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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 17:02

 

http://www.fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL5E8KR3QL20120927?sp=true

 

L’Espagne présente son budget en pensant à une aide extérieure

 

MADRID, 27 septembre (Reuters) - L'Espagne doit annoncer ce jeudi toute une série de réformes économiques et un budget 2013 serré, pour s'épargner l'humiliation politique de voir Bruxelles imposer ses conditions à un plan de renflouement.

Les médias espagnols croient savoir que certains ministères pourraient voir leur budget amputé de près d'un tiers, les efforts déployés par le président du gouvernement, Mariano Rajoy, pour réduire l'un des plus gros déficits publics de la zone euro étant entravés par une récession qui provoque une baisse des recettes fiscales.

Les coupes dans les crédits varieraient de 4,2% pour la Justice à 30% pour l'Agriculture, écrit l'agence de presse Europa Press, citant des sources gouvernementales.

D'autres médias évoquent un budget de la Culture réduit d'un tiers et celui du ministère des Travaux publics rogné d'un quart.

Les détails du budget seront communiqués en conférence de presse vers 12 heures GMT, à la suite du conseil des ministres.

"Nous savons ce que nous devons faire; le sachant, nous le ferons", a dit Mariano Rajoy mercredi à New York, où il se trouvait pour l'assemblée générale annuelle des Nations unies.

"Nous savons aussi que cela implique beaucoup de sacrifices à répartir (...) de façon égale dans l'ensemble de la société espagnole".

Madrid devrait notamment annoncer la création d'un nouvel organe de supervision budgétaire, comme le recommande l'Union européenne, ainsi qu'un encadrement des préretraites, de nouvelles taxes sur les émissions de gaz à effet de serre et les transactions boursières et la suppression de certaines niches fiscales.

Selon des sources syndicales, le gel actuel des traitements des fonctionnaires pourrait être prolongé en 2013.

L'ENJEU CLÉ DES RETRAITES

L'Espagne négocie les modalités d'un programme d'aide européen qui déclencherait la mise en oeuvre du plan d'achats obligataires de la Banque centrale européenne (BCE), censé soulager ses coûts d'emprunt. Les réformes présentées jeudi ont pour but d'anticiper les conditions qui pourraient être fixées à une telle assistance.

Le rendement de l'emprunt à dix ans espagnol est repassé mercredi au-dessus de 6 %, pour la première fois depuis que le président Mario Draghi a annoncé son plan au début du mois. Il s'affichait à 6,035% en milieu de matinée jeudi.

Les investisseurs craignent que la quatrième économie de la zone euro soit incapable de maîtriser ses finances publiques et que Rajoy n'ait pas la volonté politique de pratiquer des réformes très impopulaires.

Des milliers de manifestants anti-austérité se sont à nouveau rassemblés près du Parlement mercredi soir à Madrid. Cette manifestation s'est déroulée dans le calme, alors que la marche organisée la veille s'était terminée par des échauffourées avec la police.

Des chiffres publiés mardi laissent penser que l'Espagne ratera son objectif d'un déficit public de 6,3% du PIB cette année. Et la Banque d'Espagne a annoncé mercredi que l'économie s'était encore fortement contractée au troisième trimestre.

Après les hausses d'impôts et les réductions des dépenses massives instaurées en juillet, la marge de manoeuvre de Rajoy se trouve donc très limitée, ce qui pourrait l'obliger à geler les pensions de retraite, ce à quoi il s'est refusé jusqu'à présent.

Ses partenaires européens pressent Madrid d'opter pour un tel gel, l'indexation des pensions sur l'inflation coûtant environ six milliards d'euros par an à l'Etat. Mais l'équipe Rajoy a fait savoir que la réforme des retraites serait un acte de dernier recours.

"Pour que les ajustements réalisés soient crédibles aux yeux des marchés, il ne reste plus que les retraites", dit Juan Ignacio Conde-Ruiz, économiste de l'Université Complutense de Madrid.

Aux difficultés budgétaires de l'Etat central s'ajoutent la menace de tensions accrues les communautés autonomes d'Espagne: plusieurs d'entre elles ont demandé à Madrid de combler leurs besoins de financement pour cette année et la Catalogne, qui représente à elle seule vingt pour cent de l'activité économique du pays, a convoqué pour le 25 novembre des élections anticipées qui pourraient bien ressembler à un référendum de fait sur la sécession de la région.

 

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