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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 11:09

 

http://www.fr.news.yahoo.com/les-rebelles-dans-tripoli-scènes-liesse-dans-les-050017930.html

 

Tripoli presque acquise aux rebelles, Kadhafi introuvable

 

TRIPOLI (Reuters) - Des milliers d'opposants à Mouammar Kadhafi ont célébré dans la nuit le succès des rebelles à Tripoli mais les forces gouvernementales contrôlaient encore lundi matin plusieurs quartiers de la capitale libyenne.

Les combats ont repris à l'aube, notamment autour de la résidence fortifiée du colonel libyen. Des chars ont été vus quittant son quartier général de Bab al Aziziah et bombardant des rues alentours, a rapporté la chaîne de télévision al Djazira, citant une source rebelle.

Les hommes de Kadhafi "contrôlent à peu près quatre zones à l'heure actuelle (...) Cela ne représente que quinze à vingt pour cent de la ville", a dit à al Djazira un porte-parole rebelle, qui se prénomme Nasser.

Deux fils de Mouammar Kadhafi ont été arrêtés par les insurgés mais on ignore toujours où se trouve le "guide" lui-même.

Agitant des drapeaux rouge, noir et vert aux couleurs de l'opposition en signe de victoire, les insurgés ont atteint dans la nuit la place Verte située dans le centre de Tripoli. La place, jusqu'alors lieu de rassemblement des partisans du colonel libyen, a été rebaptisée par les rebelles place des Martyrs.

"Nous sommes sur le point d'être délivrés du pouvoir du tyran. C'est tout nouveau pour moi. Je suis très optimiste", confie Laila Jawad, âgée de 36 ans.

De nombreux habitants de la capitale ont reçu un texto du Conseil national de transition (CNT, organe politique des rebelles) disant : "Dieu est grand. Nous félicitons le peuple libyen pour la chute de Mouammar Kadhafi."

SAÏF AL ISLAM ET MOHAMMED KADHAFI ARRÊTÉS

Le fils aîné du "guide", Mohammed Kadhafi, a confirmé son arrestation et son placement en résidence surveillée à Tripoli.

Annoncée par le CNT, la capture de Saïf al Islam, le plus jeune fils du colonel libyen, a été confirmée par le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno Ocampo.

La CPI a émis en juin des mandats d'arrêt à l'encontre de Mouammar Kadhafi, de Saïf al Islam et du chef des services de renseignement Abdallah al Senoussi, inculpés pour crimes contre l'humanité.

Alors que les forces rebelles progressaient vers le centre de la capitale, Mouammar Kadhafi a une nouvelle fois invité les Libyens à "sauver Tripoli" dans le deuxième message sonore diffusé dimanche par la télévision publique.

"Il s'agit d'une obligation pour tous les Libyens. C'est une question de vie ou de mort", a dit Kadhafi dont la garde rapprochée s'est rendue en début de soirée dimanche aux rebelles.

"Je crains que si nous n'agissons pas, ils brûlent Tripoli", a indiqué le colonel libyen qui règne sans partage depuis 42 ans dans le pays. "Il n'y aura plus d'eau, de nourriture, d'électricité et de liberté."

Mais la résistance aux rebelles semblait faible dimanche soir, au point qu'ils ont atteint le centre-ville en quelques heures.

TRANSITION PACIFIQUE ET IMMÉDIATE

A Benghazi, fief de l'insurrection dans l'Est, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre ville et ont piétiné des portraits de Kadhafi.

"C'est fini!", a crié un homme, sortant en trombe d'un immeuble, un téléphone portable vissé à l'oreille.

Préparé depuis des mois, le soulèvement de la capitale a été coordonné par des cellules de l'opposition sur place. Selon une source diplomatique à Paris, les cellules rebelles de Tripoli n'ont fait que suivre les plans établis il y a des mois et répondu au signal.

Le président américain Barack Obama a estimé dimanche que le régime libyen montrait des signes d'effondrement et a appelé de nouveau Mouammar Kadhafi à quitter le pouvoir afin de mettre un terme au bain de sang.

"La façon la plus sûre de mettre un terme au bain de sang est simple : Mouammar Kadhafi et son régime doivent reconnaître que leur règne est terminé. Kadhafi doit regarder la réalité en face, il ne contrôle plus la Libye. Il doit abandonner le pouvoir une fois pour toutes", a indiqué le chef de la Maison blanche dans un communiqué.

"En ce moment historique et décisif, le CNT doit continuer à faire preuve de l'autorité nécessaire pour conduire le pays vers une transition qui respecte les droits du peuple de Libye", a estimé Obama, actuellement en vacances sur l'île de Martha's Vineyard (Massachusetts).

Le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a pour sa part appelé à une transition pacifique et immédiate en Libye et s'est dit prêt, pour y parvenir, à travailler avec les rebelles qui combattent depuis mi-février.

L'Alliance atlantique a également annoncé qu'elle continuerait à protéger la population civile en Libye conformément à la résolution 1793 du Conseil de sécurité de l'Onu adoptée le 17 mars, qui autorise les Etats membres à prendre toutes les mesures nécessaires dans ce but.

 

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 18:19

 

 

Michel Peyret

 

19 août 2011

 

LE COMMUNISME ? AUTORITAIRE ?

 

C'est en 1983 que Maximilien Rubel ajoute un post-scriptum à son « Marx, théoricien de l'anarchisme », essai publié une dizaine d'années auparavant (1).

 

Et ce n'est pas pour contredire mais plutôt pour renforcer ce qu'il écrivait alors.

 

MARX, THEORICIEN DE L'ANARCHISME

 

« En cette année du centenaire de la mort de Marx, l'essai ci-dessus, publié il y a dix ans, nécessiterait un remaniement en vue d'en renforcer la thèse centrale : la fondation par Marx d'une théorie politique de l'anarchisme.

 

En effet, selon Maximilien Rubel, « si l'on fait abstraction de la critique traditionnelle de caractère purement phraséologique dont cette théorie fait l'objet de la part d'idéologues anarchistes et libertaires, on doit admettre que le véritable débat sur les modes de transition des sociétés dominées par le capital et l'Etat est loin d'être commencé... Le plus souvent l'enseignement du principal intéressé n'est pas réellement pris en considération.

 

« Que la quasi-totalité des résolutions « politiques » rédigées par Marx pour les congrès successifs de l'Internationale ouvrière aient obtenu l'accord unanime des délégués, ce seul fait suffit pourtant pour reconnaître l'inanité des critiques soi-disant anti-autoritaires. »

 

LES ANTI-AUTORITAIRES ?

 

« En réalité, poursuit-il, les « anti-autoritaires » n'étaient pas moins « marxistes » que leurs opposants, puisque, en votant ces résolutions dont ils ignoraient probablement l'auteur, ils rendaient hommage à « l'autorité » de ce dernier.

 

« Et que dire du vote unanime, par l'ensemble des sections de l'AIT, de l'adresse sur La Guerre civile en France où le « vrai secret » de la nature de la Commune est révélé en ces termes :

 

« C'était essentiellement un gouvernement de la classe ouvrière, le résultat de la lutte de la classe des producteurs contre la classe des accapareurs, la forme politique enfin découverte sous laquelle s'accomplira l'émancipation économique du Travail. »

 

« Comment ne pas s'étonner, constate Maximilien Rubel, d'une phraséologie « anti-autoritaire » toujours florissante, lorsqu'on sait que cette conception du caractère politique de la Commune fut partagée sans réserve par les adeptes de Proudhon comme par ceux de Bakounine, lequel, peu de temps après, s'est évertué à répandre parmi ses compagnons de lutte des libelles où Marx est traité de « représentant de la pensée allemande », de « Juif allemand », de « chef des communistes autoritaires de l'Allemagne » aux « allures de « dictateur-messie », partisan fanatique du « pangermanisme ».

 

MARX ET L'EMANCIPATION HUMAINE

 

Je fais ici grâce au lecteur de quelques qualifications supplémentaires qui n'enrichissent guère le débat et ne sont guère à l'honneur de leur auteur pour revenir au débat politique exposé par Rubel.

 

« Comment prendre au sérieux un « anarchisme » qui, « anti-autoritaire » par essence et proclamation, attribue au même Marx le glorieux mérite d'avoir rédigé « les considérants si beaux et si profonds des statuts », et d'avoir « donné corps aux aspirations instinctives, unanimes, du prolétariat de presque tous les pays d'Europe, en concevant l'idée et en proposant l'institution de l'Internationale, dans les années 1863-1864 », tout en oubliant ou feignant d'oublier que la Charte de l'Internationale fut d'emblée un document politique, un manifeste qui confère à la lutte politique de la classe des producteurs le caractère d'un impératif catégorique, condition absolue et moyen indubitable de l'émancipation humaine ? »

 

DE HAUT EN BAS, OU DE BAS EN HAUT ?

 

« Ce n'est pas Marx, poursuit Rubel, mais Bakounine qui pratiquait le principe de la libération de « haut en bas » prônant la constitution d'une autorité centralisée et secrète, d'une élite ayant pour mission d'exercer une « dictature collective et invisible » afin de faire triompher « la révolution bien dirigée. »

 

Et là, Rubel multiplie les exemples et les citations qui confirment son affirmation première.

 

La carrière de Marx, continue-t-il ensuite, s'inscrit d'un bout à l'autre dans un processus de militantisme contre l'autorité.

 

L'Etat et l'Eglise de Prusse furent le premier obstacle que le « docteur en philosophie » eut à affronter, pour pouvoir exercer la profession d'enseignant universitaire : ce fut le premier échec et aussi la première impulsion au combat contre l'autorité politique...

 

A l'exception de l'Angleterre, lieu de liberté relative, les pays où Marx a séjourné ont mis la police à ses trousses... Bref, son combat était toujours dirigé contre les régimes réactionnaires, donc autoritaires...

 

UN OUVRAGE SUR L'ETAT ?

 

Marx a cherché à connaître les modes de transformation révolutionnaire des sociétés dans le passé, afin de déduire de ces expériences historiques des enseignements généraux...

 

Et ce n'est pas en spécialiste de l'économie politique qu'il se posait...L'originalité de sa méthode devait s'exercer dans l'observation des rapports humains qui sous-tendent les phénomènes dits économiques, tant dans leur expression théorique que dans leurs manifestations pratiques.

 

Séparer le critique de l'économie politique et le théoricien de la politique révolutionnaire, c'est se fermer à la compréhension du sens profond de son oeuvre...

 

Et là, Rubel dévoile un aspect peu connu de l'oeuvre de Marx.

 

« Nous disposons de nombreux indices, dit-il, qui permettent d'affirmer que le livre de l'Etat prévu dans le plan de l' « Economie » défini par Marx dans l'Avant-propos de la Critique de l'économie politique (1859) devait exposer une Théorie de l'Anarchisme.

 

« Lorsque, pour commémorer le centenaire de la mort de Marx, un chroniqueur regrette que l'économiste l'ait emporté sur le théoricien du politique, il semble se fonder sur ce plan qu'il n'a pas été donné à Marx de mettre à exécution...

 

UN HALO DE LEGENDE

 

« Or, l'auteur de la Critique prétend disposer des « matériaux » destinés aux cinq « rubriques » ou « livres » ; il parle même de « monographies » susceptibles de se changer, les circonstances aidant, en écrits élaborés conformément au schéma des deux triades où l'on devine facilement le rapport à la méthode dialectique d'un Hegel préalablement « redressé ».

 

« Le halo de légende qui entoure l'oeuvre de Marx a fini par atteindre un degré de mystification jamais atteint jusqu'ici, et l'on est bien obligé d'admettre que « libertaires » et « anti-autoritaires » y ont contribué pour une part non-négligeable, se faisant ainsi les complices, souvent involontaires, des idéologues libéraux et démocrates enrôlés au service des intérêts du capitalisme vrai contre le faux socialisme peint sous les couleurs du démon totalitaire...

 

C'EST LE POLITIQUE QUI TRAVERSE L'OEUVRE DE MARX

 

« A la vérité, poursuit Rubel, c'est « le politique » qui traverse de bout en bout l'ensemble de l'oeuvre de Marx, demeurée fragmentaire pour des raisons évidentes...

 

« On sait maintenant que Marx n'a jamais cessé de travailler pour la « rubrique » intitulée « l'Etat »...

 

« On sait surtout que le premier plan du Livre de l'Etat date de 1845, alors qu'il venait d'écrire la première ébauche d'une critique de l'économie politique.

 

« Traiter d'un sujet tel que « Marx théoricien de l'anarchisme » sans soumettre ce plan au jugement des lecteurs, et plus particulièrement de ceux parmi eux qui ne se passent pas de s'acharner contre le « communisme d'Etat », c'est se priver d'un argument capital. »

 

Voici donc, dit-il, les onze thèmes inscrits par Marx dans un carnet utilisé pendant les années 1844-1847, leur date précise n'étant pas établie.

 

LE PLAN DE L'OUVRAGE

 

Premièrement, l’histoire de la genèse de l'Etat moderne ou la Révolution française ; L'outrecuidance du politique : confusion avec l'Etat antique. Rapport des révolutionnaires à la société bourgeoise. Dédoublement de tous les éléments en bourgeois et citoyens.

 

Deuxièmement, la proclamation des droits de l'homme et la constitution de l'Etat. La liberté individuelle et la puissance publique. Liberté, égalité, unité. La souveraineté populaire.

 

Troisièmement, l’Etat et la société civile.

 

Quatrièmement, l’Etat représentatif et la Charte. L'Etat représentant constitutionnel, ou l'Etat représentant démocratique.

 

Cinquièmement, la séparation des pouvoirs. Pouvoir législatif et pouvoir exécutif.

 

Sixièmement, le pouvoir législatif et les corps législatifs. Clubs politiques.

 

Septièmement, le pouvoir exécutif ; Centralisation et hiérarchie. Centralisation et civilisation politique. Système fédéral et industrialisme. L'administration publique et l'administration communale.

 

Huitièmement, le pouvoir judiciaire et le droit.

 

Neuvièmement, la nationalité et le peuple.

 

Dixièmement, les partis politiques.

 

Onzièmement, le droit de suffrage, la lutte pour l'abolition de l'Etat et de la société bourgeoise...

 

L'IRONIE DE MARX

 

A la liste des textes déjà mentionnés, complète Rubel, il convient d'ajouter un écrit polémique d'une concision et d'une ironie telles qu'il mériterait d'être cité en entier en tant que document conclusif de la théorie politique qui se dégage de l'ensemble de l'oeuvre de Marx et en justifie l'intention stratégique subordonnée à la cause de l'anarchie.

 

Par le subterfuge d'un pastiche, Marx prête la parole à un défenseur de « l'indifférentisme politique », si bien que les propos cités, avant même d'être commentés, révèlent l'inanité du raisonnement soit-disant anarchiste. Il suffit de modifier le caractère ironique du discours fictif pour parvenir à reconstituer la conception positive du prétendu « communisme d'Etat » :

 

« La classe ouvrière doit se constituer en parti politique, elle doit entreprendre des actions politiques, au risque de heurter les « principes éternels » selon lesquels le combat contre l'Etat signifie la reconnaissance de l'Etat. Ils doivent organiser des grèves, lutter pour des salaires plus élevés ou empêcher leur réduction, au risque de reconnaître le système du salariat et de renier les principes éternels de la libération de la classe ouvrière...

 

« Aux yeux des « anti-autoritaires », les travailleurs commettent l'horrible crime de violation des principes si, pour satisfaire leurs mesquins et profanes besoins quotidiens et pour briser la résistance de la bourgeoisie, ils mènent le combat politique sans reculer devant des moyens violents, en mettant à la place de la dictature de la bourgeoisie leur propre dictature révolutionnaire. »

 

UN COMMUNISME D'ETAT !!!

 

Maximilien Rubel reprend le fil :

 

« Marx ne s'avise nullement de désigner cette dictature ouvrière de « communisme d'Etat », bien qu'il emploie une formule non dépourvue d'ambiguïté, en déclarant que le nouveau pouvoir, « au lieu de déposer les armes et d'abolir l'Etat », conserve en quelque sorte l'appareil de coercition existant en « donnant à l'Etat une forme révolutionnaire et transitoire. »

 

Ces lignes, dit-il, écrites dix-huit mois après l'écrasement de la Commune de Paris, nous prouvent à l'évidence que, dans la théorie politique de Marx, les événements de 1871 en France n'avaient rien d'une expérience susceptible d'être évoquée pour illustrer le concept de « dictature du prolétariat ».

 

« Nous avons signalé ailleurs, poursuit-il, l'erreur commise par Engels à cet égard et nous jugeons utile de la rappeler dans ce post-scriptum – qui est loin d'épuiser le débat sur le thème examiné – par quelques passages d'un texte publié en 1971 :

 

L'ERREUR D'ENGELS

 

« Engels ne pouvait ignorer que, pour Marx, la dictature du prolétariat était une phase de transition « nécessaire » - au sens historique et éthique – entre le système capitaliste et le mode de production socialiste, « négation » du précédent.

 

« La théorie politique de Marx – qu'il aurait sans doute développée dans le Livre sur l'Etat prévu dans le plan de l' « Economie » - repose sur le principe de l'évolution progressive des « modes de production » dont chacun crée, en se développant, les conditions matérielles et morales de son dépassement par le suivant.

 

« En vertu de ses propres antagonismes sociaux, le capitalisme prépare le terrain économique et social de sa mutation révolutionnaire qui n'a rien d'un phénomène accidentel : afin que puisse se réaliser la dictature du prolétariat, les conditions matérielles et intellectuelles doivent avoir atteint un niveau de développement qui rende tout retour en arrière impossible...

 

LA DICTATURE DU PROLETARIAT EXCLUT L'ECHEC

 

« En d'autres termes, poursuit-il, le postulat de la dictature prolétarienne exclut l'éventualité d'un échec. Une dictature, pour mériter le nom de prolétarienne, doit aboutir au type de société qu'elle a aidé à naître.

 

« Son existence ne peut être démontrée qu'a posteriori.

 

« Par conséquent, l'échec de la Commune prouve qu'il n'y eut pas de dictature du prolétariat et qu'il ne pouvait pas y en avoir. »

 

Ce rappel effectué, Maximilien Rubel conclut son post-scriptum :

 

« En accordant à l'oeuvre de Marx une place éminente parmi les contributions à une théorie de l'anarchisme, nous nous efforçons de préserver l'héritage intellectuel des penseurs révolutionnaires du 19ème siècle...

 

LA NOUVELLE THEORIE NAITRA DU MOUVEMENT REVOLUTIONNAIRE

 

« La nouvelle théorie, dit-il, naîtra d'un mouvement révolutionnaire à l'échelle mondiale, sans quoi la « loi économique du mouvement de la société moderne » - que Marx prétendait avoir révélée – l'emportera sur l'instinct de survie et de conservation de notre espèce.

 

« Alors que cette « loi » relève de l'analyse scientifique du mode de production capitaliste – qui semble loin d'être parvenu au terme de son évolution – l'impératif catégorique de la révolution prolétarienne s'inscrit dans cette éthique de l'anarchie dont Kropotkine nous a légué les prolégomènes. »

 

Maximilien Rubel, octobre 1983

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 15:55

 

http://www.fr.news.yahoo.com/assad-va-prendre-la-parole-une-mission-lonu-122936148.html

 

Assad va prendre la parole, une mission de l’ONU sur place

 

BEYROUTH (Reuters) - Le président Bachar al Assad doit prendre la parole ce dimanche en Syrie, où est arrivée une mission des Nations unies chargée d'évaluer les besoins humanitaires de la population après cinq mois de troubles.

 

L'interview du chef de l'Etat à la télévision nationale - sa quatrième intervention publique depuis les premières manifestations à la mi-mars - traitera "de la situation actuelle qui prévaut en Syrie, (...) de l'implication des Etats-Unis et des pressions des pays occidentaux dans les domaines politique et économique", dit-on à Damas.

 

Sa dernière prise de parole publique date de juin, lorsqu'il avait promis de lancer des réformes dans les mois à venir. Il avait alors imputé les violences accompagnant la vague de manifestations populaires contre son régime à des "saboteurs" et prévenu qu'il n'était pas question de négocier avec des hommes en armes.

 

Depuis, les chancelleries ont accru leurs pressions sur le "raïs" de Damas, les Etats-Unis et leurs alliés européens l'appelant à se retirer et décrétant de nouvelles sanctions pour protester contre l'ampleur de la répression des manifestations contre son régime.

 

Selon les Nations unies, cette répression a fait environ deux mille morts.

 

Plusieurs pays arabes ainsi que la Turquie, puissance montante au Proche-Orient, ont eux-aussi critiqué le régime Assad pour avoir envoyé en plein ramadan ses blindés - et ses navires de guerre, dans le cas de Lattaquié - pilonner des agglomérations en révolte.

 

Selon des militants des droits de l'homme, les forces de sécurité ont tué deux civils lors de perquisitions de domicile, samedi, à Rastan, une localité située au nord de Homs.

 

UN ACCÈS LIBRE À TOUT LE TERRITOIRE?

 

L'Union de coordination de la révolution syrienne a ajouté qu'un homme avait été tué à Al Hirak, dans la province méridionale de Deraa, lorsque les forces de l'ordre ont ouvert le feu lors d'obsèques.

 

Vendredi, jour de la grande prière hebdomadaire, trente quatre personnes en tout ont trouvé la mort, dont quatre enfants, à Homs et à Deraa, berceau du "printemps syrien" en mars, ainsi que dans les faubourgs de Damas et de Palmyre. Cette dernière ville, située dans le désert, était dans l'Antiquité le fief de la reine Zénobie.

 

Les autorités syriennes ont expulsé les représentants de tous les médias étrangers depuis le début du soulèvement, si bien qu'il est très difficile de vérifier de source indépendante les informations émanant du terrain.

 

La délégation de l'ONU arrivée à Damas a pour mission officielle d'évaluer les besoins humanitaires de la population. Les Nations unies cherchaient depuis le mois de mai à envoyer une mission humanitaire en Syrie.

 

"Nous nous réjouissons du fait que le gouvernement syrien ait donné son accord à notre mission", a précisé une responsable de l'ONU, sans préciser les villes exactes où se rendra la délégation, dont la mission se prolongera jusqu'à jeudi.

 

Il y a trois jours, Valerie Amos, secrétaire générale adjointe chargée des Affaires humanitaires de l'ONU, avait déclaré devant le Conseil de sécurité que cette visite devrait se renouveler et affirmé que la mission actuelle devrait avoir un accès sans entrave à l'ensemble du territoire syrien.

 

Cette semaine, Bachar al Assad avait assuré au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, que les opérations militaires et de maintien de l'ordre avaient cessé en Syrie.

 

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 15:37

 

http://www.fr.news.yahoo.com/tripoli-secou%C3%A9e-par-des-explosions-et-des-%C3%A9changes-080048285.html

 

Les rebelles et l’OTAN lancent la bataille de Tripoli

 

DJADDAÏM, Libye (Reuters) - Les rebelles libyens affirment avoir pris le contrôle de plusieurs quartiers de Tripoli à l'issue d'une nuit de combats, et l'avancée d'autres hommes vers la capitale annonce un dernier combat avec Mouammar Kadhafi.

 

Des explosions et des échanges de tirs ont retenti dans la nuit de samedi à dimanche à Tripoli. C'était le signe du déclenchement de la révolte dans la capitale libyenne, une opération préparée depuis des mois par les rebelles.

 

Dimanche, des avions de l'Otan ont bombardé la caserne de Bab al Azizia, le complexe fortifié du colonel libyen dans le centre de Tripoli, rapporte la chaîne Al Djazira.

 

"Nos révolutionnaires contrôlent plusieurs quartiers et d'autres arrivent d'ailleurs, en ce moment même, pour rejoindre leurs frères", a dit à Reuters Abdel Hafiz Ghoga, vice-président du Conseil national de transition (CNT).

 

La ligne de front la plus proche de la capitale est à l'ouest, le long de la route côtière. Les rebelles disent avoir pris Djaddaïm et affirment qu'ils sont à une vingtaine de kilomètres de Tripoli, près de Djanzour, dans la banlieue.

 

Les tirs d'obus de mortier continuent sur la ligne de front et le va-et-vient des ambulances entre le front et l'hôpital de Zaouïah se poursuit, selon un envoyé spécial de Reuters.

 

Le destin des rebelles de Tripoli dépend peut-être de l'avancée de leurs soutiens sur ce front.

 

"Les insurgés se sont peut-être soulevés trop tôt à Tripoli et le résultat pourrait être de nombreux combats désordonnés", estime Oliver Miles, ancien ambassadeur britannique en Libye. "Le régime ne s'est peut-être pas effondré dans la ville autant qu'ils le pensaient."

 

La chute de Kadhafi est loin d'être acquise. Les forces de sécurité du colonel n'ont pas fait défection comme les rebelles l'espéraient. Le soulèvement s'est limité à quelques quartiers de Tripoli.

 

Le dirigeant libyen a félicité ses partisans pour avoir repoussé les "rats", ces rebelles qui luttent depuis le mois de février pour le renverser et sont soutenus par l'aviation de l'Otan.

 

"L'HEURE H"

 

A l'aube, près de douze heures après les premiers combats, on pouvait encore entendre des fusillades dans la capitale, quoique plus disparates que dans la nuit.

 

Une journaliste de Reuters, dans son hôtel du centre-ville, entendait fréquemment des rafales de mitrailleuse et des explosions dues à des armes lourdes.

 

Interrogé par Reuters à Paris, Bernard-Henri Lévy, qui entretient des contacts réguliers avec le CNT de Benghazi, affirme qu'il s'agit d'un "soulèvement à la fois spontané et encadré par les responsables du CNT".

 

"Le CNT a toujours été présent à Tripoli, de manière clandestine, mais ses délégués vont, maintenant, apparaître à la lumière", a dit le philosophe français.

 

De source diplomatique française, on confirme que les cellules rebelles de Tripoli n'ont fait que suivre les plans établis il y a des mois et répondu au signal.

 

Le signal est venu au moment de l'"iftar", le repas que prennent les musulmans au coucher du soleil pendant le ramadan. C'est à ce moment que les imams ont utilisé les haut-parleurs des minarets pour appeler les adversaires de Kadhafi à descendre dans les rues, selon des habitants.

 

Pour Abdel Hafiz Ghoga, "l'heure H est venue. Les rebelles se sont soulevés à Tripoli".

 

Les avions de l'Otan , qui interviennent en Libye depuis le 31 mars dans le cadre de la résolution 1793 du Conseil de sécurité de l'Onu, ont lancé des raids pour détourner l'attention des forces de Mouammar Kadhafi, a-t-il ajouté.

 

Les rebelles disent contrôler tout ou partie des quartiers de Tadjourah, Fachloum et Souk al Djouma.

 

Al Djazira rapporte que les combats ont fait trente et un morts parmi les soldats du colonel Kadhafi et que quarante deux autres ont été arrêtés par les rebelles.

 

RENFORTS POUR KADHAFI

 

"Les possibilités d'une sortie en douceur pour Kadhafi s'amenuisent d'heure en heure", a dit Achour Chamis, journaliste et activiste d'opposition en exil au Royaume-Uni. "Je pense qu'on ne lui dit pas tout ce qui se passe. (Son fils) Saïf al Islam est celui qui mène la lutte en son nom."

 

La télévision d'Etat a montré dans la nuit Saif al Islam s'adressant à une assemblée de jeunes. "Nous ne nous rendrons jamais, ni ne brandirons le drapeau blanc, c'est impossible", a-t-il dit.

 

On ignore où se trouve Mouammar Kadhafi actuellement.

 

Selon un rebelle de Tripoli, les forces de sécurité de Kadhafi ont placé des tireurs embusqués sur les toits des immeubles entourant son "bunker" de Bab al Azizia, et au sommet d'un château d'eau attenant.

 

Ce combat pour des positions sur les toits augure de nouveaux combats dans la nuit de dimanche à lundi.

 

"Les forces de Kadhafi reçoivent des renforts pour passer la capitale au peigne fin", a dit ce rebelle.

 

La télévision officielle libyenne diffuse des messages ordonnant aux habitants de ne pas laisser les rebelles se cacher sur leurs toits et de prévenir les autorités.

 

Les capitales occidentales restent prudentes sur le sort de Mouammar Kadhafi.

 

"Il est clair que Kadhafi n'est pas ancré dans la réalité (...) et qu'il n'est pas personnellement intéressé par la fuite ou la négociation", a dit Alastair Burt, secrétaire d'Etat au Foreign Office, à la BBC.

 

"Mais ceux qui l'entourent continuent à faire défection (...) Cette tension montre que ceux qui entourent Kadhafi savent ce qui se passe. On ne peut qu'espérer qu'ils lui passent le message", a ajouté Burt.

 

Un haut responsable de la Maison blanche à Washington estime que "si jamais Tripoli tombe aux mains de rebelles, les options déjà limitées qui se présentent à Kadhafi vont encore se réduire".

 

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 10:27

 

http://www.transports.cgt.fr/spip.php?article785

 

 

Communiqué dénonçant les méthodes de répression à l’encontre de la représentante syndicale CGT, pratiquées chez Emirates Airlines.

 

Nouha BOUBET est Représentante du SATA CGT à Emirates Airlines.

 

Elle fait l’objet, depuis le 10 août 2011, d’une procédure disciplinaire pouvant aller jusqu’à son licenciement.

 

Les faits ne sont pas dûment établis dans le courrier de convocation de l’entretien préalable comme le prévoit la loi en vigueur.

 

Mais Nouha subit depuis plusieurs années du harcèlement moral de la part de la Direction d’Emirates. Le premier août la Direction, lui a envoyé un courrier recommandé, à son domicile, pour reprocher les termes d’un tract de la CGT ! Et ce n’est pas la première fois.

 

Sa simple « erreur » est d’être militante de la CGT et de dénoncer, haut et fort, la politique répressive appliquée chez Emirates.

 

Cette Direction revancharde n’hésite pas à mettre en œuvre des méthodes intolérables de répression basées sur un anti-syndicalisme primaire. Désormais elle s’attaque à notre camarade Nouha BOUBET

 

Les organisations CGT, Fédération des Transports, l’Union Départementale CGT Paris et le syndicat SATA CGT s’insurgent contre cette répression inadmissible à l’encontre de Nouha qui oeuvre pour la défense des intérêts des salariés, nous exigeons l’arrêt immédiat de la procédure de licenciement en cours.

 

Toutes les structures de la CGT agiront avec l’ensemble des Syndiqués, Sections Syndicales et Syndicats pour faire respecter les droits des salariés et combattre toute forme de discrimination et de répression syndicale.

 

Un rassemblement est prévu le 19 août 2011 devant le siège d’Emirates au 69, boulevard Haussmann 75008 Paris Métro St Lazare à partir de 11 heures 30.

 

Paris, le 17 août 2011

 

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20 août 2011 6 20 /08 /août /2011 16:59

 

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=11045

 

L’Egypte rappelle son ambassadeur en Israël

Samedi 20 août 2011

Manifestation au Caire, après l’assassinat de policiers égyptiens par l’armée israélienne...

Le gouvernement égyptien a rappelé son ambassadeur en Israël pour protester contre une fusillade transfrontalière, ce jeudi, qui a fait cinq morts dans le personnel de sécurité égyptien.

Le cabinet a également convoqué l’ambassadeur israélien au Caire afin d’obtenir des réponses sur la façon dont un hélicoptère israélien a tué plusieurs membres de la police égyptienne des frontières tout en poursuivant des hommes armés qu’Israël aurait soupçonné d’avoir été impliqués dans une attaque plus tôt dans la journée.

L’augmentation de la pression diplomatique sur Israël s’est produite tôt ce samedi matin après que le Premier ministre Essam Charaf ait réuni le cabinet pour une session spéciale, tandis que des centaines de manifestants assiègent l’ambassade d’Israël au Caire.

Les manifestants sont arrivés à l’ambassade, située au sud-ouest du Caire, vendredi après-midi et sont toujours sur place.

Les manifestants ont brûlé le drapeau israélien, exigeant que l’ambassadeur d’Israël soit expulsé et que l’armée égyptienne protège mieux ses frontières dans la péninsule du Sinaï.

Les manifestants ont arraché les barrières métalliques entourant l’ambassade et les ont franchies, selon Rawya Rageh, la correspondante d’Al Jazeera qui est sur place.

« Les gens sont toujours rassemblés devant l’ambassade et ils font beaucoup de bruit », dit-elle.

« Les manifestants insistent pour faire entendre leur voix et l’un d’eux m’a dit qu’ils n’avaient aucune intention de partir tant que le drapeau israélien, perché au 20ème étage de l’immeuble, n’aurait pas été descendu. »

« Que [les policiers] aient été tués à la suite de coups de feu directs ou des raids aériens reste encore flou et c’est l’une des principales questions en litige, et aussi l’une des principales raisons de la colère que nous voyons ici à l’extérieur de l’ambassade d’Israël ... Il y a un manque de transparence concernant ce qui s’est exactement passé. »

« Nous n’avons pas vu l’armée tenter de chasser les manifestants devant l’ambassade, une indication peut-être que l’armée cette fois-ci comprend vraiment à quel point le sentiment exprimé est fort dans la rue, et l’ampleur du problème que cela représente pour les Egyptiens. Et il lui faut cette fois-ci régir avec précaution. »

« Enquête urgente »

Plus tôt dans la journée, les médias d’Etat ont indiqué que l’Egypte avait envoyé une protestation officielle à Israël, exigeant une enquête sur les meurtres de responsables de la sécurité lors d’une opération militaire israélienne près de la frontière.

« L’Egypte a déposé une plainte officielle devant Israël suite aux décès hier à la frontière entre Israël et l’Egypte », a communiqué l’agence de nouvelles officielle MENA ce vendredi, citant un responsable militaire.

« L’Egypte a exigé une enquête urgente sur les circonstances des décès et des blessures infligées à des membres des forces égyptiennes à l’intérieur de nos frontières. »

Les meurtres ont suscité la colère dans la population égyptienne, surtout après qu’Ehoud Barak, le ministre israélien de la défense, ait déclaré que les attaques de jeudi dans le sud d’Israël reflétaient « l’affaiblissement de l’emprise de l’Egypte dans le Sinaï et l’augmentation des activités d’éléments terroristes ».

Khaled Fouda, le gouverneur du Sinaï, a réfuté les déclarations de Barak en disant que l’Egypte disposait « de patrouilles de sécurité en nombre plus élevé ainsi que de checkpoints dans le Sinaï ».

Réaction du gouvernement

Sami Enan, le chef d’état-major égyptien, a visité le Sinaï ce vendredi pour se recueillir devant ceux qui ont été tués et pour parler aux troupes.

Essam Charaf, le Premier ministre égyptien, a condamné les meurtres et a tenu une réunion d’urgence avec les membres du conseil militaire et les responsables des services du renseignement afin d’évaluer la situation.

Notre correspondant a déclaré qu’un certain nombre de décisions ont été prises lors de cette réunion.

« Le gouvernement égyptien a déclaré qu’il allait renouveler sa demande pour obtenir des excuses complètes de la part de l’état d’Israël. »

« Nous comprenons aussi que ils vont également exiger des compensations pour les familles du personnel de sécurité qui a été tué. »

« Peut-être plus important encore, le ministre égyptien des Affaires étrangères va convoquer l’ambassadeur d’Israël au Caire pour lui transmettre personnellement ces exigences », nous dit notre journaliste.

Plus tôt, Charaf a juré que le sang égyptien ne sera pas « versé sans qu’il y ait une réponse. »

 

 

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20 août 2011 6 20 /08 /août /2011 16:33

 

http://www.fr.news.yahoo.com/legypte-rappelle-son-ambassadeur-en-isra%C3%ABl-072722151.html

 

Tension avec Israël, l’Egypte rappelle son ambassadeur

 

LE CAIRE (Reuters) - L'Egypte a rappelé samedi son ambassadeur en Israël dans l'attente des résultats de l'enquête que l'Etat hébreu mène sur la mort de cinq membres des services de sécurité égyptiens à la frontière entre les deux Etats.

 

Le gouvernement égyptien a convoqué l'ambassadeur israélien au Caire en signe de protestation pour demander des excuses aux dirigeants israéliens après leurs déclarations sur l'absence d'un contrôle militaire efficace dans la péninsule de Sinaï.

 

Quelques centaines de personnes ont manifesté vendredi soir devant le bâtiment consulaire dans la capitale égyptienne et ont tenté d'abattre des barrières de protection tout en demandant le départ du diplomate hébreu.

 

Cinq membres des services de sécurité égyptiens ont été tués jeudi en Egypte alors que les Israéliens poursuivaient les auteurs d'attaques qui ont fait huit morts dans le sud d'Israël.

 

Cinq soldats égyptiens ont également été blessés dans cet incident qui a provoqué un regain de tension entre les deux pays au moment où l'Egypte assiste à un renforcement des formations hostiles à Israël depuis la chute du président Hosni Moubarak.

 

Face à cette situation, un haut responsable de la défense israélienne a déclaré que pour son pays l'accord de paix conclu en 1979 demeure "un élément fondamental de l'existence" au Proche-Orient et que Tsahal n'avait aucunement eu l'intention de blesser des membres de la sécurité égyptienne.

 

"Une chose est sure, il n'existe pas une seule personne en Israël qui souhaite du mal à un policier ou à un soldat égyptien", a dit Amos Gilad, officier de liaison avec l'Egypte et les Palestiniens, dans une intervention sur Radio Israël.

 

Gilad a précisé que l'enquête n'a pas encore permis de déterminer qui avait tué les soldats égyptiens et a appelé au "dialogue et à la coopération".

 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a entamé des consultations avec ses ministres à propos de cette crise.

 

SURVEILLANCE FRONTALIÈRE

 

De son côté, la Ligue arabe a annoncé la tenue d'une réunion d'urgence dimanche au niveau des représentants permanents.

 

C'est la seconde fois que Le Caire procède au rappel de son représentant à Tel Aviv. Le précédent date de 2000 lorsqu'Israël avait procédé à d'intenses bombardements sur la bande de Gaza.

 

Israël, inquiet de la sécurité dans le Sinaï, affirme que les activistes venaient de la bande de Gaza et avaient traversé le désert égyptien en dépit des efforts des militaires au pouvoir au Caire pour lutter contre les islamistes.

 

Les militaires qui assurent la transition après la chute de Moubarak ont rejeté ces accusations.

 

"Le cabinet (gouvernemental) a décidé de rappeler l'ambassadeur d'Egypte en Israël en attendant le résultat de l'enquête menée par les autorités israéliennes et en attendant des excuses du gouvernement israélien pour les déclarations hâtives et regrettables formulées à l'encontre de l'Egypte", déclare le gouvernement égyptien sur son site.

 

L'Egypte "impute à Israël la responsabilité politique et légale de cet incident qui constitue une entorse à l'accord de paix entre l'Egypte et Israël", ajoute le gouvernement.

 

"Le cabinet a demandé au ministre des Affaires étrangères de convoquer l'ambassadeur israélien au Caire pour protester contre les tirs effectués depuis le territoire israélien qui ont conduit à des morts sur le territoire égyptien", a indiqué la télévision d'Etat.

 

Cette mesures ont été décidées lors d'une réunion de crise de quatre heures à laquelle participaient des généraux de l'armée et le chef des services de renseignement, Mourad Mouafi.

 

Le Caire a annoncé qu'il va prendre des mesures pour assurer une meilleure surveillance de la zone frontalière, relativement poreuse, par laquelle s'infiltrent des clandestins.

 

Le Sinaï est une zone désertique qui sert de tampon depuis les accords de paix signés en 1979 par l'Egyptien Anouar el Sadate et l'Israélien Menachem Begin.

 

Pour Emad Gad, chercheur au Centre al Ahram pour les études politiques et stratégiques, ni les Egyptiens, ni les Israéliens n'ont intérêt à envenimer la situation.

 

"Rappeler l'ambassadeur est une bonne mesure mais l'Egypte doit insister pour obtenir des excuses officielles de la part d'Israël", a-t-il estimé.

 

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19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 19:35

 

Je sais pour avoir travaillé les deux dernières nuits que la féria vient à peine de se terminer, que la fête de la Plantade n'a lieu que début septembre, que beaucoup d'entre vous ont fui la ville, que les autres se reposent ou préparent la rentrée mais je viens d'être réveillé ce matin par quelqu'un qui s'occupait de l'organisation du parcours languedocien de la branche barcelonaise de la marche des indignés sur Bruxelles (ceux de Madrid passent plus à l'ouest Irun, etc....) qui doivent converger à Paris 17 septembre.

 

Nous autres d'ATTAC Béziers, ça fait plusieurs années qu'on aimerait voir inscrire Béziers sur le parcours des marches européennes (celle "des femmes", celles des "sans"...) et nous ne cacherons à personne que nous sommes attentifs à la perspective du prochain contre sommet à l'occasion du G20 mais, d'une nous ne sommes pas en capacité d'improviser seuls l'organisation du passage de la marche des indignés et de deux nous n'éprouvons pas la tentation d'instrumenter un tel mouvement (à supposer que nous puissions nous croire en capacité de le faire, ou que les indignés laissent qui que se soit essayer de les "récupérer")

 

Les sympathisants biterrois des indignés, de démocratie réelle ne sont pas réellement donné de structures équivalentes mais il me semble qu'on peut prendre le pari que "pourtant ils existent" (AH le plaisir de fredonner Léo)

 

La marche passerait, s'arrêterait, camperait, sur Béziers le 22 août et aimerait nous rencontrer. Sommes nous assez nombreux pour bricoler dans l'urgence une réponse collective? Cimade? NPA? cercle Lazare? café? théâtre de verdure? Dans quel lieu, sur quelle place nous réunir pour l'élaborer rapidement, des idées, des propositions s'il vous plait, voyez qui contacter, relayez, tant pis il y aura des doublons mais on travaille dans l'urgence, leur passage est prévu pour le 22 août.

 

Alain Fauré

 

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19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 19:17

http://www.homme-moderne.org/societe/philo/debord/declin

Guy Ernest Debord

 

Le déclin et la chute de l'économie spectaculaire marchande

 

Publié en mars 1966 dans le numéro dix de la revue de l'internationale situationniste

 

Entre le 13 et le 16 août 1965, la population noire de Los Angeles s’est soulevée. Un incident opposant policiers de la circulation et passants s’est développé en deux journées d’émeutes spontanées. Les renforts croissants des forces de l’ordre n’ont pas été capables de reprendre le contrôle de la rue. Vers le troisième jour, les Noirs ont repris les armes, pillant les armureries accessibles, de sorte qu’ils ont pu tirer même sur les hélicoptères de la police. Des milliers de soldats et de policiers – l poids militaire d’une division d’infanterie, appuyée par des tanks – ont dû être jetés dans la lutte pour cerner la révolte dans le quartier de Watts ; ensuite pour le reconquérir au prix de nombreux combats de rue, durant plusieurs jours, les insurgés ont procédé au pillage généralisé des magasins, et ils y ont mis le feu. Selon les chiffres, officiels, il y aurait eu trente deux morts, dont vingt sept noirs, plus de huit cent blessés et trois mille emprisonnés.

 

Les réactions, de tous côtés, ont revêtu cette clarté que l’événement révolutionnaire, du fait qu’il est lui-même une clarification en actes des problèmes existants, a toujours le privilège de conférer aux diverses nuances de pensée de ses adversaires. Le chef de la police, William Parker, a refusé toute médiation proposée par les grandes organisations noires, affirmant justement que « ces émeutes n’ont pas de chefs ». Et certes, puisque les Noirs n’avaient plus de chefs, c’était le moment de la vérité dans chaque camp. Qu’attendait, d’ailleurs, au même moment un de ces chefs en chômage, Roy Wilkins, secrétaire de la National Association for the Advancement of Colored People ? Il déclarait que les émeutes « devaient être réprimées en faisant usage de toute la force nécessaire ». Et le cardinal de Los Angeles, McIntyre, qui protestait hautement, ne protestait pas contre la violence de la répression, comme on pourrait croire habile de le faire à l’heure de l’aggiornamento de l’influence romaine ; il protestait au plus urgent devant « une révolte préméditée contre les droits du voisin, contre le respect de la loi et le maintien de l’ordre », il appelait les catholiques à s’opposer au pillage, à « ces violences sans justification apparente ». Et tous ceux qui allaient jusqu’à voir les « justifications apparentes » de la colère des Noirs de Los Angeles, mais non certes la justification réelle, tous les penseurs et les « responsables » de la gauche mondiale, de son néant, ont déploré l’irresponsabilité et le désordre, le pillage, et surtout le fait que son premier moment ait été le pillage des magasins contenant l’alcool et les armes ; et les deux mille foyers d’incendie dénombrés, par lesquels les pétroleurs de Watts ont éclairé leur bataille et leur fête. Qui donc a pris la défense des insurgés de Los Angeles, dans les termes qu’ils méritent ? Nous allons le faire. Laissons les économistes pleurer sur les vingt sept millions de dollars perdus, et les urbanistes sur un de leur plus beaux supermarkets parti en fumée, et McIntyre sur son shérif abattu ; laissons les sociologues se lamenter sur l’absurdité et l’ivresse dans cette révolte. C’est le rôle d’une publication révolutionnaire, non seulement de donner raison aux insurgés de Los Angeles, mais de contribuer à leur donner des raisons, d’expliquer théoriquement la vérité dont l’action pratique exprime ici la recherche.

 

Dans l’Adresse publiée à Alger en juillet 1965, après le coup d’État de Boumedienne, les situationnistes, qui exposaient aux Algériens et aux révolutionnaires du monde les conditions en Algérie et dans le reste du monde comme un tout, montraient parmi leurs exemples le mouvement des Noirs américains qui, « s’il peut s’affirmer avec conséquence », dévoilera les contradictions du capitalisme le plus avancé. Cinq semaines plus tard, cette conséquence s’est manifestée dans la rue. La critique théorique de la société moderne, dans ce qu’elle a de plus nouveau, et la critique en actes de la même société existent déjà l’une et l’autre ; encore séparées mais aussi avancées jusqu’aux mêmes réalités, parlant de la même chose. Ces deux critiques s’expliquent l’une par l’autre ; et chacune est sans l’autre inexplicable. La théorie de la survie et du spectacle est éclairée et vérifiée par ces actes qui sont incompréhensibles à la fausse conscience américaine. Elle éclairera en retour ces actes quelque jour.

 

Jusqu’ici, les manifestations des Noirs pour les « droits civiques » avaient été maintenues par leurs chefs dans une légalité qui tolérait les pires violences des forces de l’ordre et des racistes, comme au mois de mars précédent en Alabama, lors de la marche sur Montgomery ; et même après ce scandale, une entente discrète du gouvernement fédéral, du gouverneur Wallace et du pasteur King avait conduit la marche de Selma, le 10 mars, à reculer devant la première sommation, dans la dignité et la prière. L’affrontement attendu alors par la foule des manifestants n’avait été que le spectacle d’un affrontement possible. En même temps la non-violence avait atteint la limite ridicule de son courage : s’exposer aux coups de l’ennemi, et pousser ensuite la grandeur morale jusqu’à lui épargner la nécessité d’user à nouveau de sa force. Mais la donnée de base est que le mouvement de droits civiques ne posait, par des moyens légaux, que des problèmes légaux. Il est logique d’en appeler légalement à la loi. Ce qui est irrationnel, c’est de quémander légalement devant l’illégalité patente, comme si elle était un non-sens qui se dissoudra en étant montré du doigt. Il est manifeste que l’illégalité superficielle, outrageusement visible, encore appliquée aux Noirs dans beaucoup d’États américains, a ses racines dans une contradiction économico-sociale qui n’est pas du ressort des lois existantes ; et qu’aucune loi juridique future ne peut même défaire, contre les lois plus fondamentales de la société où les Noirs américains finalement osent demander de vivre. Les Noirs américains, en vérité, veulent la subversion totale de cette société, ou rien. Et le problème de la subversion nécessaire apparaît de lui-même dès que les Noirs en viennent aux moyens subversifs ; or le passage à de tels moyens surgit dans leur vie quotidienne comme ce qui y est à la fois le plus accidentel et le plus objectivement justifié. Ce n’est plus la crise du statut des Noirs en Amérique ; c’est la crise du statut de l’Amérique, posé d’abord parmi les Noirs. Il n’y a pas eu ici de conflit racial : les Noirs n’ont pas attaqué les Blancs qui étaient sur leur chemin, mais seulement les policiers blancs ; et de même la communauté noire ne s’est pas étendue aux propriétaires noirs de magasins, ni même aux automobilistes noirs. Luther King lui-même a dû admettre que les limites de sa spécialité étaient franchies, en déclarant, à Paris en octobre, que « ce n’étaient pas des émeutes de race, mais de classe ».

 

La révolte de Los Angeles est une révolte contre la marchandise, contre le monde de la marchandise et du travailleur-consommateur hiérarchiquement soumis aux mesures de la marchandise. Les Noirs de Los Angeles, comme les bandes de jeunes délinquants de tous les pays avancés, mais plus radicalement parce qu’à l’échelle d’une classe globalement sans avenir, d’une partie du prolétariat qui ne peut croire à des chances notables de promotion et d’intégration, prennent au mot la propagande du capitalisme moderne, sa publicité de l’abondance. Ils veulent tout de suite tous les objets montrés et abstraitement disponibles, parce qu’ils veulent en faire usage. De ce fait ils en récusent la valeur d’échange, la réalité marchande qui en est le moule, la motivation et la fin dernière, et qui a tout sélectionné. Par le vol et le cadeau, ils retrouvent un usage qui, aussitôt, dément la rationalité oppressive de la marchandise, qui fait apparaître ses relations et sa fabrication même comme arbitraires et non nécessaires.

 

Le pillage du quartier de Watts manifestait la réalisation la plus sommaire du principe bâtard : « À chacun selon ses faux besoins », les besoins déterminés et produits par le système économique que le pillage précisément rejette. Mais du fait que cette abondance est prise au mot, rejointe dans l’immédiat, et non plus indéfiniment poursuivie dans la course du travail aliéné et de l’augmentation des besoins sociaux différés, les vrais désirs s’expriment déjà dans la fête, dans l’affirmation ludique, dans le potlatch de destruction. L’homme qui détruit les marchandises montre sa supériorité humaine sur les marchandises. Il ne restera pas prisonnier des formes arbitraires qu’a revêtues l’image de son besoin. Le passage de la consommation à la consummation s’est réalisé dans les flammes de Watts. Les grands frigidaires volés par des gens qui n’avaient pas l’électricité, ou chez qui le courant était coupé, est la meilleure image du mensonge de l’abondance devenu vérité en jeu. La production marchande, dès qu’elle cesse d’être achetée, devient critiquable et modifiable dans toutes ses mises en forme particulières. C’est seulement quand elle est payée par l’argent, en tant que signe d’un grade dans la survie, qu’elle est respectée comme un fétiche admirable.

 

La société de l’abondance trouve sa réponse naturelle dans le pillage, mais elle n’était aucunement abondance naturelle et humaine, elle était abondance de marchandises. Et le pillage, qui fait instantanément s’effondrer la marchandise en tant que telle, montre aussi l’ultima ratio de la marchandise : la force, la police et les autres détachements spécialisés qui possèdent dans l’État le monopole de la violence armée. Qu’est-ce qu’un policier ? C’est le serviteur actif de la marchandise, c’est l’homme totalement soumis à la marchandise, par l’action duquel tel produit du travail humain reste une marchandise dont la volonté magique est d’être payée, et non vulgairement un frigidaire ou un fusil, chose aveugle, passive, insensible, qui est soumise au premier venu qui en fera usage.

 

Derrière l’indignité qu’il y a à dépendre du policier, les Noirs rejettent l’indignité qu’il y a à dépendre des marchandises. La jeunesse sans avenir marchand de Watts a choisi une autre qualité du présent, et la vérité de ce présent fut irrécusable au point d’entraîner toute la population, les femmes, les enfants et jusqu’aux sociologues présents sur ce terrain. Une jeune sociologue noire de ce quartier, Bobbi Hollon déclarait en octobre au Herald Tribune : « Les gens avaient honte, avant, de dire qu’ils venaient de Watts. Ils le marmonnaient. Maintenant ils le disent avec orgueil. Des garçons qui portaient toujours leurs chemises ouvertes jusqu’à la taille et vous auraient découpé en rondelles en une demi-seconde ont rappliqué ici chaque matin à 7 heures. Ils organisaient la distribution de la nourriture. Bien sûr, il ne faut pas se faire d’illusion, ils l’avaient pillée […] Tout ce bla-bla chrétien a été utilisé contre les Noirs pendant trop longtemps. Ces gens pourraient piller pendant dix ans et ne pas récupérer la moitié de l’argent qu’on leur a volé dans ces magasins pendant toutes ces années… Moi, je suis seulement une petite fille noire. » Bobbi Hollon, qui a décidé de ne jamais laver le sang qui a taché ses espadrilles pendant les émeutes, dit que « maintenant le monde entier regarde le quartier de Watts ».

 

Comment les hommes font-ils l’histoire, à partir des conditions préétablies pour les dissuader d’y intervenir ? Les Noirs de Los Angeles sont mieux payés que partout ailleurs aux États-Unis, mais ils sont là encore plus séparés qu’ailleurs de la richesse maximum qui s’étale précisément en Californie. Hollywood, le pôle du spectacle mondial, est dans leur voisinage immédiat. On leur promet qu’ils accéderont, avec de la patience, à la prospérité américaine, mais ils voient que cette prospérité n’est pas une sphère stable, mais une échelle sans fin. Plus ils montent, plus ils s’éloignent du sommet, parce qu’ils sont défavorisés au départ, parce qu’ils sont moins qualifiés, donc plus nombreux parmi les chômeurs, et finalement parce que la hiérarchie qui les écrase n’est pas seulement celle du pouvoir d’achat comme fait économique pur : elle est une infériorité essentielle que leur imposent dans tous les aspects de la vie quotidienne les mœurs et les préjugés d’une société où tout pouvoir humain est aligné sur le pouvoir d’achat. De même que la richesse humaine des Noirs américains est haïssable et considérée comme criminelle, la richesse en argent ne peut pas les rendre complètement acceptables dans l’aliénation américaine : la richesse individuelle ne fera qu’un riche nègre parce que les Noirs dans leur ensemble doivent représenter la pauvreté d’une société de richesse hiérarchisée. Tous les observateurs ont entendu ce cri qui en appelait à la reconnaissance universelle du sens du soulèvement : « C’est la révolution des Noirs, et nous voulons que le monde le sache ! » Freedom now est le mot de passe de toutes les révolutions de l’histoire ; mais pour la première fois, ce n’est pas la misère, c’est au contraire l’abondance matérielle qu’il s’agit de dominer selon de nouvelles lois. Dominer l’abondance n’est donc pas seulement en modifier la distribution, c’est en redéfinir les orientations superficielles et profondes. C’est le premier pas d’une lutte immense, d’une portée infinie.

 

Les noirs ne sont pas isolés dans leur lutte parce qu’une nouvelle conscience prolétarienne (la conscience de n’être en rien le maître de son activité, de sa vie) commence en Amérique dans des couches qui refusent le capitalisme moderne et, de ce fait, leur ressemblent. La première phase de la lutte des Noirs ; justement, a été le signal d’une contestation qui s’étend. En décembre 1964, les étudiants de Berkeley, brimés dans leur participation au mouvement des droits civiques, en sont venus à faire une grève qui mettait en cause le fonctionnement de cette « multiversité » de Californie et, à travers ceci, toute l’organisation de la société américaine, le rôle passif qu’on leur y destine. Aussitôt on découvre dans la jeunesse étudiante les orgies de boisson ou de drogue et la dissolution de la morale sexuelle que l’on reprochait aux Noirs. Cette génération d’étudiants a depuis inventé une première forme de lutte contre le spectacle dominant, le teach in, et cette forme a été reprise le 20 octobre en Grande-Bretagne, à propos de la crise de Rhodésie. Cette forme, évidemment primitive et impure, c’est le moment de la discussion des problèmes, qui refuse de se limiter dans le temps (académiquement) ; qui ainsi cherche à être poussé jusqu’au bout, et ce bout est naturellement l’activité pratique. En octobre des dizaines de manifestants paraissent dans la rue, à New York et à Berkeley, contre la guerre au Viêt-nam, et ils rejoignent les cris des émeutiers de Watts : « Sortez de notre quartier et du Viêt-nam ! ». Chez les Blancs qui se radicalisent, la fameuse frontière de la légalité est franchie : on donne des « cours » pour apprendre à frauder aux conseils de révision (Le Monde du 19 octobre 1965), on brûle devant la TV des papiers militaires. Dans la société de l’abondance s’exprime le dégoût de cette abondance et de son prix. Le spectacle est éclaboussé par l’activité autonome d’une couche avancée qui nie ses valeurs. Le prolétariat classique, dans la mesure même où l’on avait pu provisoirement l’intégrer au système capitaliste, n’avait pas intégré les Noirs (plusieurs syndicats de Los Angeles refusèrent les Noirs jusqu’en 1959) ; et maintenant les Noirs sont le pôle d’unification pour tout ce qui refuse la logique de cette intégration au capitalisme, nec plus ultra de toute intégration promise. Et le confort ne sera jamais assez confortable pour satisfaire ceux qui cherchent ce qui n’est pas sur le marché, ce que le marché précisément élimine.

 

Le niveau atteint par la technologie des plus privilégiés devient une offense, plus facile à exprimer que l’offense essentielle de la réification. La révolte de Los Angeles est la première de l’histoire qui ait pu souvent se justifier elle-même en arguant du manque d’air conditionné pendant une vague de chaleur.

 

Les noirs ont en Amérique leur propre spectacle, leur presse, leurs revues et leurs vedettes de couleur, et ainsi ils le reconnaissent et le vomissent comme spectacle fallacieux, comme expression de leur indignité, parce qu’ils le voient minoritaire, simple appendice d’un spectacle générale. Ils reconnaissent que ce spectacle de leur consommation souhaitable est une colonie de celui des Blancs, et ils voient donc plus vite le mensonge de tout le spectacle économico-culturel. Ils demandent, en voulant effectivement et tout de suite participer à l’abondance, qui est la valeur officielle de tout Américain, la réalisation égalitaire du spectacle de la vie quotidienne en Amérique, la mise à l’épreuve des valeurs mi-célestes, mi-terrestres de ce spectacle. Mais il est dans l’essence du spectacle de n’être pas réalisable immédiatement ni égalitairement même pour les blancs (les noirs font justement fonction de caution spectaculaire de cette inégalité stimulante dans la course à l’abondance). Quand les noirs exigent de prendre à la lettre le spectacle capitaliste, ils rejettent déjà le spectacle même. Le spectacle est une drogue pour esclaves. Il n’entend pas être pris au mot, mais suivi à un infime degré de retard (si il n’y a plus de retard, la mystification apparaît). En fait, aux États-Unis, les Blancs sont aujourd’hui les esclaves de la marchandise, et les Noirs, ses négateurs. Les Noirs veulent plus que les blancs : voilà le cœur d’un problème insoluble, ou soluble seulement avec la dissolution de cette société blanche. Aussi les blancs qui veulent sortir de leur propre esclavage doivent rallier d’abord la révolte noire, non comme affirmation de couleur évidemment, mais comme refus universel de la marchandise, et finalement de l’État. Le décalage économique et psychologique des noirs par rapport aux blancs leur permet de voir ce qu’est le consommateur blanc, et le juste mépris qu’ils ont du blanc devient mépris de tout consommateur passif. Les blancs qui, eux aussi, rejettent ce rôle n’ont de chance qu’en unifiant toujours plus leur lutte à celle des Noirs, en en trouvant eux-mêmes et en en soutenant jusqu’au bout les raisons cohérentes. Si leur confluence se séparait devant la radicalisation de la lutte, un nationalisme noir se développerait, qui condamnerait chaque côté à l’affrontement selon les plus vieux modèles de la société dominante. Une série d’exterminations réciproques est l’autre terme de l’alternative présente, quand la résignation ne peut plus durer.

 

Les essais de nationalisme noir, séparatiste ou pro-africain, sont des rêves qui ne peuvent répondre à l’oppression réelle. Les Noirs américains n’ont pas de patrie. Ils sont en Amérique chez eux et aliénés, comme les autres Américains, mais eux savent qu’ils le sont. Ainsi, ils ne sont pas le secteur arriéré de la société américaine, mais son secteur le plus avancé. Ils sont le négatif en œuvre, « le mauvais côté qui produit le mouvement qui fait l’histoire en constituant la lutte » (Misère de la philosophie). Il n’y a pas d’Afrique pour cela.

 

Les Noirs américains sont le produit de l’industrie moderne au même titre que l’électronique, la publicité et le cyclotron. Ils en portent les contradictions. Ils sont les hommes que le paradis spectaculaire doit à la fois intégrer et repousser, de sorte que l’antagonisme du spectacle et de l’activité des hommes s’avoue à leur propos complètement. Le spectacle est universel comme la marchandise. Mais le monde de la marchandise étant fondé sur une opposition de classes, la marchandise est elle-même hiérarchique. L’obligation pour la marchandise, et donc le spectacle qui informe le monde de la marchandise, d’être à la fois universelle et hiérarchique aboutit à une hiérarchisation universelle. Mais du fait que cette hiérarchisation doit rester inavouée, elle se traduit en valorisations hiérarchiques inavouables, parce que irrationnelles, dans un monde de la rationalisation sans raison. C’est cette hiérarchisation qui crée partout les racismes : l’Angleterre travailliste en vient à restreindre l’immigration des gens de couleur, les pays industriellement avancés d’Europe redeviennent racistes en important leur sous-prolétariat de la zone méditerranéenne, en exploitant leurs colonisés à l’intérieur. Et la Russie ne cesse pas d’être antisémite parce qu’elle n’a pas cessé d’être une société hiérarchique où le travail doit être vendu comme une marchandise. Avec la marchandise, la hiérarchie se recompose toujours sous des formes nouvelles et s’étend ; que ce soit entre le dirigeant du mouvement ouvrier et les travailleurs, ou bien entre possesseurs de deux modèles de voitures artificiellement distingués. C’est la tare originelle de la rationalité marchande, la maladie de la raison bourgeoise, maladie héréditaire dans la bureaucratie. Mais l’absurdité révoltante de certaines hiérarchies, et le fait que toute la force du monde de la marchandise se porte aveuglément et automatiquement à leur défense, conduit à voir, dès que commence la pratique négative, l’absurdité de toute hiérarchie.

 

Le monde rationnel produit par la révolution industrielle a affranchi rationnellement les individus de leurs limites locales et nationales, les a liés à l’échelle mondiale ; mais sa déraison est de les séparer de nouveau, selon une logique cachée qui s’exprime en idées folles, en valorisation absurdes. L’étranger entoure partout l’homme devenu étranger à son monde. Le barbare n’est plus au bout de la Terre, il est là, constitué en barbare précisément par sa participation obligée à la même consommation hiérarchisée. L’humanisme qui couvre cela est le contraire de l’homme, la négation de son activité et de son désir ; c’est l’humanisme de la marchandise, la bienveillance de la marchandise pour l’homme qu’elle parasite. Pour ceux qui réduisent les hommes aux objets, les objets paraissent avoir toutes les qualités humaines, et les manifestations humaines réelles se changent en inconscience animale. « Ils se sont mis à se comporter comme une bande de singes dans un zoo », peut dire William Parker, chef de l’humanisme de Los Angeles.

 

Quand « l’état d’insurrection » a été proclamé par les autorités de Californie, les compagnies d’assurances ont rappelé qu’elles ne couvrent pas les risques à ce niveau : au-delà de la survie. Les Noirs américains, globalement, ne sont pas menacés dans leur survie – du moins s’ils se tiennent tranquilles – et le capitalisme est devenu assez concentré et imbriqué dans l’État pour distribuer des « secours » aux plus pauvres. Mais du seul fait qu’ils sont en arrière dans l’augmentation de la survie socialement organisée, les Noirs posent les problèmes de la vie, c’est la vie qu’ils revendiquent. Les Noirs n’ont rien à assurer qui soit à eux ; ils ont à détruire toutes les formes de sécurité et d’assurances privées connues jusqu’ici. Ils apparaissent comme ce qu’ils sont en effet : les ennemis irréconciliables, non certes de la grande majorité des Américains, mais du mode de vie aliéné de toute la société moderne : le pays le plus avancé industriellement ne fait que nous montrer le chemin qui sera suivi partout, si le système n’est pas renversé.

 

Certains des extrémistes du nationalisme noir, pour démontrer qu’ils ne peuvent accepter moins qu’un État séparé, ont avancé l’argument que la société américaine, même leur reconnaissant un jour toute l ‘égalité civique et économique, n’arriverait jamais, au niveau de l’individu, jusqu’à admettre le mariage inter racial. Il faut donc que ce soit cette société américaine qui disparaisse, en Amérique et partout dans le monde. La fin de tout préjugé racial, comme la fin de tant d’autres préjugés liés aux inhibitions, en matière de liberté sexuelle, sera évidemment au-delà du « mariage » lui-même, au-delà de la famille bourgeoise, fortement ébranlée chez les noirs américains, qui règne aussi bien en Russie qu’aux États-Unis, comme modèle de rapport hiérarchique et de stabilité d’un pouvoir hérité (argent ou grade socio-étatique). On dit couramment depuis quelque temps de la jeunesse américaine qui, après trente ans de silence, surgit comme force de contestation, qu’elle vient de trouver sa guerre d’Espagne dans la révolte noire. Il faut que, cette fois, ses « bataillons Lincoln » comprennent tout le sens de la lutte où ils s’engagent et la soutiennent complètement dans ce qu’elle a d’universel. Les « excès » de Los Angeles ne sont pas plus une erreur politique des Noirs que la résistance armée du P.O.U.M. à Barcelone, en mai 1937, n’a été une trahison de la guerre antifranquiste. Une révolte contre le spectacle se situe au niveau de la totalité, parce que – quand bien même elle ne se produirait que dans le seul district de Watts – elle est une protestation de l’homme contre la vie inhumaine ; parce qu’elle commence au niveau du seul individu réel et parce que la communauté, dont l’individu révolté est séparé, est la vraie nature sociale de l’homme, la nature humaine : le dépassement positif du spectacle.

 

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18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 19:59

 

http://www.fr.news.yahoo.com/appels-internationaux-%C3%A0-la-d%C3%A9mission-bachar-al-assad-154610178.html

 

Appels internationaux à la démission de Bachar al Assad

 

AMMAN (Reuters) - Les Etats-Unis et l'Union européenne ont réclamé jeudi la démission du président syrien Bachar al Assad, après cinq mois de répression sanglante du mouvement de contestation.

 

Le maître de Damas a affirmé au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, que les opérations militaires contre l'opposition avaient pris fin, mais des militants anti-Assad ont fait état de nouveaux raids à Daïr az Zour, dans l'est du pays.

 

A Lattaquié, le grand port qui a été bombardé pendant plusieurs jours, des blindés et des soldats d'Assad ont pris position autour d'une mosquée, ont précisé des membres de l'opposition.

 

A Washington, le président Barack Obama a ordonné le gel des avoirs du gouvernement de Damas et a interdit aux ressortissants américains d'avoir des relations commerciales et d'investir en Syrie. Les importations de pétrole syrien sont également interdites aux Etats-Unis.

 

"L'avenir de la Syrie doit être décidé par son peuple, mais le président Bachar al Assad s'y oppose. Les appels au dialogue et aux réformes sont restés lettres mortes tandis qu'il emprisonne, torture et massacre son propre peuple", a dit le chef de la Maison blanche dans un communiqué.

 

"Pour le bien du peuple syrien, le moment est venu pour le président Assad de démissionner", a-t-il ajouté.

L'Union européenne a également demandé la démission d'Assad et l'a menacé de nouvelles sanctions.

 

"L'UE a réclamé à plusieurs reprises l'arrêt de la répression brutale (...) mais les autorités syriennes ont adopté une attitude de défi", a dit Catherine Ashton, haute représentante de la diplomatie européenne.

 

"Cela montre que le régime syrien n'est pas prêt à changer (...) L'UE prend acte de la perte totale de légitimité de Bachar al Assad aux yeux du peuple syrien et de la nécessité pour lui de démissionner.

 

"ASSAD A PERDU TOUTE LÉGITIMITÉ"

 

Elle a ajouté que les vingt sept s'apprêtaient à allonger la liste des personnalités syriennes visées par les sanctions européennes, qui pourraient également être alourdies.

 

Dans un communiqué commun, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont aussi appelé Bachar al Assad à quitter le pouvoir.

 

"Nos trois pays estiment que le président Assad, qui a recours à la force militaire brutale contre son propre peuple et qui porte la responsabilité de la situation, a perdu toute légitimité et ne peut plus prétendre diriger le pays", lit-on dans ce communiqué.

 

"Nous l'appelons à tirer les conséquences du rejet total de son régime par le peuple syrien et à quitter le pouvoir, dans l'intérêt supérieur de la Syrie et de l'unité de son peuple."

 

La Suisse a quant à elle rappelé pour consultations son ambassadeur en poste à Damas.

 

Un rapport accablant remis à Genève au Conseil des droits de l'homme de l'Onu affirme que les forces syriennes ont ouvert le feu sur des manifestants pacifiques, souvent à bout portant et sans avertissement, tuant au moins mille neuf cent civils depuis cinq mois, ce qui pourrait constituer un crime contre l'humanité.

 

"La mission d'enquête a mis au jour des exemples de violations des droits de l'homme à travers des attaques généralisées ou systématiques contre la population civile, ce qui pourrait relever du crime contre l'humanité", écrivent les enquêteurs de l'Onu.

 

Une liste de cinquante suspects appartenant à différents niveaux de l'administration a été établie en vue de possibles poursuites judiciaires.

 

MOBILISATION À L'ONU

 

Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu tiendra lundi une session extraordinaire sur les violences en Syrie.

 

Le Haut Commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, la Sud-Africaine Navy Pillay, pourrait appeler le Conseil de sécurité à saisir la Cour pénale internationale (CPI).

 

Lors d'un entretien téléphonique avec Assad mercredi soir, Ban Ki-moon a exprimé son inquiétude face aux "violations répandues et continues des droits de l'homme et de l'usage excessif de la force" par les forces de sécurité syriennes.

 

Le président syrien lui a répondu que les opérations de l'armée et de la police avaient cessé, mais cette allégation est démentie sur le terrain par l'opposition.

 

Selon l'Union pour la coordination de la révolution syrienne, un groupe d'opposition, les forces syriennes ont ouvert le feu jeudi près d'une mosquée de Lattaquié qui a été encerclée par des véhicules blindés.

 

A Daïr az Zour, ville de l'Est prise d'assaut par les chars il y a onze jours, des soldats et des policiers ont fouillé des maisons dans la quartier de Djoubaïla.

 

Plusieurs pays arabes et la Turquie, autrefois alliée fidèle de Damas, ont dénoncé la répression qui s'est intensifiée depuis le début du ramadan le 1er août.

 

"Assad cherche à convaincre la Turquie que les attaques ont cessé, ce qui pourrait aussi apaiser la colère de Washington, mais c'est faux, les opérations militaires se poursuivent", a dit un diplomate occidental en poste à Damas.

 

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