalement pas le droit d'utiliser sa devise locale pour effectuer ce paiement, d'autant que le rouble est en chute libre depuis l'invasion. Bien que Moscou ne soit pas de cet avis et accuse les pays occidentaux d'orchestrer une faillite artificielle, la Fédération de Russie pourrait bel et bien entrer en défaut de paiement.

Si c'est le cas, il est accordé une période de trente jours afin de se mettre en règle, soit jusqu'au 15 avril 2022. Passée cette date, si le gouvernement n'a pas remédié au problème, le pays risque d'être exclu des marchés financiers et sera donc incapable d'emprunter.

Normalement, cette situation devrait activer les Crédits Default Swap (CDS), sorte d'assurances contre le défaut de paiement. Pour la dette russe, ces CDS représentent près de six milliards de dollars. Seulement, le fait que le défaut soit causé par un paiement avec la mauvaise devise fait planer le doute sur le déclenchement ou non des CDS.

Il y a quelques semaines seulement, la dette russe était considérée comme un bon investissement. Elle est donc présente dans une large variété de portefeuilles.

« Ce serait un défaut de paiement monumental », explique à Bloomberg un analyste du cabinet de conseil financier Greylock Capital, « en termes de dollars, ce serait le plus important depuis celui de l'Argentine en 2001 et, en termes d'impact global sur le marché, de la Russie en 1998 ».

Si une telle crise advenait, elle pourrait de surcroît être aggravée par un problème identique, mais concernant cette fois les entreprises privées russes. Plusieurs d'entre elles, dont les géants Gazprom et Sibur, vont, elles aussi, bientôt devoir payer des dividendes. Or, elles non plus n'ont plus d’accès aux dollars.

Pour ne rien arranger, explique Bloomberg, la condamnation quasi-unanime de l'invasion de l'Ukraine pourrait pousser les financiers à être particulièrement intransigeants avec la Russie, de plus en plus isolée sur la scène économique mondiale et coupée de la plupart des instances internationales pouvant se révéler vitales à ses intérêts à court terme.

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