Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 20:59

http://www.humanite.fr/les-syndicats-allemands-soutiennent-syriza-564108

Les syndicats allemands soutiennent Syriza

Jeudi 29 Janvier 2015

Le président de la confédération DGB prend le contre-pied des appels du gouvernement Merkel au respect des « engagements » austéritaires d’Athènes et plaide une réorientation européenne.

Le nouveau gouvernement grec emmené par Alexis Tsipras n’est pas isolé en Europe, en dépit des premières réactions intransigeantes des gouvernants de la zone euro à propos de la dette.

En Allemagne, Syriza a reçu, outre celui de ses partenaires de die Linke, un appui de poids, celui de la confédération des syndicats allemands (DGB). Son président, Reiner Hoffmann, a salué le résultat des élections grecques en expliquant qu’elles relevaient le besoin de changement en Europe. « Il faut enfin, a-t-il déclaré, en finir avec la politique de rigueur, sur le dos des populations, qui a conduit en Grèce et dans d’autres pays à l’apparition de conditions de vie scandaleuses ». Prenant le contre-pied de l’orthodoxie ordo-libérale de la chancelière et des partis au pouvoir, la CDU et le SPD, Reiner Hoffmann en appelle à un « changement d’orientation politique de l’Union Européenne ». Il en précise le sens en des termes aussi concis que dénués d’ambiguïté, « à bas les diktats de l’austérité, en avant les investissements ». Et il réclame que le gouvernement allemand soutienne les efforts de changement de Syriza plutôt que de s’obstiner sur des positions qui pourraient « alimenter de nouveau des spéculations sauvages contre l’euro ».

Le dogme du « frein à la dette »

Le DGB plaide depuis plusieurs années pour une révision drastique des programmes dits d’aide aux pays en crise de la zone euro, comme la Grèce. Il propose ce qu’il appelle un « plan Marshall » qui permette de faire face à leurs énormes besoins d’investissements. Les salariés allemands et leurs syndicats ne sont pas les derniers à faire l’expérience de ce qu’il en coûte de l’application du « modèle austéritaire ». Dans la première économie de la zone euro, le sous-investissement est notoire. L’application du dogme du « frein à la dette », cette règle d’or de respect de l’équilibre budgétaire, inscrite dans la constitution par la grande coalition, s’est traduite par un rationnement des dépenses publiques, avec pour conséquence un délabrement de plus en plus notoire d’infrastructures élémentaires, des ponts, des hôpitaux et des universités. Le syndicat plaide pour leur mise à niveau. Ce qui induirait une politique de relance de fait qui ne serait pas sans effet sur la demande adressée aux partenaires de la zone euro.

En toute bonne logique les syndicalistes allemands semblent prendre également congé avec l’un des autres totems sacrés du modèle allemand, la politique dite de « modération salariale ». Ainsi les métallurgistes d’IG Metall revendiquent 5,5 % d’augmentation dans les négociations tarifaires qui viennent de s’engager.

Et face aux blocages de la partie patronale, ils vont démarrer aujourd’hui des grèves d’avertissement aux quatre coins du pays.

Partager cet article
Repost0

commentaires