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30 mars 2018 5 30 /03 /mars /2018 19:28

 

 

https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN1H6187-OFRTP

 

Les blocages gagnent en ampleur dans les universités (Reuters)

 

Les blocages d’universités contre la loi Orientation et Réussite des Etudiants (ORE) se multiplient en France et élargissent leurs revendications sur fond de convergence des luttes au léger parfum de mai 1968, de Bordeaux à Paris.

Des blocages ponctuels touchent depuis le début de l’année 2018 les universités de Montpellier et de Toulouse pour protester contre cette loi adoptée au mois de février 2018 qui fixe des pré-requis pour choisir les étudiants et la nouvelle plate-forme d’inscription aux études Parcoursup dénoncée comme un outil de tri social.

A Toulouse, où l’université Jean-Jaurès est bloquée depuis trois semaines par des étudiants et des personnels de la faculté, la poursuite du mouvement a été votée, Jeudi 29 Mars 2018, tandis que, à Montpellier, trois mille étudiants ont voté Mardi 27 Mars 2018 une occupation active de manière illimitée de l’université Paul-Valéry.

« Le blocage est reconduit jusqu’à la prochaine assemblée générale et la prochaine manifestation, Mardi 3 Avril 2018 », a indiqué à Reuters Salim Durel de l’union des étudiants de Toulouse. Les étudiants de l’université Jean-Jaurès ont prévu de rejoindre Mardi 3 Avril 2018 devant la gare de Toulouse Matabiau les cheminots qui manifesteront Mardi 3 Avril 2018 à 14 heures contre la réforme de leur statut.

« Au-delà de la poursuite ou non du blocage, l’enjeu est de déterminer quelle suite donner à ce mouvement de fond. Nous sommes dans une réaction unitaire et une convergence des luttes face à un certain nombre d’attaques contre les services publics et les acquis sociaux », justifie Salim Durel.

Face au blocage à Toulouse, le ministère de l’enseignement supérieur a ordonné Lundi 19 Mars 2018 la dissolution des conseils centraux de l’université Jean Jaurès.

Après la démission du président Daniel Lacroix, l’administration provisoire a été confiée à Richard Laganier, professeur de géographie à l’université Paris Diderot et ancien président de l’université de Guyane.

L’évacuation musclée d’un amphithéâtre occupé par des grévistes la semaine dernière à la faculté de droit de Montpellier semble avoir catalysé le mécontentement dans d’autres académies, en solidarité avec les étudiants malmenés. L’ancien doyen de la faculté de droit Philippe Pétel a été mis en examen pour complicité de violences.

A Paris, où des étudiants réunis en assemblée générale ont voté Lundi 26 Mars 2018 le blocage de trois sites de l’université Panthéon Sorbonne dont celui de Tolbiac, le président de l’université n’exclut pas une intervention policière.

Tout en disant vouloir « éviter cette étincelle qui pourrait déclencher un incendie incontrôlable », Georges Haddad, président de l’université Panthéon-Sorbonne, a déclaré Vendredi 30 Mars 2018 sur France Culture que « si à un moment tout cela dégénère, je serai amené malheureusement à faire intervenir les forces de police. C’est l’esprit du mouvement du mois de mai 1968 et la nostalgie d’une jeunesse qui prend des décisions et qui participe à la construction de son avenir », estime-t-il, « j’ai l’impression que le mouvement est en train de prendre ».

Un campus de l’université de Lille a été fermé par prévention Mercredi 28 Mars 2018 à l’occasion d’une manifestation d’étudiants, tandis que d’autres mouvements sont en cours, notamment à Bordeaux, en solidarité avec les salariés de l’usine Ford de Blanquefort.

Des salariés de Ford en lutte contre la fermeture de leur usine ont participé aux assemblées générales avec Philippe Poutou, délégué du personnel de la Confédération Générale du Travail (CGT) et porte-parole national du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).

Jeudi 22 Mars 2018, lors de la journée d’action pour la défense des services publics, les étudiants bordelais ont d’ailleurs organisé leur propre défilé au départ de la faculté occupée pour rejoindre le cortège intersyndical.

La ministre de l’éducation supérieure Frédérique Vidal a appelé Jeudi 29 Mars 2018 à l’apaisement dans les universités, tout en fixant comme lignes rouges les violences et la tenue des examens dans de bonnes conditions.

L’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) a appelé à amplifier le mouvement contre la loi ORE, tandis que l’Union des Etudiants Communistes (UEC), qui salue de véritables démonstrations de force, appelle les étudiants à ne pas laisser briser leur mouvement et à le poursuivre jusqu’au 19 avril 2018, journée nationale de mobilisation interprofessionnelle proposée par la CGT.

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