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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 16:33

 

http://www.europalestine.com/spip.php?article6661

Boycott Israël

Encore une instrumentalisation de la justice à Pontoise

Mercredi 23 Novembre 2011

 

Heureusement pour certains que le ridicule ne tue plus : sept militant(e)s de la région parisienne sont poursuivis par le ministère public pour avoir organisé une parodie de tribunal dans le magasin Carrefour de Montigny, dans le Val d’Oise (vidéo).

 

Communiqué de presse :

 

Sept militants de la campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) : Laurent Alcini (PCF , Front de gauche), Alima Boumédiene-Thiery (EELV, ex-sénatrice), Serge Groswak (FASE), Nicolas Shahshahani (Europalestine), Omar Slaouti (NPA), Sylvette Amestoy (EELV), et Sylvain Desmet (EELV), sont cités à comparaître devant le tribunal de Pontoise, sur requête du procureur, ce dernier agissant lui-même sur ordre d’un gouvernement complètement aligné sur les officines israéliennes sévissant en France.

 

Les faits ? Le 26 juin 2010, nos camarades s’étaient rendus, aux côtés d’une centaine d’autres sympathisants de la cause palestinienne, dans l’hypermarché Carrefour de Montigny-lès-Cormeilles (Val d’Oise), pour y dénoncer, sur un mode humoristique, d’une part la vente de produits israéliens alors que les droits du peuple palestinien ne sont pas respectés, et d’autre part la complicité du gouvernement français, avec les crimes de l’Etat israélien.

 

Il s’agissait de tourner en ridicule une première procédure judiciaire intentée contre deux des animateurs de la campagne BDS dans le Val d’Oise, Alima Boumédiene-Thiery (EELV) et Omar Slaouti (NPA). Et pour cause : quelques mois plus tard, le 17 octobre 2010, le tribunal de Pontoise prononçait lui-même la nullité des poursuites contre Omar et Alima, envoyant procureur et officines sionistes dans les cordes.

 

La vidéo tournée le 26 juin 2010 dans l’enceinte de l’hypermarché de Montigny a été reprise par de nombreux sites sur internet, où elle a connu un franc succès.

 

Depuis, tandis que la campagne citoyenne et pacifique de boycott du régime israélien ne cesse de s’étendre en France et dans le monde, la justice a eu à connaître d’autres cas, discutés cette fois sur le fond : le 8 juillet 2011, le tribunal de Paris a ainsi relaxé Olivia Zémor (présidente de l’association Europalestine), à propos d’une action similaire conduite dans un hypermarché d’Evry (Essonne), et il a jugé que les actions de boycott visant l’Etat d’Israël, tant que celui-ci privera le peuple palestinien de ses droits élémentaires, étaient parfaitement légales.

 

Les « Sept du Val d’Oise » attendent donc avec sérénité et détermination leur comparution devant le tribunal de Pontoise, dont ils feront une tribune pour la défense du droit, et la critique de l’instrumentalisation de la justice par le gouvernement de Sarkozy, Mercier et consorts.

 

Les sept militants se rendront à l’audience le Lundi 28 Novembre à 13 heures 30 au Tribunal de Grande Instance de Pontoise et tiendront une conférence de presse avec le soutien des organisations suivantes : Les Alternatifs 95, BDS Val d’Oise, EELV 95, EuroPalestine, La FASE 95, NPA, PCF 95, PG 95.

 

Argenteuil le Mercredi 23 Novembre 2011

 

CAPJPO-EuroPalestine

 

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 16:07

 

PREMIER ANNIVERSAIRE DE LA REVOLUTION ARABE

 

Ce sera bientôt le premier anniversaire de la révolution arabe et c’est le temps d’un premier bilan de la révolution arabe.

Les deux principales caractéristiques de la révolution arabe sont les suivantes. Premièrement, c’est une révolution démocratique. Deuxièmement, ce n’est pas une révolution dans un seul pays, c’est une révolution régionale.

La révolution arabe est une révolution démocratique. En Russie en 1917, il y aura bientôt un siècle, il y avait deux révolutions, il y avait la révolution démocratique de février et il y avait la révolution socialiste d’octobre. La principale divergence pendant des dizaines d’années à l’intérieur du mouvement communiste international était la divergence entre les défenseurs de la révolution socialiste permanente (Trotsky) et les défenseurs de la révolution démocratique par étapes dans un seul pays (Staline). En Egypte en 2011, comme en Russie en 1917, il y a aussi deux révolutions, il y a la révolution de février et la révolution d’octobre. Mais ces révolutions sont des révolutions démocratiques, pour des élections démocratiques, pour le pluralisme politique et pour les libertés démocratiques élémentaires, le socialisme n’est pas à l’ordre du jour nulle part, c’est l’immense régression de ce début du vingt et unième siècle par rapport aux révolutions du vingtième siècle.

La révolution arabe est une révolution régionale. Le pronostic d’une révolution arabe régionale, la démocratie nulle part ou bien partout sous des formes nationales particulières et originales, n’était pas un pronostic très difficile en raison de la profonde unité culturelle et civilisationnelle du monde arabe dont les principales caractéristiques sont la communauté linguistique et religieuse.

La révolution tunisienne contre Ben Ali, la révolution égyptienne contre Moubarak, la révolution libyenne contre Kadhafi et la révolution syrienne contre Assad vont exactement dans le même sens. Des militants et des organisations d’extrême gauche diffusent en même temps des messages de soutien à Kadhafi et à Assad et en même temps des messages de soutien à la révolution égyptienne. Ces messages expriment seulement la profonde crise politique et idéologique des rédacteurs et des diffuseurs de ces messages. Ben Ali et Moubarak étaient des agents de l’impérialisme. C’était une évidence. Kadhafi était un agent de l’impérialisme depuis 2004. C’était également une évidence.

Des militants et des organisations d’extrême gauche présentent l’actuel régime syrien comme un régime anti impérialiste. Dans quel monde vivent-ils ? Il y a vingt ans, il y avait une guerre civile au Liban. Le gouvernement syrien était le principal responsable de cette guerre civile, l’armée syrienne occupait le Liban pendant près de trente ans. En 1976, l’armée syrienne faisait le siège pendant plusieurs mois et détruisait le camp palestinien de Tall al Zaatar. La signature des accords de paix de Taëf en 1989 en Arabie Saoudite provoquait la fin de la guerre civile libanaise. En 1991, des unités de l’armée syrienne participaient à la première guerre impérialiste du golfe contre l’Irak.

Il y a beaucoup de points communs entre la Syrie d’Assad et la Libye de Kadhafi. En Syrie aujourd’hui, comme en Libye pendant plus de six mois, il y a une guerre civile. En Syrie aujourd’hui, comme en Libye pendant six mois, je soutiens tous les plans et toutes les négociations de paix. En Libye, il y avait un plan de paix de l’Union africaine, je soutenais le plan de paix de l’Union africaine. En Syrie, il y a un plan de paix de la Ligue arabe, je soutiens le plan de paix de la Ligue arabe.

Il y a d’ailleurs un paradoxe. En Libye, un certain nombre de militants et d’organisations soutenaient le plan de paix de l’Union africaine et dénonçaient la position de l’impérialisme contre le plan de paix de l’Union africaine. En Syrie, les mêmes militants et les mêmes organisations dénoncent le plan de paix de la Ligue arabe. La majorité des gouvernements de la Ligue arabe sont des gouvernements réactionnaires mais la majorité des gouvernements de l’Union africaine sont aussi des gouvernements réactionnaires.

Les mêmes militants et les mêmes organisations présentent le gouvernement algérien comme un gouvernement progressiste. Le gouvernement algérien votait pour le plan de paix de la Ligue arabe et prenait position pour l’envoi de cinq cent observateurs arabes en Syrie. Le gouvernement algérien a raison.

Il y a aussi beaucoup de points communs entre d’une part l’actuelle guerre civile en Syrie et d’autre part la décennie noire dans les années 1990 en Algérie. En 1991, les généraux de l’armée algérienne organisaient un coup d’Etat militaire après la victoire du FIS au premier tour des élections législatives en Algérie. Ce coup d’Etat militaire provoquait dix ans de guerre civile en Algérie. Il y avait par exemple dans les années 1990 en Algérie une armée des officiers libres comme il y a aujourd’hui en Syrie une armée syrienne libre. La signature des accords de Rome en 1995 et l’élection de Bouteflika en 1999 provoquaient la fin de la guerre civile algérienne.

La guerre civile libanaise il y a trente ans et la guerre civile algérienne il y a vingt ans étaient des répétitions générales. Il y aura demain une Syrie nouvelle sans Assad, comme il y a aujourd’hui une Tunisie nouvelle sans Ben Ali, une Egypte nouvelle sans Moubarak et une Libye nouvelle sans Kadhafi.

Bernard Fischer

 

 

 

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 20:49

 

http://www.promcomm.wordpress.com/2011/11/14/capital-contre-democratie

 

Capital contre Démocratie

 

La crise qui secoue, depuis 2008, le capitalisme mondial provoque de violentes secousses dans l’Union européenne et plus particulièrement dans la zone euro. Sur fond de profonde et durable crise économique systémique perce une tout aussi profonde crise politique. De sommets européens en G20, de réunions en conciliabules du directoire germano-français, les gouvernements affichent le marasme dans lequel ils évoluent avec l’unique objectif d’être les meilleurs serviteurs possibles de leur Maître : le Capital que les médias domestiqués s’obstinent à appeler les marchés financiers.

 

Cette situation illustre à merveille que « le gouvernement moderne n’est qu’un comité qui gère les affaires communes de la classe bourgeoise tout entière. » Comme de quelconques actionnaires mécontents qui virent les membres du Conseil d’administration d’une entreprise, les fantomatiques marchés financiers virent les gouvernements dans lesquels ils n’ont plus confiance. La mesure de cette confiance est déterminée « scientifiquement » par les agences de notation. Malheur à celui qui est rétrogradé !

 

C’est ce que viennent de subir en quelques semaines la Grèce et l’Italie. Pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté sur ce qui va suivre : à Prométhée nous n’avons aucune sympathie pour le social-libéral Papandreou ou pour le réactionnaire Berlusconi. Mais force est de constater que le renversement de deux gouvernements issus du suffrage universel porte un nom : il s’agit de coups d’État. Ces derniers ont été pilotés par Angela Merkel et son second Nicolas  Sarkozy, ressuscitant ainsi la théorie de la souveraineté limitée de Leonid Brejnev en 1968..

 

La démocratie, même formelle, devient un obstacle à la volonté supérieure du capitalisme. Cette volonté est renforcée par la peur de la mobilisation des masses populaires qui sont contraintes au sacrifice pour que vive le veau d’or du capital.

 

Qu’on se souvienne de l’angoisse qui a envahi le maître et ses principaux serviteurs à la seule annonce d’un possible référendum en Grèce.

 

La réaction ne s’est pas fait attendre trop longtemps : il faut remplacer les gouvernements incapables de maîtriser la classe ouvrière par des gouvernements dits « techniques » et si possible d’union nationale. La crise dans la zone euro est si profonde que les bourgeoisies retrouvent les accents de… 1914.

 

Les nouveaux chefs de gouvernements ont prouvé dans le passé qu’ils avaient une réelle expertise se situant au dessus des choix politiques partisans. Mario Monti, en Italie, fut de 1995 à 2004 commissaire européen à la concurrence et au marché intérieur. Cerise sur le gâteau il a exercé son expertise auprès de la banque Goldman Sachs.

 

Loukas Papademos, en Grèce – avant d’œuvrer comme vice-président de la Banque centrale européenne (BCE) – fut de 1994 à 2002 gouverneur de la Banque de Grèce, à l’époque où la Grèce préparait le passage à l’euro avec l’aide d’un expert de Goldman Sachs (encore !), un dénommé Mario Draghi, aujourd’hui président de la BCE. Voilà ce qui se cache sous l’appellation « gouvernement technique » : c’est les pleins pouvoirs au capitalisme financier. Autrement dit : donner les clés de la caserne de pompiers aux pyromanes !

 

L’autre aspect de l’histoire qui s’écrit en Europe porte le nom d’union nationale. La situation est si grave qu’il faut impliquer le maximum possible de partis. Et cette union nationale n’a pas de limites, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Ainsi en Grèce le LAOS, parti nostalgique de la dictature des colonels, vient d’entrer au gouvernement. Pour ceux qui ne comprendraient pas très bien le sens d’un tel gouvernement, il faut imaginer, en France, un gouvernement qui irait du PS au FN en passant par le centre et l’UMP.

 

Pour le capital tout doit être mis en œuvre pour que la classe ouvrière renonce, si possible en faisant sienne l’objectivité des sacrifices. Pas si sûr qu’il y parvienne !

 

Prométhée

 

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 20:35

 

http://www.france.attac.org/articles/nous-sommes-les-99-solidarite-determinee-avec-le-mouvement-occupy-wall-street-et-les

 

Nous sommes les quatre vingt dix neuf pour cent

Solidarité déterminée avec le mouvement Occupy Wall Street et les indignés

La police new-yorkaise procède aujourd'hui à l'expulsion brutale du "Parc de la Liberté" : cette place du sud de Manhattan, qu'occupe depuis le 17 septembre dernier le mouvement "Occupy Wall Street". D'autres campements ont été évacués ces derniers jours un peu partout aux États-Unis, parfois très violemment, comme à Oakland (Californie).

 

De leur côté, les Indignés français subissent un harcèlement policier permanent, qui vise à empêcher l'installation durable de tout campement.

 

C'est une preuve de plus de la régression démocratique inouïe à laquelle la crise sert de prétexte. Les un pour cent ont bien compris qu'ils ne pourront jamais faire accepter l'austérité aux quatre vingt dix neuf pour cent. Car nous savons tous que ce sont eux, les plus riches, qui sont les uniques bénéficiaires d'une crise dont ils portent la responsabilité.

 

Ne pouvant réaliser la proposition de Brecht de "dissoudre le peuple", ils ont tout simplement décidé de s'en passer. En Italie et en Grèce, des gouvernements "d'union nationale" ont été mis en place par et pour les banques, et la tutelle de la Troïka, Banque centrale, FMI et Union Européenne, est toujours plus forte.

 

À la Défense comme à New-York, place Syntagma comme Puerta del Sol, ce sont les expressions déterminées de cette indignation planétaire qu'on veut réduire au silence.

 

Nous sommes déterminés à résister. Attac France apporte son soutien aux militants new-yorkais, aux indignés français, et à toutes celles et ceux qui résistent à ces reculs démocratiques, et réaffirme son engagement à désarmer les marchés.

 

Attac France, le 15 novembre 2011

 

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 17:01

 

http://www.mediapart.fr/journal/france/131111/les-quartiers-populaires-font-bloc-contre-les-politiques-paternalistes

Les quartiers populaires font bloc contre les «politiques paternalistes»

Par Ellen Salvi

Lundi 14 novembre 2011 

Le fait est assez rare pour être souligné. Samedi en début de soirée, après trois heures de débat passionné, les associations du Forum social des quartiers populaires (FSQP) décident d'écrire ensemble un texte actant la création d'un front commun pour défendre leurs droits.

 

Tandis que l'amphithéâtre de l'université de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qui a accueilli leurs échanges durant deux jours, se vide, Christel, du FSQP, relit le texte à voix haute devant une vingtaine de militants: «Ce mouvement n'a pas vocation à remplacer les mouvements existants, mais à être l'expression politique d'une identité commune.»«De NOTRE identité commune», renchérit un jeune homme. La phrase est modifiée.

 

Chacun tombe d'accord pour attendre les troisièmes rencontres nationales des luttes de l'immigration – qui se tiendront du 25 au 27 novembre à Créteil (Val-de-Marne) – avant de parapher le document. Encore deux semaines de patience qui laisseront aux représentants de la quarantaine d'associations qui œuvrent en banlieue le temps de discuter avec leurs militants.

 

«Ce n'est pas anodin que l'on arrive, au bout de deux jours de débats, à acter la nécessité d'une action commune des associations et des mouvements issus des quartiers et de l'immigration, explique le Toulousain Salah Amokrane, ex-porte-parole des Motivé-e-s, membre de Tactikollectif et chef de file du FSQP. A partir de cette base-là, on peut enfin envisager la suite.»

 

Cette décision est d'autant plus importante qu'un tel rassemblement s'annonçait ardu. «Ils ont grandi ensemble et sont taraudés par les mêmes problèmes de fond. Et pourtant, les conditions d'un rapprochement ont toujours été compliquées», regrette Bernadette Hetier, co-présidente du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), venue à l'université de Saint-Denis «à titre personnel».

 

Mais quel est donc ce mal qui freine la moindre initiative du FSQP et empêche un vrai rapprochement des différentes associations qui le composent ? La réponse est sur toutes les lèvres: ego. «On va continuer combien de temps à faire chacun de notre côté ? A se rassembler pour rien ? On va mourir ici, c'est ça ?, questionne dans l'assistance Salika Amara de FFR (Filles et fils de la République). On n'a plus le temps désormais ! C'est l'urgence !»

 

En 2009, le FSQP avait acté son entrée en politique. Deux ans plus tard, les quelque deux cent militants réunis pour la quatrième édition du Forum sont tombés d'accord sur la nécessité de dépasser les ambitions de chacun et de mettre de côté les querelles intestines pour porter une parole commune.

 

Des handicaps quotidiens

 

Mouvement des travailleurs arabes (MTA),Mouvement de l'immigration et des banlieues (MIB), Collectif des musulmans de France(CMF), Indigènes de la République, collectif féminin «Quelques-unes d'entre nous», ACLEFEU... Chacune des organisations du FSQP porte un combat spécifique qui, s'il est désormais bien ancré localement, peine à trouver un écho sur le plan national.

 

Pourtant, les préoccupations exposées pendant deux jours dépassent largement le cadre des quartiers populaires: transports («c'est hors de prix de se déplacer de banlieue en banlieue»), logement, santé («même la tuberculose réapparaît à Clichy-sous-Bois»), emploi... Des handicaps quotidiens, nourris sur le terreau des inégalités, qui n'épargnent personne.

 

Pour Abdelaziz Chaambi du CMF et de l'Union des jeunes musulmans (UJM), cette difficulté des associations à se faire entendre est le résultat d'un «système qui travaille sur des individus et met en avant des personnalités, des gadgets médiatiques». Dans un tel contexte, chacun à voulu mettre en lumière son propre combat, au risque de le voir se dissoudre dans le millier d'autres luttes qui touchent les quartiers populaires.

 

«Jusqu'à présent, c'était "Moi je suis noir, je vais parler du racisme anti-noirs", "Moi je suis une femme, je vais parler du féminisme", mais il faut dépasser ça !, poursuit-il. Aujourd'hui, on a mis tout le monde au pied du mur. On a dit: "Toi, tu vas plus nous la faire à l'envers. Tu vas pas venir demain te réclamer des luttes contre les bavures policières, la discrimination ou l'urbanisme à deux balles pour dire moi je". C'est plus "moi je", c'est "nous" maintenant.»

 

Selon Abdelaziz Chaambi, le texte qui s'est écrit au terme des deux jours de débats est le résultat d'une réflexion engagée depuis la création du FSQP en 2007, mais aussi le moyen le plus efficace de vérifier que tout le monde tiendra sa parole: «J'appelle ça une opération tamis, dit-il. On va voir les bons grains livrés, ceux qui sont vraiment honnêtes et prêts à dépasser leur ego, leur petite structure et leur petite identité pour faire don de leur maturité politique au collectif.»

 

Au FSQP, on s'emporte et on s'enthousiasme, autant que l'on se méfie. Des bonnes intentions avortées, des promesses non tenues, de «la masturbation des esprits» exercée au détriment de l'action. Des partis politiques aussi, pour ne pas dire surtout. Le débat de samedi après-midi s'est d'ailleurs ouvert sur l'avertissement suivant: «Ceux qui sont là pour vendre des alliances électorales, qu'ils écoutent, mais ne vendent rien. On risque d'être très secs avec ceux qui nous prennent pour des bouffons.»

 

Le «hold-up» de Montpellier

 

Aux quelques personnalités politiques qui ont, selon les mots d'Abdelaziz Chaambi, «le culot ou la bêtise de venir avec une posture paternaliste pour essayer de gratter et de récupérer quelques voix», le FSQP réserve un accueil pour le moins glacial. Adhérer à un parti, pourquoi pas, mais à deux conditions: que les revendications des habitants des quartiers populaires deviennent des priorités et qu'elles soient portées par les «vrais acteurs de ces luttes».

 

 «Pour le moment, on en est très loin, regrette Abdelaziz Chaambi. La priorité des politiques, c'est le CAC 40, le grand méchant loup du capitalisme, le FMI, tout ça. On n'est pas dupes, on n'est pas des ignares, on connaît très bien les mécanismes puisque c'est dans les quartiers populaires qu'ils sont expérimentés. La gestion policière, militaire, économique... Eux l'analysent dans leurs laboratoires, nous on la vit au quotidien depuis 30 ans.»

 

Les militants du FSQP se disent «écœurés» par l'ensemble des forces de gauche qui «ont toujours cherché à (les) instrumentaliser et n'ont jamais tenu leurs promesses». Pour autant, plusieurs d'entre eux, à l'instar de Salah Amokrane, croient encore «qu'il y a des possibilités de faire des choses avec les partis politiques, mais le préalable c'est d'avoir un poids suffisamment important pour pouvoir le faire».

 

Après avoir conduit une liste autonome à Toulouse pour les municipales en 2001 et obtenu «un résultat intéressant», M. Amokrane sait que la nature des rapports change lorsque l'on passe par les urnes: «Les questions que l'on met en avant sont mieux entendues et je ne crois pas que c'est parce qu'elles sont mieux comprises.»

 

Alors que les discussions reprennent de plus belle dans l'amphithéâtre, un autre débat s'engage dans les couloirs de l'université de Saint-Denis. La militante féministe Clémentine Autain, en charge de l'organisation des fronts thématiques dans l'équipe de campagne du candidat du Front de gauche à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, s'apprête à partir lorsqu'elle est accostée par le président d'ACLEFEU, Mohammed Mechmache. Ce dernier veut mettre au clair une affaire qui lui «a mis un peu les nerfs», celle de Mohamed Bouklit, candidat à Montpellier aux dernières cantonales, ayant obtenu 35% au second tour sous l'étiquette du Front de gauche (lire notre enquête ici).

 

Actif dans les quartiers montpelliérains de La Paillade depuis plus de dix ans, ce jeune docteur en informatique a quelque peu irrité les militants associatifs du FSQP en créant le «Front de gauche des quartiers populaires». «Une initiative isolée», si l'on en croit Clémentine Autain. «Un hold-up», pour Mohammed Mechmache qui regrette que ce «mec qui n'a aucune légitimité» ait récupéré toutes les idées du FSQP, sans que le Front de gauche, qui l'a pourtant accueilli en son bureau national, s'en offusque.

 

 «C'était à vous de dire que vous aviez déjà rencontré des gens avec une légitimité, une histoire, des combats nobles, assure le président d'ACLEFEU à Clémentine Autain. Autour de la table des dernières régionales, il y avait Mélenchon, Besancenot, toi... Vous ne pouvez pas faire semblant aujourd'hui !»

 

«Les politiciens ne peuvent pas nous la faire»

 

Pour Abdelaziz Chaambi, «l'affaire Bouklit» n'est qu'un exemple de plus permettant d'illustrer la récupération des partis politiques. «Mélenchon, c'est un mec qui veut faire carrière. Il dit "Moi je fais du populisme, je fais de la grande gueule". Il met un peu de noirs, un peu d'arabes, un peu de musulmans... C'est comme ça qu'il a récupéré Bouklit. Moi j'ai des factures de téléphone, où j'ai passé des heures avec lui pour le briefer. Ils nous l'ont absorbé. Ils nous sabotent le truc. Et maintenant ils font ce "Front de gauche des quartiers populaires". C'est insultant. On ne dit pas que les quartiers populaires sont notre propriété privée, mais soyons sérieux, on ne va pas se la jouer entre nous, on voit bien leur business, les politiciens ne peuvent pas nous la faire.»

 

Si elle comprend la défiance du FSQP à l'égard des politiques et entrevoit l'ampleur de la tâche qui attend la gauche pour renouer le dialogue avec les quartiers populaires, Clémentine Autain estime que «les propositions du Front de gauche sont les mieux à même de répondre à leurs préoccupations»: «C'est notre défi d'inventer de nouvelles formes de co-production de la politique qui permettent de travailler ensemble et pas dans une logique délégataire», poursuit-elle avant d'être de nouveau prise à partie par un militant venu de Vaulx-en-Velin (Rhône).

 

«Ce qui se dit ici est une caisse de résonance des quartiers populaires, conclut Clémentine Autain. Notre travail avec eux est un travail au long court qui va bien au-delà de la présidentielle.» Si la prochaine échéance électorale n'est pas, selon Salah Amokrane, celle où le FSQP peut le mieux se positionner, elle reste toutefois à l'esprit de chacun.

 

 «On travaille sur le plus grand parti de France: le parti des abstentionnistes, estime Abdelaziz Chaambi. Aujourd'hui, dans les quartiers populaires, il y a peut-être 5% de gens qui votent. Donc, on a un potentiel de 95%. S'ils veulent être cohérents avec leur vision de la démocratie participative, les politiques doivent nous aider à mobiliser ces gens-là, non pas pour venir alimenter le truc ou coller leurs affiches, mais pour les rendre autonomes.»

 

Une ambition partagée par ACLEFEU qui a relancé, mercredi 9 novembre à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), une campagne citoyenne pour inciter les jeunes des quartiers populaires à s'inscrire sur les listes électorales. Pour le président du collectif, Mohammed Mechmache, les choses sont claires: «L'élection présidentielle devra se faire avec la voix de la banlieue.»

 

Toutes les personnes citées ont été interrogées, samedi 12 novembre, en marge du Forum social des quartiers populaires (FSPQ) qui se tenait à l'Université de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 16:28
 
 

Lettre ouverte du mouvement Démocratie réelle Indignés de Paris aux militants et associations pour les libertés et les droits humains

  
Un projet est actuellement en discussion au niveau du réseau international des Indignés : l’élaboration d’une charte commune des droits humains, en perspective de la prochaine journée mondiale d’action des Indignés le 10 décembre, dont le thème sera les droits humains.
  
Pour contribuer à ce projet, l’Assemblée du mouvement à Paris organise une assemblée thématique sur les droits humains le samedi 3 décembre, sur le parvis de la Défense, à partir de 14 heures.
 
Cette Assemblée aura pour objectif de définir des propositions concrètes qui pourront ensuite être mises en commun avec les propositions des autres assemblées, et avec elle faire l’objet d’un débat dans l’ensemble du mouvement.
 
La journée du 10 décembre marquerait le lancement de ce débat au niveau international.
 
L’assemblée du 3 décembre doit permettre d’ancrer ce projet international dans un processus local, démocratique, autogéré et populaire, en donnant la parole à chacun en tant que personne, dans le respect et l’écoute de chacun.
 
Il nous semble très important de bénéficier de l’expérience et du travail réalisé par les militants des associations engagés pour les droits dans différents champs : droit des citoyen-ne-s, des femmes, des migrants, des travailleurs, des sans-papiers, des locataires, des chômeurs, des sans-logis, des enfants, des détenus, des justiciables, de la presse, etc.
 
Aussi nous invitons fortement les militant-e-s de ces associations à participer à cette assemblée, et les associations à relayer auprès d’eux cette invitation. Si vous souhaitez participer à l’organisation du débat, vous pouvez contacter la commission Réseau du mouvement à Paris : drp.reseau@gmail.com.
 
Mouvement Démocratie Réelle maintenant / Indignés de Paris
 
Adopté par consensus en Assemblée Générale à La Défense, le 20 novembre 2011
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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 21:03

 

http://www.humanite.fr/monde/espagne-la-percee-historique-dizquierda-unida-484140

 

Lundi 21 Novembre 2011

Espagne : la percée historique d’Izquierda Unida

Malgré un système électoral qui privilégie les partis nationalistes régionaux face aux petites formations nationales, les écolos-communistes d’Izquierda Unida occuperont onze sièges contre deux auparavant, au Congrès, la puissante chambre basse du Parlement où elle va constituer un groupe parlementaire.

 

"Nous n'allons pas devenir une institution. Nous allons continuer dans la rue", assurait dimanche Cayo Lara, candidat d’IU à la présidence du gouvernement. Avec sept cent mille voix en plus par rapport aux législatives de 2008, Izquierda Unida qui comptait deux députés jusqu'à présent, a ainsi réussi à se frayer un chemin et occupera onze sièges au Congrès. "Vous ne pouvez pas imaginer comme cela fait plaisir que la joie entre, de temps en temps, dans la maison des pauvres", a ajouté Coyo Lara. Une percée qui fait écho au mouvement des indignados, né il y a six mois en Espagne et sonne comme un avertissement aux grands partis dont la crédibilité s'effrite sous l'effet de la crise.

 

Et ce en dépit d'un système électoral complexe, résultant de la forte décentralisation de l'Etat espagnol, qui privilégie les partis nationalistes régionaux face aux petites formations nationales. En nombre de voix, Izquierda Unida est la troisième formation espagnole, derrière les socialistes.

 

Sous l'effet des nouvelles mesures d'austérité qui se profilent, la mobilisation sociale pourrait gagner en ampleur, alors que le chômage reste à un niveau record (21,52%). "L'axe central du discours de campagne d'IU passait par une opposition frontale aux politiques du gouvernement et aux coupes budgétaires à venir", souligne le politologue Anton Losada. "La période qui s'ouvre va voir les syndicats et les partis politiques de gauche jouer un rôle très actif", ajoute-t-il.

 

"Après le 20 novembre, la lutte se poursuit dans la rue", annonçait, comme en écho, une grande affiche placardée dimanche soir sur la Puerta del Sol, la place au centre de Madrid qui a vu naître les "indignés" au printemps. "Nous pouvons nous attendre à un grand mouvement social", assure Manolo Nolla, 64 ans, l'une des têtes les plus visibles de la commission économique des "indignés" madrilènes.

 

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 20:46

 

http://www.fr.news.yahoo.com/la-place-tahrir-envahie-par-les-partisans-du-174406373.html

 

La Place Tahrir envahie par les partisans du changement

 

LE CAIRE (Reuters) - Des dizaines de milliers d'Egyptiens réclamant un régime civil ont envahi vendredi la place Tahrir au Caire pour une journée "de la dernière chance", après une semaine de violences qui ont fait quarante et un morts.

 

La manifestation a coïncidé avec la nomination de Kamal Ganzouri à la tête d'un gouvernement de "salut national".

 

Avec le soutien des syndicats, les contestataires espéraient réunir un million de personnes dans les rues de la capitale égyptienne. Vendredi, jour de la prière, est traditionnellement la journée qui réunit le plus de monde lors des manifestations organisées dans les pays secoués par le "printemps arabe".

 

Dans le même temps, cinq mille personnes agitant des drapeaux égyptiens ont manifesté en soutien au conseil militaire dans le quartier cairote d'Abbassiya. "L'Egypte ne sera pas gouvernée depuis la place Tahrir", pouvait-on lire sur une banderole.

 

Le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, président du Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir depuis la chute d'Hosni Moubarak en février, a chargé un ex-Premier ministre de l'ancien régime de former un gouvernement de "salut national", doté des "pleins pouvoirs".

 

Kamal Ganzouri, septuagénaire, ancien chef du gouvernement à la fin des années 1990, remplace Essam Charaf, qui a démissionné lundi face aux manifestations contre l'armée.

 

"J'ai demandé au maréchal de me laisser un peu de temps pour former un gouvernement qui satisfera toute la population", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

 

Il a précisé que le gouvernement ne serait pas annoncé avant lundi, jour du début de la première phase des élections législatives.

 

PRESSION DE LA MAISON BLANCHE

 

Si Ganzouri est considéré comme un homme politique intègre, ses responsabilités sous le règne du "raïs" sont mal perçues par la rue, qui s'inquiète aussi de son âge (78 ans).

 

L'annonce de la nomination de Ganzouri a été mal accueillie par la place Tahrir.

 

"Nous ne voulons pas de quelqu'un qui soit lié à l'ancien régime, on veut un transfert complet des pouvoirs au nouveau gouvernement", explique Mohamed Abdel Kerim, étudiant, qui pense que la nomination de Ganzouri est un stratagème destiné à diviser les manifestants.

 

L'Union européenne et les Etats-Unis ont demandé vendredi de transférer le plus tôt possible le pouvoir à un régime civil et d'organiser les élections selon le calendrier prévu.

 

Le CSFA a promis que les élections législatives débuteraient bien lundi. Mais les opérations de vote, lors des trois phases du scrutin, seront étalées sur deux jours au lieu d'un pour éviter "une trop grand affluence et des problèmes de sécurité".

 

Répondant à la principale revendication des contestataires, les militaires ont en outre promis d'accélérer le transfert du pouvoir aux civils en annonçant que l'élection présidentielle, qui parachèvera la transition, aura lieu en juin, six mois plus tôt que le calendrier initialement prévu.

 

CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES

 

Une masse imposante d'hommes, de femmes et d'enfants a convergé vers Tahrir avant les prières du vendredi. Atef Sayed, 45 ans, est venu pour la première fois, avec sa femme et ses enfants.

 

"Nous sommes venus demander que le conseil militaire remette le pouvoir aux civils et se concentre sur les affaires militaires. Neuf mois ont passé (depuis la chute d'Hosni Moubarak) et beaucoup de choses ont pris la direction inverse de celle voulue par les révolutionnaires", a-t-il dit.

 

La Fédération des syndicats indépendants avait invité les travailleurs à marcher sur Tahrir. Une autre organisation syndicale avait lancé un mot d'ordre de grève générale en signe de solidarité avec les manifestants. L''hiver dernier, les syndicats avaient joué un rôle important dans le mouvement populaire qui est venu à bout du régime d'Hosni Moubarak.

 

Les généraux ont par ailleurs présenté leurs excuses pour la mort des manifestants et promis des indemnités aux familles des victimes.

 

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les manifestants de la place Tahrir et les forces de l'ordre ont conclu une trêve qui a ramené le calme dans le centre de la capitale. Mais des barricades ont été érigées pour fermer la rue Mohamed Mahmoud, scène de violentes échauffourées ces derniers jours.

 

Au terme d'une semaine ou presque de tension, le retour de ce climat de violence fait craindre à nombre d'Egyptiens que l'économie du pays, où le tourisme joue une part importante, n'ait encore plus de mal à se relever.

 

Jeudi, la Banque centrale a relevé ses taux directeurs pour la première fois depuis deux ans mais la livre égyptienne est tombée à six livres pour un dollar, pour la première fois depuis janvier 2005. L'agence de notation Standard & Poor's a dégradé la note souveraine à long terme du pays de B+ à BB-.

 

Ces difficultés économiques pourraient servir la popularité de Kamal Ganzouri. Lors de son passage à la tête du gouvernement, entre 1996 et 1999, il avait pratiquement ramené le budget à l'équilibre, réduit l'inflation et maintenu la stabilité des taux de change.

 

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 18:10

 

http://www.michelcollon.info/Calomniateurs-d-Indymedia-Paris-et.html

 

Calomniateurs d’Indymedia Paris et Compagnie, je vous propose un débat public

Par Michel Collon

Mardi 15 Novembre 2011

Depuis que j’ai publié le livre « Israël, parlons en », vous m’accusez d’antisémitisme et de collusion avec l’extrême droite. Mais vous n’avez jamais été capables de présenter la moindre critique concrète contre ce livre. Et pour cause, si on le lit, toutes vos calomnies tombent par terre.

Donc, vous cachez soigneusement le contenu de ce livre à vos lecteurs dans le but de m’attaquer avec mauvaise foi. Vous avez pris bien soin de ne jamais me demander ce que j’avais à répondre à vos accusations délirantes. Et de temps en temps vous en ajoutez d’autres en déformant mes positions contre la guerre.

La semaine dernière, vous avez fait annuler une conférence à Paris en manipulant les responsables d’une salle avec de fausses informations pour semer la panique. Ce faisant, vous sabotez le travail de solidarité avec la Palestine, vous divisez, vous faites le jeu d’Israël et des Etats-Unis. Cela pose beaucoup de questions.

En fait, vous prétendez décider à la place des gens ce qu’ils ont le droit d’entendre. Vous pratiquez la chasse aux sorcières et une censure qui n’a rien « d’antifasciste ». Tout cela est très suspect d’autant que votre cabale a été mise en œuvre d’une façon lâchement anonyme par un soi-disant Collectif inconnu et incontrôlable.

Je vous propose de sortir de cet anonymat et de laisser le public trancher lui-même si je suis d’extrême droite ou bien si vous êtes des charlatans de mauvaise foi.

Aurez-vous le courage d’accepter un débat public à Paris en décembre ?

 

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 17:49

 

Vous trouverez ci-dessous la troisième et dernière partie du message de Stathis Kouvélakis relatif à la crise politique grecque. Le message est disponible en totalité si vous consultez le site ci-dessous.

Bernard Fischer

http://www.alencontre.org/laune/grece-coup-d%e2%80%99etat-europeen-face-au-soulevement-populaire.html

L’impuissance paradoxale de la gauche radicale grecque

Depuis le début de la crise de la dette, la gauche radicale grecque se trouve dans une position paradoxale. Elle se renforce sur le plan électoral, partant d’un niveau qui est déjà le plus élevé d’Europe (cf. encadré, plus bas). Ses militants sont très actifs dans les mobilisations, même si le «mouvement des places» a révélé ses difficultés à s’ouvrir à des secteurs sociaux extérieurs à ses sphères traditionnelles d’influence. Pourtant, elle peine à intervenir politiquement dans la situation, à proposer une alternative crédible aux politiques barbares mises en œuvre et rejetées par la quasi-totalité de la société. Elle n’arrive pas de ce fait à dégager une issue politique à la vague de colère populaire, qui risque de connaître une trajectoire «argentine»: un soulèvement populaire capable de faire chuter le pouvoir en place, mais dépourvu de solution politique de rechange.

Deux facteurs pèsent d’un poids particulier dans cet état de fait. Tout d’abord la profonde division, plus exactement l’ambiance de guerre intestine, qui règne entre ses deux principales composantes : le Parti communiste (KKE) d’une part, engoncé dans une ligne sectaire et nostalgique du passé stalinien, qui reste la force dominante aussi bien sur le plan électoral que militant, et la Coalition de la gauche radicale (Syriza), de l’autre, qui prône une démarche unitaire, mais qui peine à trouver une cohérence interne entre ses multiples composantes et tendances et tend à se replier sur une proposition d’unité «a minima», basée sur un simple refus de l’austérité. Nécessaire à l’unité d’action, une telle base s’avère toutefois insuffisante quand se pose la question d’une alternative de pouvoir.

Placées devant ce redoutable défi, ces formations ont le plus grand mal à formuler des propositions précises et un tant soit peu audibles sur les questions-clés où se jouent la légitimité des politiques menées et la possibilité d’une autre logique, à savoir la dette et la question de l’euro et, plus largement, des rapports avec l’UE. La ligne majoritaire au sein de Syriza, et, surtout de sa principale composante, Synaspismos, est de proposer une renégociation de la dette dans le cadre de l’UE et de la zone euro, sans recours à la cessation de paiement. La question de l’euro ou de la structure antidémocratique et néocoloniale de l’UE sont minimisées et/ou renvoyées à un futur indéterminé, lorsqu’un «mouvement social européen» aura changé la donne au niveau de l’UE tout entière, ou du moins de son noyau. Faut-il préciser que ces propositions paraissent en complet décalage par rapport à la situation, peu crédibles et suscitant une opposition interne croissante?

Devant cette impasse, des courants importants de Synaspismos (le « courant de gauche » dirigé par l’actuel porte-parole parlementaire de Syriza Panagiotis Lafazanis) ainsi que d’autres composantes de Syriza regroupées dans le Front pour la Solidarité et la Rupture (dirigé par l’ancien président de Synaspismos Alekos Alavanos) haussent le ton et rompent avec le consensus européiste. Ils prônent une renégociation de la dette «à la Kirchner», menée sous la pression d’une cessation de paiement à l’initiative du pays emprunteur, accompagnée d’une sortie de l’euro et de la nationalisation du secteur bancaire, qui permettraient une dévaluation de la monnaie et une sortie de la logique de la «dévaluation interne» (fondée sur la baisse drastiques du coût du travail) imposée par les cures d’austérité. En plus des arguments économiques, une rupture avec l’euro et la logique des institutions européens, sans sortie immédiate de l’UE, est également jugée nécessaire pour des raisons politiques : comment sortir le pays de la tutelle où il se trouve actuellement et relancer un fonctionnement démocratique sans accepter un découplage, fût-il partiel, avec l’UE et le rétablissement de sa souveraineté nationale?

Cet agenda est du reste déjà défendu par le regroupement des forces de l’extrême gauche Antarsya, qui a connu quelques succès électoraux lors des régionales et municipales de novembre 2010 (cf. encadré, plus bas), et qui défend la cessation de paiement, la sortie de l’euro et la nationalisation des banques comme socle d’un programme de rupture anticapitaliste. Toutefois, malgré d’importantes convergences, et une audience croissante, le «pôle anti-UE» de la gauche radicale peine à se coordonner et à acquérir une visibilité.

La situation est encore plus figée du côté du Parti communiste. Traditionnellement hostile à l’UE, partisan d’une sortie de la Grèce de l’Union, ce parti se montre pourtant très prudent sur ce terrain depuis le début de la crise, soulignant que tous ces problèmes, ainsi que celui de la dette, ne pourront être résolus qu’une fois «renversé le pouvoir du capital monopoliste» et instauré le «pouvoir populaire», sous la direction, naturellement, du parti. Cette rhétorique « gauchiste » sert en réalité à justifier une pratique quiétiste sur le plan des mobilisations, avant tout soucieuse de refuser toute forme d’unité d’action et accusant Syriza (et Antarsya) d’être des «forces opportunistes» jouant «le jeu de la bourgeoisie et de l’UE».

En réalité, tout comme ceux de Syriza, les dirigeants du KKE manient un discours radical, mais désincarné, en ayant avant tout l’œil sur les sondages, qui créditent la gauche radicale de ses scores les plus élevés depuis les années 1970 (cf. encadré, plus bas). Ils semblent se contenter de ce rôle de réceptacle passif de la colère populaire, rôle partagé qui crée entre eux une sorte d’étrange complicité, par-delà la virulence des polémiques. Pour le dire autrement, ce qui se trouve exclu dans les deux cas, quoique par des cheminements opposés, c’est l’idée d’une alternative qui se construit sur des objectifs transitoires et répond concrètement aux problèmes cruciaux posés par la crise : dette, appartenance à l’euro, modèle économique, refondation démocratique, indépendance nationale et rapports avec l’UE.

C’est cette complicité perverse qui explique que la proposition de référendum de Papandréou a mis dans un premier temps aussi bien Syriza que le KKE dans l’embarras, surtout lorsqu’il est apparu que se poserait la question de l’euro et d’une rupture concrète avec la cage de fer imposée par l’UE. Au lieu du référendum, qu’ils ont fini par soutenir en appelant à un vote «non», Syriza et le KKE ont préféré mettre en avant le mot d’ordre d’élections anticipées. Et ils continuent de le faire, espérant transformer en sièges les scores que leur accordent les enquêtes d’opinion.

Cette gestion routinière d’une situation extra-ordinaire, dans tous les sens du terme, s’avère toutefois grosse de dangers. La formation du gouvernement Papadémos, qui scelle le front commun des classes dominantes grecques et européennes, place la gauche radicale grecque au pied du mur. Loin d’être une force marginale, condamnée à un rôle de témoignage, elle se voit désormais investie d’une responsabilité proprement historique : construire un front social et politique en mesure de relever le défi lancé par un adversaire déstabilisé mais d’autant plus dangereux, prêt à toutes les aventures. Si elle se dérobe, et s’avère incapable de changer la donne, elle pourrait fort bien être balayée de la scène, comme l’ont été toutes les forces politiques, y compris de la gauche radicale, des pays qui ont déjà subi la « stratégie du choc ».

Cette responsabilité est du reste loin d’être une responsabilité uniquement nationale. Dans un article retentissant, publié en juin dernier dans le New York Times, l’historien britannique et spécialiste d’histoire grecque contemporaine Mark Mazower, rappelait à tou·tes celles et ceux qui n’ont d’yeux que pour la gloire des Anciens, qu’au cours des deux derniers siècles la Grèce moderne s’est retrouvée à plusieurs reprises «à la pointe de l’évolution européenne» [18]. En s’engageant dans une guerre d’indépendance, que les Grecs eux-mêmes ont toujours appelé «la Révolution de 1821», ils furent les premiers à ébranler l’ordre de la Sainte Alliance. Par leur «non» de 1940, leurs victoires contre les troupes de Mussolini et leur lutte massive contre l’occupant, ils ont été aux avant-postes du combat antifasciste. En se soulevant, il y trente huit ans, contre la dictature des colonels, ils ont montré la voie à d’autres peuples, du Sud européen ou d’Amérique latine, qui subissaient une oppression comparable. Peut-être donc, que, renouant avec ce fil qui traverse son histoire moderne, la Grèce donnera une fois de plus le signal du soulèvement européen contre l’oppression, cette fois contre la dictature des financiers, des affairistes et de leurs pathétiques commissaires politiques.

Stathis Kouvélakis est enseignant en philosophie politique au King’s College de l’université de Londres.

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