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2 décembre 2021 4 02 /12 /décembre /2021 14:17

 

 

https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-seine-saint-denis-les-riverains-solidaires-battent-le-pave-pour-les-migrants-des-tunnels-28-11-2021-W7DSQD7N6NB4XD7MR2FPMJ6D4A.php

 

Les riverains solidaires battent le pavé pour les migrants des tunnels

Deux cents personnes, pour la plupart des riverains mobilisés dans l’aide quotidienne aux réfugiés, entament une campagne auprès des maires et des élus de Paris et de Seine-Saint-Denis pour sortir les migrants des tunnels bidonvilles du nord-est parisien.

« Nous souffrons », clame une petite pancarte, au milieu de la forêt de slogans qui sont autant d’appels au secours, lancés au nom des centaines de réfugiés installés depuis des semaines dans des tunnels désaffectés, aux franges de Paris et de la Seine-Saint-Denis. Dimanche 28 Novembre 2021, le mouvement solidaire forgé parmi les riverains de Pantin et du Pré-Saint-Gervais autour de ces réfugiés, parmi lesquels des familles avec des enfants, ont décidé de placer les élus et les politiques devant leurs responsabilités, ainsi que martèle Yazid Arifi, l’un des organisateurs de cette manifestation partie du Pré-Saint-Gervais jusque sous les fenêtres de la mairie du dix-neuvième arrondissement de Paris.

« Solidarité », « un toit, un droit », « une école », « un abri » et « ne plus dormir dehors », les deux cents personnes mobilisées, parfois en famille, n’espéraient pas rencontrer le maire Dimanche 28 Novembre 2021, mais ce n’est que le début d’une longue, sans doute très longue mobilisation, préviennent les membres de Solidarité Migrants Wilson, Pré Solidaire et Nous sommes Pantin, trois collectifs unis pour faire bouger les lignes et pour obtenir la prise en charge décente des réfugiés cantonnés dans ce secteur désolé du nord-est parisien.

« Nous allons demander à rencontrer chacun des maires concernés, des deux côtés du périphérique, le maire du dix-neuvième arrondissement, le maire du vingtième arrondissement, le maire de Pantin et le maire du Pré Saint Gervais », annonce Yazid Arifi, « il faut qu’ils mettent des locaux et des moyens à disposition et qu’ils saisissent les logements vacants, tout ce qui est de leur ressort, pour trouver rapidement une solution pour tous les réfugiés, sans oublier le double problème des déplacés du crack, qui sont aussi des réfugiés ».

« Un drame humain est en train de se produire dans l’indifférence institutionnelle la plus totale, aux portes de la capitale et de la Seine-Saint-Denis », se désolent en écho les militants de Nous sommes Pantin, « en cette fin du mois de novembre 2021, alors que les températures se rapprochent dangereusement de zéro degré, des dizaines d’exilés venus d’Afghanistan, d’Irak, de Somalie, d’Érythrée ou de Côte d’Ivoire, pour fuir la misère et la guerre, survivent ici dans des conditions qui sont un affront à la dignité humaine. Elles courent à présent un danger de mort avec la chute des températures ».

Grâce aux dons et à la mobilisation quotidienne de militants et de riverains des villes limitrophes, des centaines de repas sont préparées et portés chaque jour aux exilés des tunnels. Des collectes de vêtements et de produits d’hygiène de première nécessité ont également été organisées. « Le seul soutien apporté aux exilés a été le fruit d’initiatives citoyennes, ce soutien ne suffit pas, il ne suffit plus », exhortent les membres des associations à l’intention des maires, des deux côtés du périphérique, « il est temps que des ressources plus importantes soient employées pour mettre ces personnes à l’abri et pour se montrer dignes des idéaux universalistes que nous prétendons incarner ».

« Malheureusement nous connaissons bien cette situation humaine dramatique », admet volontiers le maire du Parti Socialiste du dix-neuvième arrondissement, François Dagnaud, « j’ai interpellé la préfecture de région, j’ai cosigné un courrier au préfet, j’ai présenté un vœu qui a été adopté en Conseil de Paris et il y a eu plusieurs opérations de mises à l’abri, dont la dernière au mois d’octobre 2021. Mais à chaque fois, le campement se reconstitue et cela en partie du fait d’organisations qui viennent en aide aux exilés et les amènent dans ces tunnels. Il est facile de faire porter le poids de la précarité sur le seul nord-est parisien. C’est anormal et c’est une injustice supplémentaire pour ces quartiers. Je n’ai qu’une hâte, que toutes ces personnes, ces enfants, bénéficient d’une mise à l’abri rapide, la Ville de Paris devra se substituer à la préfecture, qui explique avoir déjà mené de nombreuses opérations, et alors que tout le dispositif d’hébergement est saturé ».

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