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30 décembre 2013 1 30 /12 /décembre /2013 20:48

 

http://www.ensemble-fdg.org/content/montpellier-le-front-de-gauche-en-campagne

 

Le Front De Gauche en campagne à Montpellier

 

Par David Hermet

 

Lundi 30 Décembre 2013

 

Derrière la vitrine attractive, Montpellier cumule les mauvais records en termes de bas salaire, de chômage et de précarité. Son taux de pauvreté est par exemple supérieur à celui de Marseille tandis que les entreprises phares comme Sanofi suppriment des centaines d’emplois.  

 

La majorité dominée par le Parti Socialiste mène, à la commune comme à l’agglomération, une politique de type libéral. Elle a multiplié les DSP (Délégations de Services Publics au privé) avec, dernière en date, la reconduction pour sept ans du contrat sur l’eau avec Véolia.

 

La majorité joue à fond la logique de compétition des territoires, poursuivant une politique inaugurée par Georges Frèche qui, dans les années 1980, avait été le premier à faire une campagne publicitaire pour une ville.

 

En multipliant les dépenses et les infrastructures de prestige surdimensionnées au nom de l’objectif irréaliste de rivaliser avec des métropoles bien plus grandes (Barcelone, Marseille, Toulouse), Montpellier réussit surtout à écraser les villes moyennes de sa propre région, la plus pauvre de métropole. La politique d’attractivité, et le choix délibéré d’offrir régulièrement de nouveaux marchés aux promoteurs, se traduit par une urbanisation galopante aux conséquences très négatives sur l’environnement et la qualité de vie. 

 

Au conseil municipal, les deux élus d’Ensemble (Gauche Anticapitaliste et FASE) sont souvent les seuls à s’opposer à cette politique et à proposer des choix alternatifs.

 

Heureusement, pour les prochaines municipales, le Front de Gauche Montpellier est uni et a choisi de présenter une liste indépendante. Il est entré en campagne dès la fin du printemps, conférences de presse, tracts, ateliers programmatiques, rencontres avec les syndicats et les associations. Cependant, malgré un accord global tant sur les critiques à faire vis-à-vis de la politique de la majorité sortante que sur les propositions à avancer, la liste a connu plusieurs difficultés, qui ne sont pas toutes résolues.  

 

En effet, si la section locale du Parti Communiste Français a voté à plus de quatre vingt dix pour cent pour partir avec le Front De Gauche, la direction nationale du PCF n’a toujours pas indiqué si elle lui donnerait l’investiture. Il est à craindre qu’elle ne respecte pas le vote des militants car les cinq élus sortants, appuyés par la direction départementale, sont pour reconduire l’alliance avec le Parti Socialiste, qui dirige la ville depuis 1977. La section locale du PCF a cependant choisi, dans tous les cas, de rester au sein de la liste du FDG. Elle a d’ailleurs souvent manifesté son désaccord avec les votes de « ses » élus.  

 

La liste a aussi connu une crise en décembre du fait de l’attitude du Parti de Gauche.

 

Bien que celui-ci n’ait aucun élu sortant, il a revendiqué depuis le début la tête de liste et a fait le forcing pour s’imposer, face notamment à Francis Viguié, conseiller municipal de la Gauche Anticapitaliste et de la FASE unanimement reconnu pour le travail qu’il a accompli. Le Parti de Gauche est allé jusqu’à organiser une conférence de presse en solo, quelques heures avant la réunion du Front De Gauche devant désigner la tête de liste, menaçant de faire sa propre liste si sa proposition n’était pas retenue.

 

La presse ne s’y est pas trompé et a présenté cette initiative comme « un coup de force du Parti de Gauche ». Ensemble et le PCF ont choisi de préserver l’unité du Front De Gauche car il aurait été incompréhensible d’aller vers deux listes au programme identique pour des questions de préséance. De plus, le protocole d’accord signé par les trois composantes devrait garantir à l’avenir une animation collégiale de la campagne tandis que les composantes en troisième et seconde position sont favorisées dans l’ordre des éligibles. Le Parti de Gauche a cependant gâché l’annonce officielle de la tête de liste et fait peser sur celle-ci, une militante peu connue, une très grande responsabilité. Surmonter la crise de confiance ne sera pas une mince affaire.  

 

La situation générale devrait heureusement y aider, surtout vu ce qu’est le paysage politique local. La liste du Parti Socialiste est conduite par le maire d’un village de l’agglomération, un fréchiste convaincu qui poursuit la politique de son mentor, sans en avoir ni le charisme ni la popularité. EELV, qui n’était pas dans la majorité, a fait le choix de se rallier dès le premier tour à cette liste sans obtenir aucun infléchissement significatif de la politique menée, si ce n’est de vagues promesses. Il y aura peut être une liste dissidente du Parti Socialiste mais celle-ci est plus motivée par des problèmes de places, liés à la succession de Georges Frèche que par des désaccords politiques de fond.

 

La liste initiée par le Front De Gauche est donc la seule à proposer une alternative à gauche aussi bien sur les questions sociales, écologiques que démocratiques.

 

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