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7 mars 2021 7 07 /03 /mars /2021 13:23

 

 

https://www.bfmtv.com/police-justice/affaire-traore-le-medecin-legiste-qui-a-autopsie-george-floyd-met-en-cause-les-gendarmes_AN-202103050180.html

 

Affaire de la mort d'Adama Traoré, le médecin légiste qui a autopsié George Floyd met en cause les gendarmes

Vendredi 5 Mars 2021

Michael Baden, médecin légiste américain réputé, a été consulté par la famille d'Adama Traoré pour examiner le dossier. Il vient de rendre son rapport médical qui met en cause les gendarmes.

Un hasard du calendrier, Lundi 8 Mars 2021, le policier blanc impliqué dans la mort de George Floyd, un afro-américain mort le 25 mai 2020 lors d'une interpellation, va comparaître devant un tribunal. Un procès rendu possible par les conclusions établies par le médecin légiste Michael Baden, l'un des plus réputés des Etats-Unis.

C'est sur l'expertise de Michael Baden que la famille d'Adama Traoré, mort lors de son interpellation dans le Val-d'Oise par des gendarmes le 19 juillet 2016, veut s'appuyer pour démontrer la responsabilité des militaires dans la mort du jeune homme. Contacté par l'avocat de la famille d'Adama Traoré, le médecin légiste américain vient de rendre son rapport médical, a appris BFM Télévision, confirmant les informations de France Info.

Le docteur Michael Baden a été sollicité au mois de juillet 2020 par la famille d'Adama Traoré pour réaliser une expertise médicale. Le médecin légiste a rendu son avis au mois de janvier 2021. Ce rapport de neuf pages, traduit par un expert assermenté, a été adressé aux juges d'instruction en charge du dossier sur la mort du jeune homme de vingt quatre ans.

Le médecin légiste américain conclut que la mort d'Adama Traoré n'a pas été causée par une condition médicale antérieure ou une pathologie cardiaque, comme cela avait été évoqué dans différentes expertises médicales demandées par les juges français. Selon le docteur Michael Baden, Adama Traoré est décédé d'une asphyxie positionnelle pendant son interpellation par les gendarmes, qui a entraîné un arrêt respiratoire.

La thèse d'une responsabilité des gendarmes dans la mort du jeune homme est défendue par la famille d'Adama Traoré depuis le début de l'affaire. Le dossier, désormais aux mains de trois nouveaux juges d'instruction, repose désormais sur une bataille d'expertises et de rapports médicaux. La première autopsie réalisée sur Adama Traoré révélait une asphyxie sans en préciser la cause et des lésions infectieuses.

Depuis le dépaysement de l'enquête à Paris, expertises et contre-expertises s'opposent. En 2016, un examen des organes avance l'hypothèse d'une cardiomyopathie et, en 2017, les experts concluent que la mort est consécutive à un état asphyxique aigu lié à une décompensation causée par des pathologies antérieures comme une hypertrophie cardiaque et une maladie inflammatoire. Toutefois, la question de la responsabilité des gendarmes n'est pas tranchée.

Cette responsabilité est écartée en 2018 par des experts qui estiment que le pronostic vital d'Adama Traoré était irréversible en raison d'une maladie génétique, la drépanocytose, associée à une pathologie rare, qui ont causé une asphyxie en raison de l'effort et du stress liés à l'interpellation. En 2019, une contre-expertise privée, réalisée à la demande de la famille, balaie ces spéculations théoriques et elle appelle à se poser la question de l'asphyxie mécanique ou fonctionnelle, autrement dit de la responsabilité des gendarmes.

Cette expertise est invalidée par les juges. Face aux deux thèses qui s'opposent pour expliquer la mort d'Adama Traoré, à savoir la pathologie antérieure et le plaquage ventral réalisé par les gendarmes, la justice française s'est tournée vers des experts belges.

Au mois de février 2021, ces derniers ont conclu que la mort d'Adama Traoré avait été causée par un coup de chaleur accentué par la canicule et la course du jeune homme pour échapper aux gendarmes. Toutefois, les experts relevaient que l'issue fatale n'aurait certainement pas eu lieu sans facteurs aggravants, la contrainte physique des militaires et, dans une moindre mesure, des antécédents médicaux.

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