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7 février 2017 2 07 /02 /février /2017 20:13

 

http://www.liberation.fr/france/2017/02/07/temoignage-de-theo-tirs-de-la-police-le-point-sur-la-situation-a-aulnay-sous-bois_1546865

 

Témoignage de Théo Luhaka et tirs de la police, le point sur la situation à Aulnay-sous-Bois

 

Des policiers ont fait des tirs de sommation à balles réelles dans la nuit du Lundi 6 Février au Mardi 7 Février 2017 à Aulnay-sous-Bois, où des incidents ont éclaté pour la troisième nuit consécutive après l’interpellation Jeudi 2 Février 2017 d’un jeune homme gravement blessé à coups de matraque.

 

Que s’est-il passé ?

 

Un jeune homme de vingt deux ans a été gravement blessé à coups de matraque par des agents de police lors d’une opération de contrôle qui a fini en interpellation Jeudi 2 Février 2017 à Aulnay-sous-Bois, dans le département de la Seine-Saint-Denis. Les faits se sont produits dans le quartier de la Rose-des-Vents, Jeudi 2 Février 2017 vers 17 heures.

« Lors de l’interpellation, très violente, deux policiers étaient en sécurisation, pendant que deux autres lui donnaient de nombreux coups », détaille une source proche du dossier à Libération. C’est à ce moment-là qu’un policier lui a causé une importante blessure à l’anus avec son arme. Les images de vidéo surveillance de la ville permettent de voir « nettement les violences et, à un moment, un coup de matraque télescopique, porté à l’horizontale, transperce le caleçon du jeune homme », d’après cette même source. Dimanche 5 Février 2017, l’un des quatre policiers a été mis en examen pour viol et les trois autres ont été mis en examen pour violences volontaires en réunion.

 

Le témoignage de Théo Luhaka, « j'ai cru que j’allais mourir »

 

BFM Télévision a recueilli Lundi 6 Février 2017 le témoignage de Théo Luhaka, le jeune homme grièvement blessé lors d’une interpellation policière à Aulnay-sous-Bois. Dans cet article, il raconte qu’il s’est débrouillé pour se placer dans le champ de caméras, sachant que les policiers seraient violents avec lui. Ce qui ne les a pas arrêtés, « il prend sa matraque et il me l’a enfoncée dans les fesses, volontairement », raconte Théo Luhaka. Puis « ils m’ont mis des gaz lacrymogènes dans la tête et dans la bouche et un coup de matraque en pleine tête et moi j’avais tellement mal aux fesses que cette douleur-là semblait éphémère », raconte-t-il. « Je croyais que j’allais mourir et je marchais mais parce qu’ils me tenaient bien ». Il fait aussi état d’insultes.

 

Des tirs de la police pendant la nuit du Lundi 6 Février au Mardi 7 Février 2017

 

Confirmant une information de Taranis News, la préfecture de police, jointe par Libération, admet que des policiers ont fait des tirs de sommation à balles réelles dans la nuit du Lundi 6 Février au Mardi 7 Février 2017 à Aulnay-sous-Bois, où des incidents ont éclaté pour la troisième nuit consécutive suite à l’interpellation de Théo Luhaka, Jeudi 2 Février 2017.

« Des policiers encerclés et acculés sans aucun autre moyen mis à leur disposition, comme une grenade de désencerclement, ont fait usage de leur arme en tirant en l’air », indique la préfecture, sans donner de détails sur le nombre de balles tirées et le nombre de tireurs. Elle assure qu’il n’y a pas eu de blessés et elle a indiqué que vingt six interpellations avaient eu lieu pendant la nuit du Lundi 6 Février au Mardi 7 Février 2017.

L’information avait déjà été confirmée sur France Info par un membre du syndicat de police Alliance, qui a expliqué Mardi 7 Février 2017 que « le quartier s’est littéralement embrasé. Certains collègues ont dû prendre leur pistolet automatique pour tirer en l’air devant la violence des attaques ».

Le photographe de Taranis News qui était sur place et qui a publié une photo de douilles ramassées à Aunay sous Bois précise à Libération que c’est un groupe d’habitants du quartier qui l’a alerté sur la question Mardi 7 Février 2017 entre 0 heure 10 et 0 heure 20 du matin.

Le maire des Républicains d’Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, a apporté son soutien à la famille et il a demandé des explications sur la requalification des faits, le viol ayant un temps été écarté. A propos des incidents survenus dans la nuit du Lundi 6 Février au Mardi 7 Février 2017, il a ensuite insisté dans un communiqué que « nous n’en sommes pas au stade où il y aurait des émeutes ». Il explique surtout que « ces troubles font suite à la vive émotion ressentie par beaucoup d'habitants d'Aulnay sous Bois », compte tenu du fait qu’un jeune homme a été violé lors d’une interpellation policière. Il en appelle à nouveau à une réaction plus vigoureuse du ministre de l'intérieur, Bruno Le Roux.

Resté silencieux depuis les faits, le gouvernement a enfin réagi Mardi 7 Février 2017 par la voix du premier ministre Bernard Cazeneuve. Il a plaidé pour la plus grande fermeté contre les forces de l’ordre qui se rendraient coupables de manquements graves, « je sais à quel point les policiers et les gendarmes sont exposés dans la lutte antiterroriste et aux violences, mais ils doivent être à chaque instant absolument exemplaires », a-t-il déclaré dans les couloirs de l'assemblée nationale.

François Hollande lui, a affirmé Mardi 7 Février 2017 que la justice protégeait les citoyens, « y compris lorsqu'un agent des forces de l’ordre est impliqué. La justice est garante des libertés et les citoyens doivent comprendre que c’est le juge qui les protège », a souligné le chef de l'état lors de l’inauguration d’un « service d’accueil unique du justiciable » au tribunal de Pontoise. Le président de la république s'est rendu Mardi 7 Février 2017 à l'hôpital, au chevet de Théo Luhaka. Il est resté une demie-heure avec lui et plusieurs membres de sa famille, indiquant qu’il entendait ainsi « souligner combien il avait réagi avec dignité et avec responsabilité après ce qui lui est arrivé ».

 

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