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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 20:20

Les discussions sur la Syrie programmées Vendredi 29 Janvier 2016 à Genève (Reuters)

L’Organisation des Nations Unies (ONU) a formellement invité Mardi 26 Janvier 2016 le gouvernement syrien et l'opposition aux discussions qui doivent s'ouvrir Vendredi 29 Janvier 2016 à Genève mais les opposants à Bachar al Assad, soutenus par l'Arabie Saoudite, entretiennent toujours le doute sur leur présence.

Les services de Staffan de Mistura, l'envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, n'ont pas publié la liste des participants conviés, au centre de vives controverses.

Mais plusieurs personnalités soutenues par la Russie, alliée de Bachar al Assad, ont annoncé à l'agence Reuters qu'elles figuraient sur la liste.

Leur présence pourrait envenimer davantage encore les choses alors que les négociations, qui auraient dû débuter Lundi 25 Janvier 2016, ont déjà dû être repoussées de quatre jours. Car le Haut Conseil pour les Négociations (HCN), créé au mois de décembre 2015 avec l'appui de l'Arabie Saoudite par des groupes de l'opposition politique et armée, refuse la participation de plusieurs de ces personnalités, à commencer par Saleh Muslim. Le coprésident du parti de l'union démocratique (PYD), la principale formation kurde syrienne, n'a pas confirmé qu'il était formellement convié par Staffan de Mistura. « Nous serons invités mais nous ne savons pas avec quel statut », a-t-il simplement déclaré dans la matinée.

Mais selon Randa Kassis, présidente du Mouvement de la Société Pluraliste, également retenue par l’ONU, Saleh Muslim est bien au nombre des participants invités par l'envoyé spécial de l’ONU.

Réuni à Ryad, le HCN n'a pas encore réagi. Mais l'un de ses membres, Asaad al Zoubi, qui doit diriger l'équipe des négociateurs de l'opposition, avait prévenu dans la matinée que Staffan de Mistura, troisième envoyé spécial nommé par l’ONU depuis le début du conflit, en mars 2011, « ne peut pas imposer de conditions » à l'équipe des négociateurs de l'opposition.

Pour l'opposition sunnite syrienne, le parti de l'union démocratique (PYD), qui chapeaute la puissante milice des unités de protection du peuple (YPG), devrait plutôt siéger dans le camp du gouvernement.

Saisissez cette occasion

La Russie soutient fermement la présence des kurdes syriens à Genève.

Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, a réaffirmé Mardi 26 Janvier 2016 qu'il ne serait pas possible de parvenir à un accord de paix en Syrie s'ils ne participaient pas aux négociations. Exclure les kurdes de la table des négociations, a-t-il jugé, serait « injuste et contre-productif ».

Sur le terrain, les YPG contrôlent de vastes territoires dans le nord et le nord-est de la Syrie et la milice s'est imposée comme une alliée importante des Etats-Unis dans la lutte contre l'Etat Islamique.

Les Etats-Unis, accusés par les opposants réunis à Ryad d'avoir cédé aux pressions de Moscou, les ont exhortés pour leur part à participer aux discussions de Genève.

« Notre conseil à l'opposition syrienne est de saisir cette occasion de mettre à l'essai les intentions du régime et de montrer à l'opinion publique internationale quelles sont les parties qui veulent sérieusement un règlement politique en Syrie et quelles sont celles qui n'en veulent pas », a dit Michael Ratney, représentant spécial des Etats-Unis pour la Syrie.

En France, interrogé sur l'insistance des russes à intégrer la formation kurde syrienne aux discussions de Genève, le ministère des affaires étrangères a rappelé que « le groupe de l'opposition issu de la conférence de Ryad rassemble pour la première fois un large spectre de politiques et de militaires non djihadistes qui se sont engagés autour d'un projet commun pour une Syrie unie, libre, démocratique et respectueuse de tous. C'est donc à lui qu'il revient d'être l'interlocuteur du régime dans les négociations », a ajouté le porte-parole du Quai d'Orsay.

Le processus de transition politique, fruit de l'initiative diplomatique menée par les puissances du groupe de soutien international à la Syrie, a été validé par la résolution 2254 adoptée à l'unanimité le 18 décembre 2015 par le conseil de sécurité de l’ONU.

Il prévoit la mise en place dans les six mois d'un gouvernement de transition puis la tenue dans les dix-huit mois « d’élections libres et régulières qui seraient conduites sous la supervision de l’ONU ».

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