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3 février 2016 3 03 /02 /février /2016 21:01

Les discussions sur le conflit syrien suspendues (Reuters)

Les discussions sur le conflit syrien entamées le week-end dernier à Genève ont été suspendues jusqu'au 25 février 2016, a annoncé Mercredi 3 Février 2016 l'émissaire de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Staffan de Mistura, assurant qu'elles n'avaient pas échoué mais que l'aide immédiate des pays médiateurs était nécessaire pour débloquer la situation.

« J'ai conclu franchement qu'après la première semaine de discussions préparatoires, davantage de travail devait être accompli, pas seulement de notre part mais aussi de la part des parties prenantes », a-t-il déclaré à la presse à l'issue d'une réunion avec la délégation de l'opposition.

« J'ai indiqué dès le premier jour que je ne discuterais pas pour le plaisir de discuter », a ajouté le diplomate italo-suédois.

L'envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie avait annoncé Lundi Premier Février 2016 le lancement officiel de ces négociations qu'il présente comme la dernière chance de parvenir à une solution politique à la guerre civile qui a fait plus de deux cent cinquante mille morts et déplacé des millions de syriens.

Mais du côté du gouvernement syrien comme de la délégation de l'opposition, on continuait de parler de « phase préparatoire ».

Le chef de la délégation de Damas, Bachar Djaafari, a imputé Mercredi 3 Février 2016 aux représentants de l'opposition la responsabilité de cette suspension pour trois semaines.

La délégation de l'opposition, a-t-il affirmé, voulait se retirer des discussions, c'est pourquoi Staffan de Mistura a décidé d'une pause dans la troisième conférence de Genève. Bachar Djaafari a accusé l'Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie d'avoir donné « instruction » aux représentants de l'opposition de quitter Genève.

La suspension est une manoeuvre de « couverture politique », a-t-il poursuivi, reprochant à l'émissaire de l’ONU de « ne pas avoir dit la vérité telle qu'elle était ». Interrogé sur un retour des représentants de Damas à la date du 25 février 2016, il a répondu que cela serait débattu avec l'envoyé spécial de l’ONU.

« C'est un échec pour tout le monde à l'exception du gouvernement de la république arabe syrienne », a ajouté Bachar Djaafari.

Dans les rangs de l'opposition, Riad Hidjab, coordinateur du Haut Conseil pour les Négociations (HCN), a affirmé lui que le régime de Bachar al Assad avait tout fait pour que la troisième conférence de Genève échoue et qu'il recommencerait.

L'ancien premier ministre de Bachar al Assad, qui a fait défection durant l'été 2012, a jugé que cette « pause » donnerait à la communauté internationale une occasion de faire pression sur le régime syrien et sur la Russie, un des principaux alliés du président syrien.

Il a également prévenu que l'opposition ne reviendrait pas à Genève si la situation ne change pas sur le terrain.

Offensive des forces de Bachar al Assad

Les discussions de Genève, dans le droit fil de la résolution 2254 adoptée à l'unanimité par le conseil de sécurité de l’ONU le 18 décembre 2015, constituent la première tentative véritable de négocier une issue à la guerre civile syrienne en deux ans.

Le processus a été initié à la fin de l'année dernière par les puissances du groupe de soutien international à la Syrie (IISG), conduites par les Etats-Unis et la Russie, qui pourraient se réunir de nouveau la semaine prochaine.

Mais la poursuite des combats sur le terrain, notamment l'offensive lancée en début de semaine dans la région d'Alep par les forces fidèles à Bachar al Assad avec l'appui de l'aviation russe, n'a pas favorisé les discussions.

Réagissant à la suspension de la troisième conférence de Genève, le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a jugé que cette offensive militaire avait « clairement » entravé les négociations.

Le ministre allemand a indiqué que la conférence annuelle sur la sécurité qui se tient la semaine prochaine à Munich pourrait servir de cadre à une action commune des parties prenantes.

Son homologue britannique, Philip Hammond, avait accusé en début de semaine la Russie d'attiser le confit. « Le problème, avec les russes, c'est que, pendant qu'ils parlent, ils bombardent et ils prêtent main forte à Bachar al Assad », avait-il dit Lundi Premier Février 2016 le secrétaire au Foreign Office.

A Washington, le porte-parole du département d’état, John Kirby, a estimé que les frappes aériennes russes qui perturbent l'acheminement de l'aide humanitaire en Syrie expliquaient en partie la suspension des discussions de Genève.

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