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21 avril 2017 5 21 /04 /avril /2017 16:08

 

Le tueur des Champs-Elysées avait déjà menacé des policiers (Reuters)

 

L'assaillant qui a tué Jeudi 20 Avril 2017 un policier et en a blessé deux autres sur les Champs-Elysées à Paris avait déjà menacé de s'en prendre aux forces de l'ordre, la dernière fois au mois de février 2017, selon des sources proches de l'enquête.

L'enquête en flagrance ouverte par la section antiterroriste du parquet de Paris a rapidement permis d'identifier cet homme de trente neuf ans, Karim Cheurfi, né à Livry-Gargan, dans le département de la Seine-Saint-Denis, connu pour de multiples actes de délinquance et radicalisé, sans doute en prison.

Un parcours désormais classique qui s'est achevé sur l'avenue la plus symbolique de la capitale, où il a ouvert le feu avec une arme automatique sur des policiers en faction, avant d'être lui-même abattu.

« Il a ouvert le feu sur des policiers sachant qu'il allait se faire tuer par eux », estime une source proche de l'enquête.

Un mot manuscrit défendant l’Etat Islamique a été retrouvé près du corps de l'assaillant, a-t-on appris Vendredi 21 Avril 2017 de source proche du dossier.

Selon une source judiciaire, un fusil à pompe et des armes blanches ont été également trouvés dans sa voiture abandonnée à proximité des lieux de l'attaque, ainsi que les adresses de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), de trois armureries et du commissariat de police de Lagny-sur-Marne, dans le département de la Seine-et-Marne, département où il vivait.

Trois membres de son entourage familial ont été interpellés et placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête.

Karim Cheurfi, célibataire et sans enfant, hébergé chez sa mère à Chelles, dans le département de la Seine-et-Marne, était depuis le 14 octobre 2015 en mise à l'épreuve après une condamnation à deux ans de prison avec sursis pour une série de petits délits.

Il était en recherche d'emploi, selon un rapport d'évaluation de sa mise à l'épreuve daté du 17 janvier 2017.

Quelques jours plus tard, au mois de février 2017, alors qu'il est entendu par la police judiciaire de Meaux dans une affaire de droit commun, il menace de mort les policiers.

Il est alors placé en garde à vue par la brigade criminelle de Versailles « pour avoir ouvertement annoncé qu'il souhaitait abattre des policiers », mais il est libéré « faute de preuves », a-t-on précisé à Reuters de source proche de l'enquête.

La Sous Direction Anti Terroriste (SDAT) de la police judiciaire transmet l’information à la DGSI, qui l'a enregistré dans son fichier des personnes radicalisées, distinct du fichier S, ajoute-t-on de même source.

Quatorze ans plus tôt, en 2001, il avait déjà tiré sur des policiers après avoir percuté accidentellement, au volant d'une voiture volée, le véhicule de deux agents en civil et tenté de s'enfuir en ouvrant le feu quand ils s'étaient identifiés.

Arrêté, il avait alors dérobé l'arme d'un policier pendant sa garde à vue et tiré sur lui à cinq reprises, le touchant trois fois. Des faits qui lui ont valu d'être condamné à vingt ans de prison, ramenés à quinze ans de prison. Il sera libéré au bout de dix ans.

La question de savoir comment cet homme, signalé pour sa dangerosité, est passé à l'acte aussi facilement se pose inévitablement, comme à chaque fois dans ce type d'affaire.

« Il n'aurait jamais dû être dehors. Il y a un problème de justice pénale sur lequel il faudra se pencher », a ainsi déclaré à Reuters le secrétaire général du Syndicat Alternative Police de la Confédération Française et Démocratique du Travail (CFDT), Denis Jacob, pour qui il y a aussi un problème de transmission des informations entre services de renseignement.

Ce n'est pas la seule question sans réponse.

La revendication de l'attentat par l'organisation de l'Etat Islamique au nom d'Abou Youssouf al Belgiki ne correspond absolument pas à l'identité de Karim Cheurfi.

« Nous ne comprenons pas pourquoi l'Etat Islamique a cité une personne qui n'est pas la bonne », a déclaré à Reuters une source proche de l'enquête. « Ce qui semble logique, c'est que l'Etat Islamique avait l'intention de faire quelque chose pendant la campagne pour les élections présidentielles ».

Les autorités belges avaient adressé aux services de police français des renseignements annonçant l'arrivée imminente en France d'un « individu très dangereux », prénommé Youssouf.

Dans la soirée, les services français diffusaient une fiche de recherche intitulée « attentat sur les Champs Elysées, urgent », avec le nom et la photographie de cet homme, signalant qu'il était « arrivé depuis la Belgique avec le Thalys ».

Ce Youssouf avait-il des liens avec Karim Cheurfi ou ces deux affaires sont-elles distinctes ?

Le porte-parole du ministère de l’intérieur français, Pierre-Henry Brandet, a en tout cas confirmé que les autorités françaises enquêtaient sur un homme signalé par la Belgique.

Mais selon l'agence Belga, un individu répondant à cette identité s'est rendu spontanément à la police d'Anvers.

Karim Cheurfi a-t-il agi seul ou avait-il des complices ? Les premiers éléments communiqués Jeudi 20 Avril 2017 de source policière laissaient entendre qu'au moins un autre homme était impliqué et en fuite. Mais l'on n'écartait plus Vendredi 21 Avril 2017 de sources proches de l'enquête l'hypothèse d'un acte solitaire.

 

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