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26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 19:47

La Grèce réduit l’acheminement des migrants des îles au continent (Reuters)

Les autorités grecques ont demandé Vendredi 26 Février 2016 aux compagnies maritimes et aux agences de voyage de réduire le transport de réfugiés entre les îles et le continent afin d'endiguer l'afflux de migrants en Europe.

Le ministre grec des transports maritimes, Thodoris Dritsas, a précisé que cette disposition était temporaire et prise en réaction aux renforcements des contrôles imposés par l'Autriche et les pays des Balkans à leurs frontières.

Ces restrictions imposées par les états situés sur la route empruntée par les migrants pour rejoindre l'Europe occidentale risquent de transformer la Grèce en « piège à migrants », environ vingt mille d'entre eux se trouvant bloqués sur le territoire grec.

Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a affirmé pour sa part que tous les pays de l’Union Européenne devaient assumer une part de ce fardeau.

« Il est inconcevable que des pays qui n'ont pas accueilli un seul migrant se permettent de faire la morale à la Grèce », a-t-il dit à des journalistes.

« Nous exigerons que tous les états membres partagent la responsabilité d'une crise qui nous dépasse », a-t-il ajouté. « Nous ne pouvons pas continuer à marcher ensemble si chacun ne pense qu'à lui ».

Athènes a rappelé Jeudi 25 Février 2016 son ambassadrice à Vienne après l'organisation par l'Autriche d'une réunion des états des Balkans pour mener une action concertée et réduire l'afflux de ressortissants étrangers.

« La Grèce est attaquée actuellement par des pays qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, comme si c'était elle qui bombardait la Syrie et provoquait l'arrivée des réfugiés », a déploré le ministre grec des affaires étrangères, Nikos Kotzias.

Le gouvernement grec a rejeté Vendredi 26 Février 2016 une demande de la ministre autrichienne de l’intérieur, Johanna Mikl-Leitner, de se rendre en Grèce la semaine prochaine, a annoncé un responsable du ministère grec des affaires étrangères.

Accord entre les polices de cinq pays

Le gouvernement grec menace de bloquer le processus de décision au sein de l'Union Européenne si ses partenaires persistent dans des solutions unilatérales et ne mettent pas en oeuvre un plan concerté pour s'attaquer à cette crise.

« Nous avons pris des mesures en raison de la fermeture de frontières, y compris une augmentation de la capacité d'abris temporaires et un ralentissement du transport des migrants des îles vers le port du Pirée », a dit Thodoris Dritsas sur la chaîne Skai Télévision.

Trois navires, qui devaient être affrétés spécialement pour acheminer des migrants jusqu'au continent, vont rester à quai dans les îles pour « deux ou trois jours. Il s'agit d'un ralentissement de petite ampleur », a ajouté Thodoris Dritsas.

La Grèce ne parvient pas à mettre en place des centres d'enregistrement pour accueillir des milliers de demandeurs d'asile, dont nombre d'entre eux poursuivent le voyage à pied en direction de la Macédoine.

Selon des témoins, ce pays n'accepte sur son territoire que les ressortissants syriens et irakiens et refoulent les ressortissants afghans.

Vendredi 26 Février 2016, on dénombrait environ trois mille migrants dans la localité d'Idomeni, et plusieurs centaines d'autres étaient en route vers la frontière de la Macédoine.

Les chefs de la police de Slovénie, d'Autriche, de Macédoine, de Serbie et de Croatie, ont décidé de limiter à environ cinq cent quatre vingt par jour le nombre de migrants autorisés à transiter par leurs territoires, a annoncé par ailleurs la police slovène.

« Nous sommes contraints de limiter le passage quotidien de migrants à travers les pays de l'ouest des Balkans afin de pouvoir les contrôler conformément aux règles de Schengen », précise-t-elle dans un communiqué envoyé à Reuters.

Depuis le mois d’octobre 2015, quand la Hongrie a fermé sa frontière avec la Croatie, quatre cent soixante quinze mille migrants sont arrivés en Slovénie, avant de poursuivre leur route vers l'Autriche, l'Allemagne et les pays du nord de l'Europe.

Le parlement slovène a adopté lundi un texte autorisant l'envoi de l'armée à la frontière croate pour aider pendant trois mois la police dans ses missions de contrôle.

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