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9 mai 2017 2 09 /05 /mai /2017 19:12

 

Manuel Valls rallume le feu au Parti Socialiste sans enthousiasmer le mouvement d'Emmanuel Macron (Reuters)

 

L'annonce du ralliement de Manuel Valls à la majorité présidentielle d'Emmanuel Macron a rallumé le feu Mardi 9 Mai 2017 dans un Parti Socialiste laminé par sa défaite électorale sans susciter d'enthousiasme dans le mouvement d'Emmanuel Macron.

L'ancien premier ministre de François Hollande, qui avait déjà renié sa parole en soutenant son ancien ministre de l’économie plutôt que le candidat du Parti Socialiste au premier tour des élections présidentielles, Benoît Hamon, a annoncé sur Radio Télévision Luxembourg (RTL) qu'il serait candidat de la majorité présidentielle à Evry, dans le département de l’Essonne, au premier tour des élections législatives du Dimanche 11 Juin 2017.

Jugeant que le Parti Socialiste est mort, il a déclaré vouloir la réussite d'Emmanuel Macron et souhaiter s'inscrire dans la République En Marche (REM), nouveau nom du mouvement du président élu.

Il a exhorté les députés sortants du Parti Socialiste, les progressistes et ceux qui avaient, comme lui, appelé à voter pour Emmanuel Macron avant le premier tour des élections présidentielles, à en faire autant.

« Parlons franchement, nous nous retrouvons dans la plupart des propositions du projet qu'Emmanuel Macron porte », a-t-il expliqué, « l’essentiel est de donner une majorité large et cohérente à Emmanuel Macron pour qu'il puisse gouverner ».

Les discussions font rage au Parti Socialiste, laminé par les élections présidentielles, sur la stratégie à suivre pour les élections législatives.

L'aile droite veut comme Manuel Valls un rapprochement avec le président élu. L'aile gauche, autour de Benoît Hamon, entend demander au bureau national du Parti Socialiste des sanctions contre l'ancien premier ministre, mais elle n'a pas attendu pour se déchaîner.

Le frondeur Christian Paul propose ainsi de construire à gauche une « force politique nouvelle dans la clarté des idées, dans l'honneur et sans Manuel Valls ».

« J'espère pour la France que Brutus et Judas ne vont pas solliciter l'investiture de la REM », a ironisé sur Twitter le député Alexis Bachelay, ancien porte parole de Benoît Hamon.

Même le maire d'Alfortville, Luc Carvounas, pourtant proche de l’ancien premier ministre, a dit, également sur Twitter, qu’il ne suivrait pas Manuel Valls.

Prié de dire s'il était possible d'avoir à la fois la carte du Parti Socialiste et l’investiture de la REM, le premier secrétaire du parti socialiste a répondu par la négative. « C'est impossible », a dit Mardi 9 Mai 2017 Jean-Christophe Cambadélis a des journalistes.

Manuel Valls s'est élevé contre son éventuelle exclusion, « le Parti Socialiste va exclure un ancien premier ministre qui a toujours été loyal, sans jamais exclure ou se poser la question de ceux qui votaient contre la loi de finances ou de ceux qui préparaient des motions de censure ».

Du côté d'Emmanuel Macron, l'accueil a été plutôt frais, les proches du président élu insistant sur leur volonté de traiter sa candidature comme les autres.

Le président de la commission d'investiture de la REM, Jean-Paul Delevoye, a dit à Reuters qu'une candidate issue de la société civile était déjà pressentie à Evry et qu'il fallait en tout état de cause examiner d'abord la sincérité de la candidature de l'ancien premier ministre socialiste.

Il a rappelé que, pour être recevable, une candidature devait respecter certains critères, adhésion au mouvement, inscription sur son site internet, probité et engagement à soutenir le projet présidentiel et à s'inscrire dans le groupe parlementaire de la REM.

« Le soutien ne vaut pas forcément investiture », a-t-il ajouté, « même si ces critères sont respectés, il appartiendra à la commission d'analyser la pertinence ou non du choix du candidat ou de la candidate. Il y a un critère extrêmement important, c'est la sincérité du soutien. Nous voyons bien qu'il y a beaucoup de gens qui cherchent à nous soutenir mais qui, derrière, ont immédiatement envie plutôt de contester. Nous, nous avons besoin d'une majorité cohérente et soudée qui accepte les débats et la différence, mais qui n'est plus dans les jeux anciens des calculs de pouvoir ».

« Il reste vingt quatre heures à Manuel Valls », avait pour sa part dit un des porte-parole d'Emmanuel Macron, Benjamin Griveaux, soulignant que la procédure était la même pour tous.

« Il ne faut pas faire de différence en fonction du passé de tel ou tel », a renchéri le député Christophe Castaner, autre porte-parole d'Emmanuel Macron, « la république des privilèges est terminée ».

Il a néanmoins estimé que le fait que des « progressistes de l'importance de Manuel Valls » veuillent rejoindre le président élu et son parti était « une bonne nouvelle ».

Selon le secrétaire général de la REM, Richard Ferrand, qui a pour sa part annoncé Mardi 9 Mai 2017 à France Bleu Breizh Izel qu'il rendait sa carte du Parti Socialiste, la liste des cinq cent soixante dix sept candidats de la REM et du Mouvement Démocrate sera publiée Jeudi 11 Mai 2017. A ce stade, selon Jean-Paul Delevoye, cinq cent noms ont été arrêtés.

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