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27 mars 2024 3 27 /03 /mars /2024 15:30

 

 

https://news.un.org/fr/story/2024/03/1144356

 

Il existe des motifs raisonnables de croire qu’Israël a commis plusieurs actes de génocide, a dit mardi 26 mars 2024 une experte indépendante de l’Organisation des Nations Unies (ONU), évoquant aussi un nettoyage ethnique.

Le rapport, dont le titre est Anatomie d’un Génocide, conclut qu’il existe des motifs raisonnables de croire que le seuil indiquant que des actes de génocide ont été commis contre les Palestiniens à Gaza a été atteint.

Devant le Conseil des Droits Humains (CDH) de l’ONU à Genève, la rapporteuse spéciale de l’ONU pour les Territoires Palestiniens Occupés (TPO) a listé trois actes de génocide, meurtre de membres du groupe, atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe et soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle.

Il s’agit de trois des cinq actes de génocide qui figurent dans la Convention pour la Prévention et la Répression du Crime de Génocide (CPRCG). « La nature et l’ampleur écrasante de l’assaut israélien à Gaza et les conditions de vie destructrices qu’il a causées révèlent une intention de détruire physiquement les Palestiniens en tant que groupe », a déclaré Francesca Albanese.

L’experte indépendante, mandatée par le CDH de l’ONU, mais qui ne s’exprime pas au nom de l’ONU, a dit que « ces actes de génocide ont été motivés par un discours anti-palestinien véhément, qui qualifie l’ensemble du peuple palestinien de Gaza d’ennemi à éradiquer ou à éliminer par la force. Cette rhétorique est omniprésente dans tous les segments de la société israélienne. Le fait que de hauts responsables israéliens ayant une autorité de commandement aient régulièrement appelé leurs soldats à anéantir la population de Gaza constitue une preuve irréfutable de l’incitation explicite et publique à commettre un génocide ».

Dans ce climat, la puissante occupante ne fait pas de distinction entre les civils et les combattants ou entre les infrastructures civiles et les cibles militaires légitimes. C’est une façon de rappeler qu’Israël a qualifié l’ensemble de la population civile de Gaza de boucliers humains ou de complices des terroristes.

Toutefois, ceux qui ont réussi à évacuer vers des zones qu’Israël a définies comme des zones humanitaires sûres ont été aussi la cible de nouvelles attaques, leurs morts et leurs blessés étant justifiés par Israël comme des dommages collatéraux.

Derrière ce descriptif, Francesca Albanese entend aussi souligner que le génocide de Gaza est l’étape la plus extrême d’un processus de colonisation de longue date visant à effacer les Palestiniens de souche, « le monde voit maintenant les fruits amers de l’impunité accordée à Israël. C’est une tragédie annoncée ».

Alors que la Cour Internationale de Justice (CIJ) devra délibérer et que la Cour Pénale Internationale (CPI) devra enquêter, elle estime qu’il est donc de sa responsabilité de rappeler au CDH de l’ONU que le moment est venu pour les états d’agir.

Outre plus de trente mille Palestiniens tués, dont treize mille enfants, les forces israéliennes ont utilisé un arsenal apocalyptique dans l’un des endroits les plus densément peuplés de la planète. Près de vingt-cinq mille tonnes d’explosifs, l’équivalent de deux bombes nucléaires, des munitions non guidées, des bombes muettes et d’autres dispositifs ont été utilisés pour raser des quartiers entiers. Dans ces conditions, le déni de la réalité et la poursuite de l’impunité et de l’exceptionnalisme d’Israël ne sont plus viables. À la lumière notamment de la résolution contraignante adoptée lundi 25 mars 2024 par le conseil de sécurité, elle a donc imploré les états membres d’imposer un embargo sur les armes et de sanctionner Israël.

« Il est stupéfiant de constater que, au lieu d’enrayer cette dynamique, une minorité d’états membres puissants ont apporté un soutien militaire, économique et politique à cette atrocité, aggravant ainsi la dévastation qu’elle a provoquée chez les Palestiniens », a dit Francesca Albanese.

Les rapporteurs spéciaux et les groupes de travail font partie des procédures spéciales du CDH de l’ONU. Les titulaires de mandat des procédures spéciales sont des experts indépendants en matière de droits humains nommés par le CDH de l’ONU pour traiter des situations nationales spécifiques ou des questions thématiques dans toutes les régions du monde. Ils ne font pas partie du personnel de l'ONU et ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation. Ils servent à titre individuel et ils ne reçoivent pas de salaire pour leur travail.

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