AMPHITHEATRE PIERRE GRAPPIN A NANTERRE

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Communiqué de soutien d'anciens militants du mouvement du 22 mars 1968 en solidarité avec la récente répression à l’université de Nanterre

Mercredi 11 Avril 2018

Mieux que Pierre Grappin en 1968, proposons les Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) en 2018

Le 26 janvier 1968, le doyen de la faculté de Nanterre Pierre Grappin, dont le nom orne maintenant un amphithéâtre, était le premier à violer les franchises universitaires en appelant la police à l’intérieur des locaux pour mater une poignée d’anarchistes qui y manifestaient.

Mais il jouait là petits bras. L'intervention fut menée par quelques pandores gardiens de la paix en képi qui furent rossés.

L’actuel président de la même université, Jean François Balaudé se devait de fêter l’anniversaire du mouvement du mois de mai 1968 d’une belle autre manière. Commémorer comme il l’a fait ne suffisait pas. Il fallait que la revanche de l’illustre branlée soit prise. Il fallait un autre coup d’éclat. C'est fait.

Le 9 avril 2018 les CRS sont intervenus deux fois, la première pour empêcher les étudiants d’occuper un bâtiment afin de s’opposer aux nouveaux modes de sélection à l’université Parcoursup, puis, lors d’une assemblée générale, ils ont matraqué les cent cinquante étudiants qui discutaient de ce sujet et ils ont procédé à sept arrestations.

Ce ne sont plus cette fois des pandores en képi mais des CRS en armes qui ont ratonné les couloirs de la vieille alma mater, à la poursuite de modernes trublions. Il ne faudra pas attendre cinquante ans pour que Jean François Balaudé ait un amphithéâtre qui porte son nom.

Au moment où les forces du désordre interviennent à Notre Dame Des Landes, chargent vigoureusement les manifestations de salariés, matraquent et expulsent des migrants, nous suggérons que sur l’amphithéâtre en question soit inscrit en lettres d’or, « police partout, justice nulle part », amphithéâtre Jean-François Balaudé, ou, au choix de la commission d’attribution, « tout le monde déteste la police ».

Premiers signataires

Alain Lenfant, Jean-Pierre Duteuil, Sonia Fayman, Pierre Ploix, Thierry Lancien, Jacques Rémy, Olivier Dumont, Jean-Christophe Bailly, Hélène Arnold, Daniel Blanchard, Jacques Barda, Anne Querrien, Marino Stourdzé Giraud, Dominique Gougenheim, Francis Zamponi, Georges Goldman, Isabelle Saint Saens, Herta Alvarez, Florence Prudhomme, Harry Jancovici, Jean Jacques Lebel, Jean-Luc Le Douarec et Sylviane Failla, anciens militants du mouvement du 22 mars 1968.