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16 juillet 2013 2 16 /07 /juillet /2013 21:28

 

Grève en Grèce contre les licenciements dans le secteur public

 

ATHENES (Reuters) - Des dizaines de milliers de salariés grecs ont cessé le travail mardi et se sont rassemblés dans le centre d'Athènes pour protester contre les projets du gouvernement de supprimer des milliers d'emplois dans la fonction publique comme le demandent les créanciers internationaux de la Grèce.

 

Cette grève générale de vingt quatre heures s'est tenue à la veille du vote au parlement sur une série de réformes qui doivent être adoptées en préalable au déblocage d'une nouvelle tranche d'aide financière de l'Union Européenne et du Fonds Monétaire International (FMI), d'un montant de six milliards huit cent millions d'euros.

 

Plus de trente mille manifestants, dont des enseignants et des policiers municipaux, visés par le plan de licenciements, se sont rassemblés devant le parlement, place Syntagma, en battant des tambours et en sifflant.

 

« Il semble que la Grèce soit morte et que maintenant, les vautours se disputent sa dépouille », déclarait une enseignante de cinquante huit ans, Eleni Fotopoulou, mère de deux enfants. « Je ne suis plus en colère, je suis écoeurée. Nous devons riposter ».

 

Le gouvernement s'est engagé à réformer le secteur public et à réduire le nombre de fonctionnaires en échange d'une aide supplémentaire de ses créanciers internationaux.

 

VISITE DE SCHÄUBLE JEUDI

 

Quelque douze mille salariés du secteur public doivent être placés à partir de septembre dans un « pool de mobilité ». Ils auront alors huit mois pour trouver un travail ailleurs ou être licenciés. Ce nombre sera porté à vingt cinq mille à la fin de l'année.

 

Ces nouveaux sacrifices demandés sont mal acceptés dans un pays où le taux de chômage frôle vingt sept pour cent de la population active.

 

L'opinion publique apparaît partagée sur la question de savoir si les fonctionnaires, dont les emplois sont protégés par la constitution, doivent eux aussi subir les licenciements qui ont déjà miné le secteur privé.

 

Les grecs sont en revanche presque unanimes à penser que la société grecque ne peut plus supporter de nouvelles réductions des dépenses et hausse d'impôts, message que le gouvernement compte faire passer lors de la visite du ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, jeudi à Athènes.

 

Devant le parlement, les manifestants scandaient mardi « plus de sacrifices » et brandissaient des banderoles avec le slogan « licenciez la troïka », allusion au trio formé par la commission européenne, la Banque Centrale Européenne (BCE) et le FMI qui supervise l'application du plan d'aide à la Grèce et de ses contreparties.

 

Les vols intérieurs ont été perturbés en raison d'un arrêt de travail de quatre heures et la principale attraction touristique d'Athènes, l'Acropole, a fermé plus tôt que d'habitude.

 

Les transports urbains étaient également touchés.

 

Les trains ont cessé de circuler et les centres des impôts et les services municipaux sont restés fermés. Les éboueurs, les chauffeurs de bus, les employés de banques et les journalistes ont rejoint eux aussi le mouvement.

 

Représentant deux millions cinq cent mille salariés, les deux syndicats du privé et du public ADEDY et GSEE qui avaient appelé à manifester ont déjà organisé de nombreuses manifestations depuis le début de la crise de la dette en Grèce à la fin 2009. Cette année, la plupart de ces appels n'ont guère mobilisé, en raison du sentiment de résignation qui s'est installé dans la population.

 

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16 juillet 2013 2 16 /07 /juillet /2013 21:16

 

L’opposition espagnole envisage une motion de censure

 

MADRID (Reuters) - L'opposition socialiste a menacé mardi de déposer une motion de censure si le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, refusait de venir s'expliquer devant le parlement sur le cas de l'ancien trésorier du Parti Populaire (PP), incarcéré dans le cadre d'une enquête sur une affaire de corruption.

 

A moins de défections importantes dans les rangs du PP, une motion de censure n'a aucune chance d'être adoptée, la formation de Mariano Rajoy disposant d'une majorité absolue aux cortes.

 

Mais cette procédure, utilisée seulement deux fois depuis la mort de Franco en 1975, obligerait le chef du gouvernement à venir ou à se faire représenter devant les élus pour défendre son bilan.

 

Mardi, le président du gouvernement qui participait à un déjeuner avec des chefs d'entreprise a expliqué qu'il ne se soumettrait pas aux demandes de démission.

 

Rajoy a rappelé qu'il disposait d'une solide majorité parlementaire et que cette dernière constituait, à ses yeux, une garantie de la stabilité politique du pays, a précisé une source informée des discussions lors du déjeuner.

 

Mariano Rajoy avait déjà exclu lundi de démissionner après une nouvelle audition de Luis Barcenas, cinquante cinq ans, ancien argentier du PP accusé de corruption, blanchiment d'argent, évasion fiscale et d'autres infractions.

 

Entendu à huis clos par un juge de la haute cour de Madrid pendant près de cinq heures lundi, Luis Barcenas, qui a tenu les cordons de la bourse du PP pendant vingt ans, a fourni des précisions sur des paiements d'un montant de quatre vingt dix mille euros en liquide faits à Mariano Rajoy et un autre dirigeant du parti en 2009 et 2010.

 

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16 juillet 2013 2 16 /07 /juillet /2013 21:05

 

La commissaire européenne Viviane Reding prône la dissolution de la troïka

 

BERLIN (Reuters) - La commissaire européenne à la Justice, Viviane Reding, a souhaité que la troïka constituée de l'Union Européenne, de la Banque Centrale Européenne et du Fonds Monétaire International soit dissoute.

 

« La troïka doit être abolie », affirme Reding dans les colonnes du quotidien allemand Stuttgarter Zeitung à paraître mercredi.

 

La commissaire estime que les problèmes que rencontrent l'Europe, en particulier la crise de la dette, peuvent être désormais gérés sans la participation du FMI.

 

« La troïka était nécessaire dans une situation de crise lorsqu'il était nécessaire d'établir quelque chose rapidement, mais aujourd'hui l'Europe possède les instruments et l'expérience nécessaires pour mener les analyses appropriées et intervenir sur les questions économiques et financières », explique-t-elle.

 

La troïka négocie avec les pays touchés par la crise de la zone euro comme la Grèce, le Portugal ou l'Irlande la mise en place de plans d'austérité en échange d'un programme d'aide financière.

 

Elle surveille également la mise en oeuvre des réformes demandées pour réduire les déficits publics dans ces pays.

 

Selon Viviane Reding, la commission européenne est mieux à même que le FMI d'oeuvrer à la mise en oeuvre d'un marché social de l'économie comme le prévoit le traité de l'Union Européenne.

 

L'Allemagne et la Finlande sont fortement favorables à la participation du FMI dans la gestion de la crise actuelle.

 

Le ministre allemand des finances Wolfgang Schäuble avait pourtant estimé le mois dernier que l'implication du Fonds Monétaire International ne pouvait pas être une solution permanente.

 

Il estimait que le retrait du FMI ne pourrait intervenir qu'une fois les programmes en cours parvenus à leur terme.

 

Pour Viviane Reding, le retrait du FMI pourrait s'accomplir dans un délai de deux mois.

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15 juillet 2013 1 15 /07 /juillet /2013 16:31

 

http://www.regards.fr/web/Internationale-socialiste-la,6874

 

Internationale socialiste, la dernière estocade

Vendredi 5 Juillet 2013

Par Jean Luc Mélenchon

Dans le numéro d’été de Regards, Jean Luc Mélenchon consacre un long article à la fin de l’internationale socialiste, l’occasion pour lui d’exprimer son point de vue sur l’union de la gauche.

Fin mai 2013, le SPD allemand a entériné la mort de la social démocratie en créant l’internationale progressiste. Jean Luc Mélenchon analyse les maux responsables de cette lente agonie.

La social-démocratie était déjà à l’agonie au commencement de ce siècle. Car à la fin du précédent, les Blair, Schröder et Zapatero l’avaient ostensiblement diluée, autant qu’ils le pouvaient, dans la marée du libéralisme triomphant. Puis elle s’est effondrée politiquement en Grèce.

Ce fut certes sans le vacarme du mur de Berlin mais tout aussi violemment. Cela se passa dans Athènes assommée, quand Georges Papandréou capitula sans condition sous l’assaut du capitalisme financier caractéristique du nouvel âge du capitalisme. Papandréou était le Premier ministre du pays mais surtout président de l’Internationale socialiste. À présent, le dépôt de bilan vient d’être prononcé. Le SPD allemand, le plus ancien et le plus puissant parti de l’histoire de la social-démocratie mondiale, a lancé le 22 mai dernier à Leipzig une nouvelle structure internationale baptisée l’alliance progressiste. Avec soixante dix autres partis, dont le PS français, les sociaux-démocrates ont ainsi franchi un nouveau pas dans la rupture avec l’histoire du socialisme et du mouvement ouvrier qu’ils avaient façonnée. Une froide logique est à l’œuvre, comme ils détruisent l’État social qu’ils avaient créé, les sociaux-démocrates sabordent l’outil qui l’avait construit.

Comment un courant idéologique et politique aussi puissant en est-il arrivé à assumer un tel suicide politique ? L’affaire vient de loin. Mais sa conclusion nous touche de près. Il est aussi vain de vouloir « aiguillonner » de tels partis que d’espérer les voir revenir à leur raison d’être. Toute stratégie de conquête du pouvoir pour renouer le fil de la lutte pour l’émancipation passe donc par une compétition sans ambiguïté avec ce mutant « progressiste » dont le centre de gravité est ancré dans la perpétuation de la société et l’économie de marché financiarisée actuelle.

Le socialisme est né comme discours d’élucidation des causes des crises du capitalisme cherchant à y apporter une réponse globale de long terme. Mais dans les faits réels, c’est l’incapacité de la social-démocratie à penser et à affronter le capitalisme au-delà du seul cadre national qui l’a mise dans des impasses historiques successives. D’abord, en la rendant incapable de résister aux chocs des impérialismes lors de la guerre de 1914. Puis impuissante à résister au basculement européen des capitalistes dans le camp fasciste dans les années 1930. En dépit de ces échecs historiques, la social-démocratie s’est reconstituée en Europe dans les ambiguïtés des lendemains de la Deuxième Guerre mondiale, face à la fois aux brutalités du soviétisme et à la déchéance des classes dominantes dans la collaboration avec le nazisme. Mais elle a continué à reproduire la vieille stratégie du dix neuvième siècle.

Elle consistait à faire des prises d’avantages pour les travailleurs dans le cadre du capitalisme à l’échelon national. La mondialisation libérale, en submergeant le cadre national, a placé la social-démocratie dans une nouvelle impasse stratégique. Les partis de l’Internationale n’ont pas pris la mesure du changement de nature du capitalisme du fait de la financiarisation de l’ensemble de l’économie, et de son changement d’échelle avec la trans nationalisation du capital. Dans le cadre national, le capitaliste industriel pouvait trouver intérêt à discuter avec les syndicats et à peser dans la définition des normes. Dans la mondialisation libérale, le capitalisme financier n’a plus besoin d’aucun compromis politique ou social en contrepartie de ses prélèvements sur le travail. Le rapport de force que lui donne sa trans nationalisation est d’autant plus écrasant qu’il est mal compris ou qu’il passe pour une loi de la nature. Sous toutes les latitudes une pression terrible s’est donc exercée pour sanctuariser le marché, pour le mettre hors de portée de la régulation citoyenne. Ce nouvel âge du capitalisme est allergique à la souveraineté populaire. Dans ces conditions, le credo social-démocrate de la « régulation » du capitalisme sonne dans le vide et ne peut avoir aucune prise sur le réel. Comment réguler en effet une réalité entièrement construite pour échapper a l’exercice ? L’autre impasse stratégique est évidemment dans le postulat du « partage des fruits de la croissance ». Double aberration. Elle suppose une croissance sans fin dans un écosystème limité. Et elle suppose que le rapport de force antérieur au nouveau partage ne servira pas les dominants dans le rapport de force !

La ligne démocrate

Cette contradiction majeure du discours social-démocrate sur la régulation et la croissance explique que les sociaux-démocrates sont si démunis face à la crise actuelle. Comme ils se refusent à penser le dépassement du capitalisme et du productivisme, et la nécessité d’introduire des ruptures avec l’ordre actuel, ils en sont réduits à soutenir le sauvetage et le rafistolage à tout prix du système. Leur impuissance s’est accrue avec la chute de l’URSS qui a entraîné une nouvelle étape de trans nationalisation du capital tout en dégradant le rapport de force au détriment des classes populaires dans chaque État-nation. Ce capitalisme apparemment triomphant a alors exercé une immense force d’attraction sur les partis socialistes eux-mêmes. Cela a entraîné la mutation progressive de la vieille social-démocratie européenne.

Fascinée par le modèle nord-américain auquel l’attachaient les liens les plus divers, pas toujours avouables, elle a programmé son évolution en mouvement « démocrate ». Cette mutation a commencé avec les New Democrats de Bill Clinton avant d’arriver en Europe avec le New Labour de Tony Blair, dans les années 1990. Ces modernisateurs ont longtemps essayé d’isoler la France au sein du mouvement social-démocrate en raison de l’histoire particulière du socialisme français. Son ancrage dans la République et son attachement à la puissance de la loi comme instrument de l’intérêt général l’ont longtemps rendu rétif à la culture du contrat qui a permis à la social-démocratie de dévaler la pente des renoncements. Dix ans après la chute du Mur, la France de Lionel Jospin était ainsi le seul pays industriel à compter des communistes et des écologistes au gouvernement.

La ligne « démocrate » repose sur quelques invariants idéologiques. Le premier est l’abandon de toute référence aux intérêts de classes en jeu dans le partage de la richesse. Jusqu’au point de perdre tout ancrage social du discours. La pauvreté, le chômage ou l’exploitation, ces réalités sociales sont progressivement effacées au profit de la figure du pauvre, du chômeur ou du salarié renvoyé à sa « responsabilité » individuelle. Les démocrates nient l’existence d’un conflit entre classes sociales. Une fois écartée la perception du conflit, les « démocrates » pensent s’appuyer sur le « compromis  » entre « partenaires » sociaux comme si la rationalité et la modération des appétits ne dépendaient d’aucun rapport de force social ou culturel. Le moteur de l’action passe alors sur le terrain de la compassion et de « l’ordre juste » où les droits universels cèdent la place à un improbable « sur mesure » compassionnel et où l’équité remplace l’égalité. L’appareillage conceptuel des démocrates enracine l’idée de contrat jusque dans la sphère intime des relations humaines, comme s’y est appliqué le théoricien du blairisme Anthony Giddens. Mais après les mots viennent les réalités. Du compromis au consensus il n’y a que l’espace de la capitulation, sort promis à tous ceux qui prétendent aborder un conflit en le niant.

De ce point de vue, le SPD est l’exemple le plus abouti avec les réformes engagées par Gerhard Schröder au nom de son agenda 2010. Baisses d’impôts pour les plus riches et les entreprises. Réduction de l’indemnisation des chômeurs. Hausse de l’âge de la retraite jusqu’à soixante sept ans et baisse des pensions. Des réformes qui ont entraîné l’explosion de la pauvreté, des chômeurs, salariés et retraités. Au point que l’espérance de vie des allemands les plus pauvres a reculé. Ce dumping social a fracassé la parfaite égalité des nations sans laquelle la construction européenne est nécessairement une nouvelle forme de domination impériale. Le capitalisme décrépit des allemands domine l’Europe actuelle et la soumet à ses intérêts les plus bornés.

Pourtant, François Hollande a rendu un hommage appuyé à ce désastre social lors de son discours à Leipzig pour les cent cinquante ans du SPD, « le progrès, c’est aussi de faire des réformes courageuses pour préserver l’emploi et anticiper les mutations sociales et culturelles comme l’a montré Gerhard Schröder. On ne construit rien de solide en ignorant le réel », a-t-il déclaré.

 

Par ces mots, François Hollande a acté l’alignement du Parti Socialiste français sur ce qu’est devenu le SPD allemand. Il a ainsi fait sauter le dernier verrou qui subsistait en Europe face à la mutation « démocrate » de la social-démocratie. Hollande est acquis de longue date à cette orientation. Dans un texte de 1984 intitulé « pour être modernes, soyons démocrates  », il appelait déjà à « proposer un consensus stratégique entre le parti socialiste et les courants démocratiques du pays, au-delà du clivage entre la gauche et la droite ». Dans cette trajectoire « démocrate  », la campagne présidentielle n’a ainsi été pour Hollande qu’une parenthèse. Le dynamisme du Front de gauche l’a obligé à quelques embardées rhétoriques contre la finance ou les hauts revenus.

 

Désormais, président de la république, il profite à plein de la monarchie présidentielle de la cinquième république pour imposer totalement cette ligne idéologique à sa majorité et à son propre parti. Traité européen Merkozy, politique de l’offre, pacte de compétitivité, accord « made in MEDEF » sur l’emploi, l’austérité budgétaire et les privatisations. En un an, le ralliement de Hollande à la ligne « démocrate » est total et spectaculaire. Avec Hollande président, le Parti Socialiste rompt explicitement avec son appartenance au mouvement ouvrier en refusant de voter la loi d’amnistie sociale. Cette destruction de l’État social que les « socialistes » avaient largement contribué à bâtir va se poursuivre avec une nouvelle régression des droits à la retraite. Quelle est alors l’identité politique d’un tel parti ? Je le nomme « solférinien » pour décrire le parti dont le lien avec l’histoire socialiste se réduit à l’adresse de son siège historique, situé 10 rue de Solférino à Paris.

 

Dans tous les pays qui ont connu cette mutation « démocrate », la destruction idéologique et culturelle de la gauche a ensuite entraîné sa disparition politique et électorale. Cela s’est vérifié et se vérifie encore en Allemagne. Entre la victoire de Schröder en 1998 et les dernières élections de 2009, le SPD est passé de quarante et un pour cent à vingt trois pour cent des voix. Et les sondages pour les élections de septembre prochain n’indiquent aucune remontée après huit ans d’Angela Merkel.

L’Italie est un autre exemple de cette faillite idéologique et électorale. Là-bas, l’ancien parti communiste, devenu parti des démocrates de gauche, se saborde en 2007, fusionnant avec une partie de la démocratie-chrétienne pour fonder le parti démocrate. Le nouveau nom du parti efface toute référence à la gauche et affirme clairement l’objectif politique, l’alignement sur les démocrates américains. Après six ans d’existence, le bilan est terrible. En 2008, le nouveau parti démocrate est battu laissant le champ libre à Silvio Berlusconi. En 2011, le parti démocrate apporte son soutien au gouvernement non élu de Mario Monti et à sa politique d’austérité. En 2013, le parti démocrate recule encore, ne devance la droite que d’un souffle et finit par former un gouvernement avec elle, comme le SPD avec la CDU en 2005. La boucle est bouclée.

Les fronts du peuple

Partout, cette orientation idéologique des principaux partis sociaux- démocrates conduit au naufrage. Partout, le rétrécissement de leur base sociale les pousse à rechercher des solutions artificielles d’union nationale pour faire avaler de force les politiques d’austérité. Face à cet effondrement historique de la « gauche » social-démocrate, une autre gauche a commencé à prendre la relève. En portant le drapeau de la résistance du peuple contre l’oligarchie, système qui lie les libéraux et sociaux-libéraux à la finance pour appliquer « la seule politique possible ».

Sous le nom de révolution citoyenne, cette nouvelle prise de pouvoir du peuple a commencé en Amérique latine et se prolonge au Maghreb. Elle travaille désormais l’Europe en commençant par le Sud et ses marées citoyennes. Des fronts de partis y jouent un rôle de déclencheur social et culturel. Ils font naître alors des « fronts du peuple », mêlant dans un mouvement politico- social toutes les formes de la lutte contre la déchéance sociale et la catastrophe écologique. Des luttes aux urnes, ils se proposent de mettre la souveraineté populaire en état de changer radicalement le rapport de force économique et social. C’est pourquoi surgit partout comme une caractéristique commune, révélant la profondeur du processus populaire et la hauteur de son horizon, la revendication d’assemblée constituante. Ce point signale alors une volonté de souveraineté populaire qui est à proprement parler révolutionnaire si l’on veut se souvenir du caractère nécessairement autoritaire du nouvel âge du capitalisme. Mais pour entraîner durablement la société et changer profondément les valeurs aux postes de commande des institutions, cette énergie populaire a besoin de se repérer sur un horizon global. Il a besoin de construire un nouveau modèle de société. C’est le but de l’éco-socialisme, qui lie question sociale et impératif écologique au nom du progrès humain universel. Mais il ne le propose pas comme une utopie sur laquelle le réel devrait se régler. Il l’avance comme une réponse concrète aux exigences de l’intérêt général humain. Telle est la révolution nécessaire pour notre temps face à laquelle la mutation « progressiste » ou démocrate de l’ancienne social-démocratie échoue comme un encombrement hostile.

 

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14 juillet 2013 7 14 /07 /juillet /2013 20:20

 

Jean Luc Mélenchon, co président du Parti de Gauche, et Cayo Lara, coordinateur général d’Izquierda Unida, participaient Lundi 27 Mai 2013 à un meeting unitaire contre la troïka à Madrid.

Mardi 28 Mai 2013, des militants français participaient à une réunion des acteurs du mouvement social espagnol à Madrid.

Vous trouverez ci-dessous la troisième et dernière partie d’un message d’une de ces militantes.

Le message est disponible en totalité à l’adresse ci-dessous.

Bernard Fischer

http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/deux-jours-a-madrid-rencontre-des-gauches-de-la-gauche/6713

La rencontre avec les « mareas »

 

Par Juliette Estivill

 

Mardi 28 Mai, nous rencontrons dans un café des représentants des différentes « marées citoyennes » qui font le mouvement social espagnol. Un condensé de la mémoire du mouvement du 15 mai avec des activistes et des militants qui continuent à se battre et qui sont entrés en résistance et qui se trouvent dans cette salle réunis, venus échanger avec Jean-Luc Mélenchon.

 

Il y a Lola qui nous parle de la Marea Verde (Marée Verte) des luttes dans l’éducation. Il y a Elena et son compagnon, tous les deux engagés dans le mouvement Bomberos Quemados que je traduirais par « pompiers cramés » (quemados en espagnol signifiant « brûlés » au sens propre et en langage populaire le quemado, c’est celui qui est « fatigué, usé). Il y a Ramon de la plate-forme Juventud Sin Futuro (Jeunesse sans futur). Il y a Alex qui a lancé avec un groupe de camarades le mouvement Yo No Pago (Je ne paie pas). Il y a Julio de la PAH ( Plataforma de Afectados por las Hipotecas, Plateforme pour les victimes des crédits immobiliers). Il y a Pablo qui a contribué au lancement du mouvement du 15 mai et qui est maintenant engagé dans un nouveau mouvement Ahora Tu Decides (ATD, Maintenant c’est toi qui décides) initiative de vote populaire. Il y a un camarade de « Ecologistas En Accion ». Il y a deux membres d’Izquierda Unida, l’un responsable de la commission LGBT de son organisation et le jeune député Alberto Garzon.

 

Lors de cette rencontre il sera question du rôle des syndicats, plus ou moins fort selon les branches professionnelles et de leur rôle dans ces mouvements.

 

Il sera aussi question de la désobéissance civile. Deux exemples, celui du mouvement Yo No Pago, né suite à l’augmentation de cinquante pour cent du ticket de métro à Madrid l’année dernière, des citoyens ont envahi le métro madrilène avec de faux billets de métro, la répression a été brutale mais ce mouvement se poursuit, luttant dorénavant pour une « révolution intégrale et l’insoumission fiscale ». Une autre désobéissance civile est celle de ces pompiers quemados qui ont refusé leur réquisition lors des expulsions. Leur résistance a payé.

 

Il est aussi question de la naissance du mouvement du 15 mai, et des suites du mouvement.

La plupart de ces plateformes existaient avant l’explosion du mouvement du 15 mai mais elles ont depuis connu un essor et se sont trouvées réunies le 23 mai dernier  lors de la journée Mareas Unidas (Marées Unies). La discussion devient aussi philosophique, lorsque Elena revient sur ces exemples de désobéissance civile, « le sens du collectif qui était abandonné est revenu avec le mouvement du 15 mai, avant l’explosion de la bulle immobilière en 2008, c’est comme si les citoyens avaient cessé d’être. A nouveau on se responsabilise ». Ou encore Lola, enseignante, de la plateforme en défense de l’école publique née en 2008 lorsque les coupes ont commencé s’accompagnant de suppression de postes, « on a senti que ce que nous avions au dessus de nos têtes était si puissant qu’il fallait s’organiser, nous sommes dans un processus de prise de pouvoir citoyen ». Sur les suites du mouvement, elle explique que « nous sommes épuisés mais nous gardons la même envie de lutter. »

 

On parle politique et organisation aussi. Jean-Luc Mélenchon intervient sur l’importance fondamentale de trouver une issue politique à ces luttes sociales, de s’organiser et en quoi les échéances électorales sont importantes dont la politisation qui a lieu dans ces moments-là. Il revient aussi sur la situation italienne et sur les mouvements sociaux historiques et très puissants qu’a connus le pays et qui n’ont débouché sur aucune alternative, l’issue politique ayant manqué.

 

C’est Ramon qui semble en faire la synthèse, « nous avons deux outils, l’un politique et l’autre social, l’outil politique seul n’est pas suffisant, l’outil des luttes sociales seul n’est pas suffisant non plus, il faut les deux ».

 

C’est comme une histoire en miroir qui se dessine sous nos yeux, celle de l’Espagne et celle de la France, si en Espagne, c’est le mouvement social qui impulse la contestation , en France cela semble être l’inverse, les mareas espagnoles sont nées des mouvements sociaux et les partis politiques de l’autre gauche les ont rejoints, en France, c’est la Front De Gauche qui a initié ces marches, celle du 18 mars, puis celle du 5 mai et maintenant ses répliques du premier et du 2 juin.

 

Echange mutuel d’expériences d’un futur qui se construit ensemble mais où le rythme des luttes sociales et politiques se construisent en parallèle, la France n’étant pas l’Espagne, les chemins se croisent, mais toutes convergent vers un même but, mettre à bas l’oligarchie en trouvant une issue politique à la crise sociale que connaît l’Europe entière.

 

Moi ce qui me marque dans cette Espagne où je vais souvent, c’est ce haut degré de conscientisation et de politisation des espagnols, services publics, dette, processus constituant, volonté de renverser l’ordre libéral, un cocktail révolutionnaire est prêt, il doit trouver sa voie, les espagnols semblent prêts.

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14 juillet 2013 7 14 /07 /juillet /2013 19:43

 

http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1668

 

Retrouver l’internationalisme

 

Par Jean Luc Gonneau

 

Samedi Premier Juin 2013, sur le parvis des droits de l’homme du Trocadéro à Paris, infesté il y a peu par des débordements extra sportifs, se tenait un rassemblement, à l’appel des représentations en France du bloc de gauche portugais, des indignés espagnols et de SYRIZA grec contre la « troïka » (Union Européenne, Banque Centrale Européenne et Fonds Monétaire International) qui a de fait pris le pouvoir économique dans les trois pays en question avec les succès que l’on sait, chômage battant les records, services publics en lambeaux, misère galopante. De tels rassemblements avaient lieu le même jour dans d’autres capitales européennes, mobilisant des foules à Athènes, Madrid et Lisbonne, et pas grand monde ailleurs. Et pourtant, la feuille de route indiquée à la France par la commission européenne ne constitue-t-elle pas un avant goût, une version light de ce qui se passe chez nos voisins du sud ?

 

A Paris, le ban et l’arrière-ban de la gauche française, à l’exception attendue des Radicaux et du Parti Socialiste, (dont la gauche eût pu faire un geste symbolique, si ?) avaient appelé au soutien à cette initiative. Mélenchon s’était fendu de quelques mots de soutien. Le résultat fut décevant, quelques centaines de personnes, et encore grâce à la présence de partis de l’opposition turque anti Erdogan et d’une poignée d’opposants iraniens. Les partis de gauche français firent le service minimum, avec de maigres délégations. Le syndicat Solidaire assura une modeste logistique (camionnette, sono) et délégua Annick Coupé, porte-parole nationale.

 

On chanta vite fait Ay Carmela, chant des républicains espagnols lors de la guerre civile, Bella Ciao, car il y avait aussi des italiens, et un peu longuement le Grandola Vila Morena du 25 avril portugais, on se fit la bise, et à la prochaine. Car malgré la maigre affluence, il serait important qu’il y ait des prochaines, que soient réinventées les solidarités internationales, au moins au niveau européen, que renaisse un internationalisme de peuples, qui connut au cours de l’histoire récente des hauts et des bas, souvent confisqué par des appareils (internationale socialiste et communiste) sans véritables initiatives militantes.

 

Revenons un instant sur la feuille de route indiquée par la commission européenne à la France. Mâle réaction de notre président, c’est nous qui décidons. Traduction en sous-main du ministre de l’économie, pas de problème, nous sommes d’accord avec ce que dit la commission. Le dessinateur Xavier Gorce, dans ses « indégivrables » quotidiens du Monde a bien saisi la séquence. Voilà ce que vous devez faire, dit l’un de ses pingouins à un autre.

 

C’est nous qui décidons, répond l’autre. Pardon, je me suis mal exprimé, voilà ce que vous devez décider de faire. Face aux pouvoirs supranationaux de la classe dirigeante et de la finance, il nous parait urgent de réveiller l’internationalisme des peuples, trop longtemps confisqué, on l’a dit, par des appareils, assoupis par le mythe de la croissance sans fin générant l’individualisme des comportements. Rude tâche, certes, mais belle aussi.

 

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14 juillet 2013 7 14 /07 /juillet /2013 19:23

 

http://www.syrianfacts.wordpress.com/2013/07/14/les-syriens-aussi-veulent-leur-14-juillet

Les syriens aussi veulent leur 14 juillet

Lettre ouverte de la Coalition Nationale Syrienne au peuple français

Les citoyens français se sont unis cette semaine pour célébrer leur révolution. Face à l’oppression d’un régime sans partage, fondé sur les inégalités et la confiscation du pouvoir, le mouvement populaire français de 1789 fut sans égal. Mais les manifestations pacifiques d’un peuple exsangue ne suffirent pas. L’appel à prendre les armes, à la Bastille, vous apparut évident, et il l’était, motivé par la croyance fondamentale que les hommes naissent tous libres et égaux, et qu’il leur appartient de décider qui les dirige. Cette conviction a été payée au prix fort par votre nation.

Les guerres révolutionnaires, contre les forces d’un pouvoir autocratique honni puis contre ses soutiens de l’étranger venus le maintenir en place, ont ravagé une grande partie de la France, coûtant la vie à des dizaines de milliers de citoyens. Les français étaient prêts à payer ce prix du sang, et personne ne peut aujourd’hui contester le fait que la France et le monde aient bénéficié de ce sacrifice ultime, le sang de la nation versé pour la liberté.

Depuis plus de deux ans, le peuple syrien, lui aussi, a commencé  sa révolution. Car depuis près de cinquante ans, notre pays est pris en otage par un régime de surveillance, de répression et de corruption, qui n’a pour seul intérêt que de servir les siens. Depuis plus de deux ans, notre peuple a souffert les mêmes horreurs que le vôtre, les mêmes combats, les mêmes excès, les pleurs et les joies, le sang, les larmes, mais encore, surtout et toujours, l’espoir. L’espoir de voir un jour s’ériger une démocratie respectueuse de tous, fondée sur l’état de droit et les libertés individuelles.

Forcés de vivre dans un état perpétuel de peur, d’intimidation et d’injustice, la vaste majorité des syriens étaient jusqu’alors réduits au silence, la parole politique interdite, les médias muselés, la liberté foulée au pied jour après jour par un régime ne reculant ni devant l’arbitraire, ni la torture, ni les massacres d’opposants, ni même les bombardements de zones civiles.

En mars 2011, les syriens se sont soulevés pour protester pacifiquement et demander des réformes politiques qui transformeraient ce système de répression automatique et aveugle en un système politique démocratique en Syrie. Dans les villes d’Homs, de Damas ou de Banyas, le peuple syrien a manifesté son opposition à des décennies d’autoritarisme. Ce qui a commencé comme des actes isolés de résistance civique s’est rapidement développé en un mouvement national puissant et irrépressible, avec des centaines de milliers de personnes dans les rues appelant de leurs vœux et de toute leur voix une Syrie libre et démocratique.

Si avec les révolutions arabes, dit-on, la parole s’est libérée, alors la Syrie constitue certainement le plus bel exemple de cette libération.

Mais l’unique réponse du régime aux appels pacifiques à des élections libres fut la violence. La police syrienne a ouvert le feu sur les manifestants civils, hommes, femmes et enfants de tous âges. Mais cela n’a pas suffit à réduire notre volonté, car la volonté du peuple grandit toujours face à un arbitraire meurtrier. Le régime de Damas a alors lancé ses soldats pour écraser nos manifestations. Ils ont tué des dizaines, des centaines et finalement des dizaines de milliers de contestataires. Réduire au silence tout dissident, voici quel a été l’objectif principal de ce sanglant régime, depuis désormais près de cinq décennies.

Confrontés aux atrocités du régime, nous, syriens, avons dû faire face à une décision difficile. Nous nous sommes demandé s’il fallait se résigner à subir la dictature en espérant un changement, si ce n’était sous Hafez al Assad, si ce n’est sous son fils Bachar, peut-être sous Assad III ou Assad IV. Espoir ténu et incertain. L’autre possibilité était de se lever, de se tenir droit, fiers de notre liberté, et d’exercer notre droit légitime en nous défendant, même si cela signifiait parfois prendre les armes, contraints et forcés, pour ériger nos libertés fondamentales, comme un jour, aussi, le fit le fier peuple de France.

 Comme vous, nous avons choisi de tenir bon. Nous avons formé l’Armée Syrienne Libre (ASL), notre garde nationale à nous, pour mettre un terme à la dictature et édifier une Syrie démocratique, pluraliste et pacifiée.

Malgré la supériorité militaire du régime, auquel les soutiens étrangers fournissent jour après jour les moyens de tuer son peuple, l’ASL, même sous-armée, n’a cessé de faire courageusement front, soutenue par un grand attachement populaire.

Dans les zones qu’elle a fièrement libérées, l’ASL a été capable d’instaurer la stabilité, la loi et l’ordre. Mieux, fin juillet 2012, tous les commandants de l’ASL ont signé une déclaration de principe qui soutient la démocratie, les pleins droits pour les minorités, rejette le terrorisme et les exécutions punitives. Le mois suivant, dans le gouvernorat d’Alep, l’ASL transférait officiellement ses pouvoirs à un conseil révolutionnaire civil.

Le conseil s’est mis immédiatement au travail en fournissant les services nécessaires à la population locale. Il a ouvert une école, a rétabli les réseaux électriques, et installé des hôpitaux. Le conseil a aussi fondé des tribunaux laïcs basés sur les codes de la Ligue Arabe et créé une force de police civile pour assurer la sécurité publique.

 Un syrien qui avait parcouru des dizaines de kilomètres pour aller élire ses représentants au conseil affirma que les élections représentaient « un nouvel espoir au milieu de toutes ces destructions, de tous ces meurtres. Nous obtiendrons notre liberté », avait-il conclu.

Aujourd’hui, notre expérience de la démocratie est en grand danger. Les forces du régime préparent en ce moment une offensive massive pour reprendre la province libérée d’Alep, forces d’autant plus puissantes qu’elles sont soutenues par le Hezbollah venu du Liban et entraîné par les gardes révolutionnaires iraniens. Si Alep tombait, comme ce fut le cas de Qousseir il y a peu, les coûts humains seraient catastrophiques et l’espoir d’établir une démocratie en Syrie connaîtrait alors une fin terrible.

La France et d’autres pays européens ont récemment levé leur embargo sur les armes pour l’opposition. Nous espérons que la France, pays ami de la Syrie libre et démocratique pour laquelle nous luttons, saisira cette occasion pour fournir enfin un support réel et non seulement rhétorique. Car pour repousser l’assaut imminent d’Alep, pour lutter contre l’oppression du tyran et de ses affidés étrangers, nos forces démocratiques ont besoin d’armes efficaces.

Pour qu’une transition démocratique négociée puisse avoir lieu en Syrie, le monde doit agir avec vigueur et force de conviction. Les démocraties doivent agir pour que le régime de Bachar al Assad ne puisse écraser dans le sang les aspirations démocratiques de son peuple.

Une aide militaire substantielle empêchera Bachar al Assad de continuer ses attaques aveugles sur des zones civiles, crimes condamnés par le droit international, et permettra à la révolution démocratique de continuer, et de vaincre.

Nous avons besoin de vous, français. Peuple de France, peuple ami, votre histoire et vos valeurs nous inspirent et nous aident quotidiennement à tenir devant les horreurs que nous endurons. Elles motivent notre combat. Aidez-nous à porter haut, nous aussi, les valeurs universelles de liberté et dignité qui ont inspiré votre révolution de 1789. Grâce à votre soutien et votre mobilisation, nous sommes convaincus que nous pourrons, nous aussi, un jour, fêter fièrement notre 14 juillet. 

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14 juillet 2013 7 14 /07 /juillet /2013 19:03

 

http://www.lamarea.com/2013/07/14/los-sms-de-rajoy-a-barcenas-luis-se-fuerte


Le SMS de Rajoy à Barcenas, « Luis, sois fort »

 

Le premier ministre, Mariano Rajoy, et l’ancien trésorier du Parti Populaire, Luis Barcenas, en prison depuis deux semaines, sont restés en contact au moins jusqu'au 6 mars de cette année, selon les SMS échangés et publiés aujourd'hui dans le journal El Mundo. Des messages indiquant que Barcenas gardait le soutien de Rajoy en échange du silence de Barcenas relatif au plan B dans la comptabilité du Parti Populaire et aux primes dans le parti.

« Luis, sois fort. Demain, je t'appellerai », lit-on dans un message de Rajoy à Barcenas en date du 18 janvier de cette année, le jour ou a été découvert le scandale des bonus présumés, et deux jours après les nouvelles relatives aux comptes en Suisse de l’ancien trésorier du Parti Populaire. Après le porte-parole du PP au congrès, Alfonso Alonso, définissant jeudi dernier Barcenas comme « un criminel qui a fait du mensonge son mode de vie », l’ancien trésorier semble déterminé à révéler la participation du parti et de ses plus hauts dirigeants dans l'affaire. « Barcenas a un intérêt particulier dans sa diffusion », explique le journal.

« Luis, rien n'est facile, mais nous faisons ce que nous pouvons », a déclaré Rajoy en février 2012 à Barcenas, déjà impliqué dans l'affaire Gürtel. En mars de cette année, l’ancien trésorier écrit à nouveau à Rajoy, « Mariano, le comportement des avocats du parti cet après midi est honteux. Ils n'ont pas permis aux personnes que j'ai envoyées de vérifier le contenu des boîtes qui se trouvaient dans le bureau que tu m’avais autorisé. Tu sais ce que tu joues, mais je reste libre de tout engagement envers le parti ».

Les SMS publiés aujourd'hui comprennent également des conversations entre Rajoy et la femme de Barcenas, Rosalia Iglesias. « Rosa, merci. Vous êtes un amour. Je serai là pour toujours. A la fin, la vie est une résistance et quand quelqu'un t’aide, ne prends pas beaucoup. Un baiser et merci encore », écrit Rajoy à Iglesias en mai 2011. Quatre mois plus tard, le jour de la décision du juge d’instruction dans l'affaire Gürtel de classer provisoirement l'affaire contre Barcenas pour fraude fiscale et blanchiment d'argent, le premier ministre se tourne vers la femme de l’ancien trésorier, « félicitations Rosa. Notre espoir se confirme. Salut à Luis ».

El Mundo affirme que les SMS publiés aujourd'hui sont seulement « une petite partie du total ». L'échange de messages démontre comment le premier ministre et l’ancien trésorier maintiennent un contact constant dans les deux dernières années, pendant lesquelles Rajoy demande en permanence à Barcenas d'être patient et de tout nier. Un pacte de silence que la détention de l’ancien trésorier et la récente position du parti de dénonciation du « délinquant » semble avoir rompu.

Rubalcaba appelle à la démission de Rajoy, mais pas à des élections

Le leader du PSOE, Alfredo Perez Rubalcaba, a exigé la « démission immédiate » de Mariano Rajoy, et a assuré que, s’il ne le fait pas, « nous devrons opter pour une autre solution », mais n'a pas fait référence spécifiquement à la motion de censure . Rubalcaba n’a pas rejoint la pétition d’Izquierda Unida pour la convocation d’élections anticipées, mais il a demandé le remplacement de Rajoy par « un autre leader du PP pour prendre en charge le gouvernement de l'Espagne ».

« Mariano Rajoy est frappé d'incapacité pour diriger le gouvernement de l'Espagne. Son maintien à la tête du gouvernement cause un tort incalculable au pays. La gravité de la situation a atteint un point de non retour. Le PSOE demande la démission immédiate de Maariano Rajoy comme premier ministre », a déclaré le leader socialiste.

Le porte-parole au congrès d’Izquierda Unida, José Luis Centella, réclame la démission de Rajoy et la convocation des élections. Pour Centella, après la publication des SMS entre le premier ministre et Barcenas, « c’est une évidence ». ERC a également rejoint l'appel à la tenue d'élections. Le porte-parole d’ERC, Alfred Bosch, a demandé « aux personnes intègres et courageuses du PP attachées à la vérité » à impulser une motion de censure, selon Europa Press.

Pour sa part, le secrétaire à l’organisation du PP, Carlos Floriano, a minimisé la publication des conversations entre Rajoy et l’ancien trésorier de sa formation, et a déclaré que son parti n’était « pas du tout préoccupé par les déclarations de l’ancien trésorier. Rubalcaba, en désespoir de cause, demande des démissions, mais il le fait en collusion avec un présumé délinquant » a déclaré Floriano.
  

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13 juillet 2013 6 13 /07 /juillet /2013 18:50

 

Un témoin clé de l’affaire Cahuzac arrêté en Suisse

 

PARIS/GENEVE (Reuters) - Pierre Condamin-Gerbier, un des témoins-clés de l'affaire Cahuzac, a été arrêté par la police suisse début juillet pour divulgation de renseignements économiques, rapportent samedi des médias français et suisse.

 

Selon les sites internet du Point et de la Tribune de Genève, son arrestation est intervenue peu après son retour de France, après son audition par la commission d'enquête de l'assemblée nationale sur d'éventuels dysfonctionnements du gouvernement dans le dossier d'évasion fiscale de l'ancien ministre du budget.

 

Pierre Condamin-Gerbier avait annoncé le 3 juillet devant la commission avoir transmis à la justice une liste d'hommes politiques français détenant un compte en Suisse.

 

www.lepoint.fr écrit que l'ancien employé de la banque privée Reyl et Compagnie, qui abritait le compte de Jérôme Cahuzac, a été interpellé à Saint-Prex, dans le canton de Vaud, où il réside, le 5 juillet et que sa détention provisoire a été prolongée quatre jours plus tard.

 

A Genève, le ministère public de la confédération a confirmé l'information, indiquant qu'il a « ordonné l'ouverture d'une instruction pénale à l'encontre de cette personne, entre autre pour service de renseignements économiques. La personne a été arrêtée le vendredi 5 juillet 2013. Elle se trouve actuellement en détention préventive », a ajouté une porte-parole.

 

Dans un communiqué diffusé samedi, la banque Reyl et Compagnie annonce avoir déposé le 17 juin dernier une plainte contre Pierre Condamin-Gerbier pour vol, falsification de document et violation du secret professionnel et commercial.

 

« Les nombreuses déclarations mensongères maintenues en dépit des démentis catégoriques de la banque, la falsification d'un mémorandum interne de Reyl Private Office, et sa remise à un média français, n'ont laissé d'autre choix à la banque que de sortir de sa réserve et d'agir à l'encontre de Pierre Condamin-Gerbier », indique l'établissement.

 

La banque suisse Reyl et Compagnie a réaffirmé la semaine passée qu'elle ne comptait aucun homme politique français parmi ses clients. Le parquet de Paris a ouvert le 31 mai à son encontre une information judiciaire, notamment pour blanchiment de fraude fiscale.

 

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13 juillet 2013 6 13 /07 /juillet /2013 18:36

 

http://www.tariqramadan.com/spip.php?article12926

 

Coup d’Etat, deuxième acte

 

Mardi 9 Juillet 2013

 

Par Tariq Ramadan

 

Depuis près de deux ans, on me questionnait sur les raisons de mon refus de me rendre en Egypte dont j’ai été banni depuis dix huit ans. Je répétais inlassablement que les informations croisées qui étaient en ma possession (et que me confirmaient même des officiels suisses et européens) mettaient en évidence le fait que l’armée égyptienne contrôlait la situation et n’avait, dans les faits, jamais disparu de la scène politique.

 

Je n’ai jamais partagé l’euphorie « révolutionnaire » générale, ni cru que ce qui advenait en Egypte, ni même en Tunisie, était le fruit d’un bouleversement historique soudain. Les peuples étaient maltraités, subissaient la dictature et la crise sociale, et ils se sont soulevés pour la dignité, la justice sociale et la liberté.

 

Il faut saluer ce réveil, cette « révolution intellectuelle », et le courage des peuples. Cela ne peut néanmoins être accompagné, ou justifié, par une lecture naïve et simpliste des faits et des données des enjeux politiques, géo stratégiques et économiques. Il y a près de trois ans, dans un livre puis une série d’articles, j’alertais mes lecteurs sur un certain nombre de faits troublants et de considérations géo stratégiques et économiques très souvent absents des analyses politiques et médiatiques, lesquels apportaient quelques nuances à l’euphorie accompagnant le « printemps arabe ».

 

L’armée égyptienne n’est pas revenue dans le jeu politique, elle ne l’a jamais quitté. La chute de Moubarak fut un premier « coup d’Etat » militaire interne qui a permis à une nouvelle génération de militaires de se positionner de nouvelle façon sur l’échiquier politique, derrière l’écran d’un gouvernement civil. Dans un article du 29 juin 2012, je rappelais les propos du commandement armé affirmant que les élections présidentielles étaient temporaires, pour une période de six mois à un an (le titre de l’article explicitait la prémonition, « une élection pour rien »). L’administration américaine a suivi l’ensemble du processus, l’allié objectif de l’administration US en Egypte est clairement l’armée et ce depuis plus de cinquante ans, et non pas les frères musulmans. Les révélations se multiplient désormais (International Herald Tribune du 5 juillet, Le Monde du 6 juillet), la décision de renverser Muhammad Morsi a été prise bien avant le 30 juin et une conversation entre le président Morsi et le général al Sissi révèle que ce dernier avait planifié le renversement et l’emprisonnement du président Morsi des semaines avant le soulèvement populaire qui allait justifier le coup d’Etat militaire « au nom de la volonté du peuple ». Tiens donc, orchestrer des manifestations de plusieurs millions d’individus pour faire croire que l’armée se soucie essentiellement du peuple ! Coup d’Etat, acte second.

 

Comment analyser la réaction immédiate de l’administration américaine qui justement ne parle pas de « coup d’Etat » (si elle le reconnaissait, elle ne pourrait soutenir financièrement le nouveau régime) ? Etrange situation d’une administration qui, soi-disant surprise, dit exactement ce qu’il faut pour se donner les moyens politiques, économiques et légaux de soutenir les protagonistes du renversement. Les administrations européennes vont leur emboiter le pas, l’armée aurait simplement suivi le peuple et répondu, « démocratiquement », à son appel. La belle affaire ! Les coupures d’électricité subies par le peuple depuis des mois, les pénuries d’essence et de gaz cessent étonnamment après la destitution. Tout se passe comme si on avait voulu priver le peuple des biens de première nécessité pour le pousser à se mobiliser.

 

Amnesty International a même relevé l’étrange attitude des forces de l’ordre égyptiennes qui n’intervenaient pas dans certaines manifestations (alors qu’elles étaient à proximité et observaient les faits) et laissaient la violence empirer, comme à dessein. L’armée va ensuite accompagner son intervention d’une opération de communication de grande envergure, c’est elle qui transmet aux agences de presse internationales les images prises de ses hélicoptères, montrant la population égyptienne criant et célébrant son rôle salvateur, comme nous en informe, entre autres, Le Monde.

 

Nous serions donc dans la poursuite du « printemps arabe » et de la « révolution » égyptienne accompagnée et protégée par l’armée du général Abdul Fatah al Sissi. Formé par l’armée américaine, celui-ci n’a jamais cessé d’être en lien avec l’administration US. International Herald Tribune (6 et 7 juillet 2013) nous révèle d’ailleurs que celui-ci est bien connu des américains mais également du gouvernement israélien avec lequel lui et son cabinet, nous dit-on, continuaient « de communiquer et de coordonner » leurs actions alors même que Morsi était en charge de la présidence. Al Sissi travaillait auparavant dans les services de renseignement militaire au Nord du Sinaï et était le contact des deux administrations américaine et israélienne. Les israéliens, comme les américains, ne pouvaient voir que d’un bon œil le déroulement des événements en Egypte. Voire davantage donc.

 

Ce qui surprend, a posteriori, c’est la naïveté, le manque d’expérience et la nature des erreurs de Muhammad Morsi, de ses alliés et de l’organisation des frères musulmans.

 

Depuis trois ans, je n’ai eu de cesse de faire la critique de la pensée, de l’action et de la stratégie du parti « Justice et Liberté » autant que des leaders des frères musulmans (par ailleurs depuis vingt cinq ans, mes analyses et commentaires, en tant qu’observateur, ont été, et demeurent, sévères). En sus, le piège paraissait si évident et l’ensemble de mes écrits (livre et articles de mars à décembre 2012) relevait ces graves manquements. On ne peut reprocher au Président Morsi de ne pas avoir essayé d’établir des relations avec l’opposition et de les inviter soit au gouvernement soit à un large dialogue national, ses initiatives ont toutes été rejetées et l’opposition n’a eu de cesse de s’opposer à toutes ses initiatives. Il demeure que la critique de sa gestion des affaires de l’Etat, de sa relation exclusiviste avec la direction de l’organisation des frères musulmans, de sa surdité envers le peuple et certains de ses conseillers, que ses décisions intempestives (dont il a admis que certaines étaient des erreurs après coup) doivent faire l’objet d’une critique sans concession. Plus fondamentalement, c’est l’absence de vision politique et de gestion des priorités quant à la politique économique, à la lutte contre la corruption et la pauvreté, à la gestion des affaires sociales et éducatives, qui fut le plus grave manquement.

 

Les exigences du Fonds Monétaire International (et les atermoiements de ce dernier de la même façon) mettaient le pouvoir dans une situation intenable, le gouvernement de Morsi pariait naïvement sur un soutien de cette institution. Ce n’est pourtant qu’aujourd’hui, une fois le président Morsi parti, que le FMI semble vouloir débloquer la situation (seulement trois jours après la chute du gouvernement démocratiquement élu).

 

On reste effectivement atterré par la naïveté du président, de son gouvernement et des frères musulmans. Après plus de soixante ans d’opposition et de répression de l’armée à l’encontre des membres de la confrérie (avec la bénédiction directe et indirecte de l’administration US et de l’occident), comment ceux-ci ont-ils pu penser que ceux-là allaient soutenir leur accession au pouvoir, au nom de la démocratie ? N’ont-ils rien retenu de leur histoire, de l’Algérie et de la Palestine plus récemment ? J’ai été, et je demeure critique, quant au contenu (superficiel) du programme et à la stratégie politique discutable du président Morsi et des frères musulmans (compromis avec l’armée et l’administration américaine, compromission sur le plan économique et jusqu’à la question palestinienne) mais c’est bien cette inconscience politique qui suscite la stupeur. Entendre le président Morsi dire au général al Sissi, dix jours avant son renversement, qu’il pourrait, lui le président, le révoquer (puisqu’il l’a nommé) et que les américains ne « permettront pas ce coup d’Etat » est simplement sidérant, et simplement surréaliste.

 

D’aucuns furent également surpris de la position des salafis, notamment du parti al Nour, qui a rejoint les militaires et se sont présentés dans le clan des « démocrates » anti Morsi. Nous ne sommes pas loin d’une belle farce, et pourtant. Les agences de presse occidentales ont présenté les salafis « islamistes » comme les alliés des frères musulmans alors que dans les faits, ils ont été les vrais alliés des régimes des pays du golfe, alliés régionaux des américains. Il s’agissait de mettre à mal la crédibilité religieuse des frères musulmans et de les pousser à une surenchère. Au moment du renversement de Morsi, ils ne le trahissent pas mais révèlent leur stratégie et leur véritable alliance. Il n’est pas étonnant que les premiers pays à reconnaître le nouveau régime issu du coup d’Etat militaire soient les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite et le Qatar dont les organisations finançaient, et financent encore, directement ou indirectement, les salafis égyptiens (comme tunisiens d’ailleurs).

 

La lecture politique superficielle tendrait à faire croire que l’Arabie Saoudite ou le Qatar soutiennent les frères musulmans alors qu’ils sont essentiellement les garants d’une politique américaine dans la région, il s’agit de diviser les diverses tendances de l’islam politique et les pousser à des confrontations déstabilisant les différents pays de la région. Cette stratégie est double et fonctionne entre les organisations politiques sunnites comme par l’entretien de la fracture entre chiites et sunnites. Les Etats Unis comme l’Europe n’ont aucun problème avec l’islam politique des salafis littéralistes des Etats du golfe (avec leur refus de la démocratie, leur non respect des minorités, la discrimination des femmes, l’application d’un strict code pénal « islamique » qualifié de « charia »), ils protègent leurs intérêts géo stratégiques et économiques régionaux et leurs politiques répressives et rétrogrades s’appliquent surtout sur le plan intérieur dont l’occident n’a cure.

 

Restera à préserver les apparences. Des millions d’égyptiens ont soutenu la « deuxième révolution » et ont appelé l’armée qui s’est exécutée. Celle-ci va remettre le pouvoir aux civils, le chef de l’opposition, Mohammed al Baradei, a joué un rôle central dans le processus et sa visibilité n’a eu de cesse d’augmenter. Il est en lien avec les jeunes cyber-dissidents et le mouvement du 6 avril depuis 2008 et des documents du département d’Etat américain (que je cite précisément dans mon ouvrage) mettent en évidence ses relations avec l’administration américaine. Sa visibilité s’est accrue selon une stratégie intelligente, et même s’il a refusé le poste de premier ministre (et annoncé qu’il ne se présenterait pas aux élections présidentielles, ce qui reste à vérifier), il est devenu un pion central de l’échiquier politique égyptien. Il a étonnamment, en démocrate, défendu et justifié les arrestations des frères musulmans, la fermeture de leurs télévisions et l’ensemble des mesures répressives à l’encontre des citoyens pro-Morsi qui ne sont pas tous des frères musulmans (certains défendaient la légalité démocratique). Les semaines à venir révéleront encore davantage les différents scenarii envisagés pour faire accepter le caractère civil de cet Etat militaire, il faut rappeler que depuis des décennies l’armée gère près de quarante pour cent du secteur économique et elle est le premier récipiendaire de la manne américaine annuelle de un milliard cinq cent millions de dollars.

 

Le président élu est tombé au gré d’un coup d’Etat militaire. Il faut appeler les choses par leur nom. Le peuple, dans son désir légitime de vie et de survie, de justice et de dignité, a participé à une belle opération médiatico militaire. La situation est grave et le silence des administrations occidentales est révélateur. Il n’y a pas de printemps arabe et les révolutions ont des parfums amers. Au demeurant, il est fréquent désormais, quand on ne partage pas les analyses consensuelles, ou l’effervescence populaire et médiatique, de se voir traiter de « conspirationniste » et de voir son analyse rejetée avant même d’avoir étudié les faits et les intérêts en présence. Ainsi donc à l’heure de la globalisation, des politiques de sécurité généralisées, des nouveaux moyens de communications, il n’y aurait plus de conspirations politiques, plus de stratégies malsaines et malveillantes, plus de mensonges politiques, plus de manipulations de l’information et des peuples ?

 

« Conspirationniste », « complotiste » seraient les nouvelles insultes lancées à ceux qui pensent mal, et contre l’air du temps, des esprits un peu paranoïaques, qui prêteraient des pouvoirs occultes à des Etats (les Etats-Unis, les Etats européens, Israël et les dictatures africaines ou arabes) qui n’en auraient pas vraiment. On devrait donc oublier les manipulations et les conspirations caractérisées en Amérique du Sud ou en Afrique (de l’assassinat d’Allende à l’élimination de Sankara), négliger les mensonges de l’Irak aux massacres de Gaza (présentés comme de la légitime défense), omettre les alliances et soutiens occidentaux aux salafis littéralistes, et souvent rétrogrades, des pays du golfe et rester aveugles aux avantages qu’Israël tire de cette instabilité régionale et de ce dernier coup d’Etat en Egypte. Il faudrait même que nous restions naïfs et crédules en ne voyant pas que les Etats Unis et l’Europe d’une part, et la Chine et la Russie d’autre part, se sont mis d’accord pour ne pas être d’accord en Syrie et qu’au fond la mort de cent soixante dix syriens par jour ne vaut rien devant les intérêts stratégiques et économiques que ces puissance en tirent respectivement.

 

Il faut analyser les faits et cesser les simplifications dangereuses. Le contraire de la lecture simplificatrice des faits n’est pas la posture « conspirationniste » mais bien celle de l’intelligence qui veut convoquer l’histoire, les faits et l’analyse circonstanciée des intérêts en présence. L’interprétation proposée ici peut être erronée ou inexacte mais de nombreux faits concordants en ont confirmé la pertinence au gré des mois, et sous de nombreux aspects. De ceux qui la critiquent ou la contestent, il est attendu des analyses fondées sur des faits, des mises en perspective qui ne se contentent pas de dénigrements ou de slogans faciles. Quand on refuse d’appeler un coup d’Etat militaire « un coup d’Etat militaire » et qu’une majorité de medias font mine de n’en plus savoir la définition, il est l’heure de réveiller son sens critique.

 

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