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1 août 2013 4 01 /08 /août /2013 18:30

 

http://www.france-irak-actualite.com/article-1ere-conference-nationale-kurde-fin-aout-a-erbil-vers-l-avenement-d-un-plus-grand-kurdistan-119311657.html

 

Première conférence nationale kurde fin août 2013 à Erbil

 

Vers l’avènement d’un plus grand Kurdistan

 

Par Gilles Munier

 

Mardi 30 Juillet 2013

 

C’était le rêve d’Abdullah Ocalan, chef du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan), bien avant qu’il ne soit emprisonné, réunir les dirigeants des organisations autonomistes ou indépendantistes des quatre Kurdistan, sud (irakien), nord (turc), oriental (iranien) et occidental (syrien), afin qu’ils adoptent une stratégie commune permettant la création d’un Etat kurde, Massoud Barzani l’a réalisé. La semaine dernière, trente neuf représentants de partis kurdes se sont réunis à Erbil, sous les auspices du président de la région autonome du Kurdistan irakien, et ont décidé d’organiser prochainement la première conférence nationale kurde. Etaient présents, outre des délégués turcs proches du PKK, des représentants du PYD de Syrie (parti de l’union démocratique) et du PJAK d’Iran (parti pour une vie libre au Kurdistan). Il était demandé à tous les participants d’être avant tout des représentants de la nation kurde plutôt que de leur parti, et de n’avoir à l’esprit que l’intérêt supérieur du peuple kurde.  

 

L’idée des organisateurs est de créer une structure favorisant le dialogue et la coopération entre les partis politiques des régions kurdes quelles que soient leurs idéologies politiques, et de promouvoir la création d’entités autonomes dans les pays voisins. Saadi Pira, membre de la direction de l’UPK (union patriotique du Kurdistan, parti de Jalal Talabani), a déclaré qu’il était « temps de se rassembler et de discuter d’auto détermination ».

 

La première conférence nationale kurde, considérée à juste titre comme « historique » par Massoud Barzani, se tiendra à Erbil à la fin du mois d’août prochain. Sa tenue risque d’être perçue comme une menace par plusieurs Etats, peuples et partis du Proche-Orient qui craignent l’avènement, à moyen ou long terme, d’un plus grand Kurdistan. 

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1 août 2013 4 01 /08 /août /2013 18:16

 

http://www.swissinfo.ch/fre/nouvelles_agence/international/Barack_Obama_distingue_quatre_jeunes_filles_noires_tuees_en_1963.html?cid=35943918

 

Barack Obama distingue quatre jeunes filles noires tuées en 1963 (ATS)

 

Samedi 25 Mai 2013

 

Barack Obama a attribué la plus haute distinction civile à quatre jeunes filles noires tuées lors d'une explosion il y a cinquante ans. Leur mort, en plein conflit sur la fin de la ségrégation raciale aux Etats-Unis, avait fait avancer la cause des droits civils.

Addie Mae Collins, Carole Robertson et Cynthia Wesley, toutes trois âgées de quatorze ans, et Denise Mac Nair, âgée de onze ans, avaient été tuées dans l'explosion d'une bombe dans une église baptiste de Birmingham, en Alabama. Leur mort avait permis de faire voter la loi fédérale sur les droits civils en 1964, qui déclare illégales les discriminations fondées sur le sexe, l'origine ethnique, la couleur de la peau ou la religion.

« Cette perte tragique, ce chagrin, ont contribué à déclencher la victoire, et à une Amérique plus juste, plus équitable », a déclaré Barack Obama Vendredi 24 Mai 2013 lors d'une cérémonie à la Maison Blanche, au cours de laquelle il a attribué la médaille d'or du congrès aux trois jeunes filles.

En 1963, l'Alabama a été le centre du mouvement non violent pour les droits des Noirs, emmené par le pasteur Martin Luther King. Ce mouvement avait été combattu avec violence par le Ku Klux Klan et par les autorités de cet Etat, qui voulaient faire appliquer les lois sur la ségrégation raciale.

 

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1 août 2013 4 01 /08 /août /2013 17:35

 

http://www.lamarea.com/2013/08/01/rajoy-senado

 

« J'ai eu tort. Je suis désolé, mais je l’ai fais »


Le premier ministre, Mariano Rajoy, comparaissait aujourd’hui devant la chambre du congrès des députés, qui s'est tenue au Sénat.

 

Mercredi Premier Août 2013

 

Le premier ministre, Mariano Rajoy, a rompu la glace à la tribune du sénat, en prononçant dans les dix premières minutes de son intervention, le nom interdit ces derniers mois, « Barcenas ». Dans une intervention historique, devant de nombreux députés et des centaines d'invités et de journalistes, Rajoy a dit qu'il a comparu devant la chambre du congrès parce que « le mal qui a déjà eu lieu » est « petit » par rapport au « mal qui peut être fait ».

« J’ai fait confiance à Barcenas », a-t-il dit. « Je n’avais aucune raison de douter de lui », a-t-il défendu. « Je l’ai soutenu. Je croyais en son innocence ». « Je me suis trompé. Je suis désolé, mais je l’ai fait », a-t-il ajouté. Et il l'a fait, dit-il, « quatre ans après le début de l'enquête », en 2013, quand il a rompu ses relations avec l’ancien trésorier.

Le président s’est battu la poitrine et a exhorté l'opposition à cesser de dire qu’il a traîné un boulet, que c’est le produit de sa « volonté libre », et que ce n’est pas le produit de la campagne des citoyens et de l'opposition qui ont réclamé ses explications pendant des mois.

Après un début où il a critiqué la majorité des groupes parlementaires, qu’il a étiquetés comme « irresponsables » (« ils ont porté atteinte au moral des espagnols », a-t-il dit), le président  a alterné des déclarations relatives à l’ancien trésorier du Parti Populaire, Luis Barcenas, et des déclarations relatives à l’actualité économique qu’un petit nombre d’auditeurs (députés, invités et journalistes) ont écouté attentivement.

A 21 heures 27, il commençait ses explications relatives à Barcenas par deux mots, « je me suis trompé ». Il y avait un silence dans la salle. Dans une perspective de préparation des titres de la presse, ces deux mots servaient d’apéritif pour une série de citations, de défenses et d’accusations qui ne répondaient pas aux questions posées par l'opposition. Le Parti Populaire avait il une caisse noire ? Connaissait-il l’existence de la double comptabilité du parti ?

Il ne répondait pas à la question de savoir s’il recevait de l'argent noir. Dans le Parti Populaire, les « suppléments sont payés » et « il y a des avances de trésorerie, comme dans tous les partis » a-t-il dit. « Elles ont été payées en blanc et sont incluses dans les comptes, j’ai toujours déclaré la totalité de mes revenus ». S'adressant au chef de l'opposition, Alfredo Perez Rubalcaba, Rajoy a déclaré que « vous étiez plus conscients de Barcenas que moi ».

Les accusations de Rubalcaba

Rubalcaba a insisté, encore et encore, que Barcenas était le trésorier du Parti Populaire « pendant plus de vingt ans ». Rappelant les premières pages des grands journaux internationaux au cours des dernières semaines, le chef de l'opposition a déclaré que Rajoy a perdu sa « crédibilité » ces derniers mois et, par conséquent, doit répondre à des accusations « très graves » comme la collecte d'argent noir, alors qu'il était ministre.

Rubalcaba a également accusé Rajoy de ne pas avoir répondu au parlement, ces derniers mois, car « il n'était pas en mesure d'expliquer l'inexplicable ou par peur ». « C'est ici, au siège de la souveraineté populaire, que vous devez vous expliquer », a insisté Alfredo Perez Rubalcaba.

Le chef de l'opposition a rappelé que, selon les documents de Barcenas « l’argent noir apparaît en 1997. Les ministres ne peuvent-ils pas facturer leur salaire sans les primes de la  comptabilité B » ?

Le porte-parole socialiste a terminé sa réponse à Mariano Rajoy en lui demandant que « s’il ne respecte pas le parlement, qu’il respecte au moins l'intelligence des espagnols ». En ce sens, il n’a plus « d’autorité pour demander quoi que ce soit aux citoyens » et « sa présence à la tête du gouvernement de l'Espagne est un problème pour notre démocratie ».

 

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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 19:33

 

http://www.30ansdemarche.org

 

Egalité des droits

 

Justice pour tous

 

Dimanche 7 Juillet 2013

 

Le 3 décembre 1983, cent mille personnes manifestaient à Paris, concluant une marche partie de Marseille le 15 octobre 1983. Décidée par un groupe de marcheurs issus des cités de la banlieue lyonnaise, cette marche pour l’égalité des droits et contre le racisme marqua l’émergence d’une nouvelle génération, celle des enfants d’immigrés. Elle fût organisée suite aux crimes racistes, aux violences policières, et à une campagne électorale marquée par la xénophobie et l’idéologie sécuritaire qui vit, comme à Dreux, des alliances avec le Front National. Elle prolongeait à sa manière, les luttes menées dans la décennie précédente par les travailleurs immigrés pour l’égalité des droits. Les « invisibles » devenaient des acteurs à part entière de la société française.

 

Notre marche ne s’est pas terminée le 3 décembre 1983. Nous n’avons jamais cessé de marcher et de lutter. Même si nous avons remporté des victoires ou obtenu quelques avancées, la situation des immigrés et de leurs descendants, dont beaucoup sont français, n’a cessé de se dégrader. Les habitants des quartiers populaires d’aujourd’hui sont confrontés à des situations plus dures qu’en 1983. Trente ans pour arriver à ce constat amer, les violences policières comme les crimes racistes n’ont pas cessé et restent impunis. Pire, un racisme d’Etat fait de lois, de pratiques et de discours nauséabonds s’est propagé d’en haut, la négrophobie et l’islamophobie se sont développées, prolongeant le racisme anti-arabe. La promesse du président de la république d’alors, celle du droit de vote pour les étrangers extra communautaires n’a jamais été tenue.

 

Aujourd’hui, après une décennie de pouvoir de droite avec tous ses excès et ses démagogies populistes, débats sur l’identité nationale et le « rôle positif » de la colonisation, le nouveau gouvernement reste dans la ligne de tous ses prédécesseurs, restriction au droit d’asile, accentuation des discriminations dans tous les secteurs de la société, relégation des quartiers populaires et de leurs habitants, menaces de disparition des associations de terrain et de proximité, contrôles aux faciès, justice à deux vitesses, chasse aux sans papiers et aux roms, multiplication des expulsions. Et pendant ce temps, les chibanis, nos anciens, sont reclus et privés de leurs droits.

 

Trente ans se sont écoulés, après le formidable espoir soulevé par la marche de 1983.

 

Notre détermination reste intacte. Nous ne lâcherons rien. Le message de la marche pour l’égalité des droits et contre le racisme, même s’il n’est pas enseigné comme il se doit à l’école, est plus que jamais d’actualité et nous voulons qu’il soit à nouveau entendu avec force. C’est pour cela que partout, dès maintenant, et entre le 15 octobre au 3 décembre 2013, nous proposons à toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans cet appel de mettre en place des assemblées générales et des initiatives au niveau local, régional, national. Nous ne nous contenterons pas de crier notre colère contre les injustices et les inégalités. Nous proposerons à toute la société d’autres solutions, celles de l’égalité des droits pour en finir avec la république du mépris. D’ores et déjà, nous appelons à deux rencontres, le 15 octobre, date du départ de la marche à Marseille en 1983, et les 18 et 19 octobre à Vaulx-en-Velin, pour rappeler que la banlieue lyonnaise a été le berceau de ce mouvement. Nous organiserons dans toute la France une quinzaine pour l’égalité des droits et la justice pour toutes et tous du 25 novembre au 8 décembre 2013. Faisons du 3 décembre, une journée de rassemblements et de manifestations.

 

Contre le racisme et pour l’égalité des droits

 

Tous en marche, on arrive !

 

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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 19:17

 

http://www.collectif-communiste-polex.org/bulletin/bulletin_105_art4.htm

 

Le ghetto des protestataires

Mardi 16 Juillet 2013

Par Dominique Dionisi

Ce message s'adresse à celles et ceux qui, parmi vous et en raison de leurs engagements politiques ou, plus simplement, humanistes, sont amenés à organiser ou à participer à des rassemblements sur ce que la ville de Paris a pompeusement baptisée « place des libertés et des droits de l'homme », bien plus connue sous le nom « esplanade du Trocadéro », dans le seizième arrondissement de Paris.

La réflexion que je veux vous soumettre m'est venue à l'esprit tout récemment, pendant le rassemblement en solidarité avec le peuple bolivien et son président, Evo Morales, qui fut l'objet d'une insulte majeure faite tout récemment, à lui, à son peuple, à son pays comme à tous les pays d'Amérique latine et caribéenne, par le président de la république française.

Ma réflexion porte sur la nature et la configuration du lieu (1) où, depuis un certain temps, il est devenu traditionnel et convenu avec la préfecture de police de Paris, d'appeler à se rassembler pour exprimer notre solidarité avec les peuples et les victimes des politiques européennes et états uniennes, à savoir cette « fameuse » place des libertés.

Cela fait, maintenant, plusieurs fois que je réponds à ce type d'appel et, à chaque fois, que je constate que ce lieu est, par décision de la préfecture de police et la ville de Paris, sa complice en matière de répression, celui où l'on aurait le « droit » de se rendre pour manifester. 

Autrement dit, c'est devenu le ghetto des protestataires. C'est ainsi que celles et ceux qui étaient venus exprimer leur soutien à Evo Morales et aux boliviens, se sont retrouvés à deux cent mètres d'un groupe de manifestants égyptiens « pro Morsi », en clair des « frères mulsumans ».

Quelques semaines plus tôt, on pouvait y trouver un rassemblement de « pro Bachar al Assad » manifestant à cinquante mètres de chiliens qui, eux, revendiquaient le droit de vote dans leur pays aux chiliens résidant hors du pays. Un peu plus loin, c'étaient des tibétains qui revendiquaient leur indépendance.

Surtout ne vous méprenez pas sur le sens de ma réflexion. Il n'est nullement question pour moi de dire si tel ou tel autre mouvement de protestation est juste ou non.

Ce sur quoi je souhaite avoir votre avis c'est sur l'aspect « ghettoïsation » du principe même de la manifestation de la protestation populaire car, à mon humble avis, cette « ghettoïsation » ressemble, comme deux gouttes d'eau se ressemblent, à une mise à l'écart, pure et simple, du droit fondamental à la libre expression et où que ce soit sur le territoire national.

Le pays des « droits de l'homme » n'est-il pas devenu le pays du « doigt de l'homme » ?

Une fois de plus, de manière très perverse (logique socialo-libérale oblige), il s'agit d'un détournement du concept de démocratie. Dans le plus pur style anglo-saxon et états-unien des manifestations qui tournent en rond, au sens propre, devant les grilles de la Maison Blanche.

En conclusion, provisoire, après l'insulte faite au peuple bolivien et à l'ensemble du continent latino-américain par l'actuel « locataire » de l'Elysée, n'aurait-il pas été plus solidaire, plus fort, plus courageux, plus politique d'appeler à un rassemblement devant l'ambassade de Bolivie.

Être devant une ambassade pour manifester son soutien aux dirigeants du pays concernés, n'est-ce pas la meilleure façon de dire à ceux-ci que «  nous sommes à vos côtés » ?

(1) Les « habitués » de ce lieu auront peut-être remarqué que les issues latérales, au fond de l'esplanade et à hauteur de la balustrade qui surplombe les jardins, sont systématiquement barrées par des grilles de deux mètres de haut, mises en place par les forces de police. Ce qui veut dire qu'en cas de « problème » il ne reste qu'une seule issue, celle qui est contrôlée par les « robocops » de service.

Je profite de ce message pour vous dire tout mon écoeurement devant les, maintenant classiques, tentatives de récupération par les porte-paroles du PG et d’EELV lors de ce rassemblement. L'objet de cette manifestation était le soutien à Evo Morales et la condamnation de la honteuse interdiction faite par l'Elysée de survoler la France qui était faite au président de la Bolivie et non pas un meeting de soutien à Edward Snowden.

Attention, il ne suffit pas de planter un clou dans un mur pour, ensuite, se croire autorisé à revendiquer le mur.

Les concernés se reconnaîtront car ils sont parmi les destinataires du message. 

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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 18:52

 

http://www.filoche.net/2013/06/30/maurice-nadeau-retour-sur-la-disparition-d%E2%80%99un-geant

 

Retour sur la disparition d’un géant

Reçu de la part de notre camarade Julien Guérin

C’est avec une relative discrétion que les médias ont fait part de la mort à cent deux ans de Maurice Nadeau Dimanche 16 Juin 2013. Né en 1911, il a traversé un siècle de guerres et de révolutions en acteur engagé. La majeure partie de cette magnifique et longue existence s’est confondue avec le combat séculaire des peuples pour leur émancipation. C’est donc en militant que nous voulons rendre hommage à ce trotskyste internationaliste, à cet écrivain et éditeur qui a su porter avec discrétion mais fermeté le drapeau de la lutte contre la domination capitaliste sous toutes ses formes.

Entre trotskysme et surréalisme

Né en banlieue parisienne, il découvre l’engagement communiste à l’école normale d’instituteurs de Saint-Cloud où il est admis en 1930. Esprit libre et indépendant, il se rapproche rapidement du premier groupe trotskiste français dirigé par Pierre Naville. Ce petit noyau militant dénonce déjà la glaciation stalinienne et l’alignement inconditionnel du PCF sur Moscou. Maurice Nadeau s’enthousiasme à la lecture des textes de Trotsky qui dénoncent le renoncement de Staline à l’internationalisme et qui percent avec difficulté le mur de l’indifférence et de la calomnie alors vigoureusement utilisées dans les rangs du PCF. Il fréquente également Jacques Prévert et le groupe octobre qui font de la culture le vecteur d’une transformation révolutionnaire de la société. Le jeune Maurice Nadeau en sera durablement frappé et fera du combat culturel une priorité constante. Il fait aussi la connaissance, au cours de ces années-là, d’André Breton. Il partage avec le chef de file du surréalisme une condamnation sans équivoque du stalinisme. C’est l’une des raisons qui ont poussé Breton à rompre avec un Aragon de plus en plus attiré par les sirènes du petit père des peuples. La publication, en 1938, du manifeste pour un art révolutionnaire indépendant consacre une convergence de vue et un rapprochement entre Trotsky et Breton autour de la célèbre formule « toute licence en art ». Maurice Nadeau place lui aussi l’art au service d’une visée émancipatrice mais refuse tout alignement servile derrière une idéologie d’Etat, quand bien même celle-ci se proclamerait socialiste. Il faut saluer la lucidité et le courage de ces penseurs qui surent se tenir éloignés du stalinisme, qui fit des ravages dans l’intelligentsia française des années 1930, sans toutefois renier leurs idéaux révolutionnaires. Maurice Nadeau compte parmi ceux-ci.

La guerre, l’édition et le découvreur de talents

D’abord professeur de lettres, il devient ensuite instituteur à Thiais en banlieue parisienne. Il s’éloigne du militantisme politique actif mais demeure un infatigable défenseur des opprimés dans ses écrits. Mobilisé en 1939, il reprend son poste d’instituteur en 1940 avant de s’engager dans l’action résistante clandestine aux côtés d’un autre grand militant et intellectuel trotskiste, David Rousset. Ce dernier sera déporté et écrira à son retour le magnifique « les jours de notre mort » qui demeure l’un des meilleurs livres sur l’enfer des camps. Nadeau, quant à lui, parvient à échapper aux arrestations. Après la guerre il collabore à Combat, le journal de Camus, et met en œuvre ses idées sur à la liberté absolue en matière artistique, en prenant la défense de Céline à qui tout l’oppose pourtant. Il travaille ensuite chez divers éditeurs tout en signant des critiques de livres dans la presse. Il se signale par une très grande ouverture d’esprit et une propension à faire découvrir des écrivains inconnus qui deviendront des classiques (Henry Miller, René Char).

L’aventure de la « quinzaine littéraire »

C’est en 1966 qu’il lance la « Quinzaine Littéraire » avec l’aide d’universitaires, d’historiens et d’auteurs désireux de faire du neuf. Il s’agit d’exister face à la presse commerciale et à la puissante production éditoriale communiste qui est alors à son apogée. Nadeau et son équipe relèvent le défi, trouvent leur place et leur lectorat, même si le journal est menacé à plusieurs reprises. En 1977, il fonde sa propre maison d’édition qui se singularise en prenant le contre-pied des tendances commerciales de ses rivales. Ces deux entreprises audacieuses survivent à bien des difficultés et restent vivantes et actives à l’heure où leur fondateur vient de tirer sa révérence. Exigeantes et de qualité, indépendantes et refusant tout formatage, ces productions demeurent une référence dans le paysage médiatique et éditorial français.

Ces activités n’ont pas empêché pas Maurice Nadeau de participer aux grands combats de la seconde moitié du vingtième siècle, signataire du manifeste des cent vingt et un contre la torture en Algérie en 1960, pourfendeur de la guerre du Vietnam, il apporte un soutien indéfectible aux dissidents d’Europe de l’Est avant la chute du rideau de fer. Les années ne semblent pas avoir prise sur ce petit homme discret qui, jusqu’au bout, dirige sa revue, et pratique une intense activité intellectuelle.

Devant cet itinéraire dominé par l’exigence de rigueur et de vérité, par la recherche de la justice et de l’émancipation de l’Homme par la culture, ce sont les mots de l’un des derniers écrits de Léon Trotsky qui viennent spontanément à l’esprit, « la vie est belle. Que les générations futures la nettoient de tout mal, de toute oppression et de toute violence, et en jouissent pleinement ».

Julien Guérin

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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 18:30

 

http://www.soleilalgerie.com/2013/07/tunisie-accuser-son-chien-davoir-la.html?showComment=1375205116585#c7071985598304916482

 

Accuser son chien d’avoir la rage, c’est bien. La lui inoculer, c’est mieux

 

Mardi 30 Juillet 2013

 

Par Djamaleddine Benchenouf

 

Le carnage qui vient de se produire en Tunisie, et qui a coûté la vie à neuf jeunes militaires, dont certains ont été égorgés et émasculés post mortem, est on ne peut plus éloquent sur ce qui se trame, depuis quelques mois, à l’insu des peuples de la région, mais aussi avec leur large, très large adhésion.

 

Une troupe, constituée de commandos d'élite, a été prise en embuscade, par un groupe de terroristes salafistes, en fin d'après-midi du Lundi 29 juillet 2013, à l'entrée de gorges très accidentées, dans les monts Chaambi, en Tunisie, à quelques kilomètres du territoire algérien.

 

Neuf militaires tunisiens y ont laissé la vie, et d'autres ont été blessés, dont certains grièvement. Les survivants ont dû se replier en catastrophe, abandonnant les corps sans vie de leurs camarades à leurs assaillants, qui ont en profité pour les dépouiller de leurs armes et de leurs tenues, avant de les profaner.

 

Le pays est mûr, désormais...

 

L'opinion publique tunisienne a été fortement choquée par cet événement tragique, à fortiori qu'il a eu lieu à un moment où une crise d'envergure secoue la scène politique de ce pays, après l'assassinat du député Mohamed Brahmi, par le même tueur salafiste qui avait assassiné, en février passé, le leader politique Chokri Belaïd.

 

La société tunisienne était donc en pleine effervescence. Des manifestations de rue avaient succédé à des sit in, où les appels à la démission du gouvernement, et à la dissolution de la troïka, se font de plus en plus pressants.

 

Et ainsi, c'est donc dans cette ambiance explosive, en pleine crise politique majeure, directement alimentée par les événements égyptiens, et plus particulièrement le coup d'Etat contre le président Morsi, que survient cette mortelle embuscade, ô combien opportune pour une certaine dynamique anti-islamiste, qui se déploie de façon massive, ces derniers temps, dans toute la région, et plus particulièrement dans les pays qui ont vécu le printemps des peuples.

 

C'est précisément cela qui rend la lecture de cette embuscade tendue à l'armée tunisienne plus ardue qu'il n'y paraît.

 

L'opposition tunisienne à la troïka, qui ne cache pas, ou qui ne cache plus sa farouche animosité contre le courant islamiste, aussi paisible et aussi convivial puisse-t-il être, refuse farouchement de faire une quelconque distinction entre les salafistes armés et le mouvement al Nahdha, pourtant démocratiquement élu. Elle fait désormais feu de tout bois, et met les bouchées doubles, pour créer le climat idoine à un Tamarrod bis.

 

Certaines voix de la gauche tunisienne n'ont pas hésité à saluer l'armée égyptienne pour avoir pris ses responsabilités, après avoir manifesté leur vibrante admiration pour la résistance héroïque de la Syrie contre l’invasion islamo-atlantiste qui a changé la donne aux pays dits du « printemps arabe ». De là à appeler les généraux tunisiens à suivre l'exemple de leurs héroïques homologues égyptiens, parions que le pas ne tardera pas à être allègrement franchi. Si ce n'est déjà fait.

 

Sus à l'islamiste !

 

En fait, nous assistons à une mise en scène tellement grossière, parce que décidée et lancée dans l'improvisation de gens qui ont pris des trains en route, que nous pouvons en deviner les péripéties futures, avant même qu'elles ne se produisent. Pourtant, et alors qu'il faut vraiment être bouché à l'émeri pour ne pas comprendre ce qui se déroule sous nos yeux, ce sont les élites de ces pays, et tout particulièrement celles qui se revendiquent de gauche, qui se montrent les plus naïves, les plus manipulables, les plus véhémentes, à la limite de l'hystérie collective, toutes à leur anti-islamisme primaire, et qui ne savent plus, ou ne veulent plus, faire la part des choses. Elles sont tellement aveuglées par cette haine dévorante, qu'elles en sont arrivées à perdre tout sens de la mesure, jusqu'à renier leurs principes les plus essentiels, allant jusqu'à soutenir ouvertement un régime aussi despotique, et aussi criminel que celui d’ Assad, pour le motif, entre autres, tous aussi hallucinants les uns que les autres, que parmi ses adversaires il se trouve des combattants salafistes, et que parmi ses soutiens, il se trouve aussi, comme par hasard, des réactionnaires wahabbites. La fable du loup et de l'agneau revisitée.

 

Le comble est que parmi ces progressistes arabes, ou dits arabes, il ne s'en est trouvé personne pour se demander que si le régime d’Assad avait voulu trouver la meilleure solution pour retourner les progressistes arabes, et l'opinion publique mondiale en sa faveur, il n'aurait pas trouvé mieux que d'embrigader des salafistes takfiristes contre lui, et de demander gentiment à l'Arabie saoudite et au Qatar de soutenir financièrement, et fatwatiquement, les révolutionnaires syriens. Il ne s'est trouvé personne, parmi ces progressistes arabes qui ont rallié massivement Assad, pour découvrir l'évidence que ces supposés soutiens ne représentent pratiquement rien de plus que de permettre au régime de remporter victoire sur victoire, dans un effroyable bain de sang, et que le total des dons financiers consentis par le Qatar aux révolutionnaires est peut-être inférieur à ses investissements pour le PSG, comme l'affirment certaines sources. Un soutien financier tellement insignifiant qu'il permet juste aux révolutionnaires de mourir par milliers, sans obtenir le moindre avantage vraiment décisif sur le terrain.

 

Les peuples arabes sont une bonne pâte

 

Mais il n'y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Au point où les forces embusquées, celles qui sont à la commande, ne perdent même plus de temps à peaufiner leurs coups tordus. Elles y vont à la louche, désormais. Les putschistes égyptiens ne craignent même plus de se décrédibiliser auprès des masses qu'ils ont réussi à mobiliser. Plus que de rompre avec fracas avec le Hamas palestinien, ils vont jusqu'à lui déclarer une guerre ouverte. Lorsqu'on sait à quelles fin, et à quelle partie ces professions de foi sont destinées, on en reste songeur.

 

Lorsqu'on sait, à moins d'être complètement débile, que jamais les putschistes égyptiens n'auraient pu entreprendre une telle aventure sans l'autorisation catégorique de qui de droit, on en arrive à se dire que ces élites arabes de gauche, qui soutiennent avec tant de zèle ce coup d'Etat, sont, au mieux, d'une naïveté abyssale. Comment font-elles pour ne pas voir que c'est l'ancien régime qui a repris le pouvoir en Egypte ? Sous d'autres dehors bien sûr, avec d'autres hommes. Mais en grattant juste un peu, on découvre vite que certains hommes de l'ombre, mais qui n'en ont pas été moins décisifs, dans la préparation du coup d'Etat, et dans la formidable mobilisation de masses chauffées à blanc, étaient des partenaires très proches de la famille Moubarak, et des généraux égyptiens. Parmi eux, et juste pour l'exemple, le milliardaire copte Nadjib Sawiris, patron de presse, fondateur d'un nouveau parti politique, et propriétaire d'une chaîne de télévision très populaire en Egypte.

 

Il a été un associé très proche de Gamal Moubarak, le fils cadet du raïs, en plus d'avoir été un acteur en pôle position dans de grosses opérations de courtage et dans de nombreuses autres transactions financières de très grande importance. C'est à l'ombre de Moubarak qu'il a construit son empire, et c'est avec des généraux algériens, pendant la décennie rouge et après elle, qu'il a gagné plus de dix milliards de dollars. Au moins !

 

Cet homme là, qui a des accointances outrancières, avec des milieux évangéliques américains, ennemis farouches et déclarés de l'islam, et qui ne prend même pas la peine de cacher ses amitiés sionistes, a été l'un des principaux artisans de la formidable mobilisation de la rue égyptienne contre le président Morsi, et contre les frères musulmans en général. C'est lui qui a permis le ralliement très actif des coptes, pourtant très réservés habituellement, pour les raisons évidentes que l'on sait. C'est lui qui a fait connaitre le mouvement Tamarrod, et qui a mis à sa disposition des moyens, matériels, humains et financiers à peine imaginables.

 

Gauche autiste, shootée à la haine !

 

Mais malgré ces gros sabots, et ces cabales cousues de fil fluo, notre bienheureuse gauche arabe n'y a vu que du feu, et là où il n'y avait que chafouins escamotages, elle n'a vu qu'un salutaire sursaut contre la régression annoncée.

 

Cette gauche qui n'a gardé de ses attributs que le nom, et de ses principes que des intentions en trompe-l’œil, ne veut plus faire dans le détail. Qu'importe le flacon ! Pourvu que des soudards providentiels s'installent dans le rôle de sauveurs de la république et de la modernité qu'elle leur a brodé.

 

Bientôt, à ce rythme, nous allons découvrir que les printemps arabes ont accouché de bien curieux fruits, dont l'arrière goût ne nous est pas inconnu du tout. Nous allons bientôt nous réveiller, et découvrir que finalement on peut faire du vieux avec du jeune, avec du sang de jeunes.

 

Non seulement les anciens régimes vont revenir plus forts que jamais, mais ce sera avec la bénédiction, et l'adhésion enthousiaste des élites qui étaient censées veiller sur la révolution des peuples, les mener à bon port, ne pas permettre à la contre-révolution de se déployer.

 

Ces élites, dans le meilleur des cas, lorsqu'elles ne sont pas constituées elles-mêmes d'agents à la solde de forces qu'elles sont supposées combattre, ont perdu toute capacité à lire l’événement, à le décoder, à en débusquer les sombres échafaudages qui le structurent.

 

En Tunisie, elles n'ont même pas vu que des salafistes un tant soit peu intelligents se seraient faits oublier, par les temps qui courent. Ils n'auraient pas ordonné l'assassinat de politiciens populaires, ni tendu d'embuscades à des jeunes militaires. Ils ne les auraient pas égorgés, sauvagement, après les avoir tués, et ils ne les auraient pas émasculés. L'ennemi des islamistes, celui qui aurait voulu créer un climat propice à toutes les aventures contre eux aurait tenté de monter un gros complot qu'il n'aurait pas mieux fait.  

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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 19:06

 

http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=30802#.UfgZyKyYFFI

 

Le HCR alarmé par la détention de réfugiés syriens en Egypte

 

Le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) a dit Vendredi 26 Juillet 2013 sa vive préoccupation devant le nombre grandissant de réfugiés syriens, y compris des mineurs, détenus en Egypte, alors que le sentiment anti syrien dans le pays prend chaque jour de l'importance.

 

« Ce nouveau climat s'est instauré suite à des allégations selon lesquelles quelques syriens auraient participé aux violentes manifestations de juillet en Egypte », a expliqué Melissa Fleming, porte-parole du HCR.

 

« De nombreuses remarques à caractère xénophobe, ainsi que des attaques verbales contre les syriens, nous ont été rapportées, y compris des déclarations répréhensibles relayées par certains médias », a-t-elle affirmé.

 

Au début du conflit en Syrie en mars 2011, les syriens ont bénéficié d'une grande hospitalité en Egypte, les autorités du pays ayant délivré des visas sans limitation de durée et des permis de séjour.

 

« Un nombre grandissant de syriens, qui n'ont pas renouvelé leurs permis de séjour, ont désormais peur d'être arrêtés dans la rue », a poursuivi Melissa Fleming.

 

Le gouvernement égyptien estime à entre deux cent cinquante mille et trois cent mille le nombre de syriens résidant actuellement en Egypte, quatre vingt mille d'entre eux étant enregistrés jusqu'à présent auprès du HCR.

 

« Le HCR appelle le gouvernement égyptien à prendre, à titre de précaution et à la lumière des événements récents dans le pays, les mesures permettant de garantir le droit d'asile et la protection des réfugiés », a conclu Melissa Fleming.

 

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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 18:50

 

Laurent Fabius appelle à la libération de Mohamed Morsi

 

PARIS (Reuters) - Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a condamné mardi les violences en Egypte et appelé à la libération du président déchu Mohamed Morsi à l'heure où le pays se prépare à une nouvelle journée de manifestations.

 

« La situation est très critique en Egypte », a-t-il dit lors d'un point presse à Paris. « Nous, la France, nous appelons au refus de la violence et à la libération des prisonniers politiques y compris celle de l'ancien président Morsi ».

 

« Il faut revenir vers un cheminement démocratique et refuser la violence », a-t-il ajouté.

 

« On n'obtiendra rien par des affrontements entre l'armée et les frères musulmans ».

 

Laurent Fabius devait s'entretenir mardi par téléphone avec le chef de la diplomatie de l'Union Européenne, Catherine Ashton, qui a rencontré durant la nuit l'ancien président égyptien. La diplomate a indiqué l'avoir trouvé en bonne santé.

 

Mohamed Morsi, premier président élu démocratiquement en Egypte, est détenu depuis sa destitution par l'armée le 3 juillet dernier. Sa famille a annoncé son intention d'entamer une procédure judiciaire contre l'armée.

 

Les militaires affirment que la détention de Mohammed Morsi est seulement une mesure de précaution visant à assurer sa sécurité.

 

Les frères musulmans, dont est issu Mohamed Morsi, organisent depuis un mois des manifestations pour réclamer le rétablissement du président déchu dans ses fonctions.

 

Deux jours après un week-end marqué par des affrontements violents qui ont fait quatre vingt morts dans les rangs de la confrérie, ils ont appelé à une marche réunissant « un million » de personnes mardi dans le pays.

 

« Les affrontements entre l'armée et les frères musulmans ont créé une tension qu'il faut essayer de réduire par l'appel à un comportement inclusif, nous demandons que le plus vite possible on revienne à un schéma civil et démocratique », a dit Laurent Fabius.

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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 18:32

 

Al Nahda prêt à discuter d’un gouvernement d’union en Tunisie

 

TUNIS (Reuters) - Le parti islamiste al Nahda, qui dirige le gouvernement tunisien, s'est dit prêt mardi à discuter d'un gouvernement de salut national comme le réclament l'opposition et Ettakatol, l'un des trois partis de l'actuelle coalition gouvernementale.

 

Le Premier ministre, Ali Larayedh, issu d'al Nahda, avait pourtant rejeté lundi l'appel d'Ettakatol à la démission du gouvernement et à la formation d'un cabinet d'union nationale.

 

« Nous sommes ouverts à toutes les propositions pour parvenir à un accord, notamment un gouvernement d'union nationale ou de salut national », a dit à Reuters Ameur Larayedh, un responsable d'al Nahda. « Mais nous n'accepterons pas la dissolution de l'Assemblée Nationale Constituante, c'est une ligne à ne pas franchir ».

 

L'Assemblée Nationale Constituante (ANC) devrait achever d'ici quelques semaines la rédaction d'un projet de nouvelle constitution. L'assassinat jeudi dernier à Tunis d'un opposant laïque de gauche, Mohamed Brahmi, plus de cinq mois après celui de Chokri Belaïd, une personnalité clé de l'opposition, a de nouveau plongé le pays dans une crise aiguë entre partisans et adversaires du gouvernement dominé par al Nahda.

 

Menaçant d'éclatement la coalition au pouvoir, le ministre de l'intérieur, Lotfi Ben Jeddou, s'est dit prêt à démissionner en l'absence de formation d'un gouvernement d'union nationale.

 

« Je souhaite grandement démissionner », a déclaré mardi à la radio Lotfi Ben Jeddou, qui n'appartient à aucun parti. « Un gouvernement de salut national ou d'union nationale doit être formé pour sortir la Tunisie de cette impasse ».

 

APPEL À LA DÉMISSION

 

Certains dirigeants de l'opposition se sont déclarés insatisfaits de la proposition d'al Nahda de former un nouveau gouvernement tout en maintenant l'ANC.

 

« La rue veut dissoudre l'Assemblée Nationale Constituante, qui est déjà morte d'un point de vue politique et éthique. Sa légitimité est terminée », a dit Mongi Rahoui, chef de file du Front Populaire, une coalition d'opposition qui regroupe une douzaine de formations.

 

Les dirigeants de l'opposition reprochent à l'Assemblée Nationale Constituante d'avoir dépassé depuis longtemps la date limite d'un an qui lui avait été fixée en décembre 2011 pour remplir ses objectifs et élaborer notamment un projet de constitution.

 

Mongi Rahoui a également estimé qu'al Nahda devrait renoncer au poste de premier ministre dans le cadre d'un accord sur un nouveau gouvernement.

 

L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), le premier syndicat du pays, qui compte six cent mille membres, a appelé à la démission du gouvernement pour le remplacer par un cabinet de techniciens mené par une personnalité indépendante.

 

La confédération syndicale a cependant aussi refusé la dissolution de l'Assemblée Nationale Constituante.

 

« Nous considérons que ce gouvernement est incapable de continuer à travailler », a déclaré Hussein Abbassi, secrétaire général de l'UGTT. « Nous proposons de maintenir l'Assemblée Nationale Constituante mais avec un calendrier pour accélérer l'achèvement de son travail », a-t-il ajouté.

 

La mort de huit soldats dans une embuscade près de la frontière algérienne a alimenté lundi soir la colère de milliers de manifestants anti gouvernementaux rassemblés à Tunis.

 

Le président Moncef Marzouki a qualifié l'embuscade d'attaque terroriste, décrétant trois jours de deuil national et lançant un appel à l'union nationale.

 

Cette attaque, la plus grave contre les forces de sécurité tunisiennes depuis des années, s'est produite dans le secteur du djebel Châambi, massif montagneux situé à deux cent vingt kilomètres au sud-ouest de Tunis, où les forces de sécurité traquent des combattants affiliés à Al Qaïda depuis décembre.

 

Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Kasserine, près du lieu de l'attaque, en réclamant la démission du gouvernement, rapportent des habitants de la région.

 

A Tunis, plus de dix mille personnes se sont également rassemblées contre le gouvernement et le chef de file des islamistes d'Ennahda, Rached Ghannouchi.

 

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